Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (22) Ce que révèle l’attaque meurtrière du fourgon pénitentiaire à Incarville : « Le mépris de nos Institutions vis à vis de leurs serviteurs, sous payés, sous considérés, et sous dotés en moyens pour effectuer leur mission. » / Ella KELIAN

               

      

           En découvrant hier le drame d’Incarville, plusieurs commentateurs pointaient du doigt le manque de documentation sur le degré de corruption éventuel d’une minime frange de nos institutions. (1) 

Pour d’autres observateurs, comme l’excellente Conseillère en Communication Ella KELIAN, Fondatrice de #LightUpHumanity, « la seule chose dont soit révélatrice cet événement, c’est du mépris de nos Institutions vis à vis de leurs serviteurs, sous payés, sous considérés, et sous dotés en moyens pour effectuer leur mission… ». (2)

Et d’ajouter : « La violence nouvelle est là ! ».

Lorsque des enseignants un peu au fait des réalités du métier échangent avec des quidam, des responsables politiques locaux, ou avec des journalistes « spécialistes de l’Education », très souvent leurs interlocuteurs s’étonnent qu’on emploie les termes « mépris » et « violence », en évoquant le quotidien des salariés de l’Ecole publique et de l’Ecole privée. Et pourtant…

 

                                                                                       Pierre-André DIONNET

 

(1) 

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (21) A propos de corruption…

(2)      Tweet d’Ella KELIAN, @EllaKelian, 15 mai 2024, 10:56.

Merci aux collègues qui me l’ont transmis.  😉

 
 
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Ci-dessous, Tweet d’Ella KELIAN, @EllaKelian, 15 mai 2024, 10:56.
 
 
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Ella Kelian

@EllaKelian

Au-delà de la compassion pour les victimes, l’attaque meurtrière du fourgon pénitentiaire à Incarville, est assez intéressante à observer…. Tout d’abord parce qu’elle fait semblant d’ignorer la triste réalité, consistant à ce que toute personne assurant la sécurité d’autrui, met en danger sa propre sécurité… C’est la base, comme si nous oublions ce paramètre essentiel, déniant par là-même l’existence de la prime de danger définissant pourtant clairement la notion de péril intrinsèque aux missions concernées… Passée cette hypocrisie ou amnésie, cet événement tragique est aussi assez révélateur de notre frénésie à vouloir nous faire peur… Pour un fourgon pénitentiaire tragiquement attaqué, nous plongeons instantanément la France dans le mythe de la forêt de Sherwood, et de ses attaques de diligences… Calmez-vous les gens ça va bien se passer…. Des braquages sanglants, des évasions spectaculaires nous en avons vécu à la pelle, que cet événement soit un affreux combo des deux phénomènes ne rend pas pour autant le pays en proie à une violence nouvelle… Nous avons d’ailleurs vécu Porte de Clignancourt l’assaut absolument dingue de la Police défouraillant en nombre, pour se livrer à l’exécution publique de Mesrine… Parfois ce sont aussi les fourgons de policiers qui attaquent tragiquement les criminels dans notre pays, la réalité étant que des policiers livrant assaut à des criminels, et inversement, est simplement l’histoire du grand banditisme à travers l’histoire de chaque continent, il n’y a aucune nouveauté à cela… Non, nous ne sommes pas face à une violence nouvelle, et c’est même plutôt l’inverse, quand on voit que désormais, Place Vendôme, l’élite du cambrioleur braque les joaillers, et repart tranquillement en trottinette butin sous le bras sans aucune violence, ni incroyable armement.. Nous sommes bien plus dans le « sans arme, ni haine, ni violence » de Spaggiari que dans la French Connection… En pleine période électorale jouer avec les peurs, s’inventer des périls est une tentation aussi sordide qu’éculée… La mort de ces deux agents de l’administration pénitentiaire est un drame, mais certainement pas significative d’une violence nouvelle, encore moins la découverte des risques du métier…. La seule chose dont soit révélatrice cet événement, c’est du mépris de nos Institutions vis à vis de ses serviteurs, sous payés, sous considérés, et sous dotés en moyens pour effectuer leur mission… La violence nouvelle est là !

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Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (21) A propos de corruption…

               

      

           Le drame sanglant de l’attaque du fourgon pénitentiaire d’Incarville amène aujourd’hui les médias à poser la question d’une éventuelle « corruption » par les narco-trafiquants ou par le grand banditisme, d’une petite partie de l’administration pénitentiaire : « Comment les renseignements ayant permis cette évasion ont-ils été obtenus ? », demandent plusieurs journalistes et observateurs. (1)
Aux Pays-Bas, en Belgique, la situation est déjà alarmante.
Et en France ?
En France, la question de la « corruption » d’une portion de telle ou telle administration reste très peu documentée.

Dans l’Education nationale, personne n’est corrompu, cela va de soi.
Mais on peut dresser quelques constats.
On ne compte plus les affaires de pédophilie, d’agressions sexuelles, de viols, de crimes sexuels étouffées durant des décennies. (2)
Le mouvement de libération de la parole #MoiAussiEducationNationale n’a toujours pas vu le jour, parce que les victimes savent qu’elles ne seront pas suffisamment protégées, lorsqu’elles parleront. (3)
Aucun principal ou proviseur n’a encore été condamné en France, pour des délits de harcèlement moral, alors que des milliers de cas sont relevés au fil des ans, et que de nombreux Zoubinards ont été identifiés comme tels par les services des rectorats et les services de Justice. (4)
Même l’assassinat de Monsieur Samuel PATY a été l’occasion, pour l’I.G.E.S.R., de prouver qu’une « enquête administrative » menée par l’institution scolaire sur l’institution scolaire peut ne viser qu’à… dédouaner l’institution scolaire. (5)

L’article que Wikipédia consacre à la notion de « corruption » propose une entrée « causes générales » qu’il serait bien sûr absurde d’essayer de transposer à l’Education nationale.
Ce n’est pas chez nous qu’on trouverait les signes d’une « culture administrative et corporatiste peu propice générant des craintes et qui dissuade toute dénonciation (ou simple remise en cause d’un système affecté) par les éléments intègres ou simplement désireux d’appliquer les règles existantes », ni d’un « esprit de revanche du groupe et des supérieurs imposant des sanctions déguisées au lieu de valoriser l’intégrité (d’où la nécessité de véritables mesures et politiques de protection de la vie professionnelle des « lanceurs d’alerte ») », n’est-ce pas ?

                                                                                       Pierre-André DIONNET

 
 
 
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Ci-dessous, article de Wikipedia, Corruption.
     
 
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Corruption

104 langues
 
 
 
 
MAJ
Index mondial de perception de la corruption en 2022 selon Transparency International1.
Convention des Nations unies contre la corruption.
Corrupt legislation, peinture murale à la bibliothèque du Congrès des États-Unis, par Elihu Vedder.

La corruption est la perversion ou le détournement d’un processus ou d’une interaction avec une ou plusieurs personnes dans le dessein, pour le corrupteur, d’obtenir des avantages ou des prérogatives particulières ou, pour le corrompu, d’obtenir une rétribution en échange de sa complaisance. Elle conduit en général à l’enrichissement personnel du corrompu ou à l’enrichissement de l’organisation corruptrice (groupe mafieux, entreprise, club, etc.2). Il s’agit d’une pratique qui peut être tenue pour illicite selon le domaine considéré (commerce, affaires, politique…) mais dont le propre est justement d’agir de manière à la rendre impossible à déceler ou à dénoncer.

Elle peut concerner toute personne bénéficiant d’un pouvoir de décision, que ce soit une personnalité politique, un fonctionnaire, un cadre d’une entreprise privée, un médecin, un arbitre ou un sportif3, un syndicaliste ou l’organisation à laquelle ils appartiennent. Le trafic d’influence est une forme de corruption.

Origine du pot-de-vin[modifier | modifier le code]

À l’origine, le « pot » était le récipient de terre cuite ou d’étain dans lequel l’on servait le vin ou la bière. Dans la culture occidentale, on offre à une personne un « pot à boire » par sympathie ou en échange d’un petit service rendu :

  • l’expression « donner un pot-de-vin » apparaît au début du xvie siècle avec une connotation très innocente qui signifiait simplement « donner un pourboire ». Ce pot pouvait être soit le liquide lui-même (le vin ou la bière), soit quelques pièces de monnaie ne représentant qu’une valeur symbolique ;
  • au fil des siècles, cette coutume a pris une connotation plus péjorative et est devenu synonyme d’illégalité et de corruption. La valeur de ce « pot » a pris une valeur beaucoup plus importante, qu’elle soit monétaire ou matérielle, désignée par le terme « corruption ».

Définitions[modifier | modifier le code]

Problèmes de définition[modifier | modifier le code]

Il est difficile de proposer une définition de la corruption qui convienne à tous les pays et toutes époques ; les définitions avancées servent souvent à établir des rapports de domination entre pays du nord et pays « sous-développés » (considérés comme plus corrompus) ; elles ont pu être jugées paternalistes et eurocentrées4. Ainsi l’anthropologue Olivier de Sardan fait remarquer que des pratiques africaines comme le don ou les actes de solidarité sont regardées ailleurs comme des formes de corruption. Pour sa part, Bo Rothstein (en) adopte une position plus universaliste ; il considère que toutes les sociétés s’accordent à valoriser l’impartialité dans la sphère politique, il admet que toutes les sociétés n’interprètent pas de la même manière la distinction entre la sphère politique et la sphère privée, mais pense qu’elles aspirent généralement à les séparer pour éviter les préférences injustes et le népotisme4.

Transparency International[modifier | modifier le code]

Selon Transparency International« la corruption consiste en l’abus d’un pouvoir reçu en délégation à des fins privées »5.

Cette définition permet d’isoler trois éléments constitutifs de la corruption :

  • l’abus de pouvoir ;
  • à des fins privées (donc ne profitant pas nécessairement à la personne abusant du pouvoir, mais incluant aussi bien les membres de sa proche famille ou ses amis) ;
  • un pouvoir que l’on a reçu en délégation (qui peut donc émaner du secteur privé comme du secteur public).

Tranparency utilise également parfois cette définition : « abus de pouvoir à finalité d’enrichissement personnel ».

Instances européennes[modifier | modifier le code]

L’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe définit la corruption comme « l’utilisation et l’abus du pouvoir public à des fins privées »6.

Pour la Commission des communautés européennes, « la corruption est liée à tout abus de pouvoir ou toute irrégularité commis dans un processus de décision en échange d’une incitation ou d’un avantage indu ».

La définition donnée par le groupe multidisciplinaire sur la corruption du Conseil de l’Europe est légèrement différente7 : « la corruption est une rétribution illicite ou tout autre comportement à l’égard des personnes investies de responsabilité dans le secteur public ou le secteur privé, qui contrevient aux devoirs qu’elles ont en vertu de leur statut d’agent d’État, d’employé du secteur privé, d’agent indépendant ou d’un autre rapport de cette nature et qui vise à procurer des avantages indus de quelque nature qu’ils soient, pour eux-mêmes ou pour un tiers ».

Le groupe multidisciplinaire sur la corruption (GMC) insiste sur la difficulté de cerner avec exactitude les bornes légales du phénomène mais rappelle que sa nature relève de l’abus de pouvoir ou de l’improbité dans la prise de décision8.

Banque mondiale[modifier | modifier le code]

La Banque mondiale retient la définition suivante pour la corruption : « Utiliser sa position de responsable d’un service public à son bénéfice personnel9. »

Nations unies[modifier | modifier le code]

L’Institut international de planification de l’éducation de l’UNESCO a étudié plus particulièrement la corruption dans l’éducation. À ce titre, il donne la définition suivante : « une utilisation systématique d’une charge publique pour un avantage privé, qui a un impact significatif sur la disponibilité et la qualité des biens et services éducatifs et, en conséquence, sur l’accès, la qualité ou l’équité de l’éducation »10.

Causes[modifier | modifier le code]

Causes générales[modifier | modifier le code]

  • Mauvaise gouvernance : cadre législatif flou, système judiciaire inadéquat, manque de transparence et de responsabilisation, manque de liberté de la presse.
  • Absence de toute politique anti-corruption préventive et de prise de conscience de l’importance des questions comme l’éthique professionnelle, les conflits d’intérêts (pour éviter par exemple que les personnes entrent dans les conseils municipaux pour y défendre leurs propres intérêts fonciers, entrepreneuriaux ou autres ; manque de réflexe de se « désengager » de certaines décisions), le refus des cadeaux et autres avantages qui finissent par créer des relations troubles ou mal perçues par les tiers (y compris les cadeaux de fin d’année).
  • Institutions faibles : fonctionnaires à forte autorité ayant peu de comptes à rendre, responsables officiels attirés par des rémunérations coupables et ayant des salaires faibles, facteurs culturels ayant trait au mode de contrôle dans l’administration ou à la croyance au « droit aux bénéfices » des responsables administratifs.
  • Faibles salaires : l’administration publique de nombreux États prévoit des salaires relativement faibles pour certains de leurs agents ; typiquement les médecins, les policiers (corruption policière (en)), par exemple les douaniers sont les victimes faciles du systèmes où la culture admet qu’il n’est pas besoin de les payer [de manière décente] étant donné qu’ils peuvent tirer un avantage occulte de leurs fonctions.
  • Culture administrative et corporatiste peu propice générant des craintes et qui dissuade toute dénonciation (ou simple remise en cause d’un système affecté) par les éléments intègres ou simplement désireux d’appliquer les règles existantes ; esprit de revanche du groupe et des supérieurs imposant des sanctions déguisées au lieu de valoriser l’intégrité (d’où la nécessité de véritables mesures et politiques de protection de la vie professionnelle des « lanceurs d’alerte » et éventuellement de leurs proches). L’absence de dispositifs de codes de déontologie et de prévention des conflits d’intérêts fragilise également l’intégrité professionnelle11.
  • Aspects culturels : le développement de la corruption est quelquefois attribué partiellement à des perversions de valeurs culturelles, lorsque par exemple la notion de respect ou de soumission à l’autorité est détournée de ses objectifs12. Une étude menée en 2006 (sur un échantillon toutefois limité de 193 étudiants issus de 43 pays) semble montrer une corrélation entre la propension à offrir des pots-de-vin et le degré de corruption existant dans le pays d’origine13.

Corruption post-conflit[modifier | modifier le code]

Les pays les plus affectés par la corruption sont souvent des pays qui sortent de périodes de guerres. Durant le conflit même, la corruption se développe considérablement. Pour signer des accords de paix, il a fallu faire des concessions, généralement, à d’anciens chefs de guerre corrompus, et leur garantir l’impunité. Ces dirigeants sans scrupules, une fois intégrés dans le nouveau jeu politique, font obstacle à l’établissement d’une justice impartiale qui menacerait leurs intérêts. Ils sapent ainsi les efforts en vue d’un redressement durable du pays. Les spécialistes des sociétés post-conflit soulignent la place centrale qu’il convient d’accorder à la lutte contre la corruption dans tout programme d’aide internationale, sous peine de compromettre la stabilité du pays difficilement conquise après la guerre.

Les interventions internationales post-conflit, longtemps considérées comme «une technique neutre », qui aide les sociétés post-conflit à devenir pacifiques, démocratiques, prospères, ont fait l’objet de nombreuses critiques. Plusieurs pays où le redressement après la guerre est grevé par la corruption avaient bénéficié de programmes d’aide internationale, dans lesquels la lutte contre la corruption avait été reléguée au second plan, en particulier le Mozambique, la Bosnie-Herzégovine, le Timor oriental, l’Afghanistan, le Kosovo, la Palestine et le Liban14.

Les causes de ce relatif désintérêt porté à la lutte contre la corruption sont multiples. D’une part, les donateurs internationaux craignent, en dénonçant les gouvernements locaux, d’être empêchés d’intervenir, et de livrer à elles-mêmes, sans aide internationale, des populations fragilisées par la guerre15. D’autre part, ils sont parfois impliqués eux-mêmes dans la corruption4,15. Enfin, les donateurs étrangers modulent leur aide à la reconstruction en fonction de leurs intérêts géostratégiques propres4,15. La plus grande part de l’aide accordée par les États-Unis a été destinée à des gouvernements corrompus ; ainsi par exemple il leur a été reproché de perpétuer par leur soutien la corruption de leurs alliés en Afghanistan, les «seigneurs de la guerre»15.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Formes[modifier | modifier le code]

La Banque mondiale retient les formes suivantes de corruption16 :

  • les « dessous de table » : ce sont des versements à des responsables officiels afin qu’ils agissent plus vite, de façon plus souple et plus favorable17 ;
  • la « fraude » : c’est la falsification de données, de factures, la collusion, etc. ;
  • « l’extorsion » : c’est l’argent obtenu par la coercition ou la force ;
  • le « favoritisme » (« népotisme », « collusion ») : c’est le fait de favoriser des proches ;
  • le « détournement de fonds » : c’est le vol de ressources publiques par des fonctionnaires.

Types de corruption[modifier | modifier le code]

La Banque mondiale retient les types suivants de corruption[réf. nécessaire] :

  • la grande corruption : c’est une corruption à haut niveau où les décideurs politiques créant et appliquant les lois utilisent leur position officielle pour promouvoir leur bien-être, leur statut ou leur pouvoir personnel ;
  • la petite corruption : c’est la corruption bureaucratique dans l’administration publique.

La façon de définir la corruption varie selon les pays. Ainsi, dans le cas des États-Unis, les journalistes Benoît Bréville et Renaud Lambert soulignent qu’« une entreprise qui souhaite influer sur les choix d’un élu n’a pas besoin de recourir aux dessous-de-table. Depuis  et l’arrêt « Citizens United v. Federal Election Commission » rendu par la Cour suprême, il lui suffit de subventionner des associations liées à son poulain, le plus légalement du monde et sans plafonnement des montants. Dans bien des pays, une telle pratique est prohibée ; outre-Atlantique, on parle de… liberté d’expression. Selon un rapport de la Sunlight Foundation, entre 2007 et 2012, les deux cents entreprises américaines les plus actives politiquement ont, au niveau fédéral, dépensé 5,8 milliards de dollars en frais de ce type. Durant la même période, elles ont reçu l’équivalent de 4 400 milliards de dollars en cadeaux divers : subventions, exonérations, réduction d’impôts. Amender la loi plutôt que ces comportements : la méthode séduit. Les multinationales américaines souhaitant s’implanter dans des pays pauvres sont ainsi autorisées à effectuer des « paiements de facilitation » (facilitating payments) pour accélérer une procédure, obtenir une autorisation, faire passer un dossier sur le dessus de la pile. De leur côté, les justiciables suffisamment fortunés peuvent mettre un terme aux poursuites dont ils font l’objet en versant de l’argent à la partie adverse. Fluctuante, la frontière entre corruption et pratiques légales apparaît dès lors soumise aux aléas du droit. Et de la logique qui en sous-tend souvent l’élaboration : faire entrer les pratiques des dominants dans la légalité, tout en garantissant la plus grande sévérité pour les forfaits des classes populaires »18.

Coût[modifier | modifier le code]

Selon une estimation de la Banque mondiale, en 20012002 1 000 milliards de dollars auraient été détournés en pots-de-vin. Ce montant représente environ 3 % des échanges de la planète pour cette même période19.

Selon une étude commandée par le Parlement européen [archive], le coût de la corruption pourrait atteindre 990 milliards d’euros dans l’Union européenne, dont 120 milliards pour la France20.

L’organisation non gouvernementale internationale Transparency International a publié le  une liste des dix chefs d’État les plus corrompus21 Mohamed Suharto aurait par exemple détourné entre 15 et 35 milliards de dollars, Ferdinand Marcos entre cinq et dix et Mobutu Sese Seko environ cinq milliards lorsqu’il dirigeait le Zaïre. Le pays de la liste ayant le PNB le plus élevé était le Pérou avec 2 051 dollars par habitant en 2001. Au Canada, des personnalités politiques et des hauts fonctionnaires associés à l’administration du Parti libéral du gouvernement du Canada sont impliqués dans un scandale de plusieurs centaines de millions de fausses factures de programmes de commandites22 gouvernementales. L’argent était utilisé pour la réélection des candidats du Parti libéral[réf. nécessaire].

Un rapport du CCFD-Terre solidaire, « Biens mal acquis… profitent trop souvent. La fortune des dictateurs et les complaisances des pays occidentaux » estiment que plus de 120 milliards de dollars ont été détournés ces dix dernières années, notamment à cause de la corruption23,24. En France, le député François Loncle, ancien président de la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée nationale et lié à Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien, a ainsi minimisé ou couvert pendant plusieurs années les pratiques de corruption en Côte d’Ivoire25.

Pour les entreprises qui la pratiquent, la corruption semble très rentable, sauf pour celles – minoritaires – qui se font prendre et condamner26,27. Elle est par ailleurs, par définition, très difficile à quantifier au niveau mondial.

Selon l’agence de notation Standard and Poor’s, les investisseurs ont une probabilité allant de 50 à 100 % de perdre la totalité de leurs investissements dans un délai de cinq ans dans les pays connaissant divers degrés de corruption28.

L’intérêt porté par les médias aux affaires de corruption a considérablement augmenté depuis quelques décennies. En France notamment, Le FigaroLe Monde et Libération ont publié 2 630 articles traitant de corruption entre 1981 et 1990. Une décennie plus tard, le chiffre a quadruplé. Pour les chercheurs Catherine Fieschi et Paul Heywood, la mutation du débat politique fut la conséquence de l’effondrement du système communiste au début des années 1990 : « Les partis dont les batailles électorales s’organisaient hier autour d’enjeux idéologiques, mais qui avaient les mêmes pratiques en matière de corruption, ont dû changer de tactique. Les programmes de la gauche et de la droite ont commencé à se ressembler, tandis que l’urgence de faire la démonstration de sa compétence une fois au pouvoir devenait déterminante. (…) La concurrence politique a donc conduit à délaisser les débats de fond pour leur préférer les accusations de corruption, destinées à entacher le crédit de l’adversaire »18.

Lutte contre la corruption[modifier | modifier le code]

Campagne contre la corruption à Nouakchott (Mauritanie).
« Le remède futur à la corruption électorale » (1875) gravure par Henri Julien, publiée dans L’opinion publique, périodique canadien-français.
Lycéenne militant contre la corruption en RDC.

Transparency International propose comme « solution parmi d’autres » de « placer ces institutions » (ClearstreamEuroclear et autres chambres de compensation et de routing) « sous le contrôle d’une organisation internationale qui pourrait jouer le rôle du tiers de confiance ».

L’OCDE fait de la lutte contre la corruption l’un de ses principaux objectifs.

Dans les faits, selon le magistrat Eric Alt, « les actions judiciaires se heurtent souvent à l’hostilité des gouvernements. Ainsi, le Royaume-Uni a interdit l’enquête sur un réseau de corruption qui avait accompagné la vente, pour 56 milliards d’euros, d’armements à l’Arabie saoudite. L’Italie a supprimé l’an dernier le Haut-Commissariat de lutte contre la corruption. En France, les autorités politiques n’ont pas permis aux juges chargés de l’affaire des frégates de Taïwan d’accéder à des documents en se retranchant derrière le secret-défense. Dans le même sens, la loi de programmation militaire du  prévoit de protéger les « locaux d’entreprises privées intervenant dans le domaine de la recherche ou de la défense ». Ce qui signifie concrètement que de grands groupes industriels pourraient bénéficier d’une protection globale contre les investigations judiciaires au motif qu’ils détiendraient des documents classifiés »29.

Au niveau du Conseil de l’Europe[modifier | modifier le code]

Le Conseil de l’Europe, fondé en 1949 et basé à Strasbourg, s’est impliqué dans la lutte contre la corruption. Le développement des travaux a été jalonné par plusieurs événements marquants depuis 1981, lorsque le Comité des ministres du Conseil de l’Europe a recommandé de prendre des mesures contre le crime économique (y compris, entre autres, la corruption) (Recommandation no R (81) 12). En 1994, les ministres de la justice des États membres du Conseil de l’Europe (19e Conférence, La Vallette) sont convenus de la nécessité de traiter la corruption à échelle européenne, car ce phénomène menace gravement la stabilité des institutions démocratiques. Le Conseil de l’Europe, en tant que principale institution européenne ayant vocation à défendre la démocratie, l’État de droit et les Droits de l’Homme, a été chargé de trouver des réponses à cette menace. Les ministres ont reconnu que pour lutter efficacement contre la corruption, il convenait d’adopter une approche aussi exhaustive que possible et ont recommandé d’instaurer un Groupe multidisciplinaire sur la corruption (GMC) pour préparer un programme d’action global et pour examiner la possibilité d’élaborer des instruments juridiques dans ce domaine, soulignant notamment l’importance d’établir un mécanisme de suivi afin de veiller au respect des engagements contenus dans ces conventions. Avec la création du Groupe multidisciplinaire sur la corruption (GMC) en , sous les auspices du Comité européen pour les problèmes criminels (CDPC) et du Comité européen pour la coopération juridique (CDCJ), la lutte contre la corruption s’est affirmée comme étant l’une des priorités du Conseil de l’Europe.

En , le Comité des Ministres a adopté le Programme d’Action contre la Corruption qui a été élaboré par le GMC et a fixé la date du  pour sa mise en œuvre. Le Comité des Ministres s’est félicité, en particulier, des objectifs du GMC consistant à préparer une ou plusieurs conventions internationales contre la corruption, et de son intention de prévoir un mécanisme de suivi visant à assurer le respect des normes contenues dans ces instruments. C’est ainsi que sont nés :

  • la Résolution (97) 24 portant les vingt principes directeurs pour la lutte contre la corruption : ce texte recense de manière synthétique les éléments de base de toute politique anti corruption ambitieuse et efficace ;
  • la Convention pénale sur la corruption (STE no 173) : ce traité fixe notamment des obligations en matière d’incrimination de diverses formes de corruption, qu’il s’agisse du secteur public ou privé ou encore de la corruption nationale ou transnationale ;
  • la Convention civile sur la corruption (STE no 174) : cet autre traité impose aux pays de prendre des mesures diverses en matière civile (mécanismes de recours et d’indemnisation ouverts aux victimes de la corruption, nullité des contrats entachés par la corruption), ou encore notamment d’introduire des mécanismes de protection professionnelle et autres des personnes signalant de bonne foi les soupçons de corruption ;
  • la Recommandation no R (2000) 10 sur les codes de conduite pour les agents publics et Code modèle de conduite pour les agents publics (annexe à la Recommandation) : ce texte invite les pays à adopter de tels codes et il offre un modèle en annexe dont les gouvernements ou administrations individuelles peuvent facilement s’inspirer ;
  • le Protocole additionnel à la Convention pénale sur la corruption (STE no 191) : ce traité étend le champ des incriminations de la corruption dans la Convention pénale aux arbitres (en matière commerciale, civile ou autre) ainsi qu’aux jurés – ces deux catégories de personnes constituant des catégories complémentaires aux magistrats de l’ordre judiciaire ;
  • la Recommandation no R (2003) 4 sur les règles communes contre la corruption dans le financement des partis politiques et des campagnes électorales : texte unique en son genre au niveau international, de par les thèmes qu’il couvre et la portée des principes énoncés.

Par ailleurs, les États ont rapidement souhaité assortir ces divers textes d’un mécanisme d’évaluation destiné à veiller à leur mise en œuvre au niveau national. C’est ainsi qu’est né le Groupe d’États contre la Corruption (GRECO) en , qui regroupe, au 46 États y compris les États-Unis d’Amérique (bon nombre de mécanismes du Conseil de l’Europe étant ouverts aux États non membres de l’organisation compte tenu de la matière : entraide judiciaire, lutte contre le blanchiment ou la corruption, cybercriminalité, etc.).

Autres organisations internationales[modifier | modifier le code]

À d’autres niveaux, un rapport sur la lutte contre la corruption dans les pays en développement a été approuvé par le Parlement européen en . Il y est notamment écrit que la corruption représente un frein au développement dans ces pays et que de ce fait l’Union européenne doit faire de la lutte contre la corruption un axe prioritaire de sa politique de développement. Les auteurs recommandent la création d’une liste noire des États et des représentants gouvernementaux corrompus, la suspension des prêts afin de prévenir les détournements de fonds publics, l’allocation d’une partie de l’aide au développement aux organismes de surveillance, une plus grande transparence des programmes d’aide de l’Union européenne (qui représentent près de 55 % de l’aide publique internationale)30.

Dans le monde de l’entreprise, l’ONG Transparency International a proposé en 2001 un code de conduite constitué par les « principes d’action contre la corruption » (Business Principles for Countering Bribery).

Par pays[modifier | modifier le code]

Burundi[modifier | modifier le code]

Un observatoire de lutte contre la corruption Olucome a été créé en 2002. Le gouvernement du Burundi, qui a instauré en 2010 une politique de tolérance zéro à la corruption, n’est pas satisfait de son classement en 201231. L’Olucome dresse son bilan aussi pour l’année 201232.

En 2019 le Burundi est classé deuxième pays le plus corrompu de l’EAC.

En 2021 les propos concernant la lutte contre la corruption énoncé par le président Evariste Ndayishimiye, élu le  ont créé des polémiques. Ndayishimiye a affirmé publiquement « ceux qui ont volé, c’est fait. On va mettre votre cas devant la Commission vérité et réconciliation ». Selon lui il est impossible de lancer des poursuites contre tous ceux qui ont pratiqué la corruption il faut donc se concentrer sur les futures corruptions. L’Olucome dénonce une « consécration de l’impunité »33.

Brésil[modifier | modifier le code]

Au Brésil, la lutte contre la corruption semble avoir fait l’objet d’une instrumentalisation à des fins politiques par les médias. Des universitaires ont calculé que 95 % des articles traitant de la corruption à la veille des élections présidentielles de 2010 et de 2014 concernaient le Parti des travailleurs, et 5 % le Parti de la social-démocratie brésilienne, un parti conservateur pourtant considéré comme « le plus sale » du Brésil par les institutions électorales de l’époque18.

Chine[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Le Service central de prévention de la corruption (SCPC), créé en 1993 à l’initiative de Pierre Bérégovoy, publie chaque année un rapport sur la corruption en France et formule des propositions pour la combattre. Toutefois, il estime dans son rapport 2010 « impossible d’obtenir des services enquêteurs des délais raisonnables de traitement compte tenu de la charge ou du manque d’effectifs dans leurs formations économiques et financières »29. Il est remplacé depuis  par l’Agence française anticorruption. [archive]

La France a inséré dans le code du travail l’article L. 1161, qui protège les lanceurs d’alerte, c’est-à-dire les personnes qui témoignent de bonne foi de faits de corruption, contre les sanctions, licenciements, ou mesures discriminatoires dont elles pourraient être victimes de la part de leurs employeurs34. La législation sur la protection des lanceurs d’alerte a été ensuite renforcée, en dernier lieu par la loi du 21 mars 2022 [archive].

L’association Anticor, créée en 2002 sous l’égide de Séverine Tessier et parrainée notamment par Éric Halphen, regroupe des élus de toutes tendances politiques qui ont décidé de s’unir contre la corruption. Des juristes et des personnalités engagées soutiennent cette association à travers son comité de parrainage. Anticor décerne chaque année un prix de la casserole à un élu condamné pour des faits de corruption et un prix d’Éthique à une personne ayant fait preuve de courage pour dénoncer la corruption ou ayant montré une intégrité remarquable.

L’association Alpaga est une association créée par des professionnels de la lutte contre la corruption. Elle aide les particuliers et les élus confrontés à des faits de corruption, de détournement public, de favoritisme ou de clientélisme, à rendre leurs témoignages plus efficaces auprès des autorités judiciaires. Elle a également un rôle de formation.

L’Académie internationale de lutte contre la corruption (IACA) est un établissement d’enseignement supérieur qui a pour objectif d’étudier les problèmes et carences actuels dans la lutte contre la corruption. Trois ratifications sont nécessaires pour que IACA puisse devenir une organisation internationale à part entière35. Le processus de ratification est toujours en cours. Il est prévu que les programmes scolaires débuteront officiellement en automne 201136. Comme défini dans l’accord conférant le statut d’Organisation internationale à l’académie internationale de lutte contre la corruption, le but d’IACA est de devenir un centre d’excellence, de formation professionnelle, de coopération et de recherche universitaire qui engloberait tous les aspects de la corruption35. L’Académie contribuera à la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies contre la Corruption (UNCAC) et des autres instruments juridiques régionaux et internationaux36.

Des journalistes d’investigation, des juristes et des philosophes se sont également donné pour tâche de lutter contre les diverses formes de corruption à travers leurs ouvrages. Outre Denis Robert déjà cité, Alain Etchegoyen (Le corrupteur et le corrompu), Philippe Madelin (L’or des dictaturesLa France mafieuseL’argent des gaullistes), Éric Alt (La lutte contre la corruptionL’esprit de corruption; Résister à la corruption), Roger Lenglet (L’eau des multinationalesProfession corrupteurSyndicats : corruption, dérives et trahison, L’argent noir des syndicats…), Jacques Derogy (Enquête sur les ripoux de la Côte), Sophie Coignard (Rapport OmertaLes bonnes fréquentations), Pierre Lascoumes (Une démocratie corruptible, arrangements, favoritisme et conflits d’intérêts).

Les paradis fiscaux et le secret bancaire sont également l’objet d’une réglementation de plus en plus stricte bien que les États interprètent chacun différemment en droit interne les différents traités et conventions afférents. Ces paradis peuvent en effet recueillir les fonds détournés par des dictateurs (externalisation de leur fortune dans des placements dans les banques étrangères ou dans des fonds souverains comme la Libyan Investment Authority37.

Enfin, la lutte anti-corruption s’est développée aussi autour des activités d’influence qui peuvent recourir à des moyens douteux et qui sont susceptibles d’avoir des répercussions graves sur l’intérêt général, comme la démocratie ou la santé publique par exemple. Le lobbying est ainsi devenu, après de nombreux scandales sanitaires et financiers ayant révélé l’action pernicieuse de lobbyistes auprès des décideurs politiques, l’objet d’une volonté d’encadrement législatif de plus en plus sensible et de débats intenses. En 2006, le projet de résolution d’une proposition de règlement sur la circulation des lobbyistes au sein de l’Assemblée nationale française en offre une illustration.

Suisse[modifier | modifier le code]

Le Code pénal suisse punit la corruption active ou passive (d’agents publics suisses ou étrangers, ainsi que dans le secteur privé)38.

Sanctions[modifier | modifier le code]

Dès l’antiquitéPlaton condamne sévèrement la corruption, exigeant que « ceux qui remplissent envers la cité quelque fonction doivent la remplir sans recevoir aucun cadeau » ; il énonce comme loi de « ne pas accepter de cadeaux à l’occasion d’un service public. Qui n’obéira pas sera, une fois convaincu, mis à mort sans rémission »39. À Athènes en effet, le délit de vénalité (en grec ancienδώρων δίωξις / dṓrōn díoxis, « accusation de vénalité », du nom au pluriel δῶρα / dṓra, « présents pour corrompre »40) visait, entre autres, les magistrats notamment lors de la reddition de comptes, et consistait en corruption active aussi bien que passive. Si une condamnation à mort était possible au moyen d’une procédure extraordinaire, la peine a fini par être celle du décuple41.

Étude sociologique[modifier | modifier le code]

Emprise de la corruption[modifier | modifier le code]

La corruption apparaît chaque fois que la frontière entre la logique administrative d’intérêt général et la logique économique d’intérêt privé s’estompe ; elle est donc favorisée par l’effacement contemporain de la sphère publique, par l’assimilation à peu près exclusive de la réussite et de l’enrichissement. On voit ainsi de plus en plus de hauts fonctionnaires « pantoufler » dans les entreprises, forme « blanche » (légale) de corruption. Même sans les soupçonner d’avoir été des « sous-marins » de l’entreprise au sein de l’État, ils mettent les informations acquises dans l’administration au service d’intérêts privés[réf. nécessaire]Jean-Noël Jeanneney42 constate que, entre 1974 et 1989, cent deux inspecteurs des Finances ont rejoint le privé, ce qui correspond au rythme de recrutement dans ce corps. Il voit également un lien entre la multiplication des ronds-points et l’intéressement en pourcentage de certains fonctionnaires de l’équipement.

Les grands partis, n’arrivant pas à se financer via les cotisations d’adhérents, auraient institutionnalisé la corruption[réf. nécessaire] : attribution des marchés publics aux plus offrants, subventions à de pseudo-associations. Cette situation a conduit à la réforme des modes de financement des partis et des campagnes électorales comme à une indépendance accrue du pouvoir judiciaire.

Les administrés acceptent la corruption parce qu’elle facilite les choses, leur permet de profiter de passe-droits. Les entreprises justifieront de leur côté le versement de sommes importantes aux élites politiques du tiers monde par la nécessité de favoriser la balance commerciale. C’est oublier que la corruption qui existait dans ces pays n’a pris une telle ampleur que parce que les entreprises occidentales ont voulu s’assurer ainsi l’accès à leurs richesses naturelles[réf. nécessaire].

La corruption ne concerne pas que les élites politiques, administratives et économiques. Aujourd’hui encore, comme au xixe siècle, la plupart des fonctionnaires découverts sont de rang modeste, rappelle Yves Mény43. C’est le gardien de prison qui facilite les contacts des détenus avec l’extérieur, le fonctionnaire de la préfecture de police qui accorde abusivement une carte de séjour, le commissaire de police « ripoux ». Il s’agit alors de sommes faibles, quelques milliers d’euros, sans commune mesure avec celles que mettent en jeu les détournements d’attribution de marchés publics. Le fonctionnaire corrompu considère sa fonction comme un patrimoine dont il use à sa guise, les règles publiques comme des instruments de chantage[réf. nécessaire]. Il est plus difficile de prouver la corruption dès lors qu’il n’y a pas d’échanges monétaires directs, ce qui est le cas dans les affaires de corruption de haut vol[réf. nécessaire].

Démocratie et corruption[modifier | modifier le code]

La corruption, note Yves Mény43, met en péril la dissociation du public et du privé caractéristique de l’État. En faisant intervenir des commissions occultes, elle est une régression de l’un des principes fondamentaux de la démocratie, l’égalité d’accès des citoyens aux marchés, aux emplois et aux services publics, sans autres considérations que la capacité et le mérite44. Cependant, Max Weber reliait assez étroitement la corruption et la vie politique des démocraties, qui suppose l’apparition de professionnels de la politique, qui vivent de la politique et non pas pour la politique. À le lire, seule une classe de personnalités politiques jouissant d’une fortune personnelle pourrait rendre à la politique sa pureté. On peut cependant constater, comme le fait Jean-Noël Jeanneney42, qu’il n’y a pas que les hommes neufs, issus de milieux modestes, qui sont sensibles à la corruption. Le centre libéral entretient une proximité périlleuse avec les milieux d’argent et leurs valeurs[réf. nécessaire]. Selon Della Porta et Mény43, c’est surtout l’ « absence d’une véritable opposition qui apparaît comme le dénominateur commun de nombre de cas de corruption ». Elle va alors de pair avec le désintérêt général à l’égard des idées et des programmes, d’où les motivations troubles de ceux qui entrent en politique : ils y voient avant tout et sont aussi tenus d’y voir un instrument de rapide mobilité sociale45.[réf. nécessaire] Ainsi, en Côte d’Ivoire, le député français François Loncle a-t-il entretenu des liens étroits pendant plusieurs années avec le président Laurent Gbagbo afin d’édulcorer la portée de la corruption alors mise en œuvre et de bénéficier de plusieurs gratifications dont des voyages en Afrique25.

Dans une optique plus conjoncturelle, dès lors qu’un acteur peut prendre des décisions publiques qui ont des conséquences démesurées pour certains intérêts privés, la corruption s’insinue. Jeanneney42 évoque la mise en place d’un réseau ferroviaire sous la monarchie de Juillet et le second Empire, les constructions immobilières des années 1960 et 1970, la décentralisation. On peut mentionner encore les privatisations de la fin des années 1980. La loi Royer de 1973, qui mettait en place des commissions chargées d’autoriser l’installation de grandes surfaces dans les villes moyennes était donc particulièrement risquée. Dans le même ordre d’idées, Mény43 voit dans la concentration du pouvoir entre les mains des exécutifs et dans la faiblesse et le caractère formel des contrôles une caractéristique de la corruption « à la française ». Les cabinets des dirigeants politiques se substituent aux instances bureaucratiques. Or, « un collaborateur dévoué accepte ce qu’un fonctionnaire indépendant refuserait ».

Financement des partis[modifier | modifier le code]

Le succès aux élections dépend en partie de l’intensité de la propagande électorale. Trouvant que le financement public est insuffisant pour remporter les élections, certains partis politiques s’efforcent d’obtenir une contribution financière des entreprises, tout particulièrement celles dont l’activité économique dépend de l’obtention de commandes, d’autorisations ou de subventions des instances publiques. Le droit pénal a toujours prévu des peines très sévères pour ces pratiques qualifiées traditionnellement d’extorsion de fonds ou de concussion, quel que soit par ailleurs l’emploi de ces fonds, enrichissement personnel ou détournement à des fins électorales. Donatella Della Porta et Yves Mény43 observent que la corruption politique engendre tout une foule d’intermédiaires qui n’appartiennent ni à l’État ni au marché, et qui violent les règles des deux. Ces acteurs, dirigeants d’offices publics de gestion, caissiers de partis, émissaires des personnalités politiques, ne relèvent ni du contrôle bureaucratique ni de l’investiture démocratique. La distinction entre le détournement d’argent au service d’un parti et l’enrichissement personnel est donc sujette à caution, ne serait-ce qu’en raison de l’existence de cette classe trouble.

Comme indiqué précédemment, les États membres du Conseil de l’Europe ont reconnu l’importance des liens potentiels entre corruption et financement politique ; cela a conduit à la Recommandation N° R (2003) 4 sur les règles communes contre la corruption dans le financement des partis politiques et des campagnes électorales [archive]. Ce texte unique prévoit plusieurs principes visant notamment à assurer au niveau national la transparence des comptes politiques, l’existence d’un mécanisme de contrôle ainsi que d’un éventail de sanctions efficaces, proportionnées et dissuasives. Les mesures concernent tout autant le financement des partis que celui des campagnes électorales, ces deux domaines étant difficiles à dissocier (les partis participent eux-mêmes aux élections, ils n’ont pas le monopole de la présentation des candidats dans de nombreux pays). Les rapports d’évaluation adoptés à ce jour par le Groupe d’États contre la Corruption (GRECO) [archive] ont montré que même dans les pays disposant d’une législation assez détaillée en la matière, des améliorations restaient souhaitables, par exemple en ce qui concerne un périmètre comptable plus étendu (en vue de mieux prendre en compte les diverses structures des partis et l’activité financière lors des précampagnes), un niveau d’indépendance plus grand et des moyens de contrôle réels au bénéfice de l’organe de contrôle, un éventail de sanctions plus étendu en vue d’appréhender plus efficacement les manquements comptables moindres mais aussi les financements occultes de grande envergure.

Termes désignant la corruption[modifier | modifier le code]

  • Tadwira / Rachoua : terme Marocain pour désigner le pot de vin
  • En français, on emploie les termes : Pot-de-vin, dessous-de-table, gracieuseté, graisser la patte, commissionpourboire.
    • Pot-de-vin : rémunération tenue secrète d’un intermédiaire ou d’un décideur (auquel on « graisse la patte ») pour favoriser l’obtention d’un avantage.
    • Dessous-de-table : partie financière non déclarée d’une transaction officiellement déclarée, pour éviter taxes et/ou impôts.
  • Bakchich : dans l’Empire ottoman, au Maghreb et au Moyen-Orient. On l’utilise aussi pour « pourboire ».
  • Payola (de pay, en anglais payer, et Victrola, marque de platines de disques) : corruption des années 1950 aux États-Unis, dans laquelle les DJ des radios se faisaient payer (des sommes minimes) pour passer des titres nouveaux d’artistes peu connus.
  • « Aspects culturels de la dépense » : euphémisme parfois utilisé dans le discours officiel au Viêt Nam[réf. nécessaire].
  • Gombo : terme camerounais pour désigner le fait de monnayer un service normalement gratuit.
  • Mange-mille : policier africain véreux cherchant à verbaliser à tout prix.
  • Cahoua : mot arabe qui veut dire « café », euphémisme utilisé pour designer un pot-de-vin dans les pays du Maghreb.
  • Subornation de témoin : pression en vue d’inciter une personne à déposer en justice d’une façon contraire à la vérité.
  • Frais commerciaux extraordinaires : terme du jargon de l’Union européenne46[source insuffisante].
  • Frais commerciaux exceptionnels (FCE) : terme utilisé par l’administration fiscale française47.
  • tchipa ou kahwa termes algériens pour désigner le pot de vin.
  • Igiturire terme burundais pour désigner le pot de vin.
  • Enveloppe brune : le terme « enveloppe brune » désigne une somme d’argent liquide versé à un journaliste afin d’orienter sa couverture.

Classement des pays selon le niveau de corruption[modifier | modifier le code]

MAJ
Carte du monde évaluant l’indice de perception de la corruption selon Transparency International en 2022. Un score haut (vert) indique un degré de perception de corruption bas. Un score bas (rouge) indique un haut degré de perception de corruption.

L’ONG Transparency International publie son indice de perception de la corruption (IPC) depuis 1995. Il permet de classer les pays selon leur degré de corruption perçue, en leur attribuant un indice de 0 à 100 (un score de zéro correspondant à une corruption extrême, et un score de 100 à une absence totale de corruption). L’indice de 2022 couvre 180 pays et territoires. L’indice moyen de corruption est de 43. Les deux tiers des pays et territoires évalués sont fortement touchés par la corruption48. L’ONG remarque que de nombreux pays n’ont fait aucun progrès depuis plus d’une décennie49.

Les dix pays les moins corrompus sont, dans l’ordre : le Danemark (n°1), la Finlande, la Nouvelle-Zélande, la NorvègeSingapour, la Suède, la Suisse, les Pays-Bas , l’Allemagne, et l’Irlande.

Les dix pays les plus corrompus sont, en commençant par la fin du classement : la Somalie, la Syrie, le Sud-Soudan, le Venezuela, le Yémen, la Libye, la Corée du NordHaïti, la Guinée équatoriale, et le Burundi.

Le Canada se classe en 14ème position, la Belgique 18ème, la France 21ème, les États-Unis 24ème, l’Italie 41ème, la Chine 65ème, l’Inde 85ème, le Brésil 94ème, et la Russie 137ème.

L’indice de perception de la corruption, élaboré par Transparency International, permet de classer les pays selon leur degré de probité, les plus malhonnêtes obtenant la note 0, et les plus intègres celle de 10. Pour sa première apparition dans le palmarès, la dictature nord-coréenne décroche directement le titre de pays le plus corrompu, ex-æquo avec la Somalie50.

Transparency International est toutefois controversée puisqu’elle ne considère que les malversations concernant le secteur public, ignorant celles du secteur privé18.

Corruption par pays[modifier | modifier le code]

Algérie[modifier | modifier le code]

Azerbaïdjan[modifier | modifier le code]

Cameroun[modifier | modifier le code]

Chine[modifier | modifier le code]

Corée du Nord[modifier | modifier le code]

France[modifier | modifier le code]

Grèce[modifier | modifier le code]

En 2012, la Grèce atteint la cinquième place du pays le plus corrompu d’Europe51. C’est après l’arrivée de George Papandréou, nommé Premier ministre du pays en octobre 2009, que des données auparavant falsifiées et cachées ont fait surface. Le gouvernement socialiste de Papandréou annonce que le déficit est deux fois plus élevé que celui ayant été déclaré. À partir de la fin des années 90, de lourdes dettes publiques ont été dissimulées avec l’aide de la banque américaine Goldman Sachs afin que la Grèce puisse faire partie de l’Union européenne52. La Grèce a pu satisfaire les critères du Traité de Maastricht et, par ce fait, être admise en 2001 dans l’Euro. Afin de pouvoir rester dans cette position et avoir droit à de meilleurs échanges économiques entre les pays membres de l’Union européenne, la Grèce continua de camoufler ses dettes jusqu’à la déclaration d’une crise économique en 200853. Entre autres dû à une corruption du secteur politique, le taux des comptes de dettes publiques était en hausse. Le clientélisme politique, les pots-de-vin, l’évasion fiscale et le népotisme ont causé au gouvernement une perte d’argent. Plusieurs dirigeants politiques usaient leur pouvoir à leur avantage pour acheter des votes et des contrats provenant de différentes entreprises54. L’évasion fiscale prend aussi sa place dans les déficits, puisqu’elle coûte chaque année près de 13 milliards d’euros51. Ces actes, venant de politiciens reconnus, mènent à un manque de confiance du peuple grecque, amenant une crise politique au pays. Les décisions prises par George Papandréou à la suite de la découverte de corruption majeure ont aussi diminué l’assurance qu’avait le peuple grec envers le gouvernement51. L’alliance entre la Commission européenne, le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne (la troïka) a décidé d’affaiblir les services publics et les dépenses sociales pour pallier le déficit de la Grèce. Cette décision a amené le gouvernement de Papandréou à devoir entreprendre des changements majeurs. Entre autres, ce dernier hausse les taxes, déclenchant même une montée du taux de chômage, une élévation d’émigration, et même une augmentation de suicides. Le manque de confiance face au gouvernement socialiste dû aux nouvelles conventions du Premier ministre amène une augmentation de votes chez la gauche radicale, spécialement en 2012, pour ses idéaux dénonçant entre autres la perte d’emploi52.

Liban[modifier | modifier le code]

Maroc[modifier | modifier le code]

Mexique[modifier | modifier le code]

Pakistan[modifier | modifier le code]

Russie[modifier | modifier le code]

La Russie souffre d’une très importante corruption. En 2012, le pays est classé 133e de 176 pays sur la perception de la corruption Indice de Transparency International, à égalité avec les Comores, le Guyana, le Honduras, l’Iran et le Kazakhstan55. Selon plusieurs experts, le marché de la corruption dans le pays a dépassé 240 milliards de dollars américains en 200656.

Une étude sur des ministres de quinze pays de l’ex-URSS, récompensée d’un IgNobel57, a montré que l’obésité des personnalités politiques est liée à leur niveau de corruption58,59. L’hypothèse de l’auteur est que c’est au restaurant que l’on soudoie les hommes politiques57.

Suisse[modifier | modifier le code]

Entre 2000 et 2020, les tribunaux suisses ont prononcé 18 condamnations (de personnes physiques) pour corruption d’agents publics étrangers (les entreprises condamnées ne sont pas répertoriées)60.

La responsabilité pénale des entreprises est entrée en vigueur en 200361. Depuis, huit entreprises ont été condamnées par le Ministère public de la Confédération pour ne pas avoir empêché un cas de corruption ou de blanchiment d’argent60.

En 2021, le Tribunal pénal fédéral condamne un fonctionnaire du Secrétariat d’État à l’économie et trois chefs d’entreprise pour corruption, après qu’ils eurent transmis des cadeaux et de l’argent (d’une valeur totale de 2 millions de francs) en échange de contrats62.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1.  (en) « Corruption Perceptions Index 2014: Results [archive] », sur transparency.org
  2.  Roger Lenglet, Lobbying et santé – Comment certains industriels font pression contre l’intérêt général, éditions Pascal/Mutualité Française, 2009.
  3.  Pascal Boniface, Sarah Lacarrière, Pim Verschuuren, Alexandre Tuaillon, David Forest, Jean-Michel Icard, Jean-Pierre Meyer et Xuehong Wang, Paris sportifs et corruption : comment préserver l’intégrité du sport, IRIS, .
  4. ↑ Revenir plus haut en :a b c et d Jonas Lindberg, Camilla Orjuela, « Corruption in the aftermath of war: an introduction », Third World Quarterly, 2014, p. 723-736lire en ligne [archive]
  5.  Où et comment prospère la corruption – Transparency International
  6.  Rôle des parlements dans la lutte contre la corruption – Conseil de l’Europe [archive]
  7.  « Actualités en droit pénal et lutte contre la corruption en Amérique Latine [archive] », sur Site officiel du barreau de Paris
  8.  http://www.coe.int/t/dghl/monitoring/greco/general/GMC96%20F95%20ProgAction%20FR.pdf [archive] p. 15
  9.  http://www1.worldbank.org/publicsector/anticorrupt/corruptn/cor02.htm [archive] Voir site de la Banque Mondiale, le document « Corruption et Développement Economique » (en) Helping Countries Combat Corruption: The Role of the World Bank chapitre Corruption and Economic Development1997, où sont détaillées à partir de la définition de base, (en)the abuse of public office for private gain, les cas relevant à son sens de cette définition (pots-de-vin à organismes publics, détournement d’actifs publics), par opposition aux pots-de-vin dans le secteur privé, qui selon elle ne relève pas de son action.
  10.  Hallak, J. et M. Poisson. 2009. Écoles corrompues, universités corrompues: que faire? [archive]. Paris: IIEP-UNESCO.
  11.  « Code de déontologie : un rempart contre la corruption ? [archive] », sur herveboullanger.com (consulté le ).
  12.  Pour un cas relaté à Madagascar, voir Gouvernance et corruption … vous avez bien dit « Fahamarinana» et « Fihavanana » ? [archive], Patrick Rakatomalala, 2009.
  13.  (en) [PDF] Abigail Barr et Danila Serra, Culture and corruption [archive], Economic and Social Research Council.
  14.  «La preuve de la corruption était généralement présente dans tous ces pays pendant et après la guerre et elle est apparue comme une caractéristique du processus de démocratisation. La lutte contre la corruption a été reléguée au second plan derrière des problèmes plus urgents et plus faciles à résoudre, malgré sa position en tant que composante essentielle des programmes de réforme. Là où des agences de lutte contre la corruption ont été créées, elles ont été entravées par un manque de contrôle», Alan Doig et Martin Tisné, (en-US) « A Candidate for Relegation? Corruption, Governance Approaches and the (Re)construction of Post-war States – GSDRC [archive] », sur gsdrc.org (consulté le )Public Administration and Development – Administration publique et développement, 29 (5), p. 374-386 (2009)
  15. ↑ Revenir plus haut en :a b c et d Philippe Le Billon, « La corruption liée aux reconstructions d’après-guerre : Juguler la corruption au lendemain des conflits », Rapport mondial sur la corruption, Economica, 2005, p. 87-105(ISBN 9782717850253)lire en ligne [archive]
  16.  Claude Jamati, La Corruption : Problématique et Solutions, WBI (Atelier Régional sur la Réforme du Secteur de l’Eau et de l’Assainissement en Afrique Francophone).
  17.  Le clientélisme en question [archive], un tutoriel proposé par le journal le Ravi.
  18. ↑ Revenir plus haut en :a b c et d Benoît Bréville et Renaud Lambert, « Sermonner le monde ou le changer », Le Monde diplomatique,‎  (lire en ligne [archive])..
  19.  Le coût de la corruption [archive].
  20.  Parlement européen, « Criminalité organisée et corruption, rapport sur le coût de la non Europe. [archive] », 
  21.  Transparency InternationalRapport mondial sur la corruption 2004, KARTHALA Editions, , 432 p. (ISBN 978-2-84586-490-0lire en ligne [archive])p. 15.
  22.  programmes de commandites [archive].
  23.  Biens mal acquis. À qui profite le crime? [archive].
  24.  [PDF] http://ccfd-terresolidaire.org/BMA/img/PDF/BMA_totalBD.pdf [archive]. Voir aussi une version actualisée en 2009 du rapport, faisant le point sur l’ensemble des procédures engagées contre les 40 dirigeants concernés, et étudiant les raisons pour lesquelles seuls 1 à 4 % des sommes détournées ont été restituées aux États respectifs.
  25. ↑ Revenir plus haut en :a et b Christophe Bousbouvier, Hollande l’Africain, La Découverte, 2015, chapitre 4.
  26.  Nathalie Kaleski, Les entreprises face au défi de l’anticorruption [archive], Institut Friedland, .
  27.  Nathalie Kaleski, Les entreprises face au défi de l’anticorruption [archive]Compliances.
  28.  http://www.un.org/french/events/10thcongress/2088bf.htm [archive] Cité dans le rapport Le coût de la corruption, présenté lors du Dixième congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants.
  29. ↑ Revenir plus haut en :a et b Eric Alt, « Impunité : seulement 0,025 % de condamnations pour corruption », Le Monde diplomatique,‎  (lire en ligne [archive], consulté le ).
  30.  Corruption dans les PED : le Parlement pour une liste noire [archive], site du parlement européen, .
  31.  « Corrigez le score et le classement du Burundi sur base des données actuelles » demande le gouvernement à Transparency International [archive]Roland Rugero, iwacu burundi, .
  32.  Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome : « Corrompus et corrupteurs sont devenus plus forts que l’État » [archive], Elyse Ngabire, iwacu burundi, .
  33.  « Burundi: polémique autour des déclarations du président Ndayishimiye sur la lutte anti-corruption [archive] », sur fr.news.yahoo.com (consulté le )
  34.  Article L. 1161-1 du code du travail [archive].
  35. ↑ Revenir plus haut en :a et b http://iaca-info.org/IACAcontent/IACAdocuments/Treaty/IACA_AGREEMENT_F.pdf [archive].
  36. ↑ Revenir plus haut en :a et b (en) « UN-backed anti-corruption academy inaugurated in Austria [archive] », sur UN News (consulté le ).
  37.  Pierre Conesa, « L’argent des dictateurs », Revue internationale et stratégiqueno 85, 2012, 206 p.
  38.  Code pénal suisse [archive] (CP) du  (état le ), RS 311.0, art. 322_ter [archive] à 322 decies (ensemble du titre 19).
  39.  PlatonLes Lois [détail des éditions] [lire en ligne [archive]], Livre XII, 955 c-d.
  40.  Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly [archive] »,  (consulté le ).
  41.  Louis Gernet, introduction aux Lois de Platon, édition Les Belles Lettres, 1951, p. CCI.
  42. ↑ Revenir plus haut en :a b et c Jean-Noël JeanneneyL’Argent caché : milieux d’affaires et pouvoirs politiques dans la France du xxe siècle, Fayard, Paris, 1981, (ISBN 2-213-00947-3)
  43. ↑ Revenir plus haut en :a b c d et e Donatella Della Porta et Yves Mény, Démocratie et corruption en Europe, Découverte, 1995.
  44.  Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen
  45.  Philippe Garraud, Profession, homme politique : la carrière politique des maires urbains, Paris, L’Harmattan, , 222 p. (ISBN 2-7384-0367-0lire en ligne [archive])p. 18-19
  46.  Marchés de travaux hors de l’Union européenne, Bernard-Michel BLOCH
  47.  Projet de loi relatif à la lutte contre la corruption [archive]Senat.fr.
  48.  « L’INDICE DE PERCEPTION DE LA CORRUPTION 2017 MET EN AVANT L’AMPLEUR DU FARDEAU QUE REPRÉSENTE LA CORRUPTION DANS PLUS DES DEUX-TIERS DES PAYS DU MONDE [archive] », sur Transparency International.
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  59.  (en) Pavlo R. Blavatskyy, « Obesity of politicians and corruption in Ukraine in 2000–2020– Reply », Economics of Transition and Institutional Changevol. 29, no 2,‎ p. 361–365 (ISSN 2577-6983DOI 10.1111/ecot.12272lire en ligne [archive], consulté le )
  60. ↑ Revenir plus haut en :a et b « Corruption et blanchiment d’argent : la Suisse, un paradis pour la criminalité économique », Public Eye – le magazineno 31,‎ p. 8 (ISSN 2504-1258lire en ligne [archive], consulté le ).
  61.  Code pénal suisse [archive] (CP) du  (état le ), RS 311.0, art. 102 [archive].
  62.  « Prison ferme pour un ancien collaborateur du SECO accusé de corruption », RTS Info,‎  (lire en ligne [archive], consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Corruption.
 

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Éric Alt, Irène Luc, La lutte contre la corruptioncoll. « Que sais-je ? », PUFno 3258, 1997.
  • Eric Alt, Irène Luc, L’esprit de corruptionéd. le Bord de l’eau, 2012 (ISBN 978-2-35687-140-4).
  • Ernest Backes et Denis RobertRévélation$éd. les Arènes, 2001.
  • Hervé BoullangerLe rôle des codes de déontologie et de la prévention des conflits d’intérêt [sic] dans la lutte contre la corruption, la Revue du financier n° d’ pages 22 à 34
  • Grégory Carteaux, Eva Joly et les affaires financières. Analyse du discours télévisuel, L’Harmattan, 2012.
  • Donatella Della Porta et Yves Mény, Démocratie et corruption en Europe, Découverte, 1995.
  • Jean-Noël JeanneneyL’Argent caché : milieux d’affaires et pouvoirs politiques dans la France du xxe siècle, Fayard, Paris, 1981 (ISBN 2-213-00947-3).
  • (en) Robert KlitgaardControlling Corruption, University of California Press, , 230 p. (ISBN 978-0-520-91118-5lire en ligne [archive])
  • Nathalie Kaleski, Les entreprises face au défi de l’anticorruption, Institut Friedland, [1] [archive]
  • Nathalie Kaleski, « Les entreprises face au défi de l’anticorruption », Compliances [2] [archive]
  • Roger LengletProfession corrupteuréd. Gawsevitch, 2007.
  • Roger LengletLobbying et santé – Comment certains industriels font pression contre l’intérêt généraléd. Pascal / Mutualité Française, 2009.
  • Roger Lenglet et Jean-Luc Touly, L’eau des multinationales – Les vérités inavouableséd. Fayard, 2005.
  • L’Histoire, La république des affaires.
  • Philippe MadelinL’Or des dictatureséd. Fayard, 1993.
  • Philippe MadelinDossier I… comme Immobilieréd. A. Moreau, 1974.
  • Yves MényLa corruption de la Républiqueéd. Fayard, 1992.
  • Patrice Meyer-Bisch et Marco Borghi, La Corruption : l’envers des droits de l’homme, Ed. Universitaires, 1995.
  • Jean-Pierre ThiolletBeau linge et argent sale, Anagramme éditions, 2002 ; Les dessous d’une Présidence, Anagramme éditions, 2002.
  • (en) National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine; Division of Behavioral and Social Sciences and Education; Committee on Law and Justice; Committee on Evidence to Advance Reform in the Global Security and Justice SectorsPolice Strategies to Control High-Level Corruption: A Global Perspective (ISBN 978-0-309-69606-7lire en ligne [archive]).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Caractéristiques de la corruption[modifier | modifier le code]

Lutte contre la corruption[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (20) Olivier CUZON. Faire un exemple, effrayer, museler.

               

      

    Syndicalistes ou non, innombrables sont les enseignants qui ont subi ou qui subissent une « procédure-baillon ».
La plupart d’entre nous n’ont pas médiatisé les faits, pourtant très préoccupants. L’évolution de notre démocratie vers un régime de plus en plus illibéral, ôtant au peuple son pouvoir de décision
*, naviguant entre ploutocratie et kakistocratie, voilà une réalité qui n’a rien de réjouissante.

La technique est simplissime : pour décourager les prises de parole, pour dissuader de parler, pour « faire un exemple », on lance une accusation totalement infondée, mais délétère.
Il s’agit de nuire, de bousiller la vie, de faire peur, d’effrayer.
Ainsi on musèle à peu de frais tout un corps social.

Côté face, 4 ministres successifs de l’Education nationale ont annoncé avec assurance face aux caméras de télévision : « Cette fois, je vous l’annonce, grâce à moi, le #PasdeVague, c’est bel et bien fini !
». Ce faisant, ils ont reconnu implicitement que leurs prédécesseurs s’étaient avancé un peu vite…
Côté pile, la répression ne s’amenuise pas.
Une répression protéiforme, à laquelle contribue trop souvent une partie de l’institution judiciaire.

Et ce ne sont pas les commissions d’enquête administrative pipeautées qui favorisent la libération de la parole :
en tordant le réel, en chargeant des victimes innocentes, en tentant de disculper des fonctionnaires dont la place est derrière les barreaux, ces « commissions-bidon » renforcent les multiples Omerta qui gangrènent l’institution scolaire.
Le mouvement #MoiAussiEducationNationale que j’appelle de mes voeux depuis plus d’une décennie tarde à émerger.
On comprend bien pourquoi : dire la vérité, décrire le réel, rapporter des faits tangibles, c’est s’exposer à des représailles féroces.
En mai 2024 les conditions pour obtenir Justice sont loin d’être remplies.
Loin. Très loin.

 


Pierre-André DIONNET

 
* Un seul exemple : la récente contre-réforme des retraites a été rejetée par plus de 80 % des Français, rejetée dans la rue, et pas même votée à l’Assemblée nationale : le peuple n’en voulait pas. Le peuple n’en voulait pas, mais elle s’est faite. Or une démocratie donne « le pouvoir au peuple », par définition.
Cette régression sociale s’est faite en bafouant l’essence de ce qu’est une démocratie. 
Seuls les nigauds et les ennemis des libertés répètent en boucle cette inpetie selon laquelle il n’existerait aucun autre régime politique en dehors d’une alternative caricaturale : soit la dictature sanglante, soit la démocratie. Et l’élection par le vote n’est pas une condition suffisante pour reconnaître une démocratie.
 
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« Défense et Illustration des professeurs de Français » (1) Lettre ouverte d’enseignants de Lettres de l’académie d’Orléans-Tours à leurs I.P.R.

            Defense Titre (1)

             Lire la suite

Des médias aveugles et silencieux ? (20) Les professeurs de Mathématiques du collège Emile Zola de Marles-les-Mines.

             

             Lire la suite

Monsieur Michel RODRIGUEZ : un cas d’école de harcèlement moral hiérarchique ? Déni de Justice, ou proviseur condamné ? (1) « Rentrée des Clashs (1) ».

               

                     
         

          Monsieur Michel RODRIGUEZ est un excellent professeur de Mathématiques, au parcours et à l’évolution professionnelle atypiques, méritoires et épatants.
Malheureusement, la fin de carrière de cet enseignant s’est transformée en véritable cauchemar.
Pourquoi ?
    

Tout porte à croire qu’un petit chef local a exercé à son encontre des abus de pouvoir répétés qui l’ont brisé, et qui ont commencé alors que ce professeur agrégé devait temporairement faire face à une situation familiale particulièrement difficile.

 
 
 
OIP
 
 
           « Des abus de pouvoir » ? Mais… qu’est-ce à dire ? …
Maladresses répétées ? Impairs réalisés sans mauvaises intentions ? Bourdes survenues quasiment d’elles-mêmes et sans que leur auteur ait jamais fait preuve d’une quelconque malice ? 
Ou bien harcèlement moral volontaire, mené sciemment, en toute conscience ?
 
Stupidités d’un chef médiocre, occupant un poste dont les responsabilités le dépassent ?
Ou réelle intention de nuire, de faire du mal, de casser, de briser, de détruire ?
 
Faits anodins ?
Ou délits ?
Ce n’est pas la même chose.
Qui dit délit dit possibilité de procès, et condamnations potentielles. Ce n’est pas rien. A moins que le « pas de vague »…  
 
 
Balanza electoral

 
 
         On le sait peu car le sujet est totalement tabou. Il est interdit, défendu, impossible d’en parler si on veut travailler en paix, sans être inquiété – et plus encore si on souhaite mener carrière. Et pourtant, le harcèlement moral hiérarchique est très courant dans l’Education nationale, c’est un instrument de la « nouvelle gestion publique » (le « néo management » en « bon » franglais) qui vise à affaiblir, fragiliser et francetélécomiser les salariés de l’Ecole publique. Redoutable, hyper-violent, très efficace… le plus solide et le mieux structuré des êtres humains ne peut en sortir indemne. La culture de l’Omerta et du « pas de vague » ancrée dans toutes les structures de l’Education nationale achève le travail, et « protège » quasi systématiquement les agresseurs, parfois même lorsque ceux-ci commettent des crimes (viols, agressions sexuelles).
 
 
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       Sachant cela, comment juger « de l’extérieur » de ce qu’a vécu Monsieur RODRIGUEZ ?

Comment juger de cette situation, sinon en s’informant au plus près, en découvrant et en examinant méthodiquement les éléments de ce dossier ?
C’est justement la démarche que permet l’initiative prise par cet enseignant agrégé, de dévoiler une partie des faits qu’il a subis, sur un blog (1) qu’il tient de façon publique.  
A vous, donc, si cela vous intéresse, de prendre connaissance des éléments exposés publiquement par cette victime de procédés et mécanismes méconnus du grand public. 
   

Il faut le savoir, quoi que lourdement affecté par ces brutalités et ces violences répétées, Monsieur Michel RODRIGUEZ reste fort, il est solide, et déterminé.   

Il a dû entamer de nombreux litiges contentieux compte tenu des mesures qui ont été prises à son encontre par la direction de son lycée d’exercice, au cours de ses trois dernières années de carrière.
Le tribunal traitant de ces litiges a accueilli favorablement le premier d’entre eux, mais n’a pas retenu les autres car, à la date des décisions de justice, le harcèlement moral au travail qu’il invoquait n’était pas encore établi, du fait de son noviciat et de son « amateurisme » en matière de droit de la fonction publique, face à des professionnels du droit aguerris, sans scrupules ni états d’âmes, et souvent retors (pour ne pas dire plus).
    
Une plainte judiciaire très solidement étayée a été déposée en février 2021 sur le bureau du procureur de la ville dans laquelle s’est exercé le supposé délit de harcèlement. Mais ce dossier tarde à être traité.
A la lecture des éléments étayant la plainte, on affirme ici et là qu’en bonne Justice, le proviseur qui aurait mésusé de son pouvoir et tenté de manipuler des élèves et des parents d’élèves sera à coup sûr condamné, d’autant qu’il serait coutumier de ce type de coups tordus, menés en toute impunité. D’autres victimes potentielles se seraient manifestées auprès de diverses instances. Mais ce « on » n’est-il pas un peu trop naïf ? Combien à ce jour de proviseurs ont été condamnés, en France, pour des faits similaires ou autrement plus graves ? Aucun, jusqu’il y a peu (2).   Selon que vous serez puissant ou misérable… 
   
    
 
Ignorancia1
 
 
       Y aura-t-il un procès, seulement ?
C’est à voir (3).

Une condamnation pénale d’un des supérieurs hiérarchiques de Monsieur RODRIGUEZ ?
Ce serait quasiment une première en France ! Alors qu’on compte des milliers de chefs d’établissements scolaires et d’adjoints qui sont des harceleurs patents, et qui parfois s’en vantent auprès de leur entourage, la culture des magistrats français veut qu’en 2024 encore, on épargne systématiquement ces délinquants (comme il y a trois ou quatre décennies on se montrait souvent encore particulièrement « indulgent » avec les pédophiles, par exemple).

Oui, plus d’un observateur avisé affirme qu’en bonne Justice, la plainte déposée par Monsieur Michel RODRIGUEZ doit – en théorie du moins – obligatoirement, immanquablement, logiquement, déboucher sur une condamnation de ce proviseur au bras long, aux appuis nombreux, et aux relations influentes. Mais qu’ – en pratique – il y a peu de chances que…
 
 
 
R
 
 
 
Qu’en sera-t-il ?
 
* Condamnation à la hauteur des enjeux ?
Ce serait une grande première en France, de l’inédit, de l’inouï, du jamais-vu, un tournant, et disons-le : une véritable petite REVOLUTION !
 
* Condamnation mollassonne ?
Cela aurait encore, encore, et encore, une fois de plus, valeur d’énième « aval », « blanc-seing », « incitation » et « encouragement » auprès des plus dangereux principaux, des plus malfaisants proviseurs, des plus sanglants adjoints de ces petits chefs destructeurs, médiocres caporaux et chefaillons. Le message envoyé serait très clair, d’ores et déjà il est parfaitement reçu et profondément intégré par les personnels de direction : « Continuez à malmener vos subalternes, et à casser des humains, les « salauds de profs » n’ont que ce qu’ils méritent, et vous ne risquez rien ! ».
 
* Ou énième déni de justice, confirmant s’il en était encore besoin que sur bien des plans, concrètement, de fait, les enseignantes et les enseignants sont des « sous-citoyennes » et des « sous-citoyens », en France ?
   

A suivre…

                                                                                                                 Pierre-André DIONNET

   

N.B. : le proviseur visé par la plainte de Monsieur Michel RODRIGUEZ bénéficie naturellement de la présomption d’innocence, aussi accablants soient les éléments factuels évoqués plus haut.
 
(1) « Le blog de Michel Rodriguez » / Le Club de Médiapart : michel.rodriguez1 | Le Club de Mediapart
 
 
SON ACTIVITÉ SUR LE CLUB
(2) A ma connaissance, seuls deux chefs d’établissement scolaires ont été condamnés en France pour des délits de harcèlement moral. Il y a quelques mois, il n’y en avait… aucun : preuve supplémentaire, s’il en fallait une, que cela constitue un « angle mort » de la Justice, dans notre pays. 
 
(3) Malgré trois plaintes successives et malgré le travail et la vigilance de Monsieur Michel PAILLARD, enseignant et représentant de grande valeur du syndicat Action Démocratie, aucun procès ne s’est tenu dans le cadre des violences subies par Madame Marielle CROQUEFER. On trouve des centaines d’exemples similaires : le professeur est un « sous-citoyen », en France.
 
 
 
 
 

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« Rentrée des Clashs. L’administration centrale et rectorale de l’éducation nationale obéit-elle à une stratégie non écrite dans le traitement des litiges concernant le harcèlement moral hiérarchique ? Protège-t-on de la même manière un chef d’établissement que son subordonné ? Je décris ce que j’ai vécu et que je vis encore … »

Ci-dessous, billet de blog, Rentrée des Clashs / Michel RODRIGUEZ, Le Blog de Michel RODRIGUEZ, 10 octobre 2022.

 
 

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BILLET DE BLOG 10 OCTOBRE 2022

rentrée des clashs

L’administration centrale et rectorale de l’éducation nationale obéit-elle à une stratégie non écrite dans le traitement des litiges concernant le harcèlement moral hiérarchique ? Protège-t-on de la même manière un chef d’établissement que son subordonné ? Je décris ce que j’ai vécu et que je vis encore …

michel.rodriguez1

professeur retraité

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Rentrée des clashs !..

J’aurais tellement préféré ne pas me trouver contraint aujourd’hui de mettre sur la place publique le(s) différend(s) qui m’oppose(nt) à l’institution scolaire et à ses représentants locaux.

Cette institution, je lui ai consacré 39 ans de ma vie sur le plan professionnel, mais, lorsque j’y pense, c’est encore bien plus que cela :

C’est elle qui a motivé l’exil de mes parents, avec leurs cinq enfants, d’Espagne . De leur pays, de leurs racines …

Il fallait donner à ces enfants une formation scolaire et universitaire pour qu’ils réussissent dans la vie, et l’école de Franco, en 1964 ne pouvait pas rivaliser avec l’école de France, gratuite, obligatoire, exigeante, laïque, égalitaire.

La France, à cette époque, qui manquait de bras et de jeunesse accueillait à bras ouverts les familles comme la mienne, voulant s’intégrer.

L’école de France a donc été mon « monde » depuis que j’ai eu cinq ans, et représente une bonne moitié de mes souvenirs de vie …

Cette école, je l’ai tout de suite aimée, et m’y suis tout de suite senti bien, en confiance, rassuré, considéré.

Tout ce que j’ai de français, dans ma culture, c’est l’École de France qui me l’a apporté, je veux dire l’Institution Scolaire française …

Mes parents ont ressenti, lorsque j’ai intégré le monde de l’enseignement, une fierté indicible, eux qui voyaient dans les enseignants en général, mais surtout dans ceux qui s’occupaient de nous, des « modèles » d’êtres humains, et dans l’institution scolaire un temple du savoir, de la raison, et de la transmission…

J’ai été nourri de cet idéal … Et moi aussi, comme j’étais fier, ce jour-là, de leur apprendre mon admission à ce concours de recrutement d’enseignants, même s’il me conduisait à une séparation géographique de 1000 km. Nous habitions Toulouse, j’étais nommé dans le Pas-de-Calais.

Je n’aurais jamais cru à l’époque, qu’un jour viendrait où je ne pourrais faire autrement que de « dire du mal » de cette « grande famille de l’enseignement » dont on m’accordait de faire partie. Ma vie s’annonçait heureuse et mes parents se sentaient « récompensés » pour leurs sacrifices.

Il me faut pourtant en passer par là, on ne m’a pas laissé le choix.

Les « officiels », Ministres successifs, député, Rectrice, ne répondent pas à mes sollicitations ; font comme si mon histoire ne les concernaient pas, comme si la dignité perdue d’un enseignant ne valait pas plus cher que son empreinte carbone !

La première procédure administrative pour me voir attribuer la protection fonctionnelle a pris trois ans, et le jugement annulant la décision de refus d’attribution de cette protection est tombé le 8/04/2022, et pourtant …

… Pourtant, bien qu’il soit aujourd’hui établi que la Rectrice a commis une faute en rejetant ma demande, bien qu’il soit évident que cette faute a porté à conséquences dans la suite des événements, c’est par une nouvelle faute qu’elle choisit de faire obstacle à la manifestation de la vérité et à mon accès à la justice !…

Lorsque j’aurai précisé que le problème central est lié à une situation de harcèlement moral que j’ai subi de la part de mon supérieur hiérarchique, Proviseur de mon dernier établissement d’exercice, chacun comprendra que les motivations de l’administration sont à rapprocher de la règle du « pas-de vagues » qui gangrène notre institution depuis quelques années …

J’ai choisi, faute pour l’administration de me laisser un autre choix, de devenir « lanceur d’alerte ».

Je le fais malgré moi ; et je tiens à ce qu’il soit clair, qu’à mes yeux ce n’est pas l’institution scolaire qui est pourrie, et que les textes fondateurs et les statuts ne sont pas en cause.

Qu’il n’y a donc pas à « refonder l’école », mais seulement à la protéger des dérives managériales qui lui sont appliquées ces dernières années, souvent au mépris des lois les plus élémentaires.

Je veux tout particulièrement parler de ce principe, si élémentaire, si évident, si précieux en République, voulant que tout agent de service public soit protégé par l’État contre les risques liés à sa fonction dès lors qu’aucune faute personnelle, détachable de son service, ne peut lui être opposé … Ce principe qui est consubstantiel à celui de la rigueur dans le recrutement et dans le suivi disciplinaire des mêmes agents, car ils collaborent ensemble à la qualité réelle des services publics et à l’assurance que ces services respectent les finalités que leur confère l’État …

Car c’est bien là que « ça pêche » dans notre institution : Des personnes, nommées dans la chaîne hiérarchique, détournent leur pouvoir et abusent de leur autorité, et une « méta-législation », celle du « pas-de-vagues », vient faire obstacle à ce que la loi de la République vienne s’appliquer à eux comme à n’importe quel agent.

…Au point qu’on en arrive, dans le but de les disculper à prétendre qu’ils agissent « dans l’intérêt du service » quand ce n’est pas « par nécessité absolue du service » !…

Mon histoire n’est sans doute pas la plus scandaleuse, loin de là, parmi celles qui parviennent à la connaissance du public ; mais c’est la seule que je connaisse dans les détails, et dont je peux relater la chronologie et les circonstances de manière suffisamment précise pour que chacun puisse se faire une idée claire.

C’est ce que je vais m’employer à faire dans la suite de cette série d’articles. Cependant, une introduction s’impose, afin de mettre en perspective ma propre histoire dans son contexte sociétal et dans son contexte local.

Environnement sociétal :

Voici quelques exemples de la manière dont étaient, et sont encore aujourd’hui, traitées, au sein de l’éducation nationale, quelques situations en lien avec l’obligation de protection imposée à l’État envers chacun de ses personnels…

J’ai volontairement sélectionné des situations qui ont émaillé l’époque de mes propres démêlés avec l’administration dans le cadre de ma demande de protection fonctionnelle, mais on pourrait remonter plus loin …

On ne pourra que constater que la ligne de force majeure qui se dessine, commune aux divers points évoqués, est la mauvaise foi flagrante et le peu de considération du Ministère et de l’administration scolaire, tant pour le problème de la prévention des risques psycho-sociaux ou pour celui de la protection fonctionnelle, que pour celui du simple respect du droit syndical

a) prévention des risques psycho-sociaux, méthodes managériales.

15 mars 2019 : Suicide de Jean Willot

Le suicide de Jean Willot a mis au grand jour les carences de l’Éducation Nationale à protéger ses personnels.

C’est un fait, la hiérarchie de l’Éducation nationale ne met en œuvre que trop rarement l’application de l’article 11 de la loi n° 83-634 du 13 juillet 1983 (modifié par l’article 73 de la loi du 10 août 2018). Le cadre juridique (dit de « protection fonctionnelle ») est pourtant explicite lorsqu’un enseignant est victime d’une plainte (de parents d’élève) : « Lorsque le fonctionnaire fait l’objet de poursuites pénales à raison de faits qui n’ont pas le caractère d’une faute personnelle détachable de l’exercice de ses fonctions, la collectivité publique doit lui accorder sa protection. » ou lorsqu’un enseignant est victime d’attaques diverses (de parents d’élèves notamment, mais pas seulement) : « La collectivité publique est tenue de protéger le fonctionnaire contre les atteintes volontaires à l’intégrité de la personne, les violences, les agissements constitutifs de harcèlement, les menaces, les injures, les diffamations ou les outrages dont il pourrait être victime sans qu’une faute personnelle puisse lui être imputée. »

L’administration ne pourra faire moins qu’accorder à ce suicide le caractère d’accident de service…

En revanche, il ne semble pas acquis qu’elle ait « gardé cette mort sur la conscience » afin d’en éviter d’autres.

02 mai 2019 : Suicide de Jan-Pascal VERNET …

Quarante-huit heures plus tôt, il avait fait l’objet d’une convocation devant l’inspection académique puis d’une suspension à titre conservatoire pour « suspicion d’attitude déviante ». Un « choc » pour cet enseignant décrit comme «passionné », doublé d’une « erreur technique » sur son arrêté de suspension …

la déléguée syndicale qui l’a accompagné à l’entretien raconte : « Durant l’entretien, on lui a bien précisé qu’il ne s’agissait en aucun cas d’une sanction, mais bien d’une mesure conservatoire, qui ouvrait une enquête. J’ai moi-même insisté sur ce point pour le rassurer ». Elle souligne néanmoins que les questions qui lui ont été posées étaient parfois «vindicatives et insidieuses . Cela n’a pas aidé. Je suis même intervenue à un moment pour dire que ça allait trop loin. Même quand il hésitait à répondre, ça se retournait contre lui.».

Ce n’est qu’en décembre 2020, un an et demi après, que l’administration reconnaîtra l’événement (son suicide) comme un accident imputable au service … Alors que tout était clair depuis le début puisque c’est le jour même du suicide que l’administration adressait une lettre où elle reconnaissait son erreur dans les faits retenus contre lui !

Le courrier est arrivé trop tard … C’est ballot !…

21 septembre 2019 : Suicide de Frédéric Boulé à VALLBONE

Frédéric Boulé, 58 ans, professeur de SVT (Sciences de la vie et de la Terre) depuis 28 ans au lycée international de Valbonne, un établissement réputé au nord de Cannes, s’est suicidé à son domicile. Il n’a pas laissé d’écrits expliquant son geste.

Sur son site, le syndicat Snes-FSU de Nice appelait à une manifestation. Le syndicat lie le drame à « l’absence d’aménagement des fins de carrière, d’une véritable médecine du travail, et de possibilité de reconversion », en soulignant que l’enseignant de SVT s’est donné la mort « cinq jours après avoir rencontré le médecin de la prévention du rectorat ».

Ce même jour, Christine RENON rédigeait sa lettre d’adieux …

22 septembre 2019 : Suicide de Christine RENON à PANTIN (Seine St-Denis)…

Sa lettre dans laquelle elle décrit les raisons de son suicide met en évidence le « marche ou crève » auquel sont confrontés les directeurs d’écoles en France, et plus généralement l’existence d’un traitement inhumain des ressources humaines au sein de notre administration scolaire…

Deux semaines plus tôt, Laurent GATIER s’était donné la mort, sans que cet évènement n’ait mérité la moindre couverture médiatique, alors qu’il était question d’un mal-être qui mettait en cause sa hiérarchie, et de harcèlement moral…

C’est le suicide de Christine RENON et l’émotion qu’il a suscitée qui a convaincu le fils de Laurent GATIER d’organiser une « marche blanche » afin d’attirer l’attention des médias sur le cas de son père …

L’administration, évoquait déjà, le 12/10/2019, par la voix de son Recteur, qu’il convenait de « rester prudent » sur les causes du suicide, qu’il fallait « regarder les faits avec distance », et que « le geste de ce professeur pouvait renvoyer à un mal-être plus général » … bien sûr, bien sûr…

Qui peut prétendre après cette terrible série que le nouveau management imposé dans l’éducation nationale ces dernières années n’a aucun impact au niveau des risques psycho-sociaux ?…

On ne va pas tarder à pouvoir répondre à cette question …

Le 8 novembre 2019 :

Monsieur BLANQUER souligne que les 58 suicides d’enseignants sur l’année 2018/2019, rapportés à la population, ne donnent que 5,85 pour 100 000 au sein de son ministère, contre comparativement 16,7 pour 100 000 au sein de la population générale !… Autant prétendre qu’être professeur, cela protège des tendances suicidaires !

Il annonce par la même occasion, dans la même déclaration, un recrutement massif de médecins de prévention dans l’éducation nationale …

Cette annonce n’était peut-être pas étrangère à la plainte lancée contre lui au pénal pour “manquement de suivi médical” devant la cour de Justice de la République.

Bonjour la cohérence !..

N’y a-t-il pas une mauvaise foi criante à comparer le nombre de suicides à partir d’une statistique émanant exclusivement du ministère ?

Tous les enseignants morts par suicide sont-ils effectivement recensés dans cette liste ministérielle ? …

-Alors que rien n’impose aux familles de déclarer à l’administration la cause du décès,

-Alors que rien n’impose à un chef d’établissement, à supposer qu’il en soit informé, de « faire remonter » l’information,

-Alors que des statistiques indépendantes du ministère (organisées par l’INSERM et concernant l’ensemble des professions) donnaient en 2002 le résultat de 39 suicides d’enseignants pour 100000 (soit 2,4 fois plus que la moyenne générale de l’époque) … Est-il concevable que la situation soit devenue si « calme » dans le milieu enseignant sur les 17 années qui séparent ces deux chiffres ?

Était-il vraiment nécessaire d’ajouter encore à cette mauvaise foi le biais qui consiste à parler des chiffres du Ministère en mélangeant les enseignants avec les personnels administratifs et techniques ?…

Conclusion sur ce point : L’administration communique énormément, dans ce domaine, ces dernières années, largement influencée par les rapports annuels du Médiateur de l’éducation nationale constatant la recrudescence des dossiers qui lui parviennent sur ce thème …

Mais en termes de crédits, comme en termes de décisions de nature à changer les habitudes managériales, rien ne bouge vraiment, et les demandes de ruptures conventionnelles comme les démissions ne cessent de se multiplier.

Le cas du lycée Léon BLUM à CRÉTEIL :

Dans ce lycée, le rectorat avait nommé une chef d’établissement qui s’était déjà donnée à connaître pour ses condamnations dans un autre département pour ses mauvaises méthodes managériales ( En particulier, l’annulation de la non-reconnaissance d’un accident de travail suite à une agression verbale particulièrement violente dont fut victime un personnel administratif. Le tribunal avait enjoint le rectorat de reconnaître l’accident de service.…)

Pendant deux années, les mêmes méthodes produisant les mêmes effets, le personnel du lycée se sont plaints d’un climat toxique, au point que 25 % d’entre eux ont demandé et obtenu leur mutation lors du dernier mouvement !

 Une médiation a été décidée en juin dernier par le Rectorat, mais cette médiation ne débouchant sur aucune décision susceptible de satisfaire le personnel (maintien de la chef d’établissement et dégradation des conditions de fonctionnement…) un mouvement de grève fut lancé à la rentrée.
 Le corps enseignant mettait en cause les comportements de la proviseure, dénonçait des humiliations publiques, des propos discriminatoires et des menaces abusives de retenue de salaire. 
Un «management de la terreur», comme le décrivent plusieurs professeurs et membres du personnel, « un syndrome France Télécom dans l’éducation nationale », ayant conduit à de multiples suivis psychologiques du personnel, et à des mutations anormalement élevées cet été. 

L’histoire a fragilisé les liens entre le rectorat de Créteil et les professeurs, alors que ces derniers attendent encore les résultats d’une enquête administrative lancée mi-septembre et toujours en cours, selon l’académie.

Devant l’ampleur du mouvement et sa médiatisation, la chef d’établissement demanda à être déchargée de ses fonctions, ce qui n’a rien d’une sanction disciplinaire.

Aujourd’hui, un nouveau proviseur est en poste, mais le rectorat entend retenir le salaire des grévistes pendant les 9 jours du mouvement, au cours duquel ils étaient tous présents au lycée, y compris la journée où s’est tenue l’enquête administrative à laquelle ils ont participé …

Qui était en faute ? Qui fait les frais de ces fautes ?…

b) protection du fonctionnaire par l’État …


16 octobre 2020 :

Samuel PATY était décapité sur la voie publique non loin de son collège qu’il venait de quitter !…

Cet acte concluait une série d’outrages à sa dignité depuis que, dix jours avant, il avait, dans le cadre de son cours sur la liberté d’expression, montré en classe deux caricatures de Mahomet.

L’administration s’est défendu, après son décès, d’avoir voulu lui reprocher quoi que ce soit, mais il est largement établi que dès le 8 octobre et jusqu’au 16, Samuel Paty, la principale et les enseignants ont identifié une menace grave pour leur intégrité physique et la sécurité du collège…

David di Nota, dans son livre « j’ai exécuté un chien de l’enfer[…] » décrit en détail le mécanisme ayant conduit au drame :

On y découvre un Samuel Paty désemparé et agacé face à la réaction, ou l’absence de réaction, de sa hiérarchie, alors que se répand un récit mensonger du cours où il a montré des caricatures de Mahomet.

« Tout est parti d’une élève qui n’était pas présente à ce cours. Cela entraîne des pressions de la part de ceux qui se disent offensés, et en vertu de la politique des accommodements raisonnables, il a fallu absolument que le prof reconnaisse une erreur qu’il n’avait pas commise: demander aux musulmans de sortir. Lui le répétera trois jours avant sa mort: ce n’est pas ce qu’il a demandé », insiste David di Nota.

Le livre décortique deux écrits administratifs, avant et après l’assassinat, où l’Éducation nationale se dédouane de toute faute.

« L’administration est tombée dans le piège de sa propre idéologie (…) Le problème des rapports qui ont été écrits sur ces faits est qu’elle passe son temps à faire son propre éloge », selon l’écrivain.

c)respect du droit syndical et des procédures :

Le cas du lycée DE MELLE :

Au lycée Desfontaines de Melle (79), comme dans plus de 500 lycées en France, la communauté éducative, les parents et les lycéens se sont mobilisés en janvier 2020 lors de la passation des premières épreuves du « bac Blanquer », si largement décriées, les fameuses E3C.

Le ministère ne peut alors admettre l’ampleur de cette mobilisation nationale et les foudres du rectorat de Poitiers s’abattent sur 3, puis 4 enseignants de ce lycée rural :

C’est un véritable acharnement répressif qu’ils subissent, suspendus à titre conservatoire pendant 8 mois, ils sont sanctionnés début novembre à l’issue de conseils de discipline où aucun avis majoritaire n’avait pourtant été émis.

Il s’agit d’en faire des exemples. Il s’agit de réprimer et d’intimider. Il s’agit de faire taire la contestation. La conclusion du compte-rendu de l’enquête administrative assume d’ailleurs ouvertement les motivations politiques et idéologiques à l’origine de cette affaire en affirmant qu’« ils restent dans leur logique de combat de la réforme » et qu’il faut donc a minima les déplacer d’office. Pourtant, confronté à une forte mobilisation et à ses propres contradictions, le rectorat de Poitiers recule, proposant des sanctions de plus en plus basses au fur et à mesure de la semaine des conseils de discipline.

Seule Sylvie Contini, passée la première, a à subir, pour l’exemple et de manière arbitraire, cette sanction de déplacement d’office. Elle attaque alors cette décision en référé au tribunal administratif de Poitiers, avec ses avocats financés par la caisse de solidarité.

Le 22 décembre, le verdict tombe : l’ordonnance du TA suspend la sanction du rectorat de Poitiers et demande la réintégration provisoire de Sylvie sur son poste à Melle en attendant le jugement sur le fond. C’est un revers pour le rectorat de Poitiers et Blanquer, piqué au vif, prend officiellement la main sur ce dossier des 4 de Melle, en se pourvoyant en cassation devant le Conseil d’Etat pour annuler cette victoire en référé.

Peine perdue : le Conseil d’Etat a statué, aucun des arguments avancés par le ministère n’est jugé recevable, ce pourvoi ne sera donc pas même examiné, il n’est pas admis !

Le cas du lycée Joliot-Curie à NANTERRE :

Kaï TERADA a appris sa suspension à la rentrée , puis, le 22 septembre, sa mutation d’office dans un lycée de Saint-Germain en Laye , à une heure de trajet de son lycée Joliot Curie de Nanterre.

Il se trouve que ce professeur est une figure connue du syndicat « Sud-éducation ».

Il se trouve que, par ailleurs, il est reconnu comme un enseignant sérieux, qualifié, et compétent, par l’ensemble de ses collègues au sein de son établissement ainsi que par ses élèves et leurs parents.

Il se trouve enfin que, malgré cela, la Rectrice de l’Académie de Versailles, sans qu’aucune faute ne soit reprochée nommément à ce professeur, sans qu’aucun conseil de discipline ni aucune commission paritaire n’aient été consultés, alors qu’une suspension est une décision conservatoire réservée aux cas de manquement graves et doit être accompagnée d’une enquête disciplinaire (ce qui n’a pas été le cas ici…), présente pourtant la mutation de K Terada comme visant « à créer des conditions renouvelées pour reconstruire un climat apaisé, indispensable au bien être des personnels et des élèves« 

Une formule assez provocatrice dans un lycée très perturbé par la sanction qui frappe un enseignant à qui aucune faute n’est reproché et qui est en poste depuis 16 ans dans l’établissement.

… On « perturbe le climat » en annonçant la suspension, et on prétend ensuite l’apaiser par la mutation d’office ?…

Focus à présent sur ce que j’ai vécu moi-même 

1)Qui suis-je ?…

« Un professeur au parcours atypique qui fait profiter ses élèves de sa grande culture, sans oublier l’accomplissement indispensable du programme .» Voilà comment me qualifiait, au printemps 2016, le Proviseur qui allait prendre sa retraite le 1er novembre suivant, son remplacement faisant l’objet d’une période de « doublon » à la tête de l’établissement sur les deux premiers mois de l’année scolaire.

Cette appréciation n’était pas mon seul sujet de satisfaction puisque je venais d’être admis à la hors-classe du corps des agrégés quelques mois plus tôt, et que, pour la première fois de ma carrière pourtant bien remplie, le Conseil d’enseignement de juin 2016, m’avait désigné pour assurer (pour la première fois de ma carrière!) l’une des classes de Terminale scientifique à la rentrée suivante …

Le « parcours atypique » évoqué par le chef d’établissement mérite d’être un peu détaillé, non pas pour faire le malin en bombant le torse, mais pour mettre en évidence, plus loin dans le récit, le niveau d’incohérence des allégations qui vont m’être opposées :

a) les « promotions » successives :

Entré dans l’enseignement à 22 ans, dans le cadre d’un recrutement exceptionnel d’instituteurs (intitulé FIS/DEUG 1982) qui envoyait directement les lauréats en plein exercice sur le terrain, avec une formation réduite à quelques semaines de rassemblement en école Normale, étalées sur trois ans avec titularisation dès la fin de la première année, j’ai été successivement, par concours successifs :

-instituteur stagiaire puis titulaire, (1982)

-PEGC-Maths/SciencesPhysiques, stagiaire puis titulaire (1985)

-Professeur Certifié de maths, stagiaire puis titulaire (1987)

-Professeur Agrégé de maths, stagiaire puis titulaire (1994)

Précisons que seul le « stage » de PEGC a donné lieu à une véritable formation « initiale », pour les autres, et notamment pour celui du CAPES ( que j’avais pourtant passé en candidat externe), il s’agissait de stages « sur le terrain à temps plein »…


b) La formation et les activités périphériques en lien avec la profession :

Ce manque flagrant de formation initiale, je l’ai compensé par une formation, et surtout une auto-formation continue, tout au long de ma carrière, c’est ainsi que je me suis systématiquement inscrit aux stages de l’IREM de Lille axés sur l’histoire des mathématiques, et suis moi-même devenu animateur au sein de cette structure, où j’ai par la suite, en dehors de mon service complet, participé aux groupes de travail sur l’histoire des mathématiques, mais aussi sur les relations Maths-Physique, sur l’enseignement Primaire, sur l’enseignement des maths en Europe (comparaison des modèles éducatifs) …

Sur cette même lancée, j’ai participé, sur mon temps de loisirs, à de nombreux congrès, colloques, journées nationales, consacrés à l’enseignement des mathématiques, et me suis investi dans les activités de la Régionale de LILLE de l’APMEP en tant que secrétaire, et rédacteur du bulletin trimestriel « convergences » (« le bulletin qui a de la suite dans les idées sans être monotone et borné… »).

Je faisais partie de l’équipe organisatrice des journées nationales APMEP de 2001 à LILLE (« mathématiques au carrefour de l’Europe »), notamment en me chargeant de l’invitation et de la traduction de la conférence de Miguel de GUZMAN (ancien président de l’ICMI, « International Commission of Mathematics Instruction »), et de la co-animation d’ un atelier sur « les mathématiques du Bridge ».

c) les postes occupés …

Ma carrière m’a conduit à enseigner les mathématiques à des publics divers, que je résume ainsi … J’ai assuré :

-Tous les niveaux de maternelle et d’enseignement primaire y compris la classe de perfectionnement (devenue CLIS aujourd’hui…). Une année en tant que titulaire remplaçant a beaucoup contribué à la diversification de mon expérience…

-Tous les niveaux de collège, y compris en SES (devenu SEGPA aujourd’hui).

-Tous les niveaux de lycée, à l’exception notable de la terminale scientifique.

-Des BTS technologiques

-Des étudiants en « licence d’enseignement » préparant, à l’Université d’Artois, le concours de professeur des écoles (vacations)

-Des élèves-maîtres et stagiaires IUFM (De Lille et de Montpellier) en formation initiale et continue ainsi qu’en direction de mémoire professionnel (PE et PLC-maths)

-Des élèves-ingénieurs à l’école des Mines de DOUAI (vacations)

-Des professeurs de mathématiques en formation continue

-Des adultes ayant abandonné très tôt le cursus scolaire, au sein du CUEEP de LILLE

Voilà qui devrait justifier amplement la référence de mon ancien chef d’établissement qui parlait de « parcours atypique » … et aurait dû donner quelques doutes à l’IPR ayant retenu à mon sujet, sans m’avoir jamais inspecté, l’appréciation suivante : « on lui conseillera d’adapter son enseignement à la diversité de son public » …

2) Mon environnement professionnel (à la rentrée 2016)

Un lycée de centre-ville dans une ville moyenne du Pas-de-Calais, jouissant d’une bonne image dans son secteur, notamment par ses sections de Bachi-Bac, ses sections sportives, sa section musique, et plusieurs classes européennes et aussi par ses BTS tertiaires.

Bref, un poste idéal pour un enseignant en fin de carrière qui voulait arriver à la retraite « en douceur » …

Le départ à la retraite du proviseur au 01/11/2016 a motivé une période de « passage du témoin » au cours de laquelle le nouveau chef d’établissement intervenait en doublon.

Mais, c’est au mois de juin qui précéda cette rentrée que mon histoire commence par deux anecdotes aux effets diamétralement opposés :

conseil d’enseignement :

Grand bonheur !…

à la suite de deux années scolaires effectuées dans le lycée, qui avaient visiblement donné satisfaction au Proviseur puisque celui-ci m’avait accordé une appréciation dithyrambique dans le cadre de la promotion à la Hors-classe, et dans le contexte du départ d’un collègue, agrégé comme moi qui était nommé sur un poste de classes préparatoires, il fut décidé que l’on m’attribuerait la terminale scientifique qu’il assurait jusque là.

surveillance de Bac :

Patatras !

La Proviseur-adjointe de l’époque avait une conception très personnelle de ce que devait être l’autorité hiérarchique, une conception à la limite du caricatural, elle prenait la moindre remarque face à une de ses affirmations comme une offense, et ne se privait pas de son côté de lancer, même en plein conseil de classe des observations acerbes à des enseignants à propos de leur formulation des appréciations trimestrielles.

Pendant les épreuves écrites du Bac, elle se chargea de la « police des examens », et là encore, sa conception en était caricaturale : Alors que je surveillais une épreuve de 5 heures non-stop, j’avais trouvé judicieux d’amener avec moi un livret de Su-Do-Ku.

En effet il s’agissait pour moi, et ce dans le but d’assurer une surveillance plus efficace, d’éviter de m’endormir : résoudre un sudoku, contrairement à lire un roman ou un journal, n’est pas une activité qui demande concentration et qui diminue la vigilance. Il suffit de baisser les yeux une seconde, de temps en temps, pas plus …

Pourtant, aux yeux de la Proviseur-adjointe, quel crime j’avais fait là !

Elle déboula littéralement dans la classe, pour m’intimer à voix haute, devant des candidats médusés (dont certains avaient été mes élèves cette année-là…), de ranger mon livret immédiatement. Elle ajouta même une réplique cinglante sur les risques d’invalidation de l’épreuve que je faisais courir à l’établissement si l’un des candidats s’avisait de porter une réclamation là-dessus !

Pour mettre fin au dérangement, je rangeai immédiatement « l’arme du crime », et ne répondis pas. Mais sitôt rentré chez moi, j’adressai un message électronique au Proviseur lui décrivant la scène et le priant d’expliquer à son adjointe que :

– c’était elle qui avait dérangé le bon déroulement de l’épreuve et qui faisait risquer une annulation en cas de réclamation

– il eut été plus convenable de me faire signe depuis le couloir, afin de m’adresser toute remarque utile de manière discrète, et me permettre accessoirement de lui répondre.

Le Proviseur organisa un entretien quelques jours plus tard, pour obtenir « la paix des braves »… mais il y avait toujours un grave différend : son adjointe prétendait que je devais m’excuser pour le mail offensant, je me déclarais le premier offensé et refusais donc de m’excuser si elle ne regrettait pas sa propre attitude. Dans ce débat, elle alla même jusqu’à évoquer la sanction disciplinaire qu’elle pouvait réclamer, et je lui répondais « chiche ! Au moins, devait un conseil de discipline, je serais entendu »…
Comme on peut s’y attendre, il n’y eut pas de procédure disciplinaire … Mais en revanche, sans aucune explication, à la mi-juillet, le projet de répartition pour la rentrée suivante me privait de la fameuse terminale scientifique. Voilà comment on punissait le vilain garnement insoumis !

J’appris bien plus tard que la Proviseur-adjointe était « débutante » et effectuait son stage pratique dans l’établissement cette année-là. J’appris aussi que l’année de stage de la Proviseur-adjointe n’avait pas été validée, et qu’elle devait refaire une année de stage… Ce qui me valut de la côtoyer une année de plus …

Pour ma part, je contestais la décision du Proviseur de changer mes attributions de classe, et, en réaction à cette mesure injuste et tardive (j’avais largement avancé mes préparations pour cette classe nouvelle…), je déclarais mon refus des heures supplémentaires au-delà du maximum imposable .

C’est dans ce contexte de « guerre ouverte » que le nouveau Proviseur prit ses fonctions au lycée…

Voilà.

Le tableau est dressé.

Tout est mis en place pour pouvoir raconter l’épopée qui, sur une période de 6 ans, va se traduire par :

-2 dossiers pénaux successifs,

-une dizaine de procédures au tribunal administratif toutes en lien avec une situation de harcèlement moral au travail,

-un dossier d’accident de service du 08/10/2019, pas encore clôturé aujourd’hui, du fait que la consolidation de la pathologie déclenchée par l’accident, « syndrome dépressif majeur en lien avec une problématique professionnelle », n’a pas été retenue par l’expertise médicale de juin dernier.

Et bien sûr une multitude de péripéties relationnelles aboutissant à ce que mon proviseur obtienne à mon égard de l’administration centrale, la déchéance suprême consistant, pour mes deux derniers mois d’exercice, de voir mon poste supprimé de l’établissement et mon affectation changée en « titulaire-remplaçant dispensé de remplacements », sans que ma contestation ne puisse seulement être vraiment considérée par le tribunal, cette décision étant présentée non comme une sanction disciplinaire, mais comme une mesure d’ordre intérieur, dans l’intérêt du service !

Aujourd’hui, alors que, quatre ans plus tôt, j’étais encore dans la peau d’un professeur passionné, compétent, consciencieux, considéré, droit et digne, me voilà changé en enseignant à la retraite brisé, meurtri, déshonoré, malade, dégoûté … mais surtout, tellement indigné …

Mon âme est naufragée sur l’île de la Rumination, au milieu de l’océan des Incertitudes, peuplée de fantômes obsessionnels, d’où je vous adresse ces quelques « bouteilles à la mer ».
SOS … Enseignant en détresse …


Le feuilleton peut commencer …


… merci de m’avoir lu et, à la prochaine … L’épisode suivant est accessible par le lien : SUITE du récit

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (18) Textes adoptés par les Assises de la santé et de la sécurité des travailleurs et travailleuses, 13 et 14 mars 2024.

               

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Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (32) « Violences et viols dans un collège privé du Béarn : pourquoi 33 anciens élèves brisent le silence ».

 

 

       Ce lundi 25 mars, Le Parisien consacre  un reportage audio sous forme de « podcast » à un des innombrables scandales au croisement de deux Omertas, PasdeVague et metoo, celui du collège Notre-Dame de Bétharram, dans le Béarn.  

                                                                                                                        Pierre-André Dionnet

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« Violences et viols dans un collège privé du Béarn : pourquoi 33 anciens élèves brisent le silence » 

Ci-dessous, lien vers un article « audio » réalisé par une équipe du Parisien, 25 mars 2024.
 
 
 
 

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Violences et viols dans un collège privé du Béarn : pourquoi 33 anciens élèves brisent le silence

Article de L’équipe de Code source
 • 2 h • 2 min de lecture
L’actuel Collège le Beau Rameau de Bétharram. Cet établissement privé catholique s’appelait autrefois Notre-Dame de Bétharram.© Lilian Cazabet

Écoutez Code source, le podcast d’actualité du Parisien

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Résumé. C’est un ensemble imposant aux façades blanches, situé en bordure du gave de Pau, dans les Pyrénées-Atlantiques. Notre-Dame de Bétharram, de son ancien nom, est aujourd’hui un groupe scolaire privé et catholique qui accueille des élèves de la maternelle au lycée.

 

Mais pendant près de deux siècles, l’institution religieuse se destinait à l’enseignement des jeunes garçons au collège et au lycée. Un établissement réputé pour ses excellents résultats, mais aussi connu pendant longtemps pour la discipline de fer qui y régnait.

En février dernier, 33 anciens élèves ont porté plainte pour des faits de violences physiques et sexuelles. Des décennies après leur passage à Bétharram, certains se disent encore marqués par la violence gratuite et disproportionnée qu’ils ont subi de la part des adultes.

Outre les punitions arbitraires, plusieurs témoignages font état d’abus sexuels et de viols commis par des surveillants. À la fin des années 1990, un ecclésiastique qui avait dirigé l’institution avait lui-même été mis en examen pour viol.

Cet épisode de Code source est raconté par Timothée Boutry, journaliste au service police-justice du Parisien.

 

Crédits. Direction de la rédaction : Pierre Chausse – Rédacteur en chef : Jules Lavie – Reporter : Ambre Rosala – Production : Clara Garnier-Amouroux, Barbara Gouy et Thibault Lambert – Réalisation et mixage : Julien Montcouquiol – Musiques : François Clos, Audio Network – Archives : INA.

À propos de Code source. Code source est le podcast quotidien d’actualité du Parisien. Des histoires racontées par les journalistes de la rédaction ou par celles et ceux qui les ont vécues directement. Un rendez-vous porté par le présentateur Jules Lavie et la reporter Ambre Rosala, à retrouver du lundi au vendredi à partir de 18 heures sur LeParisien.fr ou sur les principales plates-formes d’écoute.

Un commentaire ? Écrivez-nous par courriel à codesource@leparisien.fr ou interpellez-nous sur Twitter (@codesource)

 

 

 

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« Violences et viols dans un collège privé du Béarn : pourquoi 33 anciens élèves brisent le silence » 

Ci-dessus, lien vers un article « audio » réalisé par une équipe du Parisien, 25 mars 2024.
 
 

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Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (17) « Ecole : la Seine-Saint-Denis lance l’alerte ». / L’Humanité, 14 mars 2024.

               

         

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Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (16) « Ce que subissent vraiment les profs. Le règne du pas de vagues ». / Le Point, 4 mars 2021.

               

         

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Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (15) Assises de la santé et de la sécurité des travailleurs et travailleuses, 13 et 14 mars 2024.

               

         

 

                  

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (14) 8 mars, Journée internationale des Droits des Femmes. Pourquoi et en quoi les femmes travaillant dans l’Education nationale ont moins de droits que d’autres ?

               

         L’Education nationale ? C’est  1 200 000 salariés, dont 860 000 professeurs, selon les chiffres de la DEPP (Direction de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance, dépendante du ministère de l’Education nationale). Un million deux cent mille postes, correspondants à des professions essentiellement féminisées, c’est-à-dire autant d’emplois pourvus surtout par des femmes, d’abord par des femmes, en plus grand nombre par des femmes (enseignantes, AED, AESH, secrétaires, personnels d’entretien, personnels administratifs, etc.).

Des employées particulièrement malmenées. Malmenées dans de nombreux domaines, et pas seulement sur le plan financier. Bien que cela ne soit jamais mis en avant par l’industrie médiatique, et trop peu porté par nos propres structures syndicales, les enseignants sont à plusieurs égards des « sous-citoyens ». C’est une réalité. Ce qui veut dire que les enseignantes ont moins de droits que bien des femmes, en 2024 en France. La journée du 8 mars est peut-être l’occasion (et il en faut d’autres !) de « penser » cette question des droits effectifs. De réfléchir à ce que cela signifie concrètement, de comprendre comment cela se traduit, aussi bien au quotidien que sur la longueur d’une « carrière », sur le temps long d’une vie professionnelle dédiée à l’Ecole et aux élèves.

                                                                                                                           Pierre-André DIONNET 

 

                  

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (40) « Difficile pour l’Education nationale d’enrayer le harcèlement quand elle s’en sert comme d’outil de gestion des personnels » / Johan FAERBER.

          

           Les parents d’élèves s’émeuvent à juste titre des dangers que courent leurs enfants face aux phénomènes de harcèlement scolaire. Mais qui peut protéger leurs bambins et leurs charmants ados, sinon les salariés de l’Education nationale ? Or… impossible pour eux de le faire, lorsqu’eux-mêmes subissent du harcèlement de leur propre administration et de leur propre hiérarchie ! Finalement, la maman de Loana et le papa de Kévin, la mère de Clémentine et le père de Jean-Eudes ont tout intérêt à se mêler de la façon dont on francetélécomise les professeurs, en France, plutôt que de participer au profbashing ambiant. Dans leur intérêt, et dans l’intérêt de leurs enfants, les parents gagneraient eux aussi à s’emparer de ces sujets tabous.

                                                                                                                       Pierre-André DIONNET

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Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (10) « Un monde où chaque personne professionnelle de l’éducation peut exercer son métier en toute sécurité et avec des moyens adaptés. » / Amnesty International.

 

 

                      C’est vrai. Bien sûr. « Ailleurs c’est pire ». On ne l’oublie pas et on agit pour qu’ailleurs ce soit « mieux » demain.

Et ce n’est certainement pas une raison – au contraire ! – pour accepter ici la casse de l’Ecole publique. Ni la casse et la francetélécomisation à bas bruit des hommes et des femmes qui exercent, en France, le métier d’enseignant. 

 

                                                                                                                              Pierre-André DIONNET

   
 
 
 
 
 
  
 

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Amnesty International :

 « Défendre le droit à l’éducation » 

https://www.amnesty.fr/education-droits-humains-enseignants?utm_medium=email&utm_source=emailing-pee&utm_campaign=journee_internationale_education

https://www.amnesty.fr/education?utm_medium=email&utm_source=emailing-pee&utm_campaign=journee_internationale_education

Ci-dessous, communiqué de Maud Bernard d’Heilly, Responsable du service Éducation aux droits humains chez Amnesty International France

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Aujourd’hui c’est la Journée internationale de l’éducation.

L’occasion de rappeler que le droit à l’éducation et le personnel enseignant sont attaqués dans de nombreuses parties du monde (attaques contre des enseignants en France, violation du droit à l’éducation pour les filles en Afghanistan… ).

Face à ces défis, Amnesty International s’engage pour l’éducation, et ce tout au long de l’année, notamment grâce à l’Éducation aux droits humains.

Nous croyons en un monde où chaque personne a le droit à une éducation de qualité, une éducation visant à favoriser le plein épanouissement de la personnalité humaine et à renforcer le respect des droits humains et des libertés fondamentales, comme le stipule l’article 26 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Nous croyons en un monde où chaque personne professionnelle de l’éducation peut exercer son métier en toute sécurité et avec des moyens adaptés.

Pour cela, nous accompagnons le public enseignant dans la sensibilisation et l’éducation aux droits humains de leurs élèves, en mettant à leur disposition diverses ressources pédagogiques.

Parce que l’Éducation aux droits humains est un droit universel, chaque personne peut accéder à nos ressources pédagogiques gratuitement depuis notre Espace Éducation.

Vous pouvez faire connaître nos outils ressources autour de vous et ainsi contribuer à défendre ce droit fondamental.

Ensemble, défendons les droits humains !

Solidairement,

Maud Bernard d’Heilly
Responsable du service Éducation aux droits humains
chez Amnesty International France

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (9) « 84 % du corps enseignant n’est pas respecté par l’Education nationale »… Si même Le Figaro le dit…

 

 

                      « 84 % du corps enseignant n’est pas respecté par l’Education nationale ».

Si même Le Figaro le dit… c’est peut-être que les violences institutionnelles déjà dénoncées il y a 20 ans par une poignée de lanceurs d’alerte ne relevaient pas du phantasme. Qui sait ?

Pour répondre à la question « Combien de victimes ? », le calcul est simple, si l’on se fie à ces données. 84 % de 853 700 enseignants, cela fait un peu moins de 720 000 êtres humains malmenés par ceux-là mêmes qui sont payés pour faciliter leur travail de transmission des savoirs. Chapeau ! Bon bilan.

 

                                                                                                                              Pierre-André DIONNET

   
 
 
 
 
 
  
 

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« Un tiers des Français serait « inquiet » pour un proche qui souhaite devenir enseignant », Le Figaro, 23 janvier 2024, Quentin PERINEL.

https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/pas-calais/bethune/harcelement-presume-a-la-cite-scolaire-lavoisier-d-auchel-mobilisation-de-bikers-colere-des-enseignants-la-rectrice-tente-de-calmer-le-jeu-2881487.html

 

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Un tiers des Français serait « inquiet » pour un proche qui souhaite devenir enseignant

 
Publié le 
Le plus beau métier du monde est en difficulté.
Le plus beau métier du monde est en difficulté.JeanLuc / stock.adobe.com
       

Il faut réenchanter les carrières des professeurs. Quasiment 90% du grand public estime qu’il faut améliorer les conditions de travail des enseignants, que ces derniers ont infiniment de mérite. Explications.

C’est un métier qui devrait avoir le vent en poupe et continuer de susciter des vocations. Il était le plus beau métier du monde, disait-on. L’est-il toujours ? C’est moins sûr… La crise de recrutement des professeurs qu’est en train de vivre le monde de l’éducation ne désemplit pas. Elle s’aggrave d’années en années…

Un métier qui fait moins rêver

À chaque rentrée des classes en septembre, le suspense demeure… Toutes les classes disposeront-elles d’un professeur des écoles (au primaire) ou de professeurs dans l’ensemble des matières du programme (au collège et au lycée) ? À la crise de vocation (la diminution du nombre de candidats au concours donc) s’ajoutent de nombreuses démissions et réorientations de professeurs, aussi bien parmi les titulaires que les contractuels… Une étude OpinionWay met des chiffres sur ces tendances… Plus de 400 enseignants en poste actuellement ont été sondés… ainsi qu’un millier de citoyens formant un échantillon représentatif du «grand public.»

Résultat ? Ce métier fait moins rêver qu’avant François… C’est notre époque qui veut cela… 65% des enseignants (et 68% de l’ensemble des Français) considèrent qu’aujourd’hui ce métier se résume davantage à faire la discipline et la garderie qu’à réellement transmettre des savoirs. C’est 80% des professeurs qui vont jusqu’à dire que le métier d’enseignant est menacé, qu’ils ont peur de l’avenir…

84% du corps enseignant ne se sent pas respecté par l’Education Nationale

Pire encore 84% du corps enseignant actuellement en poste ne se sent pas respecté par l’Éducation Nationale, et peu soutenu par sa hiérarchie… À savoir, petite précision. Il existe écart de perception entre les enseignants du public et du privé, ces derniers se montrant systématiquement plus optimistes ou moins en souffrance que leurs homologues. Malgré tout, une large majorité d’enseignants du privé ont la même opinion et le même ressenti que leurs confrères du public… Ce sont donc des constats partagés.

Le grand public est de tout cœur avec les profs. Quasiment 90% du grand public estime qu’il faut améliorer les conditions de travail des enseignants, que ces derniers ont infiniment de mérite… Ils sont estimés par la population mais pas spécialement enviés. D’ailleurs à la question «Si l’un de vos proches envisageait de devenir enseignant, quelle serait votre réaction ?», un tiers des personnes sondées répondent qu’elles seraient inquiètes pour leur proche mais ne lui en parleraient pas, 12% affirment qu’elles essaieraient de l’en dissuader… et 40% soutiennent que cela les rendrait fiers, lit-on encore dans cette étude commandée par Indeed.

« N’importe qui peut devenir professeur » : une idée tenace

Enfin ce dernier phénomène qui illustre le cercle vicieux dans lequel se situe le monde enseignant. L’idée tenace selon laquelle aujourd’hui « n’importe qui peut devenir professeur », est partagée à la fois par la moitié des profs et la moitié du grand public. Il faut donc réenchanter la carrière des profs de toute urgence. Pour que chacun continue à garder en tête un ou plusieurs professeurs qui ont marqué sa vie. Au travail…

 

 

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (8) La cité scolaire Lavoisier d’Auchel. Réhabiliter les « mauvaises » victimes pour éviter le pire.

 

 

Oui ou non, de mauvaises décisions administratives peuvent briser des salariés de l’Education nationale pourtant dévoués à leur métier et à leur employeur ?

La réponse est OUI. Mille fois OUI.
 
Oui, de mauvaises décisions de l’administration peuvent détruire d’excellents fonctionnaires qui n’ont rien à se reprocher.
Le dire écorche au sang la bouche en coeur des bons petits soldats qui ont toujours nié en bloc ces dérives – ou qui en ont usé, mésusé, abusé et profité – tant que cela ne les frappait pas eux-mêmes.
On en connaît plus d’un qui ont été contraints de l’admettre, et contraints de reconnaître qu’ils n’auraient jamais dû soutenir le contraire, qu’ils n’auraient jamais dû jurer que tout cela était faux, qu’ils n’auraient jamais dû mentir en la matière, qu’ils n’auraient jamais dû entretenir le déni du réel en se persuadant que cela ne pouvait arriver qu’aux autres.
Tant que cela les épargne, ce sont les bons et les meilleurs apôtres ; mais si la roue tourne en leur défaveur, ce n’est plus la même limonade.
 
Oui, bien sûr, c’est la réalité, c’est une évidence : de très nombreux salariés de l’Ecole publique sont cassés par les mauvais choix des décisionnaires de leur propre administration.
C’est trop fréquent pour passer totalement inaperçu, même si – #PasdeVague oblige – ne parviennent jusqu’aux médias qu’une toute petite portion de ces violences institutionnelles et de ces aberrations innombrables.
L’affaire de la cité scolaire Lavoisier d’Auchel en est un très bon exemple.
Plusieurs médias s’en font aujourd’hui l’écho, parmi lesquels BFM Télé, France Bleue, et France 3 Hauts-de-France qui titre « Harcèlement présumé à la cité scolaire Lavoisier d’Auchel : mobilisation de bikers, colère des enseignants, la rectrice tente de calmer le jeu ».
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« Calmer le jeu » ? 
 
C’est très bien que Madame la Rectrice d’Académie se déplace en personne au lycée et au collège Lavoisier.
C’est très bien que la protection fonctionnelle soit accordée aux agents de cet EPLE.
C’est très bien – ou plutôt, c’
est déjà ça… –  que le ministère de l’Education nationale reconnaisse officieusement et du bout des lèvres « avoir peut-être agi avec précipitation ».
C’est très bien qu’en quelques semaines les choses se dénouent et qu’on laisse le bon sens et le rationnel l’emporter.
Oui, c’est très bien.
 
« Calmer le jeu » ? 
       

C’est moins bien de laisser pourrir pendant des années des situations autrement plus lourdes, plus graves, plus destructrices, et de les noyer dans des mensonges saupoudrés d’émotions primaires sciemment instrumentalisées.
C’est moins bien que le ministère refuse de reconnaître qu’on a agi fautivement en broyant d’excellents enseignants auxquels on ne pouvait rien reprocher.
C’est moins bien que le rectorat de Lille n’accorde pas la protection fonctionnelle à quantité d’agents qui y ont pourtant droit. (*) 
C’est moins bien que personne ne se déplace pour soutenir les victimes de violences sexuelles, les victimes de violences hiérarchiques, les victimes de mobbing et de harcèlements hyper-violents, toutes ces victimes dont on nie l’existence et que l’on cache.
Oui, c’est beaucoup moins bien.

Vous avez dit 2 poids, 2 mesures ?
Rien de neuf sous le soleil et sous les nuages du Pas-de-Calais. Selon que vous serez puissant ou misérable, selon que vous serez un chef d’établissement doté de solides appuis et soutenu par de multiples réseaux d’influence, ou que vous serez un simple p’tit prof’ ayant pour seule ambition de se donner à plein dans son métier et de faire son travail honnêtement, on vous rendra Blanc ou Noir, on vous dira Bon ou Mauvais.
Heureusement que les « bonnes » victimes, celles qui sont reconnues, choyées, et indemnisées, ne sont jamais les bourreaux des « mauvaises » victimes, celles qui sont invisibilisées, celles qu’on ne réhabilitera probablement jamais et auxquelles on tarde à offrir une porte de sortie honorable.
Heureusement !
Cela ferait très mauvais genre, n’est-ce pas ?

Mais… j’y songe… et si c’était le cas ? Pour de vrai ? Réellement ? A toucher du doigt ?
Si les « bonnes » victimes étaient réellement les bourreaux de quelques « mauvaises » victimes ?
Ce serait atroce, c’est entendu.

Ce serait totalement immoral.
Ce serait immonde.
Mais dans ce cas, comment faudrait-il réagir ?
Je me le demande, parfois.
Le rectorat de Lille devrait le savoir, lui, et si ce scénario cruel s’avérait bien réel, il aurait du depuis longtemps agir, en réhabilitant les « mauvaises » victimes.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire… mais n’attendons pas qu’il soit tard.
N’attendons pas trop tout de même, pour « calmer le jeu » et pour le clore en sortant par le haut.
 

                                                                                                                              Pierre-André DIONNET

   
 
 
 
(*)  Oui, en tant que lanceur d’alerte, bien au courant de ces dérives institutionnelles, je suis en contact avec plusieurs enseignants auxquels le rectorat de Lille a choisi de ne pas accorder la protection fonctionnelle, alors que ce droit ne peut légalement pas leur être refusé. Entre autres exemples, un enseignant violemment agressé à plusieurs reprises par un élève condamné pour ce délit à une peine de trois mois de prison avec sursis, attend toujours que le rectorat de Lille cesse de le balader et lui accorde enfin cette fameuse protection.
 
  
 

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https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/pas-calais/bethune/harcelement-presume-a-la-cite-scolaire-lavoisier-d-auchel-mobilisation-de-bikers-colere-des-enseignants-la-rectrice-tente-de-calmer-le-jeu-2881487.html

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Jeudi 30 novembre 2023, la rectrice de l’académie de Lille s’est rendue au collège lycée Lavoisier d’Auchel pour soutenir proviseur, professeurs et équipe éducative. Depuis plusieurs semaines, la cité scolaire est sous pression d’un club de bikers qui aurait décidé de protéger une jeune victime de harcèlement présumé. Explications

Le 9 novembre, quatre motards de l’association Black Shadow North se rendent à la sortie du collège Lavoisier pour venir en aide à une jeune élève se disant victime de harcèlement depuis deux ans. Une présence qui se fait remarquer, les bikers font vrombir leurs moteurs, des insultes pleuvent. « Il y a eu une altercation avec le chef d’établissement qui nous a demandé de dégager », explique dans les colonnes de La Voix du Nord, un des motards qui a ensuite ramené la jeune fille chez elle. Selon ce dernier, la police était présente et les élèves ont été bloqués dans l’établissement. 

Le proviseur et son adjoint ont porté plainte pour menaces sur personnes chargées d’une mission de service public.

À l’origine de ces faits, selon nos informations, une bagarre organisée et filmée entre deux élèves. À la suite de cette bagarre perdue par Aurélie (prénom d’emprunt), cette dernière révèle qu’elle est victime de harcèlement depuis 2 ans. 

L’affaire est gérée par l’équipe éducative, qui est entendue par une adjointe de la direction académique, laquelle écoute longuement la mère d’Aurélie  dans l’établissement (1). Mais l’affaire rebondit après un courrier du ministère de l’Education nationale.

Un courrier du ministère « inacceptable »

Adressé à l’association Black Shadow North MC, celle des bikers intervenus le 9 novembre, le courrier signé du chef de cabinet du ministre Gabriel Attal, explique : « le ministre m’a confié le soin de cous répondre et de vous remercier ainsi que l’ensemble des membres de l’association Black Shadow North MC pour votre action et votre engagement ». 

« C’est un courrier inacceptable », pour Nicolas Penin, secrétaire régional Unsa Education qui explique qu’il n’y a qu’une seule police, une seule justice et qu’il n’est pas possible de valoriser ainsi « des pseudo-milices ou des justiciers. Des Zorro à motos, comme je l’ai déjà dit ». 

La rectrice de l’académie de Lille s’est donc rendue  jeudi 30 novembre 2023 à l’établissement scolaire pour tenter de calmer le jeu. Elle a rappelé « très clairement son plein soutien, ainsi que de celui du ministère, à l’ensemble des personnels et aux personnels de direction de l’établissement ».

Mardi 5 décembre 2023, une manifestation pacifique et silencieuse des parents d’élèves doit s’organiser à 8h30 devant l’établissement. « Nous apporterons ainsi notre soutien dans le calme à nos équipes éducatives et pédagogiques qui ont notre totale confiance dans leur méthodologie de travail. Sans oublier les élèves qui chaque jour doivent composer avec ces évènements et en souffrent énormément », nous écrit une parente d’élève. 

(1) Aujourd’hui Aurélie est scolarisée dans un autre établissement

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (39) Une inspectrice de l’Education nationale accusée de détruire des enseignants.

          

           Pour une Inspectrice épinglée par la presse, ce sont des centaines d’autres qui durant toute leur carrière, ont démoli ou démolissent encore les meilleurs enseignants. En toute impunité et sous les applaudissements d’une administration cultivant l’hyper-violence comme mode de gestion « normalisé ».

Secret de polichinelle pour les acteurs de terrain ; mais violences invisibilisées pour le reste de la population de ce pays : presque 68 000 000 de personnes qu’on n’informe pas des enjeux profonds de la casse de l’Ecole publique, alors qu’ils en subissent eux aussi les conséquences. L’Education nationale forme de moins en moins des citoyens car on l’en empêche ; elle moule toujours plus de cons sots mateurs et Hanouna et Tik Tok achèvent le désastre. Moins instruits, moins éduqués, moins à même de penser par eux-mêmes, de tenir compte d’autrui et de bâtir une société dans laquelle il fait bon vivre, nos élèves ne bénéficient plus de l’enseignement de qualité qu’ils méritent. Mais qui s’en soucie ?

                                                                                                                       Pierre-André DIONNET

       

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  Article du 9 novembre 2023, Robin PETER et Raphaël TUAL, Le Journal de l’Orne et Enquêtes d’Actu : https://actu.fr/societe/enquete-une-inspectrice-de-l-education-nationale-accusee-de-detruire-des-enseignants_60298568.html

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Laurence Brillaud (à droite), Inspectrice de l’Éducation nationale, dans une école de Chambois (Gouffern-en-Auge), en septembre 2019. (©Journal de l’Orne)

Enquête Une inspectrice de l’Éducation nationale accusée de « détruire » des enseignants

Laurence Brillaud, IEN en Normandie, est accusée d’être responsable d’un « mal-être généralisé » chez des enseignants. Plusieurs témoignages et documents étayent ces allégations.

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Des parents d’élèves et des enseignants de la région d’Argentan, dans l’Orne (Normandie) accusent Laurence Brillaud, inspectrice de l’Éducation nationale (IEN), d’avoir des « pratiques destructrices ». Son management aurait pour conséquence de générer d’importantes souffrances chez les professeurs des écoles.

Ces assertions ont resurgi au détour d’un courrier destiné à la rectrice de l’académie de Normandie et diffusé sur Facebook. Les parents d’élèves d’Écouché-les-Vallées écrivent qu’« il semblerait que nos enseignants subissent une pression anormale depuis quelques années de la part de leur hiérarchie ». Ils évoquent « un mal-être généralisé de la part des professeurs des écoles ». 

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Des mots qui ont pressé cette cadre de l’Éducation nationale jusqu’à la gendarmerie afin de déposer plainte pour diffamation, en juin 2023, comme l’a révélé le Journal de l’Orne.

Mais à quel « mal-être » les parents d’élèves de l’Orne font-ils référence ? Alors que l’Éducation nationale doit faire face aux harcèlements subis par les élèves, fléau qui gangrène d’innombrables établissements, l’institution serait-elle, concomitamment, responsable de harcèlement vis-à-vis de ses enseignants ?

Nous avons enquêté et retrouvé la trace de plusieurs enseignants de primaire qui témoignent de leur détresse liée au management de cette IEN. A contrario, elle comme sa hiérarchie se murent dans le silence.

« Je me suis transformée en fantôme »

Une ancienne enseignante, que nous appellerons Solène, fait part de son « mal-être lié aux pratiques managériales » de Laurence Brillaud, dans un courrier adressé à la Direction académique des services de l’Éducation nationale (Dasen), en janvier 2020. Les « pratiques destructrices » que cette ex-enseignante dit avoir subies ont été consignées dans le Registre santé sécurité au travail (RSST), le 26 juin 2019.

Par ce courrier, Solène aimerait « comprendre pourquoi l’institution n’a pas pu [la] protéger, n’a pas essayé de trouver les solutions pour améliorer les conditions de travail ».

J’étais une enseignante impliquée et motivée. Maintenant, je suis un fantôme. 

Solène,ancienne enseignante, dans un courrier à la Dasen.

Dans un autre courrier envoyé à l’adjoint au directeur académique, Solène écrit : « Que fallait-il donc pour que la pleine mesure de la situation soit enfin prise ? Un suicide ? […] Beaucoup trop de témoignages de personnels vous sont déjà parvenus avec des conséquences importantes et irréversibles sur leurs vies professionnelles et privées. Il est criminel de ne pas agir […]. »

À lire aussi

Dans une précédente lettre de huit pages, datée de juin 2019, que nous avons consultée, l’enseignante annonce « vouloir mettre un terme » à sa profession : « Depuis trois ans, je suis confrontée à des situations de plus en plus angoissantes et destructrices. […] Je ne suis plus en mesure d’exercer mon métier sereinement dans un climat de confiance et de bienveillance. Je refuse de continuer ainsi. »

Solène reproche à son ancienne IEN une intrusion zélée dans sa pratique d’enseignement en demandant des modifications spatiales de sa classe et une pédagogie « définie par ses soins ».

« Traumatisés », « hantés ou complètement inutiles »

Solène n’est pas la seule à se plaindre des méthodes de cette inspectrice. Dans un mail envoyé à Solène, que nous avons pu consulter, une responsable syndicale assure en juin 2019 que son cas n’est pas « isolé » : « La liste commence à être longue. »

Des propos corroborés par une militante d’un autre syndicat qui nous assure avoir « recueilli une vingtaine de témoignages de collègues en souffrance à cause de cette inspectrice ». En 2021, cette militante syndicale avait déposé un dossier complet à l’inspection de l’Éducation nationale et à la Dasen de l’Orne.

Nous avons eu connaissance du courrier d’une autre enseignante destiné cette fois à l’assistante sociale des personnels, daté de novembre 2019. Il est écrit que de nombreux professeurs « confient être ou avoir été sous pression et ne plus se sentir libres ».

Certains expriment un réel mal-être, d’autres se disent traumatisés, se sentent hantés ou complètement inutiles.

Une professeure
dans un courrier à l’assistante sociale des personnels.

Nous avons contacté plusieurs de ces enseignants en souffrance qui, pour certains, sont suivis par l’action sociale de l’académie de Normandie.

Deux enseignantes nous racontent comment l’inspectrice « n’a eu de cesse depuis son installation, de remettre en cause [leurs] pratiques » et d’imposer « chaque année des commandes plus chargées ». Laurence Brillaud impose des « aménagements dans la classe ». « Elle nous a tout d’abord demandé de réaliser le plan de nos classes et nous a fait constater qu’il y avait de trop nombreuses choses (des tables, des chaises) et qu’il manquait de nombreuses autres choses, comme des coins jeux. »

Comme pour Solène, Laurence Brillaud impose à ces professeures de suivre le document « Agir pour l’école », qui émane du ministère de l’Éducation nationale, notamment pour travailler la phonologie (la science des sons d’une langue). « Il se devait d’être non obligatoire, mais on ne m’a pas vraiment laissé le choix et j’ai dû travailler avec ce document », nous fait part l’une des deux enseignantes. Laurence Brillaud leur aurait imposé diverses expérimentations et formations, en les prenant pour ses « cobayes ».

À lire aussi

« Ça ressemblait à un règlement de compte »

Une autre professeure des écoles avec plusieurs dizaines d’années d’expérience nous fait part d’une « grande souffrance au travail » : « ces multiples injonctions déstabilisent ma pratique », « j’ai le sentiment d’avoir perdu toute liberté pédagogique », « je suis dans l’insatisfaction et j’ai perdu le plaisir d’enseigner, au point que revenir à l’école me paraît insupportable ». Cette enseignante a été arrêtée plusieurs mois.

J’ai perdu le sommeil, je suis épuisée. Je suis submergée, en permanence préoccupée. Cette situation que je ne suis pas la seule à subir, est en train de mettre à mal ma santé et mon équilibre.

Une enseignante.

Une autre enseignante longtemps en arrêt-maladie nous explique que « dès que cette IEN prend une personne en grippe, elle va s’acharner dessus toute l’année ».

Des affirmations confirmées par un autre enseignant qui a eu de la part de cette IEN « un rapport d’inspection destructeur ». « Ça ressemblait à un règlement de compte », nous confie-t-il. Pour lui, aucun doute, ce qu’il a subi pourrait être qualifié de « harcèlement ».

À deux ans de la retraite, elle m’a tellement cassé les pieds que j’ai préféré partir plutôt que de la supporter.

Un professeur des écoles à la retraite.

Il nous rapporte comment l’IEN l’a sommé de revoir sa façon de travailler : « Elle m’a demandé des méthodes pédagogiques délirantes. J’ai appliqué ce qu’elle me demandait au début, puis j’ai laissé tomber. Ses exigences étaient totalement déplacées, comme si elle était déconnectée du réel. »

La gendarmerie sur l’affaire

Les témoignages que nous avons collectés se suivent et se ressemblent : imposition d’une méthode pédagogique, dénigrement en public, convocations, pression maximum et parfois burn-out. « J’ai tout fait remonter à la direction académique. Rien ne s’est passé », peste une enseignante qui préfère que son calvaire ne soit pas relaté dans notre article par peur de représailles.

Vous tapez dans une sacrée fourmilière-là. Des enseignants demandent des mutations pour ne plus avoir cette inspectrice.

Un fonctionnaire de l’Éducation nationale.

Les fonctionnaires qui ont pris la parole pour nous décrire leur réalité font preuve de courage, parce que comme nous le fait remarquer l’un d’eux : « On a été convoqué par l’IEN pour nous dire que les enseignants n’ont pas le droit de parler à la presse. Ce n’est pas que je ne veux pas, mais si je parle, je vais me faire taper sur les doigts. »

En 2020, certains enseignants à bout, confrontés au silence de leur hiérarchie, ont décidé de saisir la justice. Selon nos informations, la gendarmerie d’Argentan a travaillé sur l’affaire Brillaud. La procédure n’a pas pu aboutir faute de témoignages suffisants. Les enseignants « semblent avoir peur des conséquences », note un gendarme dans un document que nous nous sommes procuré.

Un passage remarqué dans le Vaucluse

Lors de notre enquête nous avons découvert qu’avant son arrivée dans l’Orne, cette inspectrice de l’Éducation nationale a laissé un souvenir impérissable dans le Vaucluse.

D’abord en 2013. Quelques jours avant la rentrée, le 30 août, le directeur de l’école du village de Rustrel, Jacques Risso, a été suspendu de ses fonctions de directeur et d’enseignant après que Laurence Brillaud eut monté un dossier contre lui, comme le rapportait alors le journal La Provence.

Il aura fallu pas moins de cinq procès — tous favorables à Jacques Risso — pour que la justice administrative finisse par rétablir définitivement le fonctionnaire dans son honneur, en annulant la décision de la direction académique.

Officiellement, l’Éducation nationale reprochait à l’enseignant d’avoir failli dans la résolution d’un problème de harcèlement entre élèves. Sauf que l’avocat de Jacques Risso, maître Tartanson, affirmait dans La Provence que « c’est bel et bien son blog d’opinion » qui était « l’élément essentiel de la suspension ». « La justice a montré que je n’avais commis aucune faute », se réjouit auprès d’Enquêtes d’actu l’ancien directeur, aujourd’hui à la retraite.

Ce n’est pas la seule affaire qui a marqué ce village du Luberon. Après les attentats de janvier 2015 en France, Laurence Brillaud a appliqué avec zèle une circulaire du ministère de l’Éducation nationale transmise aux directeurs d’établissements dans le cadre du plan Vigipirate. L’inspectrice de l’Éducation nationale de la circonscription d’Apt, qui compte une quarantaine d’écoles dont celle de Rustrel, avait expressément demandé que les élèves utilisent non plus des cartables, mais des sacs plastique transparents pour transporter leurs affaires.

La consigne a été levée au bout de quelques jours, mais a duré suffisamment longtemps pour que l’histoire cocasse fasse le tour de la presse locale, régionale et nationale à l’époque.

À la suite de ces événements, Laurence Brillaud a été appelée dans l’Orne, à 1 000 km du Vaucluse. Jacques Risso, le directeur de l’école de Rustrel, se souvient que « les enseignants l’ont simplement vue disparaître de sa circonscription et à la rentrée, un nouvel inspecteur était là pour la remplacer ».

Contactée, Laurence Brillaud n’a pas daigné nous répondre. L’adjoint au directeur académique en charge du premier degré, Yannick Ruban, nous a fait savoir par mail qu’il n’avait « pas d’éléments à [nous] communiquer ». Joint par téléphone, le directeur académique, Jean-Luc Legrand a déclaré n’avoir « rien à dire sur le sujet ».

Robin Peter (Journal de l’Orne) et Raphaël Tual (Enquêtes d’actu)

Chaque enquête dans votre boite mail, pour être sûr de n’en louper aucune ! Inscrivez-vous par ici, c’est gratuit ! 

 

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (7) La cité scolaire Lavoisier d’Auchel. La « rouetourne » a tourné ?

 

 

              La Voix du Nord de ce jour, dans sa version papier, consacre 2 pleines pages au lycée Lavoisier d’Auchel.
Un article en pages régionales, accessible à tous les lecteurs de cet incontournable média de la PQR (page 4).
Et un article en pages locales, pour la version « Béthunois Bruaysis » (page 10).

Il se trouve qu’il y a plusieurs décennies, j’ai travaillé sous les ordres d’un des membres de la direction de cette cité scolaire, à une époque où il débutait sa carrière de chef d’établissement.
Le hasard l’a voulu, j’ai également travaillé, bien plus tard, avec un autre membre de cette équipe de direction.

Ces derniers jours, plusieurs collègues m’ont contacté, m’ont fait part de ce qui se passait, et m’ont demandé mon point de vue sur les événements qui touchent le lycée et le collège Lavoisier d’Auchel.
J’aurais beaucoup de choses à dire à ce sujet.
Beaucoup.

Pour le moment je rappelerai simplement 3 faits, déjà évoqués sur ce blog, en espérant qu’on ne m’accule pas à en dire davantage.

1) Depuis plus de 20 ans je subis dans le cadre de mon métier d’enseignant des délits caractérisés de harcèlement moral ; un mobbing ultra-violent ; des répressions arbitraires et des infamies avilisantes ; des abus de pouvoir éhontés ; des manoeuvres minables ; les pires calomnies, diffamations, et médisances ; des intimidations multiples ; des brutalités ciblées et répétées ; quantité de violences hiérarchiques et administratives infligées sous un mince vernis de légalité… j’en passe et des pires.
C’est moche.

2) Depuis peu une partie de la haute administration du rectorat de Lille a amorcé une forme de volte-face ; et une poignée de gens honnêtes, au sein de l’institution scolaire, s’emploie à commencer à me ménager un peu.
C’est heureux.

3) Bien qu’il ne soit jamais trop tard pour bien faire, nier pendant toute une carrière les dérives que j’ai toujours dénoncées en tant que lanceur d’alerte s’accommode mal de leur évocation en filigrane sur le tard, lorsque soi-même on en devient une victime collatérale. Sous couvert de « loyauté » envers l’institution scolaire, on exécute les ordres – tous les ordres… tous ! , on se dédouane, on se tait, on ferme les yeux, on se bouche les oreilles, on n’entend pas les cris de souffrance, on ne regarde pas les vies brisées, on ne parle pas des pires injustices, on nie le réel ; et puis un beau jour, on se demande si, en quelque sorte, « la rouetourne n’a pas tourné » comme dirait Frank RIBERY.
Précision d’importance : non, je ne me réjouis pas, je ne me réjouis jamais, je ne me réjouirai jamais de violences faites à un salarié de l’Education nationale, quoi qu’ait pu faire ce fonctionnaire – et quoi qu’il ait pu me faire.
C’est ainsi.

Bon courage aux protagonistes de ce fait divers.
Ma porte leur est toujours ouverte s’ils souhaitent du soutien.

                                                                                                                              Pierre-André DIONNET

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https://www.lavoixdunord.fr/1402404/article/2023-11-28/le-college-lavoisier-brise-par-un-cas-de-harcelement-scolaire-auchel

Harcèlement scolaire : après l’intervention d’un groupe de motards, un collège se dit «brisé »

D’un côté, une poignée de motards déterminés à soutenir Léa, 13 ans, qui se dit victime de harcèlement scolaire, félicités par le ministre Gabriel Attal. De l’autre, un proviseur à l’arrêt soutenu par l’équipe éducative et la municipalité. Et au milieu, les parents d’élèves inquiets aspirent au retour à la sérénité.

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Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (38) Démission du DRH du rectorat de Versailles après les 55 « courriers de la honte ». Quid des courriers similaires envoyés aux enseignants ?

          

           On apprend aujourd’hui (1) par la presse la démission du Directeur des Ressources (in-)Humaines du rectorat de Versailles, suite au scandale des 55 « courriers de la honte » menaçant des parents d’élèves (2). Nicolas, 15 ans, élève violement harcelé, s’est donné la mort quelques semaines après que ses parents aient reçu un de ces courriers glaçants.

Combien de « courriers de la honte » ont été envoyés, académie par académie, ces dix dernières années, à des enseignantes ou à des enseignants ayant simplement signalé qu’ils subissaient ou avaient été témoins de situations « anormales » ? C’est le genre d’information qui fait l’objet d’une Omerta liée à la culture du #PasdeVague. Et il est dommage qu’aucun journaliste n’enquête sur ces sujets tabous.

                                                                                                                       Pierre-André DIONNET

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(1) Article du 23 octobre 2023, Clément Machetto, Femme Actuelle : https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/suicide-de-nicolas-15-ans-%C3%A0-poissy-le-drh-du-rectorat-de-versailles-d%C3%A9missionne-apr%C3%A8s-la-lettre-de-la-honte/ar-AA1iIiW7?ocid=msedgntp&pc=LCTS&cvid=c047558f305b4d36829b7279d43ea7a5&ei=10  

(2)  Article du 25 septembre 2023, RTLhttps://www.rtl.fr/actu/politique/harcelement-gabriel-attal-indiqe-que-55-courriers-qui-posent-probleme-au-rectorat-de-versailles-7900301899

Suicide de Nicolas, 15 ans, à Poissy : le DRH du rectorat de Versailles démissionne après la "lettre de la honte"

Suicide de Nicolas, 15 ans, à Poissy : le DRH du rectorat de Versailles démissionne après la « lettre de la honte »© Pixabay 

À l’origine d’un courrier décrit comme étant la « lettre de la honte » – qui était adressé aux parents de Nicolas, un jeune adolescent de 15 ans ayant mis fin à ses jours – le directeur des ressources humaines du rectorat de Versailles a quitté ses fonctions, comme l’a révélé RTL lundi 23 octobre 2023. 

Sa mort avait fait couler beaucoup d’encre dans les médias. Victime de harcèlement scolaireun adolescent de 15 ans, prénommé Nicolas, s’est suicidé le mardi 5 septembre 2023. Le jeune garçon a mis fin à ses jours au sein de son domicile à Poissy, situé dans le département des Yvelines. Ayant connaissance du calvaire que leur fils vivait au lycée Adrienne-Bolland de Poissy, les parents de Nicolas avaient alerté le proviseur de l’établissement, tout en menaçant de porter plainte. Après cela, ils avaient reçu un courrier cinglant de la part du rectorat de Versailles. Dans cette fameuse « lettre de la honte »il leur était demandé « d’adopter une attitude constructive et respectueuse »Ce courrier, qui a été abondamment relayé dans les médias, évoquait un « supposé harcèlement » de leur fils, tout en jugeant « inacceptables » les propos des parents, qui auraient « remis en cause » l’attitude du personnel de l’établissement. La lettre adressée aux parents de Nicolas « a été rédigée et signée par la direction des ressources humaines du rectorat », comme l’avait révélé l’ex-rectrice de l’académie de Versailles, Charline Avenel, le samedi 23 septembre 2023 dans Le Parisien

Femme Actuelle
FEMME ACTUELLE – Suicide de Nicolas, 15 ans, à Poissy : “des crachats”, “t’es pas beau”, le père de l’adolescent témoigne du calvaire de son fils
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Le DRH du rectorat de Versailles avait reçu des menaces

Près de deux mois après le suicide de Nicolas, le directeur des ressources humaines du rectorat de Versailles a quitté ses fonctions, comme l’a révélé RTL lundi 23 octobre 2023. Lorsque la « lettre de la honte » fut rendue publique, le DRH avait reçu de nombreux messages et appels de menaces. Il s’était alors mis en arrêt maladie, avant d’être remplacé par sa directrice adjointe. Le ministre de l’Education nationale, Gabriel Attal, s’était d’ailleurs déplacé au rectorat de Versailles à cette occasion. Pour le moment, une enquête administrative est encore en cours. Celle-ci doit déterminer les responsabilités au sein du rectorat concernant ce fameux courrier. De son côté, l’ancienne rectrice de l’académie de Versailles avait présenté ses excuses aux parents de Nicolas. « Je présente en mon nom et au nom de l’institution que j’ai dirigée des excuses aux parents. Il est inadmissible qu’ils aient reçu un tel courrier. […] Lorsque j’ai découvert, il y a une semaine, dans la presse, l’existence de ce courrier, j’étais effondrée », avait-elle indiqué au Parisien.  

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (6) Un mot, un mort.

 

 

                       

UN MOT, UN MORT.

« Un mot, une cible dans le dos, un coup de couteau, un mort : bravo…

Oui, bravo, monsieur le chef d’établissement ! »

 

     

      

Un mot. Un seul. Un seul mot.
Il suffit de glisser un mot à l’oreille d’un adolescent un peu trop sensible,
pour le persuader qu’un de ses professeurs – celui qui prend la peine de le mettre au travail ou de le recadrer quand il dérape –
est un monstre qui s’acharne injustement contre lui.

Un mot. Un seul. Un seul mot.
Il suffit de glisser un mot à l’oreille d’un adolescent mal dans sa peau,
pour lui faire croire qu’un de ses maîtres – celui qui élève pour de vrai le niveau des chères têtes blondes qu’on lui confie –
le respecte encore moins que s’il était pis qu’un esclave.

Un mot. Un seul. Un seul mot.
Il suffit de glisser un mot à l’oreille d’un adolescent réellement fragile,
pour le convaincre qu’un de ses enseignants – celui qui gêne monsieur le proviseur parce qu’il vote toujours contre les suppressions de postes en Conseil d’Administration, ce qui pourrait donner de très mauvaises idées à d’autres –
est une ordure qui abuse de son autorité.

Mais là-dedans, qui est « l’ordure », qui est le zoubinard ?
Le principal de collège qui manipule, instrumentalise, téléguide un gosse paumé de 14 ans, au risque qu’il larde de coups de couteaux son professeur d’Education musicale ?
Ou le professeur en question, qui en 55 minutes de cours, a demandé 7 fois à Kevinou de cesser de donner des coups de poing dans le visage de sa voisine Jessica au prétexte qu’elle chanterait trop fort selon lui ?

Qui est le zoubinard ?
Le CPE qui en toute connaissance de cause, à strictement interdit à la stagiaire d’Anglais d’exclure un élève, quelles que soient les circonstances ?
Et qui renvoie systématiquement en cours Brian, chaque fois qu’il est exclu du cours d’Anglais parce qu’il insulte et menace son enseignante tout en faisant des trous dans la table avec son cutter ?
Ou la jeune femme inexpérimentée qui tente patiemment d’expliquer à Brian que son comportement n’est pas tout à fait celui attendu de la part d’un élève ?

Qui est le zoubinard ?
L’adjoint au proviseur qui voit s’accumuler sur son bureau 3, 5, 10 rapports d’incidents graves… mais qui laisse volontairement la situation pourrir et s’aggraver encore plus, parce que la jolie agrégée de philosophie a repoussé ses avances et qu’il veut lui donner « une bonne leçon » ?
Ou l’enseignante en question, assez naïve pour croire que cet adjoint a réellement sermonné les élèves violents qui bordélisent son cours ?
Et qu’il a vraiment convoqué leurs parents pour les inciter et les aider à reprendre l’ascendant sur leurs enfants en pleine dérive ?

Qui est le mieux considéré par le rectorat ? Qui mènera belle carrière, puis partira tranquillement à la retraite, avec les « honneurs », les palmes académiques, et une confortable pension ?
Le pervers alimentant sciemment des haines irrationnelles aux conséquences tragiques ? Ou bien ses victimes ?

     

Qui est encore dupe en 2023 ?
Qui ?
Qui ferme encore et toujours les yeux, dans les rectorats, et dans plusieurs ministères (Education nationale bien sûr, mais aussi Intérieur et Justice) ?
Qui ignore encore que ces méthodes éprouvées sont largement employées dans trop d’établissements scolaires, dans le cadre tabou de la francetélécomisation à marche forcée et à bas bruit des salariés de l’Education nationale ?

Pierre-André Dionnet

         

N.B. 1 : Pour ma part je refuse de qualifier d’ « ordures » les individus qui emploient ces méthodes, et bien des visages me viennent à l’esprit, bien des noms me viennent aux lèvres (sans parler de ces pseudo-syndicalistes de premier plan qui ont pour règle intangible de les protéger).
Non, je ne les appelle pas ainsi, mais j’affirme qu’ils se comportent ou se sont comportés comme tels.
Les vrais enseignants distinguent toujours ce que fait quelqu’un, de ce qu’il est. 

N.B. 2 : Et pour ceux qui douteraient encore, ou qui auraient tout intérêt à entretenir le déni du réel, je vous renvoie entre autres aux tragédies vécues par mon collègue William :
https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2021/06/03/harcelement-hierarchique-le-grand-deni-de-leducation-nationale-28-le-proviseur-de-william-couvert-par-les-uns-et-par-les-autres-une-affaire-representative-de-milliers-dautres/
et par les agents du service public évoqués par Remedium :
https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2020/12/13/harcelement-hierarchique-le-grand-deni-de-leducation-nationale-21-cas-decole-de-remedium-la-bande-dessinee-a-glisser-sous-les-sapins-cette-annee/

 

 

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (5) Hommage à Monsieur Dominique BERNARD.

 

 

                       

13 octobre 2023, Monsieur Dominique BERNARD a été tué parce qu’il était un enseignant.

Dégoût. Tristesse. Colère.

Soutien aux personnes concernées.

Courage aux enseignants et à tous les salariés de l’Education nationale.

13 octobre 2023, Monsieur Dominique BERNARD a été tué parce qu’il était un enseignant.
Pendant que des dizaines de milliers d’enseignants sont maltraités au quotidien, malmenés lourdement, « samuelpatysés » à tout petit feu, détruits petit-à-petit.
Qui s’en émeut ?
Qui s’en soucie ?
Qui agit réellement pour faire reculer les violences qui leur sont faites ?

Violences salariales,
violences verbales,
violences morales,
violences psychologiques,
violences physiques,
violences symboliques,
violences sexistes,
violences sexuelles,
violences administratives,
violences hiérarchiques,
violences institutionnelles et institutionnalisées,
violences quotidiennes,
violences banales, banalisées.
Les taire, c’est les cautionner.

 

                                                                                                                               Pierre-André DIONNET

 

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (4) Menaces sur les enseignants du lycée Camus-Sermenaz de Rillieux-la-Pape.

 

 

                       Pas une journée sans que des enseignants soient violentés physiquement, ou menacés de mort. Qui rendra compte au quotidien de ces faits ?

Notre propre administration gagnerait à jouer la transparence, mais le règne du #PasdeVague impose le silence, la minoration des faits tangibles, le déni de la réalité, là où un recensement exhaustif officiel pourrait constituer un premier pas vers le recul de ces violences. 

                                                                                                                               Pierre-André DIONNET

   

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Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (3) L’hommage de Jacques RISSO à Madame Agnès LASSALLE.

 

         Jacques RISSO fait partie des rares lanceurs d’alerte qui ont exposé publiquement les violences hiérarchiques et administratives faites aux enseignants exerçant en France. Comme toutes les autres personnes travaillant sur ce sujet, il a lui-même d’abord été victime de ces mécanismes arbitraires si vivaces dans notre institution scolaire. 

En six illustrations, Jacques RISSO rend hommage à l’enseignante Madame Agnès LASSALLE, victime d’un assassinat, en plein cours, dans sa classe.

 

                                                                                                                                         Pierre-André DIONNET

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Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (2) L’hommage de REMEDIUM à Madame Agnès LASSALLE.

 

         J’ai déjà présenté ici les publications sans concessions de mon collègue REMEDIUM, sur lesquelles je n’hésite pas à m’appuyer dans le cadre du travail de sensibilisation contre le harcèlement scolaire qu’il est nécessaire de mener auprès des élèves.

En quelques cases de bande dessinée, REMEDIUM rend hommage à l’enseignante Madame Agnès LASSALLE, victime d’un assassinat, en plein cours, dans sa classe.

 

                                                                                                                                         Pierre-André DIONNET

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Lire la suite

Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (1) Hommage à Madame Agnès LASSALLE.

 

Comment ne pas penser à la famille de cette enseignante, Madame Agnès LASSALLE, victime ce matin d’un assassinat, en plein cours, dans sa classe.

Comment ne pas penser à ses proches, à ses collègues. 

                                                                                                                         Pierre-André DIONNET

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (37) Une « journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école »… pour mieux protéger les adultes harceleurs et délinquants ?

          

Jeudi 10 novembre 2022, journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’Ecole

peu de choses ayant changé depuis deux ans,

je reproduis ci-dessous mon article publié il y a deux ans. 

* * *

                Jeudi 5 novembre 2020, le ministère de l’Education nationale communique autour de la « Journée nationale de lutte contre le harcèlement à l’école » (1).Très bonne chose, noble combat, action nécessaire et salvatrice… mais qui – paradoxalement – renforce les Omerta que l’institution scolaire elle-même entretient avec force énergie et moyens au sujet du… harcèlement mortifère auquel sont potentiellement exposés pas moins d’un million de personnes travaillant pour elle !

Ce que j’écrivais ici il y a deux ans (2) reste tout autant valable en 2020. Le « harcèlement », pour le ministre Jean-Michel BLANQUER et pour les recteurs d’académie en place, s’entend exclusivement comme celui – bien réel et qu’il faut combattre – qui surgit parfois entre élèves. Et jamais, jamais, jamais comme celui subi par de plus en plus de salariés de la nouvelle Grande Muette. « L’arbre du harcèlement entre élèves ne doit pas masquer la forêt du harcèlement contre les enseignants et les employés de l’Education nationale. ». Il la cache. Il cache des horreurs moins excusables encore. Et les médias restent trop souvent silencieux, donc complices du pire. N’apprend-on pas aujourd’hui, par la voix de quelques syndicalistes, des Stylos Rouges et autres rares lanceurs d’alerte, que dans l’Affaire de Melle (3), les sanctions proposées à la Rue de Grenelle par la rectrice de l’académie de Poitiers vont à l’encontre du « verdict » de la Commission Disciplinaire éhontée subie par ces enseignants innocents de ce dont on les accuse ?

             Certes, le verre de la Vertu n’est pas tout à fait vide, ni encore brisé. Le travail d’exposition des dysfonctionnements et des violences de l’Education nationale que mène le professeur des écoles et dessinateur REMEDIUM a été correctement relayé par la radio France Inter (4). Sur un plan plus local, dans l’académie de Lille, une nouvelle Directrice des Ressources Humaines, nommée depuis septembre, semble aborder la question du harcèlement avec un tout autre état d’esprit que celui que continuent d’insuffler à leurs services les responsables d’entités qui, dans quantité de dossiers nauséabonds, se sont embourbées en des positions indéfendables et contraires aux principes les plus élémentaires du Droit, du respect d’autrui, et de la Justice. Ce vent d’air frais fera-t-il avancer quelques navires jusqu’à leur but ? Ou se trouvera-t-il rabattu par les tempêtes fétides et les typhons des intimidations, des intérêts troubles, des copinages, des corruptions, des coups bas, des bas instincts, des passions tristes et de l’increvable #PasdeVague ? A suivre…

Pierre-André DIONNET

(1)  Voir le site officiel du ministère :  https://www.education.gouv.fr/journee-nationale-de-lutte-contre-le-harcelement-l-ecole-307024

(2) Article du 9 novembre 2017 « Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (2) Une « journée de lutte contre le harcèlement » qui permet d’encore mieux protéger… les harceleurs qui dirigent des établissements scolaires », article du 9 novembre 2017 : https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2017/11/09/harcelement-hierarchique-le-grand-deni-de-leducation-nationale-2-une-journee-de-lutte-contre-le-harcelement-qui-permet-dencore-mieux-proteger-les-harceleurs-qui-dirigen/

(3)  Article du 12 octobre 2020 : « La commission disciplinaire montée de toutes pièces : marque des recteurs qui perdent pied ? (2) L’affaire des « 4 de Melle », déshonneur de la rectrice de l’académie de Poitiers, Bénédicte ROBERT ? » : https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2020/10/12/la-commission-disciplinaire-montee-de-toutes-pieces-marque-des-recteurs-qui-perdent-pied-2-laffaire-des-4-de-melle-deshonneur-de-la-rectrice-de-lacademie-de-poitiers-benedict/

Et aussi : https://www.humanite.fr/education-les-quatre-de-melle-ils-ne-nous-ont-pas-brises-695884

(4) Je reviendrai bientôt sur Cas d’Ecole, la bande dessinée publiée en septembre par REMEDIUM :

https://www.franceinter.fr/emissions/par-jupiter/par-jupiter-28-septembre-2020

Et aussi : https://editionsdesequateurs.fr/aParaitre/oo/CasDecole

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (35) Précarisation, déqualification et… techniques de harcèlement moral hiérarchique. Le Jenga de Frédéric GRIMAUD.

                                                                                                                               

         

         Précarisation et déqualification sont les deux attaques principales par lesquelles nos dirigeants politiques mettent à bas l’Ecole publique depuis 30 ans, comme le montrent de nombreux spécialistes de l’organisation du travail. Frédéric GRIMAUD le rappelle dans son billet de blog de rentrée. Et à ces deux techniques globales se superposent les mille et une façons, sur le terrain, localement, concrètement, quotidiennement, de commettre impunément des délits de harcèlement moral envers des enseignants et des salariés de l’Education nationale. Par exemple, imposer un emploi du temps systématiquement à l’encontre des voeux, des besoins, et des possibilités d’un professeur peut sembler totalement innocent, futile, dérisoire et anecdotique – surtout pour celles et ceux qui n’ont jamais enseigné – mais quand cela s’imbrique dans une kyrielle de « menues » agressions, attaques, vexations, coups bas et coups tordus, crachats, provocations, remises en cause, diffamations, calomnies et autres joyeusetés enseignées aux chefs d’établissements lors de leurs journées de formation, les délits de harcèlement sont parfaitement constitués – bien qu’il n’y ait pas pire sourd qu’un magistrat qui ne veut rien entendre. Et les exemples restent légion, encore en 2022, de ces chefaillons francetélécomiseurs multipliant les délits sanglants durant des carrières entières, sans jamais rendre de comptes devant la Justice.

 Oui, pour faire vaciller la tour on use de précarisation et de déqualification. Les deux phénomènes sont étudiés, connus, reconnus, Mais le troisième pilier reste celui du mobbing et du harcèlement moral, que pratiquent en ce moment mêmes des milliers de proviseurs, de principaux, d’adjoints, de CPE, de plus en plus aidés en cela par… des « profs ». Ces « profs » qui éradiquent inexorablement les « vrais » professeurs, et dont la masse toujours plus envahissante et déstabilisante précipite la fin de la grande partie de Jenga.

  

                                                                                                                                Pierre-André DIONNET

 

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Ci-dessous, Ecole : l’effondrement qui vient… par le métier, article du 1er septembre 2022, Frédéric GRIMAUD, blog hébergé par le site Médiapart.

https://blogs.mediapart.fr/fredgrimaud/blog/010922/ecole-l-effondrement-qui-vient-par-le-metier?utm_source=nl-club-20220909-163657&utm_medium=email&utm_campaign=LETTRECLUB&utm_content=&utm_term=&xtor=EREC-83-%5BLETTRECLUB%5D-nl-club-20220909-163657&M_BT=2225451855474

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Billet de blog 1 sept. 2022

École : l’effondrement qui vient… par le métier

Je ne suis pas collapsologue de l’école mais enseignant à la veille de la rentrée. Depuis plusieurs années, je mène des recherches en sciences de l’éducation qui m’ont permis d’analyser les évolutions de mon métier et de l’institution scolaire. Et en ce 1er septembre 2022, j’ai l’impression d’assister à une fin de partie de « Jenga ».

Jenga vous connaissez ? Ce jeu où il faut enlever une par une les pièces en bois d’une tour qui à chaque minute se déséquilibre un peu plus. Mes élèves adorent. Surtout le moment où l’on sent qu’il ne reste plus beaucoup de temps avant l’effondrement de la tour, que la moindre pièce enlevée peut faire vaciller un édifice qui semblait si stable au départ. Cette rentrée des classes 2022 ressemble-t-elle à une fin de partie de jenga où se joue l’effondrement de l’école ?  

Une partie commencée il y a 30 ans

La partie de jenga, qui vise à déstabiliser l’école et qui semble aujourd’hui si proche de la fin, a commencé alors que j’étais moi-même lycéen, dans les années 90. Devant le déclin du taylorisme, de nouveaux modes d’organisation du travail de types « néo-fordistes » apparaissent et infusent dans les services publics. Ce « nouveau management public », pour reprendre l’expression de Christopher Hood[1], qui apparaît comme une version renouvelée, dans la continuité ou le dépassement, du taylorisme, est à la source des réorganisations du travail dans le service public. Depuis plus de 30 ans, dans les établissements scolaires, ces formes de management évoluent et ébranlent le métier des professeurs des écoles. Dans d’autres secteurs d’activités, les parties de jenga sont finies depuis des années :  à l’ANPE, à France Télécom, à la Poste, à la SNCF… et elles se sont toutes terminées par la privatisation de ces services. La tactique gagnante est simple. Elle consiste à importer dans les services publics des règles de fonctionnement venues du secteur privé où les normes sont mues par des logiques de concurrence, de compétitivité, de performance … souvent bien éloignées des valeurs portées par la fonction publique.

Ces valeurs ne sont pas en suspension, elles sont véhiculées par les agents du service public au travers de leur métier. C’est le métier qui cristallise des normes historiques et culturelles d’une profession. Et les chocs entre les normes venues du monde libéral et celles du service public ébranlent le métier comme une tour du jenga qui se déséquilibre à chaque fois qu’une pièce est enlevée du jeu.

Précarisation et Déqualification jouent la partie

Filons la métaphore. La partie de jenga se joue ici à 2 deux joueurs : « précarisation » et « déqualification » enlèvent une à une les pièces qui tiennent le métier en équilibre.

Player one : Précarisation. Son action vise à détériorer chaque année un peu plus les conditions de travail des professeurs des écoles et à remplacer les fonctionnaires par des contractuels. Les enseignants ont perdu entre 15 et 25 % de rémunération au cours de ces 20 dernières années et leur salaire est aujourd’hui largement en deçà de la moyenne des pays de l’OCDE[2]. Le déroulé de carrière et les droits à la formation ou à la mobilité sont rognés tandis que les conditions d’exercices dans des classes surchargées, où l’on n’est jamais remplacé, se dégradent d’année en année. Les droits syndicaux sont régulièrement attaqués, mettant en danger les CHS-CT après avoir supprimé les commissions paritaires, dans une ambiance de suspicion généralisée.  

Player two : Déqualification. Ce mot emprunté à Friedmann[3], définit la logique qui vise à déposséder le travailleur de ses savoirs faire en l’éloignant au maximum des lieux où sont définis et conçus sa tâche et les outils pour la réaliser. A chaque tour de jeu, le processus de déqualification réduit un peu plus le professeur à un simple exécutant de sa tâche. Sur le terrain, cela se matérialise par toute une série de mesures inspirées des préceptes tayloriens[4], des réformes de la formation[5] aux guides de bonnes pratiques en passant par la loi Rilhac[6] ou le pilotage par les évaluations[7].

Déqualification et précarisation déséquilibrent ainsi un peu plus chaque fois la tour du métier en prolétarisant les professeurs des écoles, jusqu’à l’effondrement. Bien sûr ils ne jouent pas l’un contre l’autre, mais sont dans le même camp, celui du néolibéralisme[8].

 La partie touche-t-elle à sa fin ?  

En cette veille de rentrée, la presse révèle une situation que les cassandres syndicaux dénonçaient depuis des lustres : le manque d’effectifs[9], qui semble indiquer que la partie de jenga touche à sa fin. Les « Jobdatings », les 4000 enseignants manquant à l’appel ou l’embauche massive de contractuels montreraient que le navire fait cap sur l’iceberg. Mais il est des indicateurs silencieux qui inquiètent davantage et qui pourraient signer l’approche de la fin de la partie de jenga : les altérations de la santé des professeurs des écoles. Ceux-là même qui ont « un bon job », quasiment tout le temps en vacances, mais qui démissionnent à la pelle et saturent les permanences téléphoniques de leurs syndicats pour exprimer leur souffrance au travail. Et même si tous ne sont pas en burnout, le malaise est palpable dans toutes les salles des maîtres. Tels les animaux malades de la peste dans la fable, « Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient touchés ».

Cette souffrance, visible lorsqu’une directrice d’école se donne la mort ou discrète lorsqu’un collègue perd sa motivation à enseigner, exprime la perte de sens dans l’activité de travail des enseignants. Elle est le symptôme d’un métier malade. Car au fond c’est bien le métier qui souffre et l’indicateur principal de son effondrement est le nombre croissant de collègue qui pâtissent, sous diverses formes, d’une mauvaise organisation de leur travail. Nous l’avons dit plus haut, le nouveau management public importe des normes de travail nouvelles qui brouillent le métier. Le sens de l’activité de travail est flouté, perdu pour certains, et on a là des enseignants qui ne peuvent trouver dans l’histoire et la culture partagée de leur profession les ressources pour agir. Jusqu’à attaquer leur santé.

La tour est toujours debout !

Précarisation et déqualification jouent au jenga du métier enseignant depuis plus de 30 ans maintenant, et l’effondrement n’a pas eu lieu. Pendant que leurs homologues ont transformé le métier de forestier en gestionnaire de bois pour permettre la privatisation de l’ONF ou qu’ils ont fait passer la tarification à l’acte à l’hôpital pour mieux le privatiser, la partie de jenga à l’école s’avère plus complexe que prévu pour les joueurs néolibéraux. Pourtant notre dernier ministre n’a pas mesuré ses efforts pour précipiter la fin de la partie. Mais la tour est toujours debout. Il faut dire que ses bases sont solides et reposent sur une longue histoire de l’école républicaine et une robuste culture professionnelle. Oui, les enseignants résistent et leur métier est une tour de jenga qui n’est pas si facile à faire vasciller.

Pour empêcher les néolibéraux de gagner la partie, il nous faudra donc, cette année encore, consolider notre métier, renforcer notre expertise professionnelle. Pour cela nos luttes doivent être dirigées à la fois contre « précarisation » en défendant nos conditions de travail, mais également tournées vers « déqualificitation » qui tente de saper notre expertise. C’est notre métier qui est attaqué, c’est lui qu’il faut défendre en assumant d’être concepteurs de nos tâches et de nos outils, en refusant le clé-en-main du ministère, ses protocoles d’exécution et autres guides de bonnes pratiques. En défendