« Défense et Illustration des professeurs de Français » (1) Lettre ouverte d’enseignants de Lettres de l’académie d’Orléans-Tours à leurs I.P.R.

            Defense Titre (1)

             Lire la suite

Des médias aveugles et silencieux ? (20) Les professeurs de Mathématiques du collège Emile Zola de Marles-les-Mines.

             

             Lire la suite

Casser du prof’ (5) Les « salauds de profs » ont condamné le petit Tom.

               

       Placer l’élève au centre du système éducatif, cela signifie-t’il donner tout pouvoir aux pires élèves et aux pires parents ?
Au détriment de la transmission des savoirs ?
Au détriment de la sérénité des cours ?
Au détriment des autres élèves ?
Et – trèèèèès accesoirement – au détriment des enseignants ?

Le culte de l’enfant-roi et la règle de l’ado-tyran trouvent-ils toujours des limites sur lesquelles s’émousser ?
C’est à voir…

Pauvre chérubin sans défense, pauvre innocente et chère tête blonde, pauvre petit Tom.
Pourquoi, pourquoi, pourquoi des salauds de profs « s’acharnent contre lui » ?
Pourquoi des salauds de profs l’ont-ils « condamné » ?
C’est si triste. Et tellement méssant. C’est vraiment trop injuste. 

Après tout, comme le précisent les parents de Tom (qui ont un vrai métier, eux… ils sont actifs, eux… ils ne partent pas en vacances à Quiberon avec leurs élèves, eux…) tant qu’ « aucune plainte n’est déposée», tant que le zentil Tom n’est pas reconnu par la Justice comme étant devenu un mineur auteur d’une infraction à caractère sexuel (MAICS), pourquoi prendre la moindre mesure de précaution ? Après tout, si l’on veut bien écouter ses parents, et faire preuve d’un peu de bienveillance, « jusqu’ici, tout va bien ».

                                                                                                                       Pierre-André DIONNET

P.S : c’est loin d’être toujours le cas, alors soulignons-le : ici, l’Inspection académique a pris la bonne décision, et elle est allée dans le sens des enseignantes. Merci aux administratifs qui, dans cette affaire, ont fait preuve de prudence et de bon sens.               

*********************************************************************

*********************************************************************

Ci-dessous, article de Florent REGNAULT, Oise Hebdo, 9 avril 2024, « Sainte-Geneviève. Un garçon de 9 ans interdit de voyage scolaire suite à des «comportements inappropriés», ses parents révoltés. »

… et en prime quelques commentaires lus sur Twitter / X … merci aux collègues qui me les ont transmis. 😉
 

*********************************************************************

*********************************************************************

 

Sainte-Geneviève. Un garçon de 9 ans interdit de voyage scolaire suite à des «comportements inappropriés», ses parents révoltés.

 

Alors qu’il devait partir une semaine à Quiberon en voyage scolaire, un enfant de 9 ans n’a pas eu l’autorisation de partir. Ses parents sont scandalisés.

 

Par Florent Regnault

 

 
Lundi 8 avril, des dizaines d'enfants sont montés dans le car, direction Quiberon pour un voyage scolaire d'une semaine. (Photo : mairie de Sainte-Geneviève)Lundi 8 avril, des dizaines d’enfants sont montés dans le car, direction Quiberon pour un voyage scolaire d’une semaine. (Photo : mairie de Sainte-Geneviève)
  

Lundi 8 avril, 5h du matin, Sainte-Geneviève (Oise). Des élèves de CM1 et CM2 de l’école Camille-Claudel montent dans le car en direction de Quiberon (Morbihan) pour une semaine de classe découverte. À l’appel, il manque Tom (prénom modifié), 9 ans, scolarisé en CM1. «Il préparait cet événement depuis la rentrée de septembre», se désole sa maman. Malheureusement, le petit Tom ne verra pas Quiberon. La faute à «des comportements inappropriés de cet élève envers des camarades, constatés à plusieurs reprises cette année et depuis l’an dernier» selon la direction de l’école et l’inspection académique. Une décision que ses parents n’acceptent pas.

Un doigt dans les fesses d’un camarade en CE2…

Pour comprendre cette décision, il faut remonter le temps. «ll a eu des petits soucis de comportement en maternelle et CP, mais depuis il s’est métamorphosé», assure sa maman. Sauf qu’en octobre 2022, alors que Tom est en CE2, ses parents apprennent via son carnet de correspondance qu’il aurait mis un doigt dans les fesses de l’un de ses camarades. «Avec un autre garçon, ils ont reproduit une prise japonaise de combat vue dans le dessin animé Naruto, explique sa maman après explications du grand frère. Bien que cela puisse sembler inapproprié, il est important de noter que ce geste était inspiré par un dessin animé populaire autorisé pour les enfants de plus de 8 ans.» Pour qu’il comprenne que ce geste n’était pas à reproduire, le petit garçon a tout de même été sévèrement puni par ses parents.

… puis une main dans la culotte de son amoureuse

En novembre 2023, rebelote. Les parents de Tom sont convoqués pour un nouvel incident survenu à l’école. «J’avais devant moi la directrice et la psychologue de l’école, se souvient sa maman. La psychologue m’explique que Tom aurait mis la main dans la culotte d’une petite fille sans son consentement, l’année scolaire précédente. Je comprends qu’on parle de son ancienne amoureuse. Elle m’indique que les parents envisagent de porter plainte.»

Après explications entre parents, aucune plainte n’est déposée. Après avoir nié les faits pendants plusieurs jours, Tom a finalement avoué que c’était bien arrivé, dans le bus pour aller à la piscine. «Lors d’un second entretien, la psychologue m’a affirmé qu’après discussion avec la jeune fille et ses parents, cette dernière est revenue sur ses dires en expliquant qu’il s’agissait plus d’une découverte entre deux enfants que d’un acte non consenti, complète la maman de Tom. Avec son père, on lui a expliqué qu’à son âge il était normal de se poser des questions et d’avoir envie de se découvrir, mais que néanmoins ce n’était pas autorisé et ça ne devait pas avoir lieu. Nous en avons profité pour aborder la question du consentement avec lui.» Bref, tout est rentré dans l’ordre.

«Les enseignantes ne partent pas sereines avec lui»

Sauf que le 22 mars, quelques semaines avant le départ pour Quiberon, les parents de Tom sont de nouveau convoqués dans le bureau de la directrice de l’école. Cette dernière les informe que leur enfant ne pourra pas participer au voyage scolaire tant attendu. «Selon les dires des enseignantes, elles ne partent pas sereines avec lui», lâche sa mère, scandalisée.

«Par principe de précaution pour la sécurité des élèves, l’école et sa hiérarchie, qui engagent pleinement leur responsabilité dans l’organisation de ce voyage et sont garants de son bon déroulement, ont tout d’abord proposé des solutions d’accompagnement à la famille, indique le rectorat. Aucun accord n’ayant été trouvé, l’école a été contrainte de refuser la participation de l’élève.»

L’une des solutions proposées par l’école était que les parents de Tom l’accompagnent lors du voyage. «Nous sommes actifs tous les deux, on ne peut pas poser de vacances comme ça du jour au lendemain», réplique la maman. Résultat, Tom restera à l’école pendant que ses camarades seront en Bretagne.

Des courriers de soutien, sans succès

«Depuis un mois, il nous répétait qu’il allait faire du char à voile, qu’il allait en Bretagne… Si on l’avait su avant, on aurait pu trouver une solution ! Je ne comprends pas cet acharnement contre lui. Le dernier événement a eu lieu en avril 2023. Pourquoi on le condamne un an après ? Et sur quelles bases ? Aucune plainte n’a été déposée.» Mieux, les parents de la petite fille mise en cause ont appelé la direction de l’école pour montrer leur soutien envers le petit Tom et sa famille. Une dizaine d’autres parents, qui le côtoient au quotidien, ont également adressé des courriers de soutien. «Certains ont même précisé que Tom pourrait dormir avec leur garçon», précise sa maman. Sans succès.

Malgré une énième réunion entre la direction, l’inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription de Méru et les parents de Tom jeudi 4 avril, le petit garçon n’a pas pu monter dans le bus ce lundi 8 avril, pour vivre le voyage qu’il préparait avec ses camarades de classe depuis six mois.

@PigeonEngage
Soutien aux profs qui ne souhaitent plus prendre d’énormes responsabilités sur leurs épaules « On fera tout pour que chouchou parte mais nous on a un métier » « Il a été mimi depuis 1 an » Ptet que les profs en ont eu marre d écrire des mots et se justifier…
 
Sainte-Geneviève. Un garçon de 9 ans interdit de voyage scolaire suite à des «comportements…
 
42 k vues
 

 
@mxtrsm
·
Un doigt dans les fesses d’un enfant en ce2, la main dans la culotte d’une autre de cm1 il y a quelques mois . Ce gosse a un sérieux problème, ça se comprend que ses profs ne veulent pas le surveiller h24.
 
 
 
@MoutonMatheux·
 
Comment j’aurais annulé tout le voyage pour tout le monde moi… « Ok, vous me faites chier ? On reste à la maison » (je crois que c’est pour ça que personne envisage jamais de me confier l’organisation d’une sortie )
 

 
Fourmi laborieuse 
 
@enmodesurvie·
 
Oh les parents…Oh l’article… Non, sérieusement on devrait condamner tous les parents à faire classe un mois,ils verraient les choses autrement.
 
 

 
Almaza @Almaza78855609
Article aussi stupide que partial: on le dirait écrit par les parents eux-mêmes. Si les PE ont obtenu le soutien de l’inspection académique dans cette affaire, c’est qu’il n’y avait pas qu’un problème de manga mal interprété…
 
 
Spouik @chocapouik
Non mais en même temps, le gamin a mis un doigt dans l’anus d’un autre?!?! Ok c’était comme un dessin animé stupide mais c’est un viol en fait. Et après chopé la main dans la culotte d’une élève? Il est dangereux. Je comprends qu’il soit exclu.
 
 
Krine @alicette1502
Ba encore heureux désolé mais les parents ont intérêt à se poser les bonnes questions, on va pas mettre les autres enfants en danger pour pas blesser choupinou
 
 

 
Caroline Phettence
 
@CPhettence
Visiblement, les instits ont été soutenues par leur hiérarchie. Les gens ne se rendent pas compte de la responsabilité que portent les enseignants qui emmènent des gamins avec nuitées. Enfin, si, les parents qui ont un peu de bon sens s’en rendent compte.
 

 
ENIGMA
 
@feuillemagik
 
Ptdr et les parents font tout un scandale ? Le gosse il reste bien à l’école et c’est mérité.
 
 
 

 
Marie Laure Larriviere
 
@Larriviere51053
 
des dégâts de l’éducation bienveillante ?
 
 
 
 
 
Cruella
 
@Anatidess
 
Je connais une reloue qui a voulu porter plainte contre la mairie qui ne voulait plus de son gosse au périscolaire. Motif : il avait foutu une gamine à poil à la cantine. 8 ans. Un gosse pareil, je ne l’emmène pas en voyage. Et si on me fait chier, plus de voyage.
 
 

 
 
¡Profesoraaa! o.1% 
@lnprofe
Franchement oui soutien aux collègues. Les parents ne se rendent pas compte ce que nous devons porter sur nos épaules. Franchement chez ns la direction nous oblige à emmener tt le monde dc parfois pas de voyage avec tel classe pr 1 élève de 13 ans violent,dealer etc. #stopmepris
 
 
#PayUsMore #SilentQuitting
 I am a WOMAN !
@pitchan111
Les parents qui écrivent pour soutenir le garçon sont ils prêts à prendre la responsabilité pénale lors du voyage ? Soutien aux enseignants car oui un comportement inapproprié pendant l’ année doit entraîner une impossibilité de partir en voyage. 
 
 
 
Smnzt @ManzatoSophie
‘Le petit Tom’ et tout ce qui ne figure pas dans l’ article. Merci à l’ien de soutenir les enseignants. Il doit s’en valoir la peine du ‘petit Tom’…
 
 

 
Bobonyan
 
@Bobonyatsu
Les parents sont tellement dans le déni sur les dérives de leur gosse ça fait peur.
 
 
 
Sunny Bulle (A.) @SunyFinebulle
Ces gosses …on voit d’où viennent leur connerie héréditaire parfois. Si un pb survient,c dégénérés hydrocéphales diraient qu’on aurait pu éviter d agressions sexuelles ou autres si on avait pris en compte les antécédents de la « créature ». Qu’ils aillent élever leur gosse. Next
 
 

 
Nadège Chipdel   @NadegeChipdel
Je ne sais pas ce qui est le plus lunaire : 8 ans devant Naruto ou bien le fait qu’il ait mis la main dans la culotte d’une fille mais pas n’imp laquelle : son amoureuse 
 
 
 
Anna Loob  @MaliAnnabel
J’en ai eu un comme ça. On a fini par faire une IP. Qui n’a rien donné car les parents « connaissent du monde ». Et l’ont mis dans le privé.
Delphine LT
 
@DelphineLt1990
Les explications des parents sont tellement… lunaires.
 
 

 
MulotLandDrive  #PasDeVague #StopSuicidesEN
 
@Souris_Sotte
Dans l’article, on apprend que le gamin a mis sa main dans la culotte d’une gamine de 8 ans. L’article parle d’une  » jeune fille  ». 8 ans. N’importe quoi.
 

 
BibiFuck @BibiFeuck
Sanction validée et je sais de quoi je parle !
turbogauche KohLanta era
 
@smoooothAF
L’écriture de l’article c’est aberrant vraiment on décrit des faits SUPER GRAVES d’autant plus quand c’est fait par UN ENFANT et ça répète en boucle « les parents sont scandalisés » comme si c’était eux les victimes alors que leur enfant est un danger pour les autres c’est lunaire
 
 

 
Dupuis anne @Dupuisanne4
Évidemment ! Les enseignants engagent leur responsabilité dans un voyage ! Et au moindre pépin les parents leur tombent dessus … donc oui un comportement inadapté qui met en insécurité le groupe égal pas de séjour.
 
 

 
Quent’un  @Quintusluluff
Je caricature volontairement la position de la mère mais en gros ça donne « Rho ça va, il n’a commis que 2 agressions sexuelles… Et c’était l’année dernière … Et y’a pas eu de plainte ». Ton gosse c’est d’un psy dont il a besoin, pas d’un voyage en Bretagne !
 

 
cecileuhmachin  @Chamallow8310
Ils sont Ok pour que leur garçon dorme avec lui jusqu’à ce qu il revienne en disant qu il a eu droit au doigt dans les fesses… Et on sait d avance de qui ce sera la faute !
 
 

 
𝓡. @Elphedine
 
Franchement… pour que la décision soit soutenue par l’IEN… Il doit y avoir un de ces dossiers sur le gamin, ça fait peur. 
 

 
Nebula City @Nebula_City
Pour que l’inspection soutienne c’est qu’il n’a pas fait que ça et qu’il n’est pas gérable au quotidien…
 
 
 
Nadsfi  @nadia_sfia
Le pire dans cette histoire c les parents ou plutôt la mère elle m’a halluciné !
 
 
 
mamiza @mamiza1
Doit-on rappeler que les voyages scolaires organisés par des enseignants sur leur temps libre ne sont pas un droit ? J’en ai organisé des dizaines. Dans les closes de participation il était tjrs précisé que la présence de l’enfant était conditionnée par son comportement général

Madame Valérie CABUIL, la rectrice qui fait bouger les choses (2) De très bons résultats pour les actions favorisant le respect dû aux femmes, en attendant mieux dans la lutte contre le harcèlement hiérarchique.

               

                 Affiche_ VDHA_20240216_pages-to-jpg-0001

 
 
 
Capture d’écran_5-4-2024_02646_www.tdg.ch
 
 
 
 
 
Capture d’écran_5-4-2024_02858_www.vousnousils.fr
 
 
 
 
 
Capture d’écran_5-4-2024_0280_www.publicsenat.fr
 
 
 
 
 
Capture d’écran_5-4-2024_02236_www.cnews.fr
 
 
 
 
 
 
 
LE MONDE D’AVANT
 
 
                 Le 15 février 2018 je m’interrogeais ici (1) sur le bilan de l’ancien recteur Monsieur Luc JOHANN en terme de lutte contre le viol, contre la pédophilie, contre le harcèlement hiérarchique, qu’il soit moral ou sexuel. Depuis les annonces officielles dès octobre 2018 de la fin (toute théorique ? ou bien réelle ?) du « pas de vague » (c’est-à-dire la fin des nombreuses Omertas qui minent l’institution scolaire), c’est là – en principe – un des grands chantiers et une des grandes priorités de l’Education Nationale (2).
 
Mais comment cela se traduit-il, dans les faits ? Entre l’affichage et les actions concrètes, entre la théorie et la pratique, entre les intentions et le terrain, est-ce une feuille de papier à cigarette, ou un gouffre immense ?
 

Le bilan de ce qui a été fait – ou pas – avant 2018 au rectorat de Lille n’a jamais été dressé publiquement ; être dans l’action c’est être tiraillé entre le déchiffrage des résultats obtenus, et la nécessité d’aller de l’avant et de défricher de nouveau terrains.

 
 
 
 
 
UNE RECTRICE APPLAUDIE
 
 
             L’arrivée à la tête du rectorat de Lille de Madame Valérie CABUIL a été applaudie en son temps : une femme dynamique et déterminée, pour lutter contre les fléaux évoqués plus haut, cela a été un excellent choix (3).
 
 

Hands applauding

 
              Six ans plus tard, les applaudissements restent de mise. Le bilan semble très positif dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Mais il reste contrasté en ce qui concerne le harcèlement moral hiérarchique : oui, une certaine dynamique a été enclenchée – c’est une petite révolution en soit – mais trop de victimes attendent d’être reconnues comme telles, et aucune n’a encore été indemnisée. Pourquoi ces différences de résultats ? Quels sont les freins à l’action menée au sommet du rectorat ?
 
 
 
 
LA VOLONTE ET L’ACTION POSITIVE DE DEUX FEMMES DE POUVOIR
 
 
               On peut souligner et saluer ici la volonté réelle de Madame la Rectrice d’académie – volonté partagée et efficacement relayée par Madame Christelle DERACHE, Directrice des Ressources Humaines – de changer les choses, et d’impulser ce changement auprès de chacun des services du rectorat.
Tout cela ne coule pas de source, et d’autres hauts fonctionnaires, dans d’autres académies, ne donnent pas autant pour ces causes, restent attentistes et prennent moins de risques. 
D’autres personnes auraient fait moins, et moins bien, si elles avaient eu en charge ces postes à grande responsabilité, et cela ne doit ni être perdu de vue aujourd’hui, ni être oublié demain.
 
 
 
 
 
HARCELEMENT MORAL HIERARCHIQUE : TROP DE VICTIMES NON RECONNUES
 
 
                Certes, malgré tous ces efforts, ne nous voilons pas la face, mais disons-le, répétons-le, martelons-le : pour ce qui est des abus et des violences hiérarchiques, trop de dossiers épineux restent encore en souffrance – c’est un euphémisme exacerbé, et je suis assez souvent en contact direct avec assez de victimes pour ne pas oublier ni occulter – jamais ! – ce qu’elles endurent.
Tant de résistances sont encore en jeu.
Tant de mauvais plis ont été pris par des individus habitués depuis trop longtemps à se comporter localement en tyranneaux sanglants, sans le moindre garde-fou.
Tant certains chefs de bureaux refusent encore de reconnaître un seul délit – de peur d’avoir à tous les reconnaître ? – et d’admettre leur « bienveillance » fautive et coupable à l’encontre de nombreux délinquants, durant des années et des années de service au cours desquelles ils ont accepté de « fermer les yeux », et fait mine de ne pas voir, de ne pas savoir, de ne pas comprendre, de ne pas entendre les cris des victimes.
Tant la masse de dossiers et de données à traiter est colossale.
Ce manque ou cette absence de reconnaissance constituent une violence supplémentaire pour les victimes, une violence souvent atroce – une violence qu’on n’exposera jamais assez ! – et, quoi que très rarement relayés par l’industrie médiatique, les témoignages en ce sens ne manquent pas, qui bouleversent toute âme auprès de laquelle ils parviennent.
 
 
 
Les-victimes-
 
 
 
 
VIOLENCES FAITES AUX FEMMES : LES PREMIERS BONS RESULTATS SONT LA.
 
 
              Cependant, si le harcèlement hiérarchique est loin – très loin – d’être résorbé malgré les efforts réels de nos autorités de tutelle, dans les domaines de la lutte contre les violences sexuelles, de l’égalité entre les femmes et les hommes, de la défense des droits des femmes, de tous premiers résultats sont là, car les actions ne manquent pas, qui s’enchaînent et se complètent, concrètement, sur le terrain. Ce n’est qu’un début. Un premier pas. Une avancée. Il convient de rester prudent et mesuré. Il faut rester extrêmement vigilant. Actif, constructif, volontaire, et poursuivre ce qui a été impulsé. Rien n’est gagné, loin de là, et ce progrès peut très vite être résorbé. Il reste énormément à faire ! Une seule victime à venir, c’est encore une victime de trop, qu’il aurait fallu éviter, qui aurait dû être évitée.
 
 
 
R
 
 
 
 
UN DISPOSITIF AMBITIEUX A EVALUER EN TOUTE TRANSPARENCE
 
 
Restons optimistes et voyons ce qui se fait.
 
Le 17 janvier 2024 a été signée par Madame la Rectrice de l’académie de Lille une circulaire VDHA (actes de Violences, de Discrimination, de Harcèlement et d’Agissements sexistes) comportant 8 pages denses et ambitieuses. Des pages dont, sur plusieurs points, la lettre et l’esprit tranchent avec « le monde d’avant ».
L’objet précis en est le « dispositif académique de signalement, de traitement et de suivi des actes de violence (dont actes de violences sexistes et sexuelles), de discriminations, de harcèlement moral ou sexuel et d’agissements sexistes ». Ce dispositif déployé est-il parfait ? Bien sûr que non. S’il peut éviter des violences similaires à celles qui ont acculé ma collègue béthunoise Madame Marielle CROQUEFER (4) à mettre fin à ses jours, c’est une bonne chose. Sera-t-il systématiquement efficace, en toutes circonstances ? On le verra à l’usage, et il pourra d’autant plus facilement être simplifié et amélioré qu’il comporte sur le papier un volet évaluatif (« VII Suivi, bilan et évaluation du dispositif ») qui gagnera à faire l’objet de toutes les attentions, avec le maximum de transparence, de loyauté et d’honnêteté.  
 
« Violence, discrimination, harcèlement et agissements sexistes » : c’est également un des multiples thèmes abordés avec optimisme, enthousiasme et clarté par le « numéro spécial 8 mars » de la Lettre d’information Ressources Humaines de l’académie de Lille, paru le mois dernier à l’occasion de la Journée internationale des Droits des Femmes.
 
On ne pourra pas dire que rien n’est fait et qu’on a fermé les yeux. Car au-delà des actions de prévention (encore trop timides) et de la mise en place « classique » d’une ligne d’écoute et d’un formulaire de contact, sans entrer dans le détail de dossiers qui n’ont pas vocation à être étalés publiquement dès lors que leurs victimes ne le souhaitent pas, oui, on peut d’ores et déjà affirmer que les lignes ont bougé et que les choses changent, petit-à-petit, peu-à-peu, pas-à-pas. On me dira que c’est insuffisant, que c’est encore trop lent, trop peu, trop chiche, et je ne pourrai qu’y souscrire. Mais quel progrès, déjà !
 
Le mouvement de bascule a été amorcé, enclenché, mis sur les rails. Encore une fois, la volonté est là, des actions sont menées, des mesures sont prises, au sommet du rectorat, indéniablement.
Que par réflexes archaïques sinon claniques, quelques chefs de service ou chefs de bureau freinent encore des quatre fers, cela reste déplorable, et relève trop souvent d’intérêts individualistes et de logiques relationnelles douteuses mais vieilles comme le monde.
 
Verre à moitié vide, ou à moitié plein ? Hier vide, c’est certain. Et demain ?  
 
 
                                                                                                                  Pierre-André DIONNET
 
 
 
(1)  Article du 15 février 2018.
 
(2) Voir les multiples déclarations officielles faites en ce sens ces dernières années.
 
(3) Article du 23 février 2018.

(4) Voir les différents articles de presse de l’année 2013 ayant traité de cette tragédie, consultables notamment sur le site « Omerta au Rectorat« .
 
 
 
16 - Lettre d'information RH - spécial droit des femmes (1)-1-3_pages-to-jpg-0001
 

16 - Lettre d'information RH - spécial droit des femmes (1)-1-3_pages-to-jpg-0002

16 - Lettre d'information RH - spécial droit des femmes (1)-1-3_pages-to-jpg-0003

Bonnes vacances !

 

 

        L’année scolaire 2020 – 2021 n’aura pas été de tout repos, pour la plupart des élèves et du personnel de l’Education nationale.

Bonnes vacances à toutes et à tous ! Bon courage pour celles et ceux qui doivent encore travailler. Par exemple les agents d’entretien, qui dans les jours à venir vont nettoyer chaque salle de cours du plafond au sol. Ou les examinateurs des dernières épreuves d’oraux. J’en suis, demain et jeudi, de 8h00 à 18h00, toujours avec plaisir et avec le sourire. Pour l’anecdote il s’agit de rattrapages oraux de BTS et je suis censé venir avec les photocopies des sujets en nombre suffisant pour quelques dizaines de candidats… mais… je viendrai demain matin sans ces documents. On trouvera bien une solution – c’est-à-dire une photocopieuse – sur place. Je viendrai sans les photocopies, la raison en est que la direction de mon établissement est assez mesquine pour avoir catégoriquement refusé que je dispose comme tous les collègues, et comme tous les enseignants, d’un compte de photocopies pour cette année scolaire. Débile ? Idiot ? Stupide ? C’est certain. Et ce n’est rien au regard des actes autrement plus lourds, plus graves, et pour le coup extrêmement violents de cette fine équipe, qui ne mérite pas de vacances, mais plutôt de se mettre un peu à bosser dans l’intérêt réel du service, pour une fois.

Aux harceleurs, aux délinquants, aux chefaillons, aux discrets mobbeurs, aux bêtassons pervers, aux tordus en costume noir, aux petits marquis, aux employés minusculement eichmanniens qui font des horreurs dans leurs bureaux administratifs, aux Bébert Zoubinard qui me lisent, je ne souhaite pas de bonnes vacances mais plutôt que leurs nuisances leur reviennent un jour à la face, assez tôt pour qu’avant de crever ils puissent – pourquoi ne pas y croire, et croire encore et encore en l’humain – compenser une partie des dégâts que ces malfaisants auront causé durant leur carrière.

A toutes mes autres lectrices, à tous mes autres lecteurs, bonnes vacances !

.  

                                                                                                                                Pierre-André DIONNET

 

Un enseignant harcelé pendant 20 ans par des administratifs de l’Education nationale ? (2) « LA RECTRICE M’A SAUVER ».

 

 

       

               

       Monsieur Daniel ARNAUD, un des meilleurs spécialistes du harcèlement hiérarchique en milieu scolaire, le constate. On ne compte plus les « petits Snowden », les lanceurs d’alerte qui ont été persécutés, muselés et broyés par l’institution scolaire (1).
Victime de très lourdes violences et d’abus de pouvoir, de délits de harcèlement moral commis par une partie de ma hiérarchie, je suis devenu au fil du temps – et bien malgré moi ! – un assez bon connaisseur de ces mécanismes et des enjeux qui les sous-tendent. En 2021, je suis un des rares lanceurs d’alerte à travailler sur ces sujets et à publier régulièrement des textes sourcés proposant diverses approches de ces fléaux.

 

Lanceur d’alerte, bien avant le mouvement #metoo et le mouvement #PasdeVague

 

Bien avant l’émergence du mouvement #metoo, j’ai été le premier lanceur d’alerte à expliquer, à qui voulait l’entendre, que les failles administratives et judiciaires permettant à un proviseur de mobber et de détruire en totale impunité une vingtaine d’enseignants au cours de sa carrière, pouvaient aussi bien bénéficier à un violeur ou à un pédophile, pour peu qu’il dirige un établissement scolaire.

Bien avant l’émergence du mouvement #PasdeVague, j’exposais de façon publique à quelles violences pouvaient être soumis le personnel de l’Education nationale. Et en quoi ces violences sont systémiques, institutionnelles, cautionnées par qui de droit.
C’est ce que j‘ai appelé « la francetélécomisation de l’Education nationale », puisqu’on retrouve toutes les caractéristiques des délits pour lesquels Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom, et une partie de sa fine équipe ont été condamnés en décembre 2019.

Jérôme VIVENZA(2) en dénombre quatre :
– le déni de réalité,
– un conflit de valeurs,
– la perte du sens du travail,
– le mépris institutionnel.

Pour Michel LALLIER (3), trois aspects sont caractéristiques des attaques subies par les salariés pris au piège de ces méthodes :
– l’invisibilité (jusque dans l’absence de statistiques),
– le déni du réel systématisé et organisé,
– les modes de violences et de maltraitances.

Gare à celui qui brise l’Omerta, la fameuse « Omerta au Rectorat ».
C’est la mort professionnelle et la mort sociale à laquelle on le condamne… à moins que…

 

LA RECTRICE M’A SAUVER

 

La rectrice m’a sauver.

Madame Valérie CABUIL, rectrice de l’académie de Lille, chancelière des universités, rectrice de la région académique des Haut de France m’a sauver.
Et Omar ne m’a pas tuer !

 

omar-m-a-tuer

 

Madame la rectrice m’a sauvé, et voilà comment.

Le 4 novembre 2020, le plus déterminé de mes défenseurs syndicaux, et moi-même, avons été reçus par Madame Christelle DERACHE, Directrice des ressources humaines du rectorat de Lille, secrétaire générale adjointe du rectorat, fraîchement en poste.
Nous lui avons exposé la situation, déjà exposée cent fois et plus à ses prédécesseurs et à mille interlocuteurs (4). Et nous avons rappelé toutes les solutions de bon sens proposées au fil des ans, qui auraient dû permettre à l’administration de sortir par le haut de ce bourbier dans lequel elle s’était elle-même envasée.
Cette audience a permis qu’in extremis soient postposées des actions radicales, dont la publication d’une Lettre Ouverte à Madame la rectrice d’académie (5), et qu’un accord soit établi. Le terrain d’entente et la solution n’étaient vraiment pas difficiles à trouver : il suffisait d’une once de bonne volonté.
Bien évidemment (la question m’a formellement été posée lors de cet entretien), je n’exigeais ni la reconnaissance officielle, ni la reconnaissance judiciaire, des multiples délits de harcèlement moral subis entre 2003 et 2020 (dont une partie tombent sous le coup de la prescription). Ce n’était pas une condition sine qua non pour tourner la page, et nous apportions tous les gages de bienveillance et de loyauté permettant la mise en œuvre rapide d’une issue. « Rapide », ou « très rapide », car déjà, l’urgence était de mise.
Du reste, il suffisait d’un instant et d’une signature pour tout résoudre.
L’engagement a été pris, les promesses faites, l’intérêt et l’image de l’administration préservés. Il n’y aurait pas de Lettre Ouverte fracassante, pas de coup d’éclat, pas de recours à la médiatisation du haut d’une grue de chantier, pas de version nordiste de « l’Affaire des 4 de Melle » (6), et pas d’exposition publique de délits pour la plupart juridiquement prescrits, commis par des chefaillons ayant trahi la confiance du rectorat.

Chacun éprouve un profond soulagement suite à l’engagement formel pris par les plus hautes instances administratives du rectorat.

 

Ouf ! Depuis cette date, chacun éprouve un profond soulagement. Tout est réglé (ou le saura très vite), « tout est bien qui finit bien », et le pire a été évité, grâce à l’attention et au travail de Madame DERACHE, Directrice des ressources humaines du rectorat de Lille, secrétaire générale adjointe du rectorat.
Certes, les choses sont un peu lentes à se mettre en place, l’administration ayant les défauts de ses qualités. A vrai dire, 6 mois plus tard, rien n’a changé. Il a même fallu encore contrer de menues erreurs commises par d’autres services de la Rue de Bavay. Oh, trois fois rien. Si peu…

Trois fois rien au regard des atrocités déjà subies sur 19 années de temps. Trois fois rien au regard de l’engagement formel pris par les plus hautes instances administratives. Lors d’un échange par visio-conférence, il y a trois semaines, Madame la Directrice des Ressources Humaines du rectorat a pleinement rassuré mon relais syndical : avant le 30 juin de cette année, les promesses seront tenues. Et on voit mal comment la Secrétaire générale adjointe du rectorat pourrait revenir sur sa parole, et « trahir » Madame la rectrice d’académie – qui s’est par ailleurs elle-même et elle aussi montrée rassurante, dans un courrier officiel daté du 15 février 2021 : ce dossier a « retenu toute [son] attention », suivant la formule consacrée.
Je vous le dis : « la rectrice m’a sauver », Madame la rectrice m’a sauvé.

ballon-de-baudruche-joyeux-anniversaire-20-ans-vert

Sans l’action de Madame la rectrice d’académie, en 2022 j’aurais pu écrire : « Un enseignant harcelé pendant 20 ans par des administratifs de l’Education nationale ! ».

 

En 2022, cela aurait fait 20 ans.
Sans l’action de Madame la rectrice d’académie, en 2022 j’aurais pu écrire : « Un enseignant harcelé pendant 20 ans par des administratifs de l’Education nationale ! ». Avec un beau point d’exclamation, cette fois. Mais cela va s’arrêter avant. J’ai confiance. J’en suis convaincu.
J’ai confiance, j’ai une confiance entière et absolue en Madame Valérie CABUIL. Il est impossible – im-pos-si-ble – qu’elle cautionne et prolonge plus avant ces ignominies, cette barbarie, cette samuelpatysation (7) à petit feu.
Il me tarde de tourner la page et de pouvoir passer à autre chose.
Harcelé pendant 19 années, oui. Harcelé et broyé pendant 20 années, non.
Merci, Madame la rectrice d’académie.

Pierre-André DIONNET

P.S. : Qu’on me comprenne bien.
Je ne demande qu’une chose : qu’on me laisse travailler en paix.
Mes bourreaux ne seront pas inquiétés – c’est une « chance » pour eux, et cela ne me concerne pas.
Qu’on me laisse travailler en paix.
Et d’autres prendront le relais de ce travail de lanceur d’alerte – j’ai assez donné.

 

(1) Article du 2 novembre 2016, Daniel ARNAUD, « Ce qu’on ne vous dit pas lors de la Journée contre le harcèlement à l’école » :
http://generation69.blogs.nouvelobs.com/archive/2016/11/02/ce-qu-on-ne-vous-dit-pas-lors-de-la-journee-contre-le-harcel-593212.html

« On ne désavoue pas un supérieur » : tel est le genre de principe qui prévaut encore aujourd’hui dans l’institution scolaire, sur lequel s’appuie l’administration afin de persécuter les lanceurs d’alerte (on ne compte plus les petits Snowden qui s’y sont essayés !) »,

Article cité dans mon billet du 9 novembre 2017 :
https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2017/11/09/harcelement-hierarchique-le-grand-deni-de-leducation-nationale-2-une-journee-de-lutte-contre-le-harcelement-qui-permet-dencore-mieux-proteger-les-harceleurs-qui-dirigen/

(2) Prise de parole de Monsieur Jérôme VIVENZA lors du colloque « Souffrances au travail : quelles perspectives après France Télécom ? », 20 janvier 2020, Sénat.
https://www.publicsenat.fr/article/politique/affaire-france-telecom-le-harcelement-institutionnel-mis-en-cause-149322
Jérôme VIVENZA est membre de la Commission exécutive confédérale de la CGT et négociateur de l’accord national interprofessionnel (ANI) sur la santé au travail du 9 décembre 2020.

(3) Prise de parole de Monsieur Michel LALLIER lors du colloque « Souffrances au travail : quelles perspectives après France Télécom ? », 20 janvier 2020, Sénat.
https://www.publicsenat.fr/article/politique/affaire-france-telecom-le-harcelement-institutionnel-mis-en-cause-149322
Michel LALLIER, expert syndical incontournable sur les questions du nucléaire, est le cofondateur, avec Frédérique GUILLON et Dominique HUEZ, de l’Association d’aide aux victimes et aux organisations confrontées aux suicides et aux dépressions professionnels (ASD-pro). L’association s’est notamment portée partie civile dans le procès des ex-dirigeants de France-Telecom.
https://maitron.fr/spip.php?article239733

(4) Ce billet du 30 juin 2018 en témoigne ; en réalité, de tout temps l’entourage professionnel le plus proche des recteurs d’académie successifs a été informé de l’existence de « dérives » de ce type… https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2018/06/30/mais-faites-taire-ce-ptit-prof-bon-sang-le-temps-des-vacances/

(5) Cette Lettre Ouverte remisée au fond d’un tiroir ne porte pas tant sur ma situation (qui indiffère tout un chacun, hormis des proches, des amis et des copains), mais sur celles de collègues et surtout sur les responsabilités des uns et des autres, qui ne manqueraient sans doute pas d’émouvoir et de faire du bruit si elles avaient dû être exposées de façon transparente…

(6) Les « 4 de Melle », enseignants menacés de sanction pour avoir protesté contre la réforme Blanquer, article de Tania KADDOUR-SEKIOU, 14 octobre 2020, Politis. https://www.politis.fr/articles/2020/10/les-4-de-melle-enseignants-menaces-de-sanctions-pour-avoir-proteste-contre-la-reforme-blanquer-42389/

(7)  Voir ce billet du 6 janvier 2021 :

Francetélécomisés et « samuelpatysés » à petit feu, les enseignants vont-ils passer une bonne année 2021 ?

Un enseignant harcelé pendant 20 ans par des administratifs de l’Education nationale ? (1) Et si la peur et la honte changeaient de camp ?

 

 

       

 

                Les causes exposées et défendues sur ce blog sont de première importance. Trop importantes pour qu’on ne s’efface pas devant elles. Les lectrices et les lecteurs de Mais faites taire ce p’tit prof’ bon sang ! savent que je me suis toujours effacé au profit d’une de mes marottes : la défense de l’Education nationale, de son « petit » personnel et de ses élèves (1).

Mais tout combat rencontre ses adversaires.
Chefs d’établissements scolaires se vantant entre eux de pratiquer la promotion canapé, de gré ou de force.
Proviseurs décorés et mis à l’honneur quoi qu’ayant acculé au suicide des enseignants pourtant solides.
Professeurs acceptant les pires compromissions dans l’espoir d’échapper aux violences de la grande francetélécomisation de l’Education nationale.
Pseudo-syndicalistes paresseux se nourrissant sur la bête, gavés de la mauvaise graisse du mammouth, entretenant durant 40 ans de décharges syndicales le déni et les Omerta sur des viols – sur des crimes ! – sur des suicides, sur des mises au placard, sur des délits caractérisés de harcèlement moral, d’abus de pouvoir hiérarchique, et de mobbing.
Fonctionnaires des rectorats œuvrant et manœuvrant pour museler les victimes, quitte à donner quitus, immunité, et protection, à leurs agresseurs et à leurs bourreaux.
Minuscules Adolf EICHMANN (2) relayant avec zèle, dans leurs bureaux, les consignes du « n + 1 », et broyant méthodiquement des femmes, des hommes, des êtres humains ramenés au rang de matricules (3).
Magistrats paralysés au moment d’ouvrir une instruction judiciaire pour le viol d’une AESH sur son lieu de travail, pour agression sexuelle commise par un proviseur, pour violences ayant entrainé la mort d’un enseignant par suicide provoqué… mais n’hésitant jamais à condamner lourdement victimes et lanceurs d’alerte « coupables » de relever la tête.
Responsables politiques renforçant les Omerta en milieu scolaire au détriment des sous-citoyens que sont – à leurs yeux – les « petits » salariés de l’Education nationale.
Journalistes et médias inféodés aux bonnes âmes, et refusant d’informer en toute transparence sur ces sujets d’actualité.
Ils sont nombreux. Ils sont puissants. Ils ont des relais là où il est bon d’en avoir. Et quand il le faut, ils s’épaulent, au-delà des divergences idéologiques et des antagonismes politiques. Mobiliser en les détournant à leur profit les services de la police ; dévoyer l’institution judiciaire ; manipuler les faits et les opinions : tout est bon pour une partie de l’Etat, afin de détruire l’Etat.

Tout est bon, pour une partie de l’institution scolaire, pour détruire l’institution scolaire. Tout est bon pour mettre à bas l’Ecole de la République.

Tout est bon, pour une partie de l’institution scolaire, pour détruire l’institution scolaire. Tout est bon pour mettre à bas l’Ecole de la République. Tout est bon pour renoncer à former des citoyens, renoncer à faire vivre l’esprit critique, renoncer et tourner le dos aux principes démocratiques et républicains.
Une Ecole qui moulerait des cons sots mateurs et qui substituerait aux enseignements des visio-conférences par « tuyaux » informatiques interposés ? Voilà un projet « moderne », innovant, techniquement « avancé », masqué sous l’appellation « virage numérique ». Mais qui constitue un recul social, et qui peut se lire comme une attaque contre la démocratie, contre la République, contre les citoyens, contre le peuple.
Expurger l’humain ici ; là, le briser.

Quoi qu’il puisse en être…
Porter publiquement une parole venant heurter de plein front les multiples Omerta qui innervent l’institution scolaire, cela irrite et cela agace les tenants et les bénéficiaires directs ou indirects de ces Lois du Silence sanglantes, de ces logiques répressives, de ces dérives ultra-violentes, anti-démocratiques et anti-républicaines.
Un lanceur d’alerte, par définition, n’a pas que des sympathisants et des amis. Et il doit se protéger.
Paradoxalement, jusqu’ici j’ai toujours été un lanceur d’alerte « très discret » : ne pas ternir l’image de l’institution scolaire, voilà un souci que tous partagent dans cette grande maison ô combien fraternelle.
Pendant des années, c’est uniquement aux services du rectorat de Lille et du ministère de l’Education nationale que je me suis adressé, ma voix s’exprimant auprès de l’institution « en interne », en sourdine, fort discrètement.
Face aux coups bas des minuscules Harvey WEINSTEIN de l’Education nationale et de leurs amis, de leurs copains, et des copains de ces coquins, il semblerait que le moment soit venu, pour me défendre, pour me protéger, pour me préserver, de parler un peu de ce que j’ai vécu en 2003 et par la suite, voire de ce qu’on me fait subir, encore en 2021, sur le plan professionnel.

C’est pourquoi j’ouvre aujourd’hui une nouvelle rubrique sur ce blog, une rubrique dont le titre s’achève sur un point d’interrogation, tant elle soulève de questions, Un enseignant harcelé pendant 20 ans par des administratifs de l’Education nationale ?

 

texte-anniversaire-20-ans

 

20 ans ? Ou 19 ans ?
Cela fait 19 années que je subis des délits de harcèlement moral, des délits répétés, des délits constitués, sans qu’aucune instruction judiciaire n’ait été ouverte pour aucun de ces faits. Il faut croire que les informations ne sont pas passées, qu’elles ne seraient pas parvenues à qui de droit… la bonne blague !

On pourrait, et cela sera fait si nécessaire, reprendre chronologiquement les faits. Par exemple en listant le nom de chacun de mes chefs d’établissement, le nom de chacun de leurs adjoints, depuis 1998, et lister, preuves matérielles à l’appui, qui a fait quoi.

Des chefs d’établissement ?
Il y en eût d’irréprochables. D’exemplaires. De très vertueux.
Je pense par exemple à Madame Anne-Marie TERNISIEN, adjointe au collège Joliot-Curie de Calonne-Ricouart, puis principale au Collège Liberté d’Annezin.
Elle demandât à être reçue et entendue par les services du rectorat de Lille, pour prendre ma défense. « On » le lui refusa.
Elle a témoigné en ma faveur, par écrit, en juillet 2005.

 

Des chefs d‘établissement ?
Il y en eût d’irréprochables. D’exemplaires. De très vertueux.
Et il y en eût d’autres.

 

Il y en eût d’irréprochables. D’exemplaires. De très vertueux.
Et il y en eût d’autres.
Chiche de tout étaler au grand jour ?
La « honte » changerait de camp.
Voilà 19 années que j’ai honte de ce qu’ont fait et de ce que font encore certains de mes supérieurs hiérarchiques.
J’ai honte pour eux, de ce qu’ils ont fait, de ce qu’ils font.

Il y en eût d’irréprochables. D’exemplaires. De très vertueux.
Et il y en eût d’autres. Qui ont détruit plusieurs enseignantes. Qui ont détruit plusieurs enseignants. Qui ont détruit quantité de salariés de l’Education nationale. Détruit profondément.
Silence ! Pas de vagues…

Détruites, elles ne peuvent pas parler.
Détruits, ils n’osent pas parler.
« Pierre-André… quand on voit ce que tu subis depuis 2003, malgré toutes tes démarches pour te faire entendre… et pour quels résultats ? … Si je parlais j’aurais les pires ennuis, tu le sais bien… »
« Comment je paierais l’avocat, les amendes, les dommages pour les prétendues diffamations publiques ? »
« On sait comment cela fonctionne. Et comment ils se protègent.
Si je parle, mes enfants seront à la rue. Je n’aurais plus qu’à me suicider : c’est ce qu’ils veulent et ils auront gagné ».
« Ils sont trop puissants. C’est l’Omerta. C’est l’Omerta au rectorat ».
Pas de vagues ! Silence…

20 ans 1

« Le harcèlement moral, si vous n’en parlez pas, on ne peut rien faire pour vous ! »

« Le harcèlement moral, si vous n’en parlez pas, on ne peut rien faire pour vous ! » nous apprend Madame Brigitte MACRON (4).
Est-ce qu’il s’arrête ?
Est-ce qu’il s’arrête avant la 20ème année de calvaire ? Ou est-ce que je dois parler un peu plus fort ?

                                                                                                                                   Pierre-André DIONNET

 

(1) Ces causes et ces enjeux sont clarifiés dans divers billets de ce blog, par exemple celui du 23 octobre 2018 :
https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2018/10/23/mais-faites-taire-ce-ptit-prof-bon-sang-moins-darticles-mais-pas-moins-dactivites/

(2) Lors de son procès, le criminel nazi a eu comme seule ligne de défense le fait d’avoir « simplement » obéi aux ordres, comme tout « bon » fonctionnaire. Selon Wikipedia, la philosophe Hanna ARENDT qui couvrit le procès pour The New Yorker « reprend sa théorie du rouage du système et conclut qu’EICHMANN n’a montré ni antisémitisme ni troubles psychiques, et qu’il n’avait agi de la sorte durant la guerre que pour « faire carrière ». Elle le décrit comme étant la personnification même de la « banalité du mal », se fondant sur le fait qu’au procès il n’a semblé ressentir ni culpabilité ni haine et présenté une personnalité tout ce qu’il y a de plus ordinaire ». Si la position d’Hanna ARENDT reste controversée, il est vrai que certains fonctionnaires de l’Education nationale considèrent et « traitent » des professeurs non pas comme des êtres humains, mais comme de la « vermine » (voir à ce sujet ce billet du 3 octobre 2020 : https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2020/10/03/la-parole-aux-victimes-3-le-sang-des-vermines-et-autres-eclaboussements-a-eviter/

(3) Le NUMEN est un numéro d’identification ou matricule attribué à tout salarié de l’Education nationale. Il n’implique pas que les rapports entre les uns et les autres de ces fonctionnaires soient déshumanisés, et pourtant…

(4) Déclaration publique faite le 4 juin 2019 par Madame Brigitte MACRON :
https://www.bfmtv.com/societe/education/si-vous-ne-parlez-pas-on-ne-peut-rien-faire-pour-vous-contre-le-harcelement-scolaire-brigitte-macron-appelle-les-eleves-a-s-exprimer_VN-201906030219.html

Voir également mon billet du 8 mars 2018, ainsi que mes courriers adressés à qui de droit :
https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2018/03/08/viols-et-pedophilie-dans-leducation-nationale-14-courriers-a-madame-brigitte-macron-et-a-madame-marlene-schiappa-a-loccasion-de-la-journee-des-droits-de-la-femme/

 

La parole aux victimes (3) Le sang des vermines et autres éclaboussements à éviter.

Pour nombre de mes supérieurs hiérarchiques directs, je ne suis pas un citoyen.
Ni un enseignant.
Ni un être humain.
Non.
A leurs yeux et dans leur esprit, je suis une chose.
Un objet.
Une vermine, qu’ils se font un devoir d’écraser sous leur talon.

On sait, notamment grâce aux travaux documentés de l’universitaire et chercheur Johann CHAPOUTOT, que la nouvelle gestion publique (en œuvre dans l’académie de Lille bien plus précocement, férocement, et méthodiquement que dans d’autres académies) puise ses origines et ses sources dans le nazisme.

Il y a là un hiatus vertigineux entre d’une part les valeurs républicaines défendues à grand renfort de dispositifs de communication et d’artifices médiatiques, par les plus éminents, les plus respectables et les plus hauts fonctionnaires du rectorat de Lille.
Et d’autre part, la réalité.
J’ai bien dit « la réalité ». Le réel. La vraie vie. Pas le « ressenti ».

La réalité, c’est aussi la façon dont – directement ou entre les lignes – les ordres sont donnés, et exécutés. Tout au long de la pyramide hiérarchique.
Depuis le ministre de l’Education nationale Monsieur Jean-Michel BLANQUER en personne, les secrétaires d’Etat, les directeurs généraux, les conseillers, les chefs de service, les chefs de bureaux, les délégués, les chargés de mission, les décideurs et les responsables du ministère de l’Education nationale.
Jusqu’au dernier des petits chefaillons le plus nuisible, le plus abject, le plus tordu et minable qui soit, qui se croit « en droit et en devoir » d’exécuter ces ordres plus ou moins implicites et de détruire des vies humaines, dans l’établissement scolaire au sein duquel on lui a donné une once de pouvoir.

Depuis 18 années maintenant, victime d’abus de pouvoir, de violences et de délits répétés de harcèlement moral commis en toute liberté et impunité par une partie de ma hiérarchie directe ; mais aussi lanceur d’alerte, observateur et bon connaisseur de ces sujets ô combien tabous, j’ai dans la journée d’hier et pour la énième fois, échangé sur ces matières avec qui de droit dans une salle du 3ème étage du rectorat de Lille.
Disserter de la banalité du mal est une chose ; mesurer ses effets concrets dans tels et tels établissements scolaires du Nord, du Pas-de-Calais et des départements limitrophes en est une autre ; faire bouger les lignes constitue encore un autre défi.

La suite qui sera donnée à ces échanges ne dépend pas de moi, mais uniquement de la célérité, de la bonne volonté et de la loyauté de mes interlocuteurs.
Il était prévu dès le début de la semaine à venir quelques menus coups d’éclats ciblés, froidement réfléchis, légaux et légitimes, qui auraient pu peut-être obtenir un écho et devenir très embarrassants moins tant pour ma personne que pour l’un ou l’autre maillon de la chaîne de responsabilité hiérarchique. Les lecteurs fidèles de ce blog se souviendront des articles publiés ici en août et septembre 2017, qui ont valu à un chef d’établissement scolaire du bassin d’éducation de Béthune et Bruay-la-Buissière quelques suées froides, des échanges douloureux avec sa sombre et pesante conscience, et des explications bafouillées et plus qu’emberlificotées auprès d’interlocuteurs qui n’ont pas été dupes de ses mensonges et de ses simagrées (*).
Il n’est pas nécessaire, pour médiatiser et mettre en pleine lumière les plus lourds et les plus graves dysfonctionnements de l’institution scolaire – ceux qui font l’objet d’Omerta que le mouvement #PasdeVague n’est pas parvenu à briser – que survienne un drame extrême de l’ampleur de ceux que vivent les familles de Monsieur Jean WILLOT, de Madame Christine RENON, de Monsieur Pierre JACQUE et de tant d’autres enseignants de valeur : j’en suis intimement convaincu, il doit être possible de mettre un terme à l’indifférence de l’opinion et au silence médiatique par d’autres méthodes, moins radicales et moins douloureuses pour les Justes.
A chacun, donc, de prendre ses responsabilités, de mesurer le degré d’urgence et l’importance qu’il y a à répondre à mes questions et à sécuriser la suite de mon parcours professionnel.

Pierre-André DIONNET

(*) Par charité, on en est resté là avec ce personnage dont le nom est indigne d’être cité où que ce soit.

Des médias aveugles et silencieux ? (10) Ça commence aujourd’hui, France 2, Vendredi 4 septembre en direct.

              Les hauts fonctionnaires du Rectorat de Lille sauront bien sûr m’en être reconnaissants : j’ai décliné la proposition qui vient de m’être faite, ce matin, de participer à une émission de France 2, Ça commence aujourd’hui, le vendredi 4 septembre, à 14h00, en direct (*).

J’aurais pu y évoquer – et pour cause ! – quelques uns des détails les plus sordides, les plus poignants, les plus terrifiants et glaçants, des délits de harcèlement moral, des violences arbitraires, des agressions ciblées, des brutalités insoupçonnées, des abus d’autorité, des actes de sauvagerie commis en col blanc, des dérapages et des graves dysfonctionnements hiérarchiques, et des mobbing ultra-violents. Mais aussi l’impunité et les multiples Omerta entretenues par qui de droit. Emotion garantie. Pleurs dans les chaumières. Et indignation bien légitime de la ménagère de moins de 50 ans.

Pour les téléspectateurs de France 2, j’aurais pu expliquer comment et pourquoi une mère d’élève peut en toute bonne foi accabler et acculer au suicide un collègue pourtant solide et vaillant, en se laissant manipuler et instrumentaliser par un principal tordu et des plus douteux. Pourquoi telle élue syndicale de premier plan accepte de fermer les yeux sur des agressions sexuelles ou des faits de viol, y compris après le mouvement #metoo. Comment tel proviseur adjoint a les mains libres pour détruire méthodiquement quelques uns des meilleurs enseignants d’un lycée de centre-ville – ce dont rien ne paraît filtrer auprès des médias locaux. Détailler le fonctionnement concret et bien vivace de la promotion canapé. Exposer le lien direct entre la fausse bienveillance, l’effondrement du niveau scolaire, les incivilités, les primes financières accordées aux personnels-de-direction-chefaillons et les violences ou l’ « ensauvagement » (?) de notre société dont on nous parle tant ces jours-ci. Donner à voir la volonté politique de francetelecomiser à bas bruit et pas-à-pas le personnel de l’Education nationale. Cerner le rôle précis des uns et des autres, dans la consolidation active des Omerta et le renforcement de la culture de la complicité à vaste échelle. Et le reste, encore pis…

De quoi secouer un peu le cocotier, quoi.

cocos-nucifera-184456

Chaque enseignant présent sur le plateau aura 20 minutes pour s’exprimer et parler librement de son expérience personnelle. Les témoignages seront diffusés en direct. Ma collègue Isabelle LE FOLL-REMOUE devrait y présenter son livre, dont je vous toucherai un mot demain. Les frais d’hébergement et de déplacement jusque Paris sont pris en charge par l’émission, produite par Réservoir Prod.

Si vous souhaitez participer à cette émission, contactez Morgane ZOUABI (vous m’envoyez sur ce site votre adresse mél, et je vous envoie par mél ses coordonnées). A l’heure où je vous parle, on manque de témoignages d’enseignants masculins. Pourquoi pas vous ?

Pierre-André DIONNET

 

(*) Ce jour-là je ferai cours en lycée, suivant un emploi-du-temps-gruyère des plus gratinés. Mais, dans le strict intérêt du service, j’aurais très bien pu faire reporter mes cours, pour la raison impérieuse de faire connaître ces horreurs, puisque « Le harcèlement, si vous n’en parlez pas, on ne peut rien faire pour vous».

 

N.B. :

Sur l’ensauvagement qui fait l’actualité de ce jour : https://www.huffingtonpost.fr/entry/dupond-moretti-retacle-ensauvagement-cher-a-darmanin_fr_5f4e00f4c5b697186e3ada18

Sur le harcèlement qui cesserait dès qu’on en parlerait : https://video.lefigaro.fr/figaro/video/harcelement-si-vous-ne-parlez-pas-on-peut-rien-faire-pour-vous-explique-brigitte-macron/6044067405001/

 

 

 

Bonne Année 2020 !

Photo : Didier Lombard lors de son procès en 2019.

 

                            2019 s’est achevée par une bonne nouvelle sur le front des luttes contre les violences faites aux travailleurs : le verdict dans le procès France Telecom a été prononcé le 20 décembre. Bien sûr, on pourra estimer que les condamnations sont trop tardives, trop légères, et qu’elles restent trop symboliques ; on pourra également se féliciter qu’un tel procès ait pu se tenir : c’est à la fois une petite avancée et une grande première.

Ce n’est pas en 2020 qu’on verra un chef d’établissement scolaire (et encore moins un recteur d’académie, indubitablement « complice »…) rendre compte devant la Justice de ses délits ou de ses crimes (les agressions sexuelles en sont bel et bien) comme tout autre justiciable en rend compte, en principe. Il faudra attendre 2050 ou 2060, au mieux.

Oui, je le réaffirme ici. Dans l’immense majorité des situations, en 2020 le ministère de l’Education nationale, les rectorats, l’administration, comme les magistrats, feront encore preuve d’une tolérance archaïque vis-à-vis des personnels coupables de mobbing, de harcèlement moral ou sexuel, de pédophilie, de viols. Lorsque la cellule juridique d’un rectorat s’active à museler et à faire condamner victimes et lanceurs d’alerte, elle fait le choix d’aider et de protéger les délinquants et les criminels. Les situations de ce type sont encore très nombreuses. Des cas patents existent, les preuves ne sont pas bien difficiles à mettre au jour. L’institution scolaire, l’institution judiciaire et le pouvoir politique regardent ailleurs : le choix est fait, pour de nombreux acteurs, de « faire carrière ».

5e0e195287f3ec78b30d4b08

Le cas Gabriel Matzneff illustre parfaitement ce dont j’ai commencé à prendre conscience à partir de 2003 et ce que je subis depuis maintenant 18 années dans l’exercice quotidien de mon métier. C’est en plein soleil, en pleine lumière, au beau milieu de la place, c’est là, visible, palpable, bien réel et bien présent, à la portée de chacune et de chacun, mais on refuse de le voir, de l’entendre, de le dire. 🙈🙉🙊

Bonne rentrée. Portez-vous bien en 2020, et soyez forts et déterminés !

Pierre-André DIONNET

Marlène SCHIAPPA : les enseignantes considérées comme des sous-citoyennes ? (3) Lancement du « Grenelle contre les violences conjugales », 3 septembre, Arras : les pieds dans le plat… rien qu’un orteil, seulement.

      

           Ce matin, 3 septembre 2019, ce n’était pas seulement, au lendemain de leur rentrée officielle, les premiers cours un peu sérieux dispensés aux élèves. C’était aussi le lancement du « Grenelle des Violences conjugales », dont je me demande pourquoi il ne s’intitule pas plutôt le « Grenelle des Violences faites aux Femmes ». Limiter le débat et l’action à ce qui se passe dans les foyers est-il un bon choix ? L’arbre des violences commises par les seuls conjoints cache la forêt de ce que subissent trop de femmes dans leur vie, dans leur famille, dans l’exercice de leur métier, dans la rue, dans l’espace public et dans les espaces symboliques de nos sociétés.

Arras, Musée des Beaux Arts, le Grenelle départemental était organisé et lancé par Monsieur Fabien SUDRY, Préfet du Pas-de-Calais, Monsieur André LOURDELLE, Procureur près le Tribunal de Grande Instance d’Arras, et Madame Virginie HOFFMAN, relais dans notre département de la Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre, Madame Marlène SCHIAPPA. Il y a plus d’un an, j’avais souhaité rencontrer Madame HOFFMAN, mais elle était en arrêt maladie, et son secrétariat avait oublié de me recontacter après son retour à son poste. De mon côté, à la même époque, j’ai très vite été contraint de me recentrer sur plusieurs priorités absolues liées aux conséquences des délits de harcèlement professionnel absurdes et très violents que je subis depuis maintenant 16 années. Lorsqu’on vous menace par courrier recommandé avec accusé de réception de vous radier des cadres pour un prétendu « abandon de poste », alors que vous n’avez jamais été informé de l’affectation à ce poste, ni par courrier postal, ni par téléphone, ni par votre adresse électronique professionnelle, ni par votre adresse électronique personnelle, ni sur le site i-prof dédié à ce type d’information, ni par quelque autre moyen que ce soit, cela vous occupe un peu. Et je n’évoque ici qu’une des plus anodines des dizaines et des dizaines de blagounettes kafkaïennes venues on ne sait comment et pourquoi émailler mon parcours professionnel. On rendrait cela public un jour qu’il faudra se pincer pour s’assurer que c’est bien réel. J’y reviendrai.

C’est à plusieurs titres que j’ai souhaité m’inscrire à cette rencontre départementale. En tant que membre actif de deux associations de type Loi 1901, dont les objets respectifs correspondent à ce thème. En tant que lanceur d’alerte sur les violences en milieu scolaire. En tant qu’enseignant et en tant que citoyen, témoin direct de quelques agressions restées impunies, et « confident » de plusieurs victimes.

Ayant dispensé en début de matinée deux heures de cours à une fort sympathique classe d’élèves, je n’ai pris qu’en cours de route le programme des échanges de ce Grenelle local, en plein discours sur « la détection et la prise en compte de la victime ».
Puis est venu le premier « atelier » de réflexion, à l’issue duquel les plus motivés des 150 participants présents ont été invités à prendre la parole. De suite j’ai levé la main, et après les interventions de deux professionnelles de l’action sociale, on m’a aimablement tendu un micro.

Voilà, de mémoire, les mots qui me sont alors venus à l’esprit, dans l’instant (je n’avais rien préparé, et ignorais les thèmes des différents ateliers).

« Bonjour, Pierre-André Dionnet, je suis enseignant, et je travaille depuis plusieurs années sur les violences faites au personnel de l’Education Nationale. Professions essentiellement féminisées.
Il y a beaucoup d’enseignantes qui subissent des violences sur leur lieu de travail, mais aussi des secrétaires et d’autres corps de métier.
Dans l’enseignement on se heurte à trois difficultés.
Le déni. Dire qu’un proviseur, dans son lycée, viole une enseignante, c’est mauvais pour l’image de l’institution scolaire. Donc on ne le dit pas.
L’opacité. L’opacité de l’administration.
Et une forme de loi du silence ou d’omerta.
En 2019 il y a de nombreuses femmes qui sont victimes de violences dans l’Education Nationale, y compris d’agressions sexuelles, et qui n’osent pas en parler. Qui clairement se taisent, lorsqu’elles voient l’ampleur de la répression envers ceux qui osent relever la tête – y compris des hommes.
La Direction des Ressources Humaines et la cellule juridique du rectorat de Lille vivent et travaillent dans le déni de la réalité, sur ces sujets.
Et on se heurte, je le répète, au déni du réel, à l’opacité, et à une forme d’omerta. »

La veille, au téléphone, Madame HOFFMAN n’avait pas pu me garantir que j’aurais la parole. Je savais que si je pouvais m’exprimer une minute ou une minute trente, ce serait déjà une bonne chose, et j’ai préféré rester très bref. Mon but n’était pas non plus d’embarrasser quiconque, mais d’être constructif, en ouvrant des pistes qu’on refuse toujours d’explorer. Aussi n’ai-je pas conclu mon propos de manière plus frontale. Comment l’Etat peut-il à la fois communiquer sur son engagement contre ces violences, tout en choisissant à peu près systématiquement le camp des bourreaux lorsqu’il emploie victimes et agresseurs ? Le choix de limiter le champ de réflexion et d’intervention aux seules violences conjugales est en ce sens très discutable, voire pernicieux, je le répète. La journaliste Cécile BIDAULT qui animait la rencontre, s’est abstenue de rebondir sur mon intervention et a vite accordé la parole à un autre participant, qui s’est d’ailleurs montré bien plus prolixe que moi.

Une journaliste de La Voix du Nord est ensuite venue me demander mes coordonnées, je les lui ai données tout en sachant que les médias n’ont pour l’heure aucune volonté de contribuer à briser l’omerta sur ces questions. L’enseignement n’est d’ailleurs pas le seul secteur de la fonction publique a être rongé par ces fléaux. Pour ma part, j’aurai toujours en mémoire la voix et les propos de ce principal de collège vantant publiquement, à peine entre les lignes, lors d’un discours officiel tenu devant tout son personnel et devant d’autres chefs d’établissements scolaires, les vertus de l’exercice de la promotion canapé (menait-il cette pratique de gré ou de force, il n’est pas allé jusqu’à le préciser). Ce n’était pas dans les années 1950.

Pierre-André DIONNET

http://www.pas-de-calais.gouv.fr/Actualites/Grenelle-departemental-contre-les-violences-faites-aux-femmes

Vacances d’été. Portes fermées… bientôt ouvertes ?

9 juillet, le temps est venu de prendre quelques vacances, après tout le travail d’une année scolaire riche en sollicitations et en événements.

Mot pour mot, je pourrais écrire ce que j’ai écrit ici il y a un an :

« 30 juin, date idéale pour débuter les vacances d’été. Dans deux mois, en septembre, de nouveaux articles sur ce blog. On me demande si ces articles se durciront ou prendront une tournure plutôt pépère. Et si, en dehors de ce blog très confidentiel, des surprises peuvent survenir dès l’automne. Ma réponse est simple : cela ne dépend pas de moi, mais bel et bien de quelques décideurs du rectorat de Lille, dont Monsieur Jérôme COLSON, Directeur des Ressources Humaines dudit rectorat. Une signature au bas d’un papier ou un coup de fil peuvent tout changer, dans un sens ou dans l’autre. Ah là là ma bonne dame, à quoi ça tient, parfois… ».

20160901_105851_620887.113

https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2018/06/30/mais-faites-taire-ce-ptit-prof-bon-sang-le-temps-des-vacances/

Monsieur Jérôme COLSQN ne pourra pas éternellement se dérober. D’autant que notre ministre Monsieur Jean-Michel BLANQUER a assuré lors d’un point presse tenu hier matin que sa porte avait toujours été ouverte aux « petits profs », et qu’elle le restait.

ministre-leducation-nationale-Jean-Michel-Blanquer_0_729_486

https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/jean-michel-blanquer-ma-porte-n-a-jamais-ete-fermee-c-est-pourquoi-ce-mouvement-de-greve-manquait-de-sens-1173878.html

https://actu.orange.fr/politique/videos/jean-michel-blanquer-ma-porte-n-a-jamais-ete-fermee-c-est-pourquoi-ce-mouvement-de-greve-manquait-de-sens-CNT000001h3ddu.html

https://etudiant.lefigaro.fr/article/sur-twitter-les-enseignants-cherchent-la-portedeblanquer_d3ef7f0a-a225-11e9-a13f-3957458a90bd/

vacances

C’est le temps des vacances. Profitons-en. En septembre 2019, on ne va pas trop tarder à revenir sur 16 années de violences administratives et de délits de harcèlement hiérarchique, dont les auteurs sont parfaitement identifiés par qui de droit. D’accord pour ne pas faire (trop) de vagues, mais pour cela il faudrait que chacun y mette du sien. #metoo et #moiaussi changent un peu la donne, et il n’est pas impossible qu’on parle également assez vite – témoignages à l’appui – des violences sexuelles exercées dans certains établissements scolaires de l’académie de Lille.

1 Sous-hashtag-Metoo-invente-2006-activiste-feministe-americaineappelait-toutes-femmes-denoncer-faits-harcelement-violence-elles-victimes_0_729_486

La « culture de la complicité à vaste échelle » évoquée par les médias américains lors de l’affaire Harvey WEINSTEIN n’a pas grand chose à envier à celle étudiée par les lanceurs d’alerte qui se sont penchés sur les particularités des violences commises envers le personnel de l’Education Nationale, depuis Maurice MASCHINO (2007), Paul VILLACH,  Daniel ARNAUD, Roland VEUILLET, Guy LANDEL, le trio Marie Jeanne et Philippe, Samuel FRANCOIS, Luc VANDENHOVE ou le Comité Tous en action pour .

Nous ne sommes pas très nombreux à être lanceurs d’alerte sur les violences subies par une bonne partie du million de salariés de l’Education Nationale. Parmi ces lanceurs d’alerte, on me souffle à l’oreille que je suis le seul à évoquer les violences sexuelles, le seul à avoir travaillé sur les modalités par lesquelles des chefs d’établissements violeurs – des criminels, donc – peuvent encore passer à travers les mailles du filet, en juillet 2019. En août 2019. En septembre 2019. Un tel discours, un tel constat, un tel travail de dévoilement du réel ne plaît pas à tout le monde. Et les pressions, les menaces, les attaques les plus basses, les plus minables et les plus déloyales n’ont pas cessé, ces dernières années. Septembre 2019 : « stop ou encore ? ».

Il est plus que temps que l’entourage de la rectrice Madame Valérie CABUIL ouvre la porte au dialogue. Que les portes s’ouvrent ou non, demain… pour le moment : bonnes vacances à tous !

Pierre-André DIONNET

 

livre-plage_0

 

 

Marlène SCHIAPPA : les enseignantes considérées comme des sous-citoyennes ? (1) Une Secrétaire d’Etat nommée depuis 20 mois.

Par bien des aspects, les enseignantes sont considérées en France comme des « sous-citoyennes ». Il n’est pas excessif de l’écrire.

Je ne pense pas seulement ici à leur traitement salarial étique ; ni à la différence de rémunération et d’avancée de carrière entre femmes et hommes ; ni au décalage entre le niveau de recrutement et de responsabilité des enseignantes, et celui de fonctionnaires exerçant dans d’autres ministères et bénéficiant d’un salaire très largement supérieur.

Je ne pense pas seulement au mépris qui s’exerce tout autant envers les enseignants qu’envers les enseignantes. Mépris qui, parfois sous couvert d’humour, se diffuse aussi bien au comptoir du Café du Commerce, que parmi ceux qu’on nomme les « élites », en passant par toutes les strates de la population, sans exception aucune. Mépris généralisé. Mépris bien commode pour que se défoulent les uns, et pour que les autres ciblent de parfaits bouc-émissaires : les professeurs seraient responsables  de tous les maux sociaux et financiers qui épuisent un pays en son entier (« ce sont ces fonctionnaires paresseux qui sont à l’origine de la « dette » de la France, l’évasion fiscale n’y est pour rien », selon une petite musique aussi répandue que pernicieuse et efficace).

Je pense d’abord à leurs Droits. Je pense aux Droits. Aux Droits dont chaque humain dispose, selon les Lois, les textes souverains, les règles d’équité, les Chartes, les Conventions, les normes juridiques, les principes internationaux, le bon sens débonnaire qui considèrent comme égaux tous les êtres vivants identifiés comme appartenant au genre et au groupe des humains.

Oui, du point de vue du Droit, en pratique, les enseignantes sont considérées en France comme des « sous-citoyennes ».

Les lectrices et les lecteurs de ce site le savent. Celles et ceux qui lisent les (rares) ouvrages, les (rares) articles de presse, les (quelques) autres blogs traitant plus ou moins du sujet ou – plus souvent – de sujets connexes, le constatent comme moi. Et la démonstration n’est plus à faire. La Grande Muette ? Ce n’est plus l’armée, qui depuis la publication en 2014 par Leila MINANO et Julia PASCUAL de La Guerre invisible. Révélations sur les Violences sexuelles dans l’Armée française travaille (trop) lentement à libérer la parole et à agir concrètement. La Grande Muette, depuis longtemps déjà, c’est d’abord l’Education Nationale. Celle que dirige le Ministre Monsieur Jean-Michel BLANQUER. Celle qu’a dirigée avant lui Madame Najat VALLAUD BELKACEM, et bien d’autres avant eux.

Chance. Le 25 novembre 2017, notre Président de la République a choisi de déclarer Grande Cause Nationale de son quinquenat l’Egalité entre les femmes et les hommes. Auparavant, le 17 mai 2017, Madame Marlène SCHIAPPA a été nommée Secrétaire d’Etat auprès du premier Ministre – ce n’est pas rien, et il n’est pas possible que rien n’en sorte, il n’est pas possible qu’il n’en sorte rien, ni trois fois rien. Les choses ne peuvent que bouger, dès lors. Cela ne peut se faire d’un claquement de doigts, mais des mesures fortes, concrètes, de terrain, efficaces, efficientes, visibles, novatrices, innovantes, vont venir modifier pas-à-pas le réel.

Par exemple, il ne sera plus possible, pour un chef d’établissement scolaire, d’agresser sexuellement une enseignante, ou – au choix, selon son bon vouloir et la vulnérabilité de ses victimes – « sa » secrétaire, « ses » collaboratrices, « son » personnel chargé de l’entretien, le personnel de cantine, l’infirmière, les surveillantes, les A.E.D., les A.V.S., « son » adjointe, « sa » C.P.E., « sa » gestionnaire, « son » intendante… Du moins, le « grand patron » au-dessus des lois n’aura plus l’assurance que tout sera fait pour étouffer les faits ; pour minimiser l’affaire ; pour éviter le scandale ; et « au pire », pour inverser les rôles des victimes et de l’agresseur ; pour que les victimes doivent rendre compte judiciairement de prétendues diffamations ; pour que les juges se montrent très magnanimes, très tolérants, fort bienveillants et très à l’écoute des théories fumeuses du supérieur hiérarchique coupable de viols mais jamais condamné.

Cela ne se fera plus dans l’impunité, une impunité de fait. Dans une totale impunité pénale. Dans l’opacité. Dans une ombre entretenue par l’administration elle-même. Dans un brouillard voulu et entretenu par l’institution, par chaque pan de cette institution, puissants syndicats compris; et relayé par l’institution judiciaire. Par exemple, on assistera à quelques procès pénaux forts, symboliques, édifiants. Des procès  dont le verdict, le retentissement et la portée « éducative » dissuaderont une fois pour toutes les minuscules Harvey WEINSTEIN sévissant dans l’Education Nationale.

Par exemple, le harcèlement moral hiérarchique sera lui aussi éradiqué, lui qui produit les mêmes dégâts, les mêmes effets, les mêmes gâchis humains que les agressions sexuelles : je parle bien du vrai harcèlement moral, ultra-violent et prolongé dans le temps – 5 ans, 10 ans , 15 ans et plus de calvaire sans répit ! – et par rapport auquel il n’existe aucun garde-fou, aucune issue, aucune échappatoire : qu’on lise ou relise Daniel ARNAUD, Paul VILLACH, Guy LANDEL, Roland VEUILLET, le trio Marie Jeanne et Philippe, Pierre-Yves CHEREUIL, Samuel FRANCOIS, ou les articles de ce blog.

Le 8 mars 2018, Journée internationale des Droits des femmes, j’ai pris l’initiative d’écrire à Madame Marlène SCHIAPPA, Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre (ou si l’on préfère, j’ai alerté sans détour et sans fard l’équipe de travail qui l’entoure, sa Directrice de Cabinet, son Directeur de Cabinet adjoint, et sa Cheffe de Cabinet). Et je ne me suis pas arrêté là. Que croyez-vous qu’il se soit passé, depuis lors ? De prochains billets le préciseront si cela devient nécessaire.

suspense.jpg

shutterstock_100448047.jpg

     

Ce soir, 25 janvier 2019, à partir de 22h00, Madame la Secrétaire d’Etat en personne co-animera l’émission de Cyril HANOUNA Balance ton Post sur la chaîne de télévision C 8. Il se murmure que sous une très relative pression « médiatique » (on se demande bien qui aurait pu agir en ce sens, et par quels biais…) un moment d’échange pourrait être consacré aux violences faites aux enseignantes, ou plutôt à un vague « mal-être enseignant » – l’équipe de la Secrétaire d’Etat aurait préparé une petite fiche permettant, le cas échéant, de répondre avec assurance à toute question sur le sujet.

Wait and see…

picmonkey-collage-tpmp-d831fb-0@1x

         

            Une chose est claire. Au cas où le « malaise enseignant » serait abordé, il sera tentant et facile de se contenter de vagues et bonnes intentions. Ou de promesses creuses. Ou de renvoyer à l’existence d’un énième numéro vert d’ « écoute » ou d’un « tchat’ en ligne » qui ne résolvent rien de la situation particulière des enseignantes piégées et contraintes par leur propre administration, par leur propre employeur, par les dysfonctionnements de l’Education Nationale, cet Etat en roue libre dans l’Etat.

Pas plus que ne convaincront la possibilité de missionner un quantième Comité Théodule,  ou de se référer aux médiateurs de l’Education Nationale (l’académie de Lille en compte pas moins de 3, dont je puis assurer que pas un seul – pas un seul de ces trois fonctionnaires – n’agit efficacement dans ce domaine précis, je puis l’affirmer et en parler d’expérience, documents à l’appui).

Il faudra – il faudrait – autre chose que de la communication. Autre chose que la comm’. Autre chose que du blablablabla. Autre chose que de l’enfumage. Il faudra – il faudrait – des actes forts. A la fois concrets et symboliques, qui marquent les esprits, qui marquent un tournant, qui marquent un virage à 180 ° de la politique publique de notre pays.

Seul le pouvoir politique peut nettoyer les écuries d’Augias de l’Education Nationale.

Seul le pouvoir politique peut décider de mettre un terme à l’aveuglement institutionnalisé, au déni, au tabou, à l’Omerta.

Seul le pouvoir politique peut changer le sort des enseignantes.

Que de « sous-citoyennes », elles puissent demain jouir de leurs Droits, plutôt que d’être, ici et là, malgré elles, le réceptacle déshumanisé des basses jouissances de ces chefaillons criminels que sont leurs agresseurs et leurs violeurs.

Que de « sous-citoyennes », elles puissent demain relever la tête, et commencer à se reconstruire, plutôt que d’être, ici et là, « au mieux », figées ad vitam aeternam dans un statut de victimes d’abus d’autorité, d’excès de pouvoir, de délits patents de harcèlement moral les détruisant au coeur de leur humanité, sans que cela jamais ne soit reconnu. Seul le pouvoir politique possède la clef de ce grand changement, une clef qu’il est seul à pouvoir actionner. Mais en a-t-il la volonté ?

Pierre-André DIONNET, 25 janvier 2019, 22h00.

« Mais faites taire ce p’tit prof, bon sang ! » : moins d’articles, mais pas moins d’activités…

Une très sympathique collègue d’Arts Plastiques croisée il y a quelques jours m’a demandé, au cours de notre conversation, si ce blog était encore ouvert. Bien sûr. Il est toujours ouvert et ne fermera pas de sitôt.

Au contraire. Ce blog a prouvé son intérêt et son utilité à plus d’un titre : hors de question de le fermer.

panneau-vertical-ne-pas-fermer

petition-img-28591-fr.jpeg

 

On me souffle d’ailleurs qu’en quelque mois j’aurais déjà bien plus fait pour quelques-unes des causes défendues ici, que n’en ont fait durant 40 ans de carrière la plupart des syndicalistes « professionnels »… qui sont pourtant déchargés de cours sous ces prétextes pour ces motifs. Parmi leurs objectifs il y aurait aussi  :
– défendre les agents victimes de rapports de force biaisés ;
– réfléchir aux évolutions du métier et avancer des propositions concrètes, de bon sens, et qui soient effectives ;
– alimenter la réflexion et un débat vivant sur l’Ecole et ses enjeux ;
– offrir plus de visibilité aux vraies questions et aux difficultés quotidiennes des acteurs du système scolaire ;
– sortir l’institution scolaire des dénis sur les violences telles que la pédophilie, le harcèlement envers les enseignants, les abus d’autorité de trop de chefs d’établissement (dont plus d’un pratiquent régulièrement des viols sur « leur » « petit personnel » pendant que chacun ferme les yeux, depuis la base jusqu’au sommet de la pyramide hiérarchique) ;
– tourner le dos au démagogisme pédagogolien qui donne tout pouvoir à l’enfant-tout-puissant-hyper-centré-sur-son-petit-nombril, et revenir à une Ecole de la transmission des savoirs par l’effort et le travail réel de chaque élève ;
– etc.

Ai-je plus fait que la plupart des syndicalistes enseignants ? C’est possible, je ne sais pas. Il faut voir au cas par cas. Plus que les pseudo-syndicalistes, sans doute, mais ce n’est pas difficile de faire plus et mieux que ces tartuffes dévoyés.

ob_dfd659_tartuffe-1.jpg

 

Toujours est-il que ce blog est bien vivant, et bien visible, pour celles et ceux qui s’intéressent à l’évolution de l’Education Nationale.

Certes, le rythme de parution des articles a évolué. La raison en est que d’autres tâches liées à ces sujets ont accaparé toute mon attention, ces derniers temps.
Et le résultat du travail de fond que j’ai mené en dehors de ce blog est concret. Et probant.
Autrement dit : ce blog n’est qu’un moyen, parmi d’autres, de faire bouger les choses.

Oui, c’est vrai, plus que jamais, en octobre 2018, il y a matière à écrire quantité d’articles au quotidien.

pas-de-vagues-twitter-violences-prof-eleves.jpg

Et pas seulement autour du hashtag « pas de vague »… #pasdevague :
https://www.linternaute.com/actualite/societe/1749559-pas-de-vague-la-colere-des-profs-s-exprime-sur-twitter/
http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse/pasdevague-le-metoo-des-enseignants-3784235
http://etudiant.lefigaro.fr/article/les-professeurs-denoncent-l-abandon-de-leur-hierarchie-avec-le-hashtag-pasdevague_461736b6-d5d2-11e8-996b-eba59119ab1e/
http://www.neoprofs.org/t120622p150-il-braque-son-enseignante-en-classe-pour-qu-elle-le-note-prsent#4561597

Il y a l’affaire du Lycée Professionnel Tony Garnier de Lyon :
http://www.ferc-cgt.org/IMG/pdf/communique_audience_ta_assia-1-2.pdf

La façon barbarinienne dont la pédophilie est traitée dans l’Education Nationale… l’affaire de Villemoison, c’était en 2016, il y a deux ans seulement, pas il y a deux siècles :
https://actus.nouvelobs.com/societe/20181021.OBS4246/20-viols-sur-mineur-par-jour-des-personnalites-interpellent-macron.html?cm_mmc=Acqui_MNR-_-NO-_-WelcomeMedia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-%5BWM%5D-20181021

Les dernières parutions du blog de Lucien MARBOEUF :
https://blog.francetvinfo.fr/l-instit-humeurs/2018/10/14/13841.html

Celles du blog de Loys BONOD, elles aussi à mêmes d’alimenter des pistes de réflexion aussi riches que pertinentes :
http://www.laviemoderne.net/

Et encore des tas et des tas d’autres sujets sur lesquels rebondir. Ou sur lesquels apporter un petit début d’éclairage, pour ceux qui ne sont pas traités sur les blogs cités plus haut, ni ailleurs. Il y a matière, oui.

ob_669d61_2017-11-30-dlb334-remplacants-03.jpg

 

Il y a tellement matière qu’après le #pasdevague, il faudrait un #zoubinard ou un équivalent, du genre #moi-aussi-le-proviseur-du-lycée-où-j’enseigne-m’a-violée ou #le-principal-de-mon-collège-protège-un-collègue-pédophile-et-me-traîne-devant-une-commission-disciplinaire-pour-des-fautes-de-service-sorties-de-son-chapeau. Mais ça, une vraie libération de la parole dans l’Education Nationale, c’est pas pour tout de suite.

Il faut une traduction plus claire encore ? D’accord.
Ce serait quoi, ce #zoubinard qui ne verra jamais le jour ? C’est simple…

Après avoir « découvert » grâce à #pasdevague que les enseignants agressés par des élèves ou par leurs parents ne sont, la plupart du temps, absolument pas soutenus par leur hiérarchie…
on va découvrir (un jour…) que de plus en plus souvent des zoubinards démolissent la réputation puis la vie des enseignants qui refusent de donner le pouvoir aux élèves sans repères.

On va (un jour…) découvrir qu’un bon nombre de chefaillons pratiquent le droit de cuissage avec l’aval weinsteinien de l’administration de tel et de tel rectorat. Mince, dire que « là-haut », ils ne sont pas au courant… Dire qu’en octobre 2018, les viols hiérarchiques commis dans l’Eduction Nationale sont toujours confinés dans l’invisibilité… Dire que c’est le seul secteur au monde épargné par les viols commis par ascendant. Dire que les lanceurs d’alerte sont parfois menacés et poursuivis par des juges burgauliques et des procureurs-amis-de-l’un-ou-l’autre-zoubinard-du-cru. Et dire que…

On va découvrir (un jour…) qu’il y a peu encore (même si après Villemoison, il y a du mieux), beaucoup d’agents relevant de l’Education Nationale laissaient faire les pédophiles, plutôt que de « faire des vagues ».

On va découvrir (un jour…) tellement d’autres choses sur l’envers du décor de l’Education Nationale. 

029.jpg

 

L’envers du décor ? Il y a matière à découvertes, mais si on pouvait simplement me fiche la paix…

foutez-moi-la-paix-daily-montmartre

Il y a matière. Mais ma foi, si l’administration du rectorat de Lille commence à se montrer un peu plus « réaliste », « raisonnable » et « accommodante » sur tels et tels points, peut-être que je pourrais quelque temps laisser à d’autres la possibilité de faire ce travail de sensibilisation et d’information publique : en quelque sorte, « déléguer » à d’autres personnes d’éventuelles actions de terrain plus ou moins visibles pour le grand public.

Dans le cas contraire, il faudra non seulement de nouveau poursuivre un travail d’alerte sur ce site, mais étendre ce travail de fond, y compris via des actions et des outils plus percutants, plus radicaux, plus collectifs, plus visibles médiatiquement. Et là, je connais quelques zoubinards qui déjà commencent à « gloupser » car ils savent que dans ce cas, ils pourront juste regretter que l’institution scolaire n’ait pas saisi les occasions qui lui sont données depuis des années de laisser leurs zoubinarderies dans l’ombre, ils pourront juste regretter que l’institution scolaire n’ait pas saisi les occasions qui lui sont données depuis des années d’apaiser les choses, ils pourront juste regretter que l’institution scolaire n’ait pas saisi les occasions qui lui sont données depuis des années de « ne pas faire de vagues ». « Gloups ! »…
A suivre…

Pierre-André DIONNET

etouffement-ui

 

Le Monsieur, là, il dit : « Gloups ! ». C’est un chef d’établissement scolaire à qui on a toujours dit qu’il était au-dessus des Lois. Et qui l’a cru, puisqu’il l’a vérifié pendant des années, sans que personne ne lui demande de rendre des comptes sur ses franchissements de lignes rouges. Au contraire, il a reçu les Palmes académiques, ouh là là, c’est pas rien, ça… C’est un bon chef d’établissement. Oui Madame.  

 

N.B. : entre autres tâches dont je me serais bien passé, je viens de consacrer environ 300 heures à la rédaction d’un « mémoire » concernant (entre autres) les délits commis de manière répétée par des zoubinards locaux. Délits commis au vu et au su de tout un chacun. Oui, oui. Au vu et au su de tout un chacun. […]. Ces 300 heures de travail auraient dû être dévolues à d’autres tâches, mais dès lors que ce mémoire est maintenant rédigé, une chose est sûre : s’il n’est pas pris en compte par qui de droit, il ne prendra pas la poussière sur les étagères ou dans les archives de tel ou tel service administratif. Oh, non ! Soit on sort de suite du déni du réel et on commence à ménager réellement les victimes. Soit le réel va venir se rappeler aux délinquants (chefs d’établissements pratiquant le harcèlement sexuel et/ou moral, enseignants qui participent à ces manoeuvres, etc.), aux criminels (pédophiles, chefaillons violeurs, minuscules démons weinsteiniens des bureaux feutrés de l’Education Nationale, etc.) et aux administratifs and Co qui jusqu’ici ont fait preuve à l’encontre de tout ce beau monde de la plus grande tolérance. Dernière précision : les dispositions ont été prises pour que ce « mémoire » et son grand frère en gestation soient rendus publics donc fassent du bruit, au cas – heureusement peu probable – où une maladie ou un accident devait m’arracher prématurément à l’affection des miens. « Gloups ! » font la poignée d’haineux personnages zoubinardiens qui me lisent (leurs commentaires obscènes et menaçants laissés sur ce site en sont la preuve) et qui jusqu’ici souhaitaient ardemment ma mort professionnelle et sociale, mais qui espèrent désormais qu’on me lâche enfin les baskets et que je vivrai plus longtemps qu’eux. 😉 « Le zoubinard est un parasite social aussi répugnant que fascinant à étudier » estime un de mes proches, dont j’apprécie le sens de la synthèse. Pour ma part, fidèle à ce principe spinoziste, je ne laisse en moi aucune place à la haine : « Ne pas railler, ne pas haïr, ne pas pleurer, mais comprendre ». Comprendre, ou, du moins, essayer de comprendre. « Gloups ! »

etouffementgloups

« Mais faites taire ce p’tit prof, bon sang ! » : le temps des vacances .

           30 juin, date idéale pour débuter les vacances d’été. Dans deux mois, en septembre, de nouveaux articles sur ce blog. On me demande si ces articles se durciront ou prendront une tournure plutôt pépère. Et si, en dehors de ce blog très confidentiel, des surprises peuvent survenir dès l’automne. Ma réponse est simple : cela ne dépend pas de moi, mais bel et bien de quelques décideurs du rectorat de Lille, dont Monsieur Jérôme COLSON, Directeur des Ressources Humaines dudit rectorat. Une signature au bas d’un papier ou un coup de fil peuvent tout changer, dans un sens ou dans l’autre. Ah là là ma bonne dame, à quoi ça tient, parfois…

20160901_105851_620887.113

               On me demande également si le cabinet de Madame la Secrétaire d’Etat auprès du premier ministre Marlène SCHIAPPA et le secrétariat de Madame Brigitte MACRON ont apporté une réponse à mes courriers du 8 mars, renouvelés le 3 mai. Et bien non, la question des violences faites aux femmes n’est peut-être pas une préoccupation pour ces personnalités de premier rang, dès lors que ces violences sont exercées au sein de l’Education Nationale, va savoir, Charles… Peut-être que lorsqu’elle bosse dans l’Educ’ Nat’ une femme n’a plus les mêmes droits qu’en dehors, peut-être qu’elle devient une sous-citoyenne ou un objet, peut-être que c’est une particularité de notre pays dont on se soucie peu en haut lieu. A moins qu’il faille simplement être très patient, qui sait… On me demande aussi de publier le contenu de ces courriers. Chaque chose en son temps. S’il faut le faire, ce sera fait, on verra.

0e9c06d_18082-1pyevib.ath7
Portrait de Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Édouard Philippe depuis le 17 mai 2017. Née le 18 novembre 1982 à Paris, est une femme politique et écrivain française, fondatrice et présidente du réseau Maman travaille. Adjointe au maire du Mans Jean-Claude Boulard, déléguée à l’Égalité à partir de 2014, elle est également conseillère communautaire au Mans Métropole et responsable du pôle « égalité femmes-hommes » du mouvement politique En marche !. (Wikipedia)

 

             A ceux qui vous regardent avec des yeux de merlans frits lorsque, comme moi, vous évoquez ce constat auquel votre expérience de terrain vous a mené : en 2018 l’institution scolaire ferme encore trop souvent les yeux sur des actes pédophiles, sur des viols commis par des chefaillons, sur des situations hyper violentes de harcèlement hiérarchique moral et/ou sexuel, la réponse est simple. Vous aurez beau souligner que ces derniers temps, toutefois, on ferme un peu moins les yeux sur les agressions  sexuelles, on vous regardera avec des yeux comme des soucoupes. Renvoyez ces incrédules à ces faits d’actualités et à ces réalités, et aux informations du même ordre qui se feront jour en juillet et en août  :

https://www.marianne.net/societe/tours-un-professeur-suspendu-pour-avoir-evoque-l-affaire-de-pedophilie-qui-secoue-le?_ope=eyJndWlkIjoiZDg2M2MzOGM3ODExZTJlN2Y5YTg0ZTJjZTU3NWQ1OTUifQ==

https://www.lexpress.fr/education/l-intriguante-suspension-d-un-proviseur_2019193.html#xtor=AL-447

http://www.neoprofs.org/t118424p50-m-a-j-il-est-licencie-un-principal-de-college-menace-de-licenciement-apres-avoir-denonce-un-viol#4479923

http://www

          On me dit enfin que les Zoubinard ne sont pas tous très sereins. Que certains, plus maladroits et plus coupables que d’autres, commencent – sur le tard – à réaliser qu’ils ont laissé beaucoup de traces et de preuves de leurs délits voire de leurs agressions criminelles. Et qu’ils savent que ces traces sont en train de remonter à la surface, inévitablement, et qu’elles seront demain de plus en plus visibles, aïe aïe aïe. Et que leurs vacances d’été vont en être fatalement affectées. Snif !

maxresdefault (2)

victor-hugo-386.jpg

C’est bien possible. J’en connais de bien gratinés, de ces dangereux Zoubinard, dont l’hybris les a menés à commettre des actes dépassant l’imaginable : autant de matière pour des récits détaillés qui seraient particulièrement croustillants.  😉    A suivre…

Bonnes vacances aux lectrices et aux lecteurs de ce blog !

Pierre-André DIONNET

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (17) Plus de 100 accusatrices ont brisé l’Omerta protégeant Harvey WEINSTEIN … pendant qu’en France, les rectorats continuent de faire taire victimes, témoins, et lanceurs d’alerte.

                Aujourd’hui les médias bruissent du nouvel épisode de l’Affaire Harvey WEINSTEIN. Le fameux producteur de cinéma s’est rendu de lui-même au Commissariat de Police de Manhattan. Il en est ressorti après dépôt d’une caution d’un million de dollars.

En France, l’Education Nationale a parfaitement pris la mesure des effets de #metoo et #balancetonporc. Les cellules juridiques de chaque rectorat sont prêtes à réagir au plus vite, en muselant la plupart des victimes, les témoins et les lanceurs d’alerte qui auraient l’idée saugrenue de fissurer l’Omerta concernant tel pédophile dans telle école, tel violeur dans tel lycée, tel principal qui dans son collège cumule harcèlement sexuel et harcèlement moral. Des plaintes pour diffamation, des mises à pied et de lourdes sanctions administratives pour des fautes imaginaires devraient permettre de mettre au pas tout ces idéalistes et ces irresponsables. Il ne s’agirait pas de ternir l’image de l’institution scolaire, ni celle de ses dévoués Barbarin.

Même si les magistrats n’acceptent pas tous de se laisser instrumentaliser, et encore moins de consolider la Culture de la Complicité à l’oeuvre depuis des décennies dans l’institution scolaire, on arrivera bien à briser les fortes têtes et à faire des exemples. Silence, dans les rangs ! « L’Ecole de la Confiance » est en marche !  

S’il fallait demander des comptes à toutes les personnes qui, dans les Inspections Académiques, dans les Rectorats, et au Ministère de l’Education Nationale, ont toléré, voire indirectement facilité, le comportement de prédateur sexuel de tel instituteur ou les délits de harcèlement de tel Zoubinar, il faudrait tripler le budget de la Justice en France. Et il y aurait au passage pas mal de mandats syndicaux à pourvoir du jour au lendemain. 

Est-ce une raison, pour autant, pour s’acharner sur les lanceurs d’alerte ? Tiens, cela me fait penser que je n’ai pas reçu de réponse à mes derniers courriers adressés ici et là… Je ne la voyais pas comme cela, « L’Ecole de la Confiance »

A suivre…

Pierre-André DIONNET

 

 

*********************************************************************

*********************************************************************

Ci-dessous : article du Nouvel Obs, 25 mai 2018.

https://agir.carefrance.org/petition-violencezero-m/?idMbz=4873036&md5=d863c38c7811e2e7f9a84e2ce575d595&idcampagne=2

*********************************************************************

*********************************************************************

 

Harvey Weinstein inculpé d’un viol et d’une agression sexuelle

Harvey Weinstein inculpé d'un viol et d'une agression sexuelle
Le producteur déchu Harvey Weinstein, accusé par des dizaines de femmes d’agressions sexuelles, s’est présenté vendredi à un commissariat du sud de Manhattan. (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

L’ex-producteur, qui plaidera « non coupable », a été relâché contre une caution d’un million de dollars cash.

Par L’Obs

Il a été accueilli par des dizaines de caméras : sept mois après les premières accusations d’abus sexuels contre lui, l’ancien producteur de cinéma Harvey Weinstein s’est présenté ce vendredi 25 mai dans le commissariat de Manhattan. Longtemps vénéré dans le monde du cinéma,  l’ex-producteur a dans la foulée été inculpé pour un viol et une agression sexuelle, sur deux femmes distinctes, selon la police new-yorkaise, qui n’a pas donné plus de détails.

Le nom de la victime du viol, en 2013, n’a pas été révélé. Les faits ayant entraîné l’inculpation pour agression sexuelle remontent quant à eux à 2004. Le producteur avait alors forcé une jeune actrice, Lucia Evans, à lui faire une fellation.

Le producteur déchu a été remis en liberté quelques minutes après son inculpation, moyennant une caution d’un million de dollars cash, le port d’un bracelet électronique et la remise de son passeport aux autorités. Les conditions de sa remise en liberté ont été définies lors d’une brève audience devant un juge de Manhattan, conformément à un accord trouvé au préalable entre le procureur de Manhattan et son avocat, Ben Brafman.

Son avocat a par ailleurs précisé qui plaiderait « non coupable ».

Plus d’une centaine de femmes, dont les actrices Angelina Jolie, Gwyneth Paltrow, Rose McGowan ou Asia Argento, ont affirmé qu’il avait abusé d’elles sexuellement, des accusations qui vont du harcèlement au viol. Pour elles, sa présentation devant la justice new-yorkaise est une première victoire. « J’avais perdu espoir de voir notre violeur rendre des comptes devant les tribunaux », a réagi Rose McGowan jeudi soir. Elle est l’une des premières femmes a avoir accusé Harvey Weinstein. Sur Instagram, elle écrit :

« Aujourd’hui, nous avons fait un pas de plus vers la justice. »

« Que son arrestation donne de l’espoir à toutes les victimes et les survivants qui, partout, disent la vérité », ajoute-t-elle.

https://www.instagram.com/p/BjLRgGRAzuJ/embed/captioned/?cr=1&v=8&wp=571&rd=www.nouvelobs.com#%7B%22ci%22%3A0%2C%22os%22%3A40631.1%7D

« Les autres victimes et moi-même nous réjouissons et prions pour que personne ne sous-estime jamais le pouvoir des femmes lorsqu’elles se lèvent ensemble et crient la vérité », a aussi réagi la journaliste américaine Lauren Sivan. Elle avait raconté avoir été agressée par le producteur au début de sa carrière.

L’actrice Asia Argento a simplement écrit « BOOM ». « En 1997, j’ai été violée par Harvey Weinstein ici à Cannes », avait-elle déclaré lors de la cérémonie du clôture du dernier Festival de Cannes, le 19 mai.

« Justice », a aussi tweeté l’actrice Mira Sorvino, harcelée par Harvey Weinstein dans les années 1990.

« C’est super cathartique pour beaucoup de victimes », a réagi Tarana Burke, fondatrice du #MeToo :

« Nous assistons peut-être à un changement dans la façon dont les affaires de violences sexuelles sont traitées. »

Si la bataille judiciaire ne fait que commencer, Weinstein est depuis longtemps déchu. The Weinstein Company, le studio cofondé avec son frère Bob, a été attaqué en justice pour avoir toléré, voire facilité, le comportement de prédateur sexuel du producteur. Il a été mis en liquidation judiciaire.

Quant à sa femme, Georgina Chapman, une styliste britannique ayant cofondé la maison Marchesa et avec laquelle il a deux enfants, elle l’a quitté dès les premières révélations. Leur divorce est censé être imminent.

(Avec AFP)

L'Obs

L’Obs

« Mais faites taire ce p’tit prof, bon sang ! » : Présentation d’un blog pas comme les autres.

 

 

Un an. Il y a un an, jour pour jour, naissait ce blog. Un blog pas comme les autres. Un blog unique en son genre. Un blog qui ne se contente pas d’évoquer les dysfonctionnements de l’institution scolaire. Les dérives de son administration. Le délitement de l’Ecole. Le passage graduel d’une Ecole cherchant à former des citoyens éclairés, à une vaste garderie moulant des consommateurs infantilisés et incultes. Les dangers de la fausse bienveillance. Ceux d’un usage à tout-va du numérique et des écrans. Les excès du « ludique » et la grande mode désastreuse des enfants-tyrans dont on fait mine de ne pas voir qu’ils ont tous les droits et aucun devoir.

gateau-au-chocolat,-bougie-164777

 

 

C’est surtout le seul blog a évoquer les sujets tabous que sont les questions, en milieu scolaire, de la pédophilie; du viol; des violences sexuelles; du harcèlement hiérarchique sexuel et moral; de cette profonde culture du déni, de l’inertie, de l’opacité, voire de l’Omerta et de la complicité, qui innerve chaque pan de l’institution scolaire française sur tous ces points.

silence

 

Lorsque j’ai créé le blog Mais faites taire ce p’tit prof, bon sang ! , j’ignorais totalement vers quelles directions il s’engagerait. Un an plus tard, le bilan des articles publiés fait état d’orientations précises. Je n’ai d’ailleurs pas attendu l’Affaire Harvey WEINSTEIN – ni la création de ce site – pour évoquer la culture de la complicité dont peuvent bénéficier criminels et délinquants dans les écoles, les collèges, les lycées, les facultés, les universités. Je n’ai attendu ni le déferlement #metoo / #moiaussi, ni #balancetonporc pour interpeler à ce sujet la Ministre Najat VALLAUD BELKACEM, les cadres et les hauts fonctionnaires du Ministère de l’Education Nationale. Ni cette Ministre, en son temps, ni aucun de ses nombreux conseillers, ni aucun des membres de son Cabinet ou de son Secrétariat Général n’a pris le temps de répondre… dommage… dommage pour les milliers de victimes, surtout ! L’Affaire de Villemoison a presque failli mettre au grand jour l’extrême légèreté avec laquelle l’institution scolaire traite ces questions, encore aujourd’hui, en 2018. Reconnaissons au Ministre Jean-Michel BLANQUER une certaine volonté de faire évoluer le regard traditionnellement porté sur ces fléaux qu’on ne peut – à la décharge du Ministère – éradiquer d’un claquement de doigt.

Najat-Vallaud-Belkacem-annonce-vendredi-22-avril-renforcement-sanctions-disciplinaires-direction-enseignants-condamnes-pour-pedophilie_0_1400_933

 

 

Depuis un an, donc, on a pu découvrir ici 15 billets sur les viols et la pédophilie dans l’Education Nationale. 12 sur l’Affaire des Tableaux noirs du collège Albert Camus de Gaillac. 10 sur cette « bienveillance » qui fait des dégâts sur les enfants. 8 sur les excès et les dangers de l’Ecole numérique. 7 sur le profond déni entourant le fléau du harcèlement hiérarchique sexuel et/ou moral en milieu scolaire. 4 sur la nécessité et l’urgence de réévaluer le niveau réel d’obtention du baccalauréat. Et aussi d’autres choses, dont une Lettre Ouverte au Ministre Jean-Michel BLANQUER, rien que ça !

d505787_7604-x5kw4b.03x04ibe29

 

 

Parallèlement, d’autres sujets que je pensais initialement aborder ne l’ont pas été. Les joies du métier; le plaisir réel qu’il y a à enseigner avec exigence dans des collèges difficiles; les méthodes redoutablement efficaces grâce auxquelles les élèves progressent dans mes cours; l’immense satisfaction de voir réussir des élèves dont les lacunes, le peu d’appétence pour l’Ecole et le manque de soutien familial semblaient les vouer à l’échec… La plupart de ces sujets sont déjà exploités, exposés et traités ailleurs, sur d’autres blogs, ou dans divers ouvrages, par d’autres enseignants. Et c’est sans doute une des raisons qui m’ont amené, jusqu’ici, à renoncer à les évoquer.

Capture.jpg

 

Un sujet traitant d’une actualité locale fort épineuse me tenant beaucoup à coeur n’a pas été développé au delà d’un article et d’une promesse annonçant l’article suivant, alors que quantité de billets croustillants et ne pouvant passer inaperçus sont prêts à être publiés là-dessus. Se pourrait-il que les pressions reçues pour en rester là soient la cause de l’interruption d’un feuilleton qui s’annonçait pourtant passionnant ? Une certitude : il ne tient pas à moi que l’administration du rectorat de Lille se donne les moyens de tourner définitivement la page sur tout ceci… Ce matin, comme hier, j’ai encore joint oralement à ce sujet l’entourage professionnel de Monsieur Jérôme COLSON, Directeur des Ressources Humaines du Rectorat de Lille, afin que le nécessaire puisse enfin être fait, en bonne intelligence et dans l’intérêt de chacun. Qui vivra verra.   

DSC_0006_805024.113

 

 

Mille autres questions pourraient être abordées. Quel sort réserve-t-on aux lanceurs d’alerte en France, et plus précisément dans l’Education Nationale  ? Mon avenir professionnel est-il définitivement obéré parce que j’ai brisé l’Omerta ? Cela se fait-il au profit d’individus faisant fonction de « professeurs » mais à qui le bon sens voudrait qu’on ne confie même pas l’éducation d’un poisson rouge ? Quel est le nom des harceleurs que j’ai croisés ? Va-t-on exposer publiquement les preuves irréfutables des délits dont ils sont coupables ? Pourquoi n’auront-ils jamais à répondre pénalement de leurs actes ? Combien de pédophiles, de chefaillons détraqués et déviants, de chefs d’établissement dangereux et/ou incompétents ai-je rencontrés en 20 ans d’enseignement ? Ai-je subi des pressions visant à fermer ce blog, et de la part de qui ? A-t-on tenté d’instrumentaliser la Justice afin de me faire taire ? Pourquoi les syndicats refusent-ils de prendre à bras-le-corps, une fois pour toutes, la question globale du harcèlement hiérarchique, sexuel et moral ? Qui a intérêt à protéger les chefs d’établissements violeurs ou harceleurs ? Quels sont les fonctionnaires de tels et tels rectorats qui – par le passé – ont laissé faire, et pourquoi ? Les choses sont-elles en train d’évoluer, ou les effets d’annonce médiatisés en plus haut lieu ne sont-ils que de la poudre aux yeux ? La liste des questions est inépuisable.

question.jpg

 

Merci pour votre soutien et pour votre lecture de ce blog. C’est parti pour une année de plus, au moins. 😉 Une année plus douce, plus légère et plus discrète, si les décideurs et les responsables du rectorat de Lille veulent bien agir dans la seule direction qui soit la bonne. C’est mon souhait le plus cher : de moi-même – en constatant que les choses s’arrangent et qu’il n’est plus nécessaire d’étaler au grand jour deux ou trois réalités – préférer me « taire » et restreindre le champ de mes articles. C’est-à-dire ne pas avoir demain à mettre les pieds dans le plat et à publier des billets bien plus mordants, ici même et surtout ailleurs. 

Pierre-André DIONNET

 

cropped-sans-faire-de-vagues

 

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (7) Des paroles. Mais où sont les actes ?

Les paroles, c’est bien. Cela change, cela va dans le bon sens, il y a du mieux.

Mais les actes, c’est quand ?

Demander des comptes à un principal de collège ayant commis des délits répétés de harcèlement sexuel dans les établissements dans lesquels on l’a successivement nommé, c’est réellement inenvisageable ?

Auditionner le proviseur d’un lycée dont tout porte à croire qu’il s’est défoulé et acharné des mois durant sur un enseignant jusqu’à le pousser au suicide, c’est trop demander à la justice dès lors qu’il y aurait prescription ?

Envisager d’enfin commencer à ménager les victimes de la culture du déni et de la complicité ancrée dans l’Education Nationale, cela reste encore une lointaine utopie ?

Il faut croire que oui…

Sur ce dernier point, c’est pourtant le moment pour l’administration et pour l’institution scolaire de changer du tout au tout leurs pratiques archaïques. C’est le moment d’agir et de prendre en compte la parole des victimes qui se manifestent auprès de leur hiérarchie. Qui a dit que j’en faisais partie ? Allons, allons… 😉

Pierre-André DIONNET

 

*********************************************************************

*********************************************************************

Ci-dessous, article de Delphine BANCAUD, 20 Minutes, 19 mars 2018.

http://actualite.20minutes.fr/Interstitial/TwentyMinutes/2018/03/20/5ab0e2b6d27c1.html#xtor=EPR-182-%5Bwelcomemedia%5D–%5Barticle_politique%5D–

*********************************************************************

*********************************************************************

Plan contre les violences sexistes et sexuelles à l’université: « Il ne faut plus rien laisser passer »

ENSEIGNEMENT Frédérique Vidal et Marlène Schiappa ont annoncé ce lundi plusieurs mesures pour accompagner les victimes de ces agissements et faire évoluer les mentalités…

Delphine Bancaud

— 

Frédérique Vidal et Marlène Schiappa à l'université Paris Dauphine, le 19 Mars 2018, pour lancer la campagne
Frédérique Vidal et Marlène Schiappa à l’université Paris Dauphine, le 19 Mars 2018, pour lancer la campagne — NICOLAS MESSYASZ/SIPA
  • Plusieurs cas de harcèlement sexuel à l’université ont été remontés ces dernières années.
  • Chaque université devra créer une cellule d’accueil et d’écoute des victimes d’ici à la rentrée 2018.
  • Une campagne d’affichage contre les violences sexistes et sexuelles va être lancée.

En amphi, en résidence universitaire, lors de week-ends d’intégration ou de soirées, au sein d’un laboratoire de recherche, des étudiant(e) s sont régulièrement victimes de propos sexistes, de harcèlement sexuel et dans les cas les pires, d’agression sexuelle. Des actes commis par un autre étudiant, un enseignant, un directeur de thèse, un agent administratif. « L’université n’est pas immunisée contre les violences sexistes et sexuelles », a reconnu ce lundi, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, à l’université Paris-Dauphine.

>> A lire aussi : Bretagne: Universités et grandes écoles s’engagent contre le harcèlement sexuel

Impossible en effet que l’enseignement supérieur s’exempte d’un mea culpa à la suite de la déferlante de l’après-Weinstein. D’autant que quelques cas de violences à l’égard d’étudiantes ont récemment défrayé la chronique. Comme cette affaire en 2016, impliquant un enseignant de psychologie de Lille-III, sanctionné pour avoir harcelé sexuellement plusieurs étudiantes. Ou comme ce cas d’un directeur de recherche à l’université d’Aix-Marseille, révoqué à vie de la fonction publique en 2017, après avoir été accusé d’agression et de harcèlement sexuel. Et peu à peu la parole se libère. Dans une enquête en 2017, près de 400 étudiantes de l’université Lorraine ont ainsi déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois durant leur cursus.

 

« Il ne faut plus rien laisser passer »

« On ne peut pas apprendre sereinement si on est victime de sexisme, harcelé ou victime de viol », a déclaré la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, venue annoncer plusieurs mesures contre ce fléau, avec sa collègue Frédérique Vidal. « Il ne faut plus rien laisser passer », a-t-elle martelé. Afin qu’il n’y ait plus d’impunité possible pour les agresseurs au sein des établissements, les ministres ont annoncé la création, dans chaque université à la rentrée 2018, d’une cellule d’accueil et d’écoute permettant à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles de bénéficier d’un soutien. « Une vingtaine d’universités [sur 71] en sont déjà dotées », a informé Frédérique Vidal.

Je me réjouis de la mise en place de la nouvelle cellule d’écoute et d’accueil à @Paris_Dauphine. Merci à vous de montrer l’exemple au travers de ce nouveau dispositif qui permettra de recueillir la parole des victimes et de les accompagner ! pic.twitter.com/BJo5dhzrjV

dans l’ :
✅Lancement de la campagne « Stop aux violences sexistes et sexuelles dans l’ESR »
➡Une cellule d’écoute et d’accueil dans chaque université
➡Objectif 40% d’étudiantes dans les filières scientifiques
➡Formation des 13000 agents @CNOUS_CROUS pic.twitter.com/wFY1vHD0Nh

Parmi les précurseures, l’Université Paris-Dauphine. « Notre objectif est de traiter les cas de discrimination, de violences sexuelles ou de bizutage subi tant par des étudiants que des membres du personnel », explique Béatrice Delzangles, référente égalité de l’université. « Nous allons accompagner les victimes en toute confidentialité, les informer de leurs droits et des démarches à effectuer et les aider à mettre fin à la situation dénoncée », poursuit-elle. Pour ce faire, les membres de la cellule ont été formés parAVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail). Une initiative saluée par Cécilia Koch, de l’Unef : « mais il va falloir un budget pour accompagner les victimes ». La ministre a renvoyé cette question aux présidents des universités.

Des affiches bientôt placardées dans toutes les facs

Pour que les violences sexistes et sexuelles soient bannies de l’université, le gouvernement veut aussi inciter les mentalités à évoluer. Marlène Schiappa et Frédérique Vidal, misent notamment sur la communication. Elles ont ainsi dévoilé une campagne qui sera diffusée à la fin du mois de mars dans les facs françaises. Des affiches avec des slogans forts : « A l’université, les violences sexuelles ne sont pas au programme », ou encore « Une soirée d’intégration c’est fait pour faire connaissance avec sa promotion, pas avec les violences sexistes et sexuelles ». Celles-ci seront placardées aussi dans les restaurants et les résidences universitaires.

 

 

Stop aux violences sexistes et sexuelles dans le l’
« Un combat culturel que nous devons mener par tous et partout » @MarleneSchiappa, Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes

Le gouvernement prévoit de former d’ici la rentrée, les 13.000 agents du personnel Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) sur les violences sexistes et sexuelles. « Il faudra aussi que l’on simplifie les mesures disciplinaires à l’égard des auteurs de ces violences », a aussi déclaré Frédérique Vidal. Un impératif selon Manon Berthier, de l’association Parole étudiante : « Il est urgent de réformer les procédures disciplinaires, car elles restent encore trop défavorables aux victimes », commente-t-elle. Car à l’heure actuelle, aucun recensement exhaustif de ces agissements n’est encore possible au niveau national et les sanctions restent très marginales.

*********************************************************************

*********************************************************************

Ci-dessus, article de Delphine BANCAUD, 20 Minutes, 19 mars 2018.

http://actualite.20minutes.fr/Interstitial/TwentyMinutes/2018/03/20/5ab0e2b6d27c1.html#xtor=EPR-182-%5Bwelcomemedia%5D–%5Barticle_politique%5D–

*********************************************************************

*********************************************************************

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (6) Ce soir sur France 2 l’émission Envoyé Spécial dévoile les méthodes raffinées d’un délicat D.R.H. … méthodes appliquées en toute impunité par certains chefs d’établissements scolaires.

 

                                              Ne manquez pas ce soir sur France 2 l’émission d’ Envoyé Spécial, qui vous dévoilera quelques méthodes consistant à évincer un salarié d’une entreprise. Cela fait des décennies qu’ici et là des repentis ont reconnu que dans une autre vie ils ont broyé allégrement des hommes et des femmes, pour obéir à leur hiérarchie. Entre autres exemples, Daniel MERMET dans Là-bas si j’y suis, sur France Inter avait en son temps donné la parole pendant cinq de ses émissions à un ancien employé d’une entreprise de grande distribution, qui, sans vergogne, avait permis de licencier des dizaines et des dizaines de personnes ayant pour seul tort de peser sur la masse salariale de leur groupe. Faute avouée serait à moitié pardonnable ?

Dans l’Education Nationale, il existe bel et bien des chefs d’établissements livrés à eux-mêmes qui ont pratiqué et qui pratiquent exactement les mêmes vieilles ficelles consistant à imputer à un enseignant des fautes de service totalement imaginaires si pas grotesques. La technique est simple et comme l’administration ne désavoue pour ainsi dire jamais un échelon intermédiaire de la hiérarchie, on peut faire en sorte qu’un professeur de valeur  mette fin à ses jours ou perde son emploi en l’enlisant dans des procédures accusatoires kafkaïennes et des procès staliniens. Je l’ai subi. Je l’ai vécu. Je le vis encore. Et je peux en témoigner. Cela semble d’ailleurs amuser beaucoup et divertir certains Messieurs et certaines Dames dont le rôle, dans l’organigramme du rectorat de Lille, serait pourtant d’empêcher ce type de délit, ou du moins, de ne pas y contribuer. De ces faits bien plus graves qu’il n’y paraît, j’en ai bien sûr de longue date témoigné oralement et par écrit auprès de plusieurs fonctionnaires ayant leur bureau douillet au 8ème étage du rectorat de Lille, rue Saint Jacques (l’avant-dernier étage, juste en dessous de celui réservé au recteur d’académie). Les délits sont clairement constitués, et mes interlocuteurs du rectorat baignent totalement dans le déni, jusqu’ici. Le délit de harcèlement moral – car c’est bien de cela qu’il s’agit (il ne s’agit pas de « souffrance au travail », mais de délit) – est pourtant en théorie sévèrement puni, mais les B.O. ne sont jamais appliqués dans les faits, et les harceleurs vivent dans une impunité absolue, quand ils ne bénéficient pas d’avancées de carrières fort juteuses. Le déni est tel qu’un des trois médiateurs de l’académie de Lille est allé, le drôle, jusqu’à m’écrire il y a quelques années qu’il ne « comprenait pas le sens de l’expression harcèlement hiérarchique », brave Tartuffe-autruche ! A ce compte-là, c’est comme si on confiait la lutte contre le dopage dans le sport à des gens n’ayant jamais entendu parler de l’EPO ni des stéroïdes anabolisants, et encore moins des techniques médicales de triche plus modernes et plus avancées…

 

academie-de-lille

J’ignore si Monsieur A, Madame B. et Monsieur C, Chefs de Service et autres personnes de confiance du rectorat de Lille – ces grands naïfs qui ignorent tout de tels et tels délits pourtant étalés sous leurs yeux et qu’on aimerait pouvoir éternellement escamoter – regarderont ce soir l’émission Envoyé Spécial. Puisqu’ils ne sont pas au parfum, ils vont en découvrir des choses ! Ca va être un sacré décillement, le grand dévoilement, l’épiphanie la plus étonnante de toute leur carrière, pour elles et pour eux.

240_F_18997407_rJVe7TgBWPQHwd5W5LJ0dxy22adzK722
Oh mais ça alors ? Et c’est moi qui ai laissé faire ?

20130526_whaaaat
Ce p’tit prof avait donc raison ? Bon sang, c’est évident maintenant que toutes ces techniques sont sur la place publique. Mais comment ai-je pu être aussi naïve pendant autant d’années ?

240_F_22426296_fMX885dKNzHm8REahEF1iafaSub560Rc
Mince ! Et on a la preuve qu’on m’avait personnellement alerté et que j’étais parfaitement au courant… Comment je vais pouvoir justifier que je regardais ailleurs ?

expressions_9730_521565.jpeg
Pas possible ? J’ai protégé des délinquants ? Ne me dites pas qu’en plus ils ont un peu weinsteinisé des enseignantes et des secrétaires ? Heureusement que j’ai des copains de promo bien placés, et que quoi que je fasse, je ne suis « ni coupable ni responsable »…

 

Plus sérieusement, ce ne serait sans doute pas plus mal que d’une manière ou d’une autre untel et unetelle changent rapidement leur fusil d’épaule, et pas seulement parce qu’en cautionnant des délits de harcèlement on peut sans le savoir (on n’ose imaginer que cela puisse être volontaire) protéger également des violeurs, c’est-à-dire des criminels. Où a été fixée la limite ? Et par qui ? A mon humble avis, Madame Valérie CABUIL, la rectrice fraîchement nommée à la tête de l’Académie de Lille et de la Région académique des Hauts de France ne doit pas être d’une grande tolérance sur ces sujets trop longtemps mis sous le boisseau. Les têtes ne vont pas tomber mais une certaine « culture de la complicité », la tradition de la banalisation et l’usage archaïque du déni patent pourraient bien évoluer, faute de disparaître d’un claquement de doigt. Les temps changent et là où on fermait les yeux il n’y a pas si longtemps, on introduit peu à peu de la morale, de l’éthique et un début de semblant de justice. Ne reste donc qu’à mettre en application de beaux principes qui jusqu’ici ne vivent que sur le papier : je ne doute pas que très vite au rectorat un interlocuteur un peu sérieux commencera enfin à prendre en compte le réel tel que j’en ai témoigné au sein de l’institution scolaire, et qu’il souhaitera en discuter avec le tout petit professeur que je suis, sur des bases qui soient enfin respectueuses envers les victimes de tous ces délits. Foi de lanceur d’alerte, par le dialogue, il est toujours possible de limiter la casse. 

v.cabuil_claurent_ollier.jpg

Bon visionnage de cette émission !

Pierre-André DIONNET

 

*********************************************************************

*********************************************************************

https://www.francetvinfo.fr/replay-magazine/france-2/envoye-special/envoye-special-du-jeudi-8-mars-2018_2635526.html

« L’exécuteur » : confessions d’un DRH

Il s’appelle Didier Bille et, pendant vingt-deux ans, il a été directeur des ressources humaines pour des multinationales, dans les secteurs des télécommunications ou encore de l’industrie automobile. Aujourd’hui, il témoigne pour la première fois des redoutables méthodes qu’il a employées pour mettre la pression aux salariés et les licencier en quinze minutes sur un coin de bureau, parfois sans aucun motif.

Il a fait le calcul : dans toute sa carrière, il a congédié au total 1 000 personnes, un salarié tous les sept jours ! L’une de ses armes, c’est le « ranking forcé », une pratique en vogue dans de nombreuses entreprises selon lui. Elle consiste à mal noter des salariés pourtant irréprochables afin d’avoir un prétexte pour les licencier. Ce qu’il raconte sans détour, c’est un monde de l’entreprise sans foi ni loi, où le salarié est broyé. Un témoignage édifiant sur la brutalité du métier de DRH.

Un reportage de Virginie Vilar et Laura Aguirre de Carcer.

*********************************************************************

*********************************************************************

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (14) Courriers à Madame Brigitte MACRON et à Madame Marlène SCHIAPPA à l’occasion de la Journée des Droits de la Femme.

Qui met sa notoriété au service de grandes causes ? Qui s’engage en faveur d’un meilleur respect des Droits de la Femme ?

Aujourd’hui, 8 mars 2018, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits de la Femme, les médias mettront en avant Madame Marlène SCHIAPPA et son travail. La Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre, Chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, va dévoiler publiquement un train d’une cinquantaine de mesures et son action sera largement relayée tout au long de cette Journée.

 

gal

L’épouse du Président de la République, Madame Brigitte MACRON, s’est plus d’une fois engagée en faveur du Droit des Femmes. On l’a également vue il y a trois jours, le 5 mars, assister à une pièce de théâtre sur le harcèlement entre élèves, lors d’une visite au Lycée Carnot de Dijon. Une déclaration, notamment, a été relevée par les médias, face aux caméras : « Il y a les harcelés et les harceleurs. Et on est forcément d’un côté ou de l’autre. Et si on est passif on est harceleur. ».  BING ! C’est très précisément ce que bien modestement, depuis ma toute petite position de p’tit prof’, je m’évertue à expliquer depuis des années à quelques fonctionnaires travaillant au plus haut sommet du rectorat de Lille ou au Ministère de l’Education Nationale. Si on reste passif, alors on cautionne les délits de harcèlement, mais aussi les crimes que sont les viols envers les femmes soumises à leur hiérarchie locale. De longue date, j’en ai discuté oralement et je l’ai écrit ici et là, noir sur blanc, à qui de droit. Ça alors. Quelle coïncidence ! 

Bref, la première Dame de France s’engage résolument contre les violences faites aux femmes, mais aussi contre le harcèlement scolaire. Il se trouve que ces deux engagements bien distincts se réunissent dans la lutte que je mène depuis de nombreuses années, contre un fléau qui est totalement occulté par les médias, par le pouvoir politique et par les corps intermédiaires

Comme mes interlocuteurs au sein du rectorat de Lille baignent dans le déni et semblent accepter de participer à une certaine « culture de la complicité » que n’aurait pas reniée Hollywood avant l’impact WEINSTEIN, je me résous à prendre en compte le conseil qui m’a été donné régulièrement depuis 2003 : « C’est dégueulasse, ce qui se passe là ! Pourquoi t’écris pas au Président de la République ? » … « Tu devrais écrire à Jacques CHIRAC. Mon beau-frère l’a fait et je peux te dire que ça a fait bouger les choses. » … « Et si t’écrivais à SARKOZY ? Il peut pas laisser passer un truc pareil ! »… … … Oui oui oui… Ecrire là-haut, tout là-haut, le personnage central de Moi et François MITTERRAND l’a fait aussi, et il faut tout le talent et l’humour d’un écrivain comme Hervé LE TELLIER pour souligner le sel que peut prendre une telle démarche, comme je l’évoquais en octobre. Pour vivre heureux vivons cachés ; sachons raison garder ; le pot de terre, et toutes ces sortes de choses… Jusqu’ici j’ai préféré alerter au sein de l’institution scolaire. Mais puisque c’est un dialogue instauré avec des aveugles sourds et que tout porte à croire que les pires chefaillons restent totalement protégés

MOI-ET-FRANCOIS-MITTERRAND_GiovanniCittadiniCesi_013-150x150

 

Ce 8 mars, j’écris donc un courrier à l’attention de Madame Brigitte MACRON, et un autre courrier à Madame Marlène SCHIAPPA. D’autres courriers seront adressés dans les semaines qui viennent à d’autres personnalités engagées ou de pouvoir. Pourquoi pas, après tout. Si cela peut m’éviter d’avoir à entamer tambour battant une grève de la faim… Le contenu de ces courriers ? Ta ta ta ta ta ! Cela reste entre mes destinataires et moi. 😉 Si ces courriers aboutissent, il ne sera pas nécessaire de les rendre publics. Dans le cas contraire, on verra bien. Il me semble qu’on ne s’embarque pas dans une grève de la faim sans quelques biscuits, si j’ose dire. De ce côté-là, je suis déjà paré, bien paré, bien pourvu et de plus en plus solidement entouré, mais cela est toujours intéressant de blinder encore et encore ses positions. D’autant que – j’en parlerai sur ce blog – la répression est violente et féroce pour les lanceurs d’alerte qui dérogent à l’omerta effarante pesant sur ces sujets-là.

Pierre-André DIONNET

 

 

*********************************************************************

*********************************************************************

Ci-dessous, article de Dominique TENZA, RTL, 17 octobre 2017 :

http://www.rtl.fr/actu/politique/affaire-weinstein-brigitte-macron-heureuse-que-la-parole-des-femmes-se-libere-7790551219

*********************************************************************

*********************************************************************

Affaire Weinstein : Brigitte Macron « heureuse » que la parole des femmes se libère

La Première dame pousse les femmes victimes de harcèlement et d’agressions sexuelles à « rompre le silence ».

Julien Sellier RTL Petit Matin Julien Sellier
Affaire Weinstein : Brigitte Macron « heureuse » que la parole des femmes se libère Crédit Image : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP | Crédit Média : Dominique Tenza | Durée : | Date : La page de l’émission
Dominique Tenza

Dominique Tenza et La rédaction numérique de RTL

L’affaire Harvey Weinstein, du nom du producteur américain empêtré dans un vaste scandale sexuel, a déclenché une grande vague de témoignages de femmes dans le monde. En France, les victimes ont raconté sur le réseau social Twitter le harcèlement et les agressions sexuelles vécus au quotidien via le hashtag #balancetonporc.

Une levée de l’omerta qu’a saluée Brigitte Macron au micro de RTL. « La libération de la parole, c’est ce qui peut arriver de mieux. [Ces femmes] sont très courageuses de le faire. C’est formidable. Je pousse vraiment à rompre le silence. Ça suffit, je pense que tout cela doit s’arrêter très vite », a déclaré la première dame lundi 16 octobre dans la soirée à la sortie d’un théâtre parisien. Selon elle, « quelque chose est en train de se passer« .

Un peu plus tôt dans la journée, alors qu’elle visitait un établissement scolaire parisien, l’épouse d’Emmanuel Macron a estimé que l’affaire Weinstein serait peut-être « un mal pour un bien ». Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité femmes-hommes, a annoncé pour sa part qu’elle comptait présenter l’an prochain un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, afin d’en assurer « une juste sanction judiciaire et sociétale ».

La rédaction vous recommande

*********************************************************************

*********************************************************************

Ci-dessus, article de Dominique TENZA, RTL, 17 octobre 2017 :

http://www.rtl.fr/actu/politique/affaire-weinstein-brigitte-macron-heureuse-que-la-parole-des-femmes-se-libere-7790551219
*********************************************************************

*********************************************************************

*********************************************************************

*********************************************************************

Ci-dessous, article de Jacky PAGE, France Bleue, 5 mars 2018 :

https://www.francebleu.fr/infos/education/brigitte-macron-et-jean-michel-blanquer-en-croisade-a-dijon-contre-le-harcelement-1520281312

*********************************************************************

*********************************************************************

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (13) Un proviseur « normal », un principal « exemplaire, irréprochable »…

Sidération. Lorsqu’on apprend que tel voisin, tel collègue, telle personne qu’on fréquente depuis des années a commis un crime, un attentat, ou une série de viols.

Ainsi, l’auteur présumé des violeurs de la Sambre a été identifié. Et personne, dans son entourage personnel ou professionnel n’aurait soupçonné que ce brave père de famille…  

1280px-PontSurSambreÉglise020407

Quelles leçons en tirer ?

Lorsque le rectorat affirme – du haut de sa légitimité naturelle – que tel principal de collège et tel proviseur de lycée sont des personnes « exemplaires et irréprochables », lorsque l’administration de l’Education Nationale les décore de breloques et autres palmes académiques, lorsque les voix officielles balaient les affirmations des lanceurs d’alerte, et discréditent la parole des rares victimes osant braver l’Omerta, je dis : « Halte à tout ! ».

Car qui connaît – mieux que quiconque – le nom des pédophiles, le nom des violeurs, et le nom des individus qui pratiquent en toute impunité (par «tradition») dans l’Education Nationale le harcèlement sexuel et/ou le harcèlement moral ? Qui, mieux que les fonctionnaires de l’inspection académique, du rectorat et de notre Ministère ?

Et qui nie les faits, couvre et protège leurs auteurs et accable leurs victimes ? Qui entretient dans l’Education Nationale une culture de la complicité aussi efficace que celle à l’oeuvre dans l’Affaire WEINSTEIN ?

 * * *

Combien de p’tits profs silencieux ont subi les abus d’autorité et les violences sans limites de quelques chefs d’établissement qui ont franchi la ligne rouge et qu’on a visiblement félicité et récompensé malgré cela ? De ces dérives qui poussent parfois au suicide, une minorité des victimes en ont fait part à leur hiérarchie, preuves à l’appui. Ils  ont fait remonter à l’intérieur de l’institution scolaire assez d’éléments pour que les responsables interviennent et que quelques mesures de précaution soient prises à l’encontre de l’un ou l’autre de ces dangereux chefaillons qui font des dégâts effroyables au sein de l’Education Nationale. Mais à ce jour, officiellement, pour leur hiérarchie, ces professeurs n’ont croisé que des proviseurs « normaux », des principaux « exemplaires et irréprochables », et qu’exclusivement des collègues « bienveillants et fort méritants ».

Pis : en tant que lanceur d’alerte, ces témoins s’exposent à subir les violences et la répression sourde qui s’abattent sur quiconque refuse de se soumettre au silence et à cette politique de l’Omerta et de l’autruche.  Problème : qui tait le moins tait le plus. Et puisque sur des faits parfaitement établis relevant du délit de harcèlement moral, il est impossible de se faire entendre… on comprend bien qu’il soit impossible de libérer la parole sur d’autres éléments factuels et sur des soupçons de taille qui pourraient déboucher sur des affaires plus graves, relevant non plus du délit mais du crime. La culture de l’opacité et la culture de la complicité vont de pair dans l’Education Nationale. Et tant qu’on entretiendra systématiquement, par un réflexe de corps archaïque, cette image du proviseur « normal », et du principal « exemplaire, irréprochable »

ostrich-in-sand.jpg

 

Du nouveau, demain ? Puisqu’un nouveau recteur a été nommé dans notre académie, et puisque l’opinion publique, depuis #BalanceTonPorc et #MoiAussi / #MeToo, est un peu mieux sensibilisée à ces questions, qui sait si demain, mon administration ne va pas changer son fusil d’épaule et sortir enfin par le haut des dossiers épineux que j’ai mis entre ses mains. Cela me changerait enfin, enfin, enfin de ces multiples violences à peine concevables qu’en tant que lanceur d’alerte, beaucoup de bons apôtres et de braves pères de famille « irréprochables » trouvent logique, « normal » et « exemplaire » que j’ai à les subir… L’espoir fait vivre… 😉

Pierre-André DIONNET

 

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

Ci-dessous : article de Benjamin ILLY, Radio France, 1er mars 2018 :

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/un-voisin-normal-pont-sur-sambre-sous-le-choc-de-l-impensable_2634578.html

^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

« Un voisin normal » : Pont-sur-Sambre sous le choc de « l’impensable »

La commune de Pont-sur-Sambre (Nord) vit avec sidération la mise en examen d’un de ses habitants, un violeur présumé recherché depuis plus de 20 ans, qui a participé à la vie locale auprès des jeunes.  

L\'entrée de la commune de Pont-sur-Sambre, dans le Nord.
L’entrée de la commune de Pont-sur-Sambre, dans le Nord. (BELLOUMI / MAXPPP)
Benjamin Illy Radio France

Mis à jour le
publié le

 

Près de Maubeuge (Nord), la commune de Pont-sur-Sambre reste sous le choc, jeudi, après la mise en examen d’un de ses habitants pour des viols et des agressions sexuelles en série, remontant pour certains faits, à plus de 20 ans. Que ce soit dans son quartier, sa rue ou le club de football qu’il a présidé, chacun cherche à comprendre l’impensable. 

« Rien ne laissait présager… »

Les enfants du quartier montrent le chemin, « après la petite ruelle », qui conduit à une petite maison en brique rouge, devant laquelle le violeur présumé a été interpellé, lundi. L’ouvrier de maintenance dans une usine de la région se rendait alors au travail. Aujourd’hui, seuls des journalistes osent encore frapper à la porte. « C’est interdit, dehors », crie une femme. À proximité de cette maison, une habitante, Edwige, accepte de parler de son voisin et de l’affaire qui l’a choquée. 

Edwige, voisine du domicile du violeur présumé de Pont-sur-Sambre.
Edwige, voisine du domicile du violeur présumé de Pont-sur-Sambre. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Edwige évoque un « voisin tout à fait normal ».

Au début, on n’ose pas y croire. Jamais il n’a eu de geste ou autre chose qui aurait laissé penser… Il n’y avait rien qui présageait qu’il pouvait être comme ça. Edwige, voisine du violeur présumé de Pont-sur-Sambre à franceinfo

L’onde de choc a vite atteint le club de football de la commune, auquel le violeur présumé a adhéré de 2009 à 2015, où il a été entraîneur, puis président. Mercredi, comme d’habitude, les enfants tapent dans le ballon, l’insouciance en moins. Les jeunes footballeurs posent beaucoup de questions évidemment, indique Pascal Bidois, présent depuis 20 ans au club comme éducateur et entraîneur des jeunes. Que peut-il leur répondre ? « Qu’un de nos anciens dirigeants a fait quelque chose de mal », dit-il, indiquant que l’atmosphère est lourde. Il précise avoir reçu un SMS d’une famille qui se demande, faute d’éclaircissements, si elle peut emmener sa fille au club de sport. « Tant que les gens ne seront pas renseignés, ce sera ça le problème », estime le dirigeant sportif.

On a travaillé cinq ans ensemble, avec ce monsieur. Quelqu’un, c’est regrettable de le dire, d’exemplaire, irréprochable, toujours serviable avec tout le monde. Pascal Bidois, entraîneur des jeunes au club de foot de Pont-sur-Sambre à franceinfo

Pascal Bidois admet qu’il a été sidéré. « Je n’ai pas pu parler pendant un moment parce que c’est une déception. C’est impardonnable », confie-t-il.

À la mairie de Pont-sur-Sambre, une photo sortie des archives montre une équipe de football. L’homme que le maire Michel Detrait pensait si bien connaître pose aux côtés des joueurs.

Dino Scala, le violeur présumé de la Sambre (Nord).
Dino Scala, le violeur présumé de la Sambre (Nord). (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Le maire se remémore de « bons souvenirs », mais « l’image de notre ville est salie », ajoute-t-il aussitôt. Il pense aussi à son fils, « choqué, comme tous les enfants qui ont joué avec lui ». Michel Detrait, très ému, regarde attentivement la conférence de presse du procureur de la République de Valenciennes retransmise à la télévision. « Ça fait peur pour les personnes agressées », dit-il.

Le maire de Pont-sur-Sambre, Michel Detrait, regarde la conférence de presse du procureur de la République de Valenciennes, mercredi 28 février. 
Le maire de Pont-sur-Sambre, Michel Detrait, regarde la conférence de presse du procureur de la République de Valenciennes, mercredi 28 février.  (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Les mots du procureur sur les aveux du violeur présumé sont implacables et laissent le maire déboussolé. « Aucun élément ne nous a mis la puce à l’oreille. Encore à l’heure actuelle, on a du mal y croire. J’ai du mal à accepter« , réagit-il.

Bien que les faits soient avérés, je ne le vois pas en train de se masquer ou d’attaquer des personnes, des jeunes filles. Malheureusement, derrière chaque personnage, peut se cacher un être méconnu. Michel Detrait, maire de Pont-sur-Sambre à franceinfo

À l’image du maire de Pont-sur-Sambre, de nombreux habitants s’interrogent. Pourquoi n’ont-ils rien remarqué de suspect chez cet homme ? Comment ce voisin, cet ami, cet administré, a-t-il pu dissimuler si longtemps sa part d’ombre ?

 

Pont-sur-Sambre sous le choc de « l’impensable » – un reportage de Benjamin Illy

Madame Valérie CABUIL, le recteur qui fait bouger les choses (1) Des débuts très prometteurs.

Parmi les nombreux sujets abordés dans ce blog, le plus « lourd », le plus « sensible » et le plus important est sans doute cette culture de la complicité et de l’impunité judiciaire dont bénéficient les chefaillons commettant qui des viols, qui des délits de harcèlement sexuel ou moral. La pédophilie commence à peine à être un peu combattue, depuis l’Affaire de Villemoisson, mais « le reste » (trois fois rien…) est bel et bien systématiquement négligé et étouffé comme le prouvent aussi bien les remontées en « off » du terrain que les statistiques : c’est un constat, c’est le réel.  C’est cela aussi, la « bienveillance » dans l’Education Nationale ! Les victimes et leurs familles apprécient, croyez-moi…

Le précédent billet de ce blog titrait et s’interrogeait sur le bilan du recteur Luc JOHANN en la matière. Ce dernier a eu le bon goût de ne jamais répondre, jamais – sys-té-ma-ti-que-ment – ni aux courriers ni aux démarches ni aux sollicitations que bien modestement, j’ai entrepris sur ces points, que ce soit directement auprès de sa personne, ou auprès de son cercle décisionnel : Directeur de Cabinet, Secrétaire Général, Directeur des Ressources Humaines, Responsable du Pôle juridique, Chef du Département des Personnels Enseignants, Médiateurs académiques, etc. Il est vrai que je n’ai pas attendu l’Affaire Harvey WEINSTEIN pour entamer ces démarches, et il est tout aussi vrai que les déflagrations internationales de cette Affaire n’ont strictement rien changé au sort des petites profs vacataires qui subissent en silence le chantage à l’emploi et les assauts immondes de leur supérieur hiérarchique, dans l’indifférence notoire de chaque pan de l’institution scolaire, depuis la médecine de prévention qui recueille, « psychiatrise » et musèle la parole des centaines de victimes, jusqu’à la plupart des délégués et des élus syndicaux, en passant par les associations prétendument « solidaires » et « autonomes » (la bonne blague…) censées défendre et protéger les enseignants moyennant quelques cotisations annuelles. Les faits sont têtus et le réel ne s’escamote pas aussi facilement.

Il y a une semaine, je saluais l’arrivée à la tête de la région académique des Hauts-de-France et de l’académie de Lille, de Madame Valérie CABUIL : « Une femme déterminée, pour lutter contre les fléaux évoqués ici, cela peut être une très bonne idée ». Les choses ne se sont pas faites attendre. Evénement inouï, événement inédit, événement sans égal jusqu’ici : le chef d’un établissement scolaire du Pas-de-Calais a été entendu et placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour harcèlement sexuel envers des membres du personnel de son administration ! Il va neiger ou pleuvoir des grenouilles ! 🙂

pluie grenouille.jpg

Respectons la présomption d’innocence, rien ne dit que les faits sont avérés. Laissons la Justice découvrir, tâtonner, se hasarder dans la jungle hostile et les méandres de cette Terra Incognita que constituait pour elle, jusqu’à ce jour, le petit monde opaque et muet de la sacro-sainte et inébranlable pyramide hiérarchique de l’Education Nationale : un univers « fonctionnant comme un Etat dans l’Etat », toujours « solidaire » – pour le meilleur comme pour le pire, comme l’ont montré aussi bien les travaux de Daniel ARNAUD que les publications de Roland VEUILLET, Paul VILLACH, Guy LANDEL, et Marie, Jeanne et Philippe, pour ne citer qu’eux. 

omerta_by_xhemi11-d4j6xco.jpg

Que s’est-il passé pour qu’enfin les choses commencent à bouger un peu ? Ce fait divers ne sera-t-il qu’un feu de paille ? D’autres cas (plus anciens… … … et même prescrits juridiquement…) vont-ils émerger dans l’académie de Lille; ou l’Omerta est-elle encore de mise, en dehors d’une poignée de délinquants ou de criminels qu’on ne « lâchera » que pour donner le change, pour faire illusion, pour la galerie, en somme ? De mauvaises langues prétendent qu’on ne donnera en pâture aux juges et aux magistrats qu’un ou deux chefaillons qui ne sont pas dans les petits papiers des grands Messieurs. A les entendre, il suffira demain – comme jadis ! – d’être administrateur de telle mutuelle, adhérent de tel parti, de tel mouvement, de tel syndicat, membre de telle association, de tel cercle, de tel réseau d’influence, bref, ami ou copain de tel ou tel coquin pour pouvoir « comme à la bonne époque » perpétrer le « troussage de domestique » déessekien sans être inquiété le moins du monde. Voire… Il est certain que si demain mes demandes auprès du rectorat ne sont toujours pas entendues malgré le changement de recteur, alors, pas grand chose n’aura changé. Et il faudra faire la lumière sur deux ou trois choses… A suivre…    

Pierre-André DIONNET

P.S. : on m’a soufflé à l’oreille que Madame CABUIL préférait le terme « recteur » à celui de « rectrice ». D’où mon emploi de ce terme masculin.

 

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Ci-dessous, article de Samuel COGEZ et Alexis DEGROOTE, La Voix du Nord, 21 février 2018 : http://lavdn.lavoixdunord.fr/321864/article/2018-02-21/soupconne-de-harcelement-sexuel-le-principal-du-college-place-en-garde-vue

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Soupçonné de harcèlement sexuel, le principal du collège placé en garde à vue

En début de semaine dernière, le principal du collège d’Auxi-le-Château a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour harcèlement sexuel envers des membres du personnel de son administration. Du côté de l’inspection académique, on souligne qu’il n’est plus en fonction depuis la fin de la semaine dernière et qu’un autre principal a été détaché.

Samuel Cogez Et Alexis Degroote | 21/02/2018

college auxi

Le collège est secoué par une affaire de harcèlement sexuel. Le principal est mis en cause.

L’information circulait discrètement depuis plusieurs jours à Auxi-le-Château, dans le Ternois. Sans qu’il soit possible d’avoir de confirmation dans un premier temps, le personnel scolaire, l’inspection académique et les gendarmes préférant observer le silence qui sied généralement aux enquêtes sensibles.

Elle a toutefois été confirmée par le parquet d’Arras, ce mercredi. Une enquête a bien été ouverte pour des faits présumés de harcèlement sexuel au collège d’Auxi-le-Château.

Le principal du collège, arrivé dans l’établissement à la rentrée de 2015, est soupçonné de harcèlement sexuel envers des membres du personnel de son administration.

Le parquet indique que «  plusieurs plaintes ont en effet été déposées par plusieurs victimes, en milieu scolaire, pour des faits bien établis, dans des histoires différentes  ».

Le suspect a été placé en garde à vue lundi dernier dans les locaux de la gendarmerie. À l’issue de son audition, il a été laissé libre, mais a été suspendu par l’Éducation nationale le temps des investigations. L’enquête va se poursuivre du côté de la gendarmerie. Une vaste enquête qui nécessite encore de «  nombreuses auditions  », souligne le parquet.

 

 

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Ci-dessus, article de Samuel COGEZ et Alexis DEGROOTE, La Voix du Nord, 21 février 2018 : http://lavdn.lavoixdunord.fr/321864/article/2018-02-21/soupconne-de-harcelement-sexuel-le-principal-du-college-place-en-garde-vue

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (12) Quel bilan pour l’ancien recteur Luc JOHANN ?

La lutte contre le viol, contre la pédophilie, contre le harcèlement hiérarchique, qu’il soit moral ou sexuel est sans doute une des grandes priorités de l’Education Nationale, réputée pour la très grande transparence avec laquelle elle administre plus d’un million d’agents de la fonction publique.

Hier a été actée en Conseil des Ministres une petit valse des recteurs d’académie. Luc JOHANN part sous d’autres cieux. Qui fera son bilan, sur toutes ces questions bien plus épineuses qu’il n’y parait ? Il faudrait pour cela non pas une syndicaliste carriériste, non pas un syndicaliste co-gestionnaire et complaisant, mais quelques journalistes indépendants et pugnaces… on peut toujours rêver. On murmure ici et là que ce limogeage ne serait pas totalement étranger à… mais on dit tellement de choses.

Saluons l’arrivée à la tête du rectorat de Lille de Madame Valérie CABUIL. Une femme déterminée, pour lutter contre les fléaux évoqués ici, cela peut être une très bonne idée. Reste à voir si les courriers, les demandes et les signalements adressés à sa personne, à son Cabinet, à son Secrétariat Général, au Directeur des Ressources Humaines et aux autres membres de son équipe seront remisés au placard ou s’ils seront enfin traités à la hauteur des enjeux soulevés. A suivre…  

Pierre-André DIONNET

DSC_0005_890035.54

 

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Ci-dessous, article de Marie-Caroline Missir et Laura Taillandier, L’Etudiant, 14 février 2018.

http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/valse-de-recteurs-en-conseil-des-ministres.html

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Valse de recteurs en Conseil des ministres

Marie-Caroline Missir, Laura Taillandier
Publié le
Valse de recteurs en Conseil des ministres
Douze académies vont changer de recteur. // ©  Ludovic / R.E.A
Jeu de chaises musicales dans les académies. À l’issue du Conseil des ministres du 14 février 2018, sept recteurs changent d’académie et quatre nouveaux sont nommés. Un large mouvement qui intervient dans un contexte de réformes importantes dans l’enseignement secondaire et supérieur.

Ce sont douze académies qui vont voir leur recteur remplacé en pleine mise en place du Plan étudiants et le jour même des annonces du baccalauréat nouvelle formule. En Conseil des ministres, mercredi 14 février 2018, le gouvernement a annoncé une série de changements à la tête des rectorats d’Amiens, Clermont-Ferrand, Créteil, Guadeloupe, Lille, Lyon, Martinique, Montpellier, Poitiers, Rennes et Toulouse. Aucun successeur n’est désigné pour remplacer le recteur de Limoges.

Pour Alain Boissinot, « ce large mouvement de recteurs obéit à deux nécessités ». « La première est de remplacer des recteurs atteints par la limite d’âge, tels que Françoise Moulin Civil à Lyon. La deuxième est de consolider et d’entériner la réforme des grandes régions académiques avec des personnalités très expérimentées pour occuper des postes de recteurs académiques » qui « dans la configuration des réformes actuelles, prendront de plus en plus de poids », analyse l’ancien recteur. C’est le cas par exemple de Béatrice Gille à Montpellier, ou de Marie-Danièle Campion à Lyon.

Lire aussi : Françoise Moulin Civil : « Le Plan étudiants conforte le rôle charnière du recteur »

Quatre nouveaux recteurs

Dans cette valse à douze temps, sept recteurs en poste changent d’académie et quatre nouveaux sont nommés :

La rectrice de l’académie de Clermont-Ferrand, Marie-Danièle Campion, prend la tête de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes, et de l’académie de Lyon. Elle remplace Françoise Moulin Civil, nommée en septembre 2012.

C’est Benoît Delaunay, professeur des universités, spécialisé en droit public à l’université Panthéon-Assas, qui prend la tête de l’académie de Clermont-Ferrand.

La rectrice de Créteil, Béatrice Gille, est nommée rectrice de la région académique Occitanie, rectrice de l’académie de Montpellier. Elle succède à Armande Le Pellec Muller.

De son côté, Armande Le Pellec Muller, en poste à Montpellier depuis 2013, est nommée rectrice de la région académique Bretagne, rectrice de l’académie de Rennes, en remplacement de Thierry Terret, en poste depuis mars 2016.

C’est le recteur de Limoges, Daniel Auverlot qui est nommé à la tête de l’académie de Créteil, en remplacement de Béatrice Gille.

La rectrice de l’académie d’Amiens, Valérie Cabuil, est nommée rectrice de la région académique Hauts-de-France, rectrice de l’académie de Lille. Elle remplace Luc Johann, nommé en septembre 2015.

C’est Béatrice Cormier, rectrice de la région académique de la Martinique, qui est nommée rectrice de l’académie d’Amiens, après Valérie Cabuil.

L’académie de la Martinique accueille donc un nouveau recteur : Pascal Jan, agrégé de droit public et professeur des universités à l’IEP de Bordeaux.

La rectrice de l’académie de Poitiers, Anne Bisagni-Faure est nommée rectrice de l’académie de Toulouse, à la place d’Hélène Bernard, qui occupait la fonction depuis juillet 2013.

Au rectorat de Poitiers, est nommé Armel de La Bourdonnaye, l’ancien directeur de l’École des Ponts ParisTech et ancien président de la Cdefi.

L’académie de Guadeloupe accueille également un nouveau recteur : Mostafa Fourar, professeur des universités et directeur de l’Ensem, l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique. Il succède à Camille Galap, en poste depuis décembre 2014.

Dernier temps de la valse avec l’académie de Limoges, qui reste pour le moment sans recteur après le départ de Daniel Auverlot pour l’académie de Créteil.

 

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Ci-dessus, article de Marie-Caroline Missir et Laura Taillandier, L’Etudiant, 14 février 2018.

http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/valse-de-recteurs-en-conseil-des-ministres.html

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (11) Scandales sexuels, culture du silence, culture d’abus sexuels chez OXFAM. L’Education Nationale, elle, resterait épargnée ? Vraiment ? …

Tirez un bout de la pelote de laine et voyez. Dans les scandales sexuels révélés ces jours-ci chez OXFAM, on est passé du « recours occasionnel à la prostitution » au dévoilement d’une véritable « culture du viol dans certains bureaux« , une « culture du silence » et le même type de culture de la complicité que dans l’Affaire WEINSTEIN.

Les lanceurs d’alerte ayant permis ces révélations sont salués pour leur courage. Au même moment, en France, dans l’Education Nationale, les petits profs lanceurs d’alerte sont traînés dans la boue et demain ils perdront leur emploi pour avoir brisé l’Omerta : des « représailles professionnelles » dont on n’oserait imaginer une seule fraction de seconde qu’elles puissent être cautionnées par Monsieur le Ministre Jean-Michel BLANQUER ? A suivre…

Pierre-André DIONNET

 

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Ci-dessous, article de La Libre Belgique,  13 février 2018.

http://www.lalibre.be/actu/international/une-ancienne-humanitaire-d-oxfam-temoigne-apres-le-scandale-sexuel-la-culture-du-silence-reste-tres-presente-5a83018fcd70fdabb9fe1755

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%ù

 

 

Une ancienne humanitaire d’Oxfam témoigne après le scandale sexuel: « La culture du silence reste très présente »

Jacques Besnard Publié le – Mis à jour le

International Oxfam est sous le feu des projecteurs après les révélations du journal britannique The Times qui dénonce le fait que des employés de l’organisation humanitaire auraient eu recours à des prostituées à Haïti pendant une mission humanitaire.Des travailleuses du sexe auraient participé à des orgies dans des logements et des hôtels payés par l’ONG. C’était en 2010 après le séisme qui avait fait près de 300.000 morts ( RELIRE LES DETAILS ). Selon The Observer, la version dominicale du Guardian, des collaborateurs d’Oxfam auraient également payé des prostituées lors de soirées au Tchad. Enfin, ce mardi Helen Evans, directrice de la prévention interne à Oxfam entre 2012 et 2015, a dénoncé sur Channel 4 l’existence d’une « culture d’abus sexuels au sein de certains bureaux », faisant état de viols ou tentatives de viols au Soudan du Sud ou d’agressions sur des mineurs bénévoles dans des magasins tenus par l’ONG au Royaume-Uni.

« Je n’ai pas été surprise »

La journaliste Shaista Aziz vient de publier une opinion dans le Guardian. Ancienne humanitaire pendant plus de 15 ans notamment pour Oxfam, elle affirme que ces révélations ne l’ont pas fait tomber des nues. « Je n’ai pas été surprise. Je n’ai pas non plus été surprise lorsqu’il est apparu clairement que cela avait été dissimulé et que d’autres allégations d’abus sexuel, d’intimidation, de harcèlement dans le secteur ont rapidement suivi. Ne vous méprenez pas – ces histoires sont écoeurantes – mais la plupart des gens dans le secteur auront entendu parlé de rumeurs sur ce genre de comportement. »

Après avoir travaillé en Haïti, en Syrie, au Liban, au Bangladesh, au Tadjikistan et en Jordanie, Shaista Aziz reconnaît qu’elle a « eu le privilège de rencontrer des gens incroyables, brillants » mais ce n’est pas le cas de tous. « Il y avait une culture où l’intimidation était légion, les femmes étaient souvent rabaissées et le racisme était habituel. Et ce n’était pas seulement chez Oxfam. Cela s’est produit dans de nombreuses organisations pour lesquelles j’ai travaillé. »

La jeune femme explique avoir dénoncé plusieurs fois ce climat sans qu’apparemment « rien ne soit fait. » Elle dénonce notamment le fait que « la culture du silence reste très présente ».

« Les vannes sont ouvertes »

Cela devrait changer car après cette affaire, selon elle, l’espoir renaît. « Grâce aux courageux lanceurs d’alerte dont beaucoup sont des femmes, les vannes sont maintenant ouvertes. Il sera impossible de retenir toute l’information sur les cultures opaques et préjudiciables qui ont permis à une activité criminelle potentielle, l’exploitation sexuelle, le harcèlement et d’autres comportements odieux de prospérer« , espère-t-elle.

Dans cette opinion, elle affirme enfin que plusieurs femmes l’ont contacté pour lui parler. « Pratiquement aucune ne dévoilera son nom par crainte de représailles professionnelles ou pour éviter qu’on appelle à couper le financement des organisations humanitaires britanniques. Ce n’est clairement pas la réponse, car le secteur fait un travail si important. Mais on a besoin d’une organisation indépendante correctement financée afin d’enquêter sur ces allégations de harcèlement et d’abus sexuels. Les femmes ont besoin de savoir qu’elles seront crues et pas blâmées.« 

Depuis la révélation de ces scandales, la directrice générale adjointe d’Oxfam a démissionné .

Jacques Besnard

Cette « bienveillance » qui fait des dégâts sur les enfants… (8) Quand l’Ecole fabrique des enfants-tyrans à partir d’enfants-rois.

Dès que possible deux articles sur ces chefs d’établissement scolaires, sur leurs adjoints, et sur ces CPE [ j’ai quelques noms…-;) ] qui par commodité fabriquent des enfants-tyrans à partir d’enfants-rois.

Une commodité, une paresse, et une démagogie certaine, bien souvent. Une commodité, une facilité, et des opportunités qui permettent parfois à ces chefaillons irresponsables protégés par leur hiérarchie de démolir des enseignants ciblés via des délits de harcèlement moral sur laquelle la justice ferme systématiquement les yeux. Les enfants-tyrans sont un des éléments du processus du harcèlement hiérarchique, tout comme les collègues-complices-actifs, les collègues-autruches, les parents déphasés et manipulés, par exemple.

rouge_president_p_so_tgi_big

Si un procureur en avance sur son temps, si un juge un peu courageux souhaitent innover en mettant un terme à la culture de l’impunité dont bénéficient ces délinquants harceleurs, s’ils veulent  réellement recueillir les preuves formelles d’un de ces harcèlements, qu’ils n’hésitent pas – entre autres investigations – à mener un véritable travail d’enquête auprès des parents des enfants-tyrans manipulés et instrumentalisés par tel et tel principal de collège. Ce sera un travail long et difficile puisqu’encore jamais pensé, jamais envisagé, jamais pratiqué, mais dans 10, 20 ou 40 ans on se demandera pourquoi ça n’a pas été fait plus tôt et comment l’administration de l’Education Nationale et la justice, main dans la main, ont pu aussi longtemps laisser ce type de délinquants agir librement à la tête de collèges ou de lycées.

Pierre-André DIONNET

 

http://www.bfmtv.com/societe/au-chu-de-montpellier-on-aide-les-parents-victimes-d-un-enfant-tyran-1345650.html

 

 

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (9) Malgré le courage de quelques lanceurs d’alerte, le Japon reste indifférent au mouvement #MeToo ; même indifférence dans l’Education Nationale française, vis-à-vis des harceleurs et des violeurs…

On en parle ici, , , et encore : l’Education Nationale cultive un déni absolu sur les affaires de harcèlement hiérarchique, aussi bien moral que sexuel. Et au vu de la récente conversation que j’ai eu à ce sujet avec deux interlocuteurs au 8ème étage du rectorat de Lille, le 13 décembre, les choses ne sont pas prêtes de changer…

ram-narhein-ganga-das-rade-baba

Cette indifférence de l’Education Nationale tranche avec la façon dont même l’armée française a commencé à sortir de son carcan de grande muette, par exemple avec la publication d’un Livre blanc qui évoque la réalité des viols dans l’armée.

 

009

cbv

Demandez à Claude BISSON VAIVRE, grand manitou de la médiation dans l’Education Nationale, quel est l’impact réel des quelques pages qu’il a tardivement consacré (en très grande partie sous la pression du blog Omerta au Rectorat) à ces questions dans le troisième et dernier de ses rapports annuels. Sacré Claude ! Ce n’est pourtant pas faute d’être au parfum depuis des lustres de l’étendue que pouvaient prendre ces crimes et ces délits ; j’ai plus d’une fois échangé avec lui sur ces sujets, par écrit ou au téléphone, mais quand on estime qu’il est plus commode de fermer les yeux, on les ferme. Et si – tout en sauvant les apparences et en abordant à la marge le harcèlement moral hiérarchique dans son ultime rapport annuel – Môssieur le Médiateur de l’Education Nationale en personne a décidé qu’on pouvait continuer à baigner dans le déni, alors on baigne, et tout baigne. Quant aux chefs d’établissement violeurs, ils savourent tranquillement leur bain.

bain - Copie.jpg

 

Dans l’institution scolaire, la médiation se flatte d’être « une force de proposition »… Au-delà d’un bla-bla ronflant, elle propose essentiellement de continuer à cultiver le déni. Sur le terrain, concrètement, rien ne bouge : les victimes ne sont pas reconnues et les chefaillons jouissent de leurs délits voire de leurs crimes, sans que ne soient troublés ni le sommeil ni la digestion des médiateurs académiques. Il n’y a aucun chef d’établissement weinsteinien dans l’Education Nationale, aussi vrai que  le Père Noël distribue des cadeaux en passant par les cheminées.

132583_789189.189.jpg

L’Education Nationale fonctionne comme un Etat dans l’Etat et s’affranchit souvent des Lois de la République, ainsi que l’explique Daniel ARNAUD dans son ouvrage de référence. Un  Etat dans l’Etat… On retrouve la même indifférence et le même déni à l’échelle de multiples états, dont des pays industrialisés et très développés, parmi lesquels le Japon.

Au Japon la culture du viol est un fléau qui imprègne toute la société, et qui n’est pas le seul fait des yakuza.  Dans ce pays, « le viol est considéré comme quelque chose qui n’arrive que dans les films, ou alors très loin  » comme l’explique la journaliste Shirio ITO. Peut-on considérer que Claude BISSON-VAIVRE a en lui quelque chose de terriblement nippon ?

Pierre-André DIONNET

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Ci-dessous, article de France Info, 28 décembre 2017.

https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/japon-une-journaliste-accuse-de-viol-un-proche-du-premier-ministre-et-ebranle-le-japon_2535515.html#xtor=EPR-2-%5Bnewsletterquotidienne%5D-20171229-%5Blestitres-coldroite/titre4%5D

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Japon : une journaliste accuse de viol un proche du Premier ministre et ébranle le pays

Shiori Ito accuse le biographe de Shinzo Abe de l’avoir violée, en avril 2015, et dénonce des interventions politiques qui empêchent sa condamnation.

La journaliste Shiori Ito, lors d\'une conférence de presse, le 24 octobre 2017, au Japon.
La journaliste Shiori Ito, lors d’une conférence de presse, le 24 octobre 2017, au Japon. (FCCJ / YOUTUBE)
france info France Télévisions

Mis à jour le
publié le

La journaliste japonaise Shiori Ito accuse de viol un proche du Premier ministre Shinzo Abe. L’affaire remonte au mois d’avril 2015, mais la journaliste de 28 ans attend toujours que la justice reconnaisse les faits, raconte Le Figaro, mercredi 27 décembre. « Mon cas personnel n’est rien, mais il peut changer la société », déclare au quotidien français Shiori Ito, qui tente de briser ce tabou au Japon, resté indifférent au mouvement #MeToo qui a suivi l’affaire Weinstein

La police répond qu’il est « difficile d’enquêter »

Shiori Ito accuse Noriyuki Yamaguchi, biographe de Shinzo Abe et ancien journaliste chef du bureau de Washington de la télévision japonaise TBS, de l’avoir droguée et violée, le 3 avril 2015. En 2017, il a donné plusieurs conférences de presse pour raconter son histoire. Ce soir-là, Shiori Ito, alors stagiaire à l’agence Reuters, partage un dîner d’affaires avec Noriyuki Yamaguchi, dans un restaurant de Tokyo. A un moment, « j’ai eu la tête qui tournait, je suis allée aux toilettes », a détaillé la journaliste lors d’une conférence de presse. « Je me rappelle avoir posé ma tête sur le lavabo, je ne me souviens de rien d’autre ensuite », explique-t-elle. 

Le chauffeur de taxi qui les conduit ensuite dans un hôtel a complété son récit, dans son témoignage recueilli par la police : la jeune femme voulait être déposée à une station de métro, mais Noriyuki Yamaguchi a insisté pour la ramener avec lui à l’hôtel. La jeune femme pouvait à peine marcher. « J’ai repris conscience vers 5 heures du matin », a encore précisé la jeune femme. « J’étais allongée, nue, sur un lit d’hôtel, M. Yamagushi était sur moi, en train de me pénétrer. Je vais me retenir de donner des détails explicites, mais je peux vous dire qu’un acte sexuel était commis contre moi, contre ma volonté », a continué Shiori Ito.

Une enquête ouverte pour « quasi-viol »

Commence ensuite une bataille contre la société japonaise, qu’elle raconte dans son livre, Black Box, publié en octobre. Après une difficile consultation chez un gynécologue et un appel infructueux à une association de victimes de violences sexuelles, Shiori Ito tente de porter plainte, face à des policiers qui essaient de la dissuader : « Ce genre de choses arrivait souvent, il est difficile d’enquêter », « cela va affecter ma carrière », « je vais gâcher ma vie ». La jeune femme insiste et dépose plainte, la police ouvre une enquête pour « quasi-viol », selon le quotidien japonais Asahi Shimbun (en anglais), un chef d’accusation utilisé « pour les incidents dans lesquels les victimes ne peuvent pas résister à cause d’un état d’inconscience ». Devant les preuves et témoignages, un juge met Noriyuki Yamagushi en examen.

Mais alors que la police s’apprête à arrêter le suspect, Itaru Nakamura, le patron de la brigade criminelle, également proche du Premier ministre, annule l’opération, raconte Le Monde. Pour Shiori Ito, il s’agit d’une interférence politique, ce que le responsable de la police nie. « Itaru Nakamura a reconnu avoir demandé de ne pas procéder à l’arrestation, mais a nié toute intervention du pouvoir politique », explique le correspondant à Tokyo du quotidien. La justice pénale prononce ensuite un non-lieu.

Au Japon, le viol est considéré comme quelque chose qui n’arrive que dans les films, ou alors très loin.

Shirio Ito

Shiori Ito poursuit désormais Noriyuki Yamaguchi au civil et a entrepris de médiatiser l’affaire. Le 24 octobre, lors d’une conférence de presse, elle déclare : « Je veux parler à visage découvert, pour toutes les femmes qui ont peur de le faire parce qu’ici, au Japon, ni la police, ni la justice ne soutiennent les victimes de crimes sexuels ». Noriyuki Yamaguchi s’est contenté de répondre sur sa page Facebook qu’il n’avait « rien fait d’illégal » et que la police avait d’ailleurs « abandonné les charges contre lui ».

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Ci-dessus, article de France Info, 28 décembre 2017.

https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/japon-une-journaliste-accuse-de-viol-un-proche-du-premier-ministre-et-ebranle-le-japon_2535515.html#xtor=EPR-2-%5Bnewsletterquotidienne%5D-20171229-%5Blestitres-coldroite/titre4%5D

%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%%

Cette « bienveillance » qui fait des dégâts sur les enfants… (4) Comment l’humour du Groland fait tomber le masque du debarbieurisme.

Comment ça,  pas très réjouissants, mes précédents billets consacré à la difficulté de libérer la parole sur le viol et la pédophilie ?

Un sujet mériterait d’être pris à bras-le-corps sans tarder, dans l’Education Nationale. C’est celui de l’impunité accordée par les arcanes de l’institution scolaire à certains pédophiles, à certains violeurs, et à tous les chefs d’établissement pratiquant des délits de harcèlement, que ce harcèlement soit moral ou sexuel. L’Ecole baigne dans le déni sur ces sujets et gare au témoin qui voudrait briser l’omerta… il perdra vite son emploi, son statut de fonctionnaire et sa santé, tant l’administration s’acharnera sur lui. La culture de la complaisance et de la complicité touche tous les pans de l’institution, et s’il fallait dresser la liste de celles et ceux qui ferment les yeux…

 

 

41JvCbAAN3L

 

Pas très rigolo, tout ça, et cependant, c’est justement parce que c’est difficile qu’il faudrait aussi pouvoir en rire et en sourire. L’humour est peut-être une des armes et un des biais par lesquels désamorcer ces tragédies pour qu’enfin on ne dise plus, comme sur le plateau de Laurent RUQUIER : « Je ne peux pas l’entendre »

En 2017 on pourrait citer bien des hommes, bien des femmes… Bien des juges, bien des procureurs, bien des rapporteurs publics, bien des hauts fonctionnaires ici et là qui « ne peuvent pas l’entendre  » ou ne veulent pas l’entendre (…), et qui laissent faire au sein de l’Ecole les criminels et les délinquants évoqués plus hauts. Il ne serait pas nécessaire d’aller chercher bien loin quelques noms de braves gens fort respectables qui vous diront demain qu’ils ne savaient pas, qu’on ne leur avait pas transmis les informations, et qu’il y a nécessairement une bonne explication au fait qu’ils ont commis inlassablement les mêmes burgauderies au fil des années… Quelles que soient leurs responsabilités et leur culpabilité réelle dans telle ou telle affaire, pas d’inquiétude pour le confort dans lequel ils baignent : les incompétents et les Tartuffe ont comme point commun de ne jamais « commettre de faute professionnelle  » selon leur hiérarchie.

 

101034031

 

Pas très réjouissants, ces constats, c’est vrai. Mais c’est une réalité qu’il faut aussi savoir aborder avec lucidité. Maintenant que c’est fait, accordons-nous un peu de détente. Pour celles et ceux qui goûtent l’humour de ce pays voisin du nôtre, la Présipauté du Groland. Comment ce pays aborde t’il la question de la « bienveillance » à l’Ecole ? La réponse dans ce sketch diffusé dans l’émission du 23 septembre 2017, sur Canal +, Groland, le Zapoï.

Frigouillon LAGOUJASSE, le sympathique tuteur de la deuxième chance a parfaitement intégré les préceptes préconisés par Eric DEBARBIEUX et sa clique de faiseurs d’enfants-tyrans : « Le secret c’est de s’adresser à eux comme à des personnes responsables. « ; « C’est pas grave, gamin, continue, t’es bien parti, là… »; « C’est rien, gamin, c’est en ratant qu’on apprend… »; « Respect de l’élève et patience sont les maîtres mots de cette pédagogie du bon sens. »… D’excellents principes, effectivement plein de bon sens – sur le papier. Comment les professeurs n’y avaient pas pensé d’eux-mêmes, tout seuls, avant les révélations du prophète DEBARBIEUX et l’avènement du debarbieurisme ? Ils sont cons, ces profs… 🙂

Enfin… Grâce à cette farce grolandaise, on voit très vite où le debarbieurisme mène concrètement, sur le terrain… Rien de bon, ni pour l’élève, ni pour l’enseignant ou le formateur. Et il n’y a que les debarbieuristes pour ne pas voir dans quels délires et quels effondrements ils plongent l’Ecole, et pour rester aveugles sur l’étendue du mal qu’ils font à des élèves déjà en manque de repères. Sous couvert de « bienveillance », ces idéologues hors-sol ont conforté dans leur nombrilisme plusieurs générations d’enfants et d’adolescents, sans jamais les confronter à la frustration, à l’effort, à la rigueur, ou au respect de l’autre. Non seulement ces irresponsables n’ont jamais RIEN fait ni contre les violences scolaires ni contre le harcèlement hiérarchique, mais pis : ils ont favorisé leur accroissement. Sur un registre comique, ce sketch du Groland contribue à faire tomber les masques.

image_content_general_19413318_20150923204927

 

Cliquer ici, laisser passer les 30 secondes de publicité et aller de 8’55 à 10’28 si l’on souhaite accéder directement au sketch sans visionner le reste.

Ames sensibles, s’abstenir ! L’humour grolandesque étant très décalé, il n’est pas à mettre entre toutes les oreilles ni devant tous les yeux, vous êtes prévenu/e/s. 🙂 Il n’empêche que sous couvert de farce, d’outrance et de débordements rabelaisiens, Christian BORDE, Francis KUNTZ, Benoît DELEPINE, Gustave de Kervern et leur équipe disent souvent plus et mieux la vérité de notre époque, que bien des journaux d’informations télévisés. 

Ce sketch de deux minutes fait davantage pour la défense de l’Ecole que n’ont fait bien des pseudo-spécialistes durant des carrières entières au service de théories fumeuses et – avant tout – au service de leur propre personne, de leurs intérêts individuels et de leur confort matériel.

Pierre-André DIONNET

 

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (2) Sandrine ROUSSEAU vs Christine ANGOT / Et qui fera taire le p’tit prof’ ?

 

Le comportement et les propos agressifs de Christine ANGOT, face à Sandrine ROUSSEAU, samedi dernier sur le plateau de l’émission de France 2 On n’est pas couché ont suscité nombre de commentaires, et ce n’est pas fini, car on n’ira pas se coucher, on ne pliera pas en silence, on ne se taira  pas de sitôt.

C’est l’émotion, plus que la raison, qui a dominé la chroniqueuZe de Ruquier.
Quoi qu’il en soit, trois questions.

A-t-elle, oui, ou non, agressé Sandrine ROUSSEAU ? OUI.
A-t-elle, oui, ou non, attaqué et dénigré son travail de lanceur d’alerte ? OUI.
A-t-elle, oui, ou non, essayé de la faire taire, de briser et d’étouffer sa parole ? OUI. OUI. OUI. OUI. Trois fois OUI.

Sur les questions des violences sexuelles, du viol, du harcèlement (sexuel ou moral), les mécanismes sont toujours les mêmes dans notre société, à l’heure actuelle.
Que Christine ANGOT ait elle-même vécu un inceste n’y change rien. Ou plutôt, cela montre combien il est difficile de laisser la parole circuler librement sur ces sujets, puisque même des victimes se mêlent aux bourreaux pour s’exclamer, au sujet du drame vécu par autrui : « Je ne peux pas l’entendre ! ».

Oui, les mécanismes sont les mêmes partout. Y compris dans l’Education Nationale. Avec cette particularité : c’est l’institution scolaire elle-même qui entretient ces mécanismes au sein de l’Ecole… tout en défaisant d’une main ce qu’elle fait de l’autre, histoire de ménager les apparences.  

Christine ANGOT a voulu faire taire Sandrine ROUSSEAU.
Mais qui fera taire le p’tit prof’ ?

 

chut-femmes-art-digital

 

Ce n’est pas par hasard, ce n’est pas sans fondement, ce n’est pas sans raison que je porte ce sujet publiquement.

Quand bien même quelques Tartuffes choisiraient de me traîner devant un conseil de discipline, je ne me tairai pas. Bien au contraire.

 

iStock_000083185495_Full-1024x683

 

Le premier article de cette rubrique est clair et j’ai suffisamment alerté l’institution, en interne, avant de commencer à rendre ma parole publique : Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (1) Des mécanismes de protection institutionnels bénéficient encore aux violeurs en 2017.

Oh… ce ne sont pour le moment que quelques articles sur un blog ultra confidentiel.
Ma hiérarchie finira par m’entendre. Ou pas.
Ces billets resteront sans suite. Ou pas.
Tout cela fera pschiiittt. Ou pas.
A suivre… 🙂

En attendant la suite, je ne peux que vous recommander l’excellente émission de Daniel SCHNEIDERMANN, Arrêt sur Images, qui évoque le pétage de plombs d’ANGOT et souligne l’intérêt de la démarche courageuse et saine de Sandrine ROUSSEAU. Un éclairage de premier choix (lien ci-dessous).

Pierre-André DIONNET

 * * * * *

Gazette d’@rrêt sur images, n°512

Invisibles depuis des siècles, les atteintes sexuelles sur les femmes, les agressions sexuelles, le harcèlement de rue ou au travail, les viols, les incestes, sont entrés dans les dernières décennies dans le champ du visible. Mais à quel prix ! Cette irruption est parfois chaotique, souvent déformante, et violemment contestée, comme le montrent plusieurs émissions de la télévision mainstream, et notamment l’agression, sur le plateau de Laurent Ruquier, de la responsable EELV Sandrine Rousseau, par l’écrivaine et chroniqueuse Chistine Angot. Que s’est-il joué exactement au cours de cette séquence ? Nous y revenons cette semaine, avec Sandrine Rousseau, la députée France Insoumise Clémentine Autain, et la journaliste et militante féministe Lauren Bastide. Notre émission est ici (1).

Daniel Schneidermann

(1) https://www.arretsurimages.net/emissions/2017-10-05/Angot-Rousseau-Les-violences-faites-aux-femmes-systematiquement-traitees-comme-un-spectacle-id10212

Toute ressemblance… (3) Un loup-garou les nuits de pleine lune.

Non. Personne ne m’a demandé si c’était bien moi sur cette image. En revanche, plusieurs parents d’élèves – des personnes adultes, de bons citoyens, des gens a priori dignes de foi – sont intimement persuadés que je me transforme en loup-garou lors des nuits de pleine lune.

10910

 

mdg-4543-4554--527-

 

On croit souvent que je plaisante, que je galèje, que je fabule ou que j’extravague lorsque je l’évoque. Et pourtant c’est on ne peut plus sérieux. Et réel. Et inquiétant.

4353946.image

Pour le comprendre, ayez à l’esprit que la dernière fois qu’un gugusse a organisé un week-end de chasse aux fantômes dans le bruaysis, son invitation a obtenu un tel accueil et un tel succès qu’il a été contraint… d’annuler l’événement, tant il était débordé par le nombre d’hallucinés de tous poils, tout excités à l’idée de jouer les Mulder et les Scully.

(Et si le lien vous a échappé, retrouvez-le ici ou lisez l’article de La Voix du Nord à la fin de ce billet : http://www.lavoixdunord.fr/102035/article/2017-01-12/face-trop-de-demandes-la-chasse-aux-fantomes-est-annulee).

Oui, quelques parents d’élèves, dans le bruaysis, sont assez sots pour être perméables à de telles croyances. Et pour les propager, de bonne foi : « Ce professeur, dans ce-collège-où-qu’il-est-mon-fils, c’est un loup-garou qui mange de la chair humaine. Juré ! Sur la tête de ma femme ! Faut vous méfier de lui… ».

mon-prof-sallume-dans-le-noir-bruce-coville

 

Ce serait risible si quelques pignoufs n’avaient profité de leur crédulité pour enfoncer le clou et les encourager dans cette voie. Avec succès. Ce serait comique si ces parents égarés avaient été ramenés dans le champ du rationnel. Ce serait très amusant à tous points de vue si, au final, les rumeurs de cet ordre n’avaient pas eu d’incidence sur ma carrière et sur ma vie.

Las… Il s’est trouvé des irresponsables pour souffler sur les braises et les alimenter en huile et en essence, puisqu’ils y trouvaient avantage. Et contrairement à ce que ces Tartuffe répètent en boucle pour faire passer leurs multiples manigances, ça n’était pas « dans l’intérêt des élèves ». Non. Pas du tout. Ni dans celui du bon fonctionnement du collège dans lequel j’exerçais alors.

Pierre-André DIONNET

P.S. : parfois on me demande de préciser les noms des parents d’élèves assez abrutis zinzins crédules pour croire aux loup-garous et pour en voir lors des réunions parents-professeurs. Bien que le ridicule ne soit pas mortel, je crois qu’un name dropping ne ferait qu’enfoncer ces pauvres gens qui n’ont pas besoin de cela.

Quant aux quelques fonctionnaires qui ont profité de cette situation, qui l’ont entretenue et développée, et qui en ont tiré bénéfice, ma foi, puisque l’administration de l’Education Nationale n’y voit pas malice, qu’elle continue de favoriser leur carrière, leur avancement, et d’augmenter régulièrement leur paye, grand bien leur fasse, cela ne me concerne pas – si ce n’est que j’aimerais pouvoir contribuer à protéger leurs nouvelles victimes, et les futures.

 

ordre-des-palmes-academiques

http://www.lavoixdunord.fr/102035/article/2017-01-12/face-trop-de-demandes-la-chasse-aux-fantomes-est-annulee

GONNEHEM ET OIGNIES

Face à trop de demandes, la chasse aux fantômes est annulée

La soirée n’aura finalement pas lieu, samedi.

La soirée n’aura finalement pas lieu, samedi.

Chris Hunter l’avoue volontiers : il ne s’attendait pas à de telles retombées quand il a fait savoir dans nos colonnes que son association, Entities Hunters Investigations Paranormales, organisait une « ghosthunt » ce samedi 14 janvier autour du manoir de Gonnehem, dans le Béthunois. Mais très vite, il a pris la mesure de ce que risquait de devenir ce qu’il imaginait comme une réunion un peu intime de petits groupes lancés, matériel sophistiqué en main, dans la recherche de traces d’entités. «  J’ai vu 9 000 partages sur Facebook, et mercredi, j’ai passé ma journée au téléphone, à répondre à des demandes !  »

Il a eu beau poster sur Facebook un message prévenant que le nombre de places était limité, et supplier ceux qui l’appelaient de renoncer, rien à faire : il s’est vite rendu compte que des centaines de personnes risquaient de débarquer sur le parking du manoir. Pas du tout le concept de départ !

« Je suis obligé d’annuler la soirée. Ce phénomène de masse était inattendu ! »

Pire, ce jeudi matin, «  j’ai reçu un coup de fil de la mairie de Gonnehem  ». Qui l’incitait fortement à annuler le rassemblement, sous peine de faire débarquer la maréchaussée. Ce d’autant plus qu’on est toujours sous le coup de Vigipirate.

Alors Chris Hunter s’est rendu à la raison. «  Je suis obligé d’annuler la soirée. Ce phénomène de masse était inattendu. Je vais retravailler pour la prochaine fois, on mettra en place une billetterie en bonne et due forme pour canaliser les demandes.  »

Mais comme à toutes choses malheur est bon, l’écho autour de la soirée lui a aussi valu des coups de fil de particuliers l’appelant au secours.

Toute ressemblance… (2) L’homme qui prend sa tête entre ses mains en signe de désespoir.

C’est un homme qui a la tête baissée et il l’entoure de ses mains. Visiblement, il n’a pas la patate. Ni la pêche. Ni la frite, ni la cerise, ni la banane. La photo le présente comme un professeur auquel le rectorat de Lille refuse de reconnaître ses droits. Elle vient illustrer un article d’une édition locale de La Voix du Nord évoquant la situation d’un enseignant de Béthune qui a subi un harcèlement hiérarchique très violent sur une période d’une quinzaine d’années. Je cite la légende de la photographie :  « Ce professeur de français a demandé l’ouverture d’une enquête administrative mais le rectorat a refusé. »

Vous êtes plusieurs à vous être persuadé/e/s que cet homme, sur cette photo c’était moi.

Eh bien, non. Ce n’est pas moi, sur cette photographie. D’ailleurs celles et ceux qui me sont réellement proches, elles et eux, ont bien vu que la ressemblance physique était ténue.

mdg-4543-4554--527-

 

Non, ce n’est pas moi sur cette photographie. La preuve ? Je ne me tiens jamais dans cette position accablée et je me vois mal accepter de poser dans celle-ci, d’autant que le désespoir n’est pas ma tasse de thé. Je ne porte ni les cheveux en brosse, ni ce type de vêtements. Sans que mes bras soient glabres, mon système pileux n’est pas aussi développé. Et, pour clore tout amalgame, précisons que je porte une bague qu’il m’est depuis plusieurs lustres impossible d’ôter : rien de tel sur cette photo, donc ceux qui se sont persuadés que ont ici l’occasion d’apprendre que leurs certitudes ne font ni la vérité, ni le réel. Boum badaboum ouille ouille.

Pierre-André DIONNET

 

 * * * * *

Béthune

Un prof se dit victime de harcèlement hiérarchique depuis quatorze ans

Ce professeur de français a demandé l’ouverture d’une enquête administrative mais le rectorat a refusé.

Ce professeur de français a demandé l’ouverture d’une enquête administrative mais le rectorat a refusé.

Il tient à ce que son anonymat soit préservé. Ce prof de français depuis une vingtaine d’années a un parcours et une situation professionnelle compliqués. Il s’estime victime de harcèlement infligé par une partie de sa hiérarchie locale depuis 2003.

«  Tout a commencé au collège de Calonne-Ricouart quand j’ai été impliqué dans des mouvements sociaux, une grève contre la réforme des retraites. J’ai été menacé par le chef d’établissement, en plein conseil d’administration, de briser ma carrière. Au final, on m’a imputé des fautes de service de plus en plus lourdes.  » Il parle même de «  vie brisée  ».

« On couvre les chefs qui pratiquent le harcèlement »

Quand il est arrivé au collège Simone-Signoret à Bruay, il s’est senti «  mis à l’écart. On m’a diabolisé avant même que j’y mette les pieds  ». En 2005, il est muté dans un collège près de Valenciennes, à deux heures de Béthune. «  À l’époque, j’avais une compagne.  » Il a ensuite un poste à Bruay et de nouveau l’impasse. Il fait l’objet d’un signalement au bout d’un mois.

Mais comment un harcèlement pendant quatorze ans peut-il être possible ? La durée étonne. «  On couvre les chefs d’établissement qui pratiquent le harcèlement moral. Les ministres ont fait beaucoup de choses sur le harcèlement entre élèves mais d’après une enquête, 200 000 profs affirment avoir été harcelés.  »

Ce qu’il attend du rectorat ? «  Reprendre l’exercice de mes fonctions et l’ouverture d’une enquête administrative concernant le harcèlement moral que j’ai subi.  » Il ne demande pas de réparation mais une «  reconnaissance  » par l’administration, en interne. «  C’est la première condition pour qu’une victime de faits de harcèlement puisse se reconstruire. Les traumatismes consécutifs au harcèlement moral sont de même nature que ceux consécutifs à un viol. Dans mon cas, où plusieurs collègues ont accepté la demande de ma hiérarchie locale de témoigner à charge malgré l’absence de fautes réelles. Les séquelles sont de l’ordre du viol collectif.  »

« Pas un hasard »

Les conséquences ne sont pas que morales. «  Sans salaire pendant un an, je me suis retrouvé aux Restos du cœur et au Secours populaire. Ça m’est arrivé deux fois dans ma carrière !  » Il a écrit à la ministre en octobre 2016. Aucune réponse. Est-il victime d’acharnement ? «  Ce n’est pas un hasard si ça tombe sur des enseignants qui ont une haute idée de leur travail.  » Porter plainte ? «  C’est compliqué. J’ai fait confiance à l’administration !  »

Rattaché au collège de Mazingarbe, il est en arrêt maladie depuis trois ans. «  Je veux sortir par le haut de cette situation. J’ai plusieurs fers au feu au tribunal administratif. Je ne demande qu’une chose : travailler.  »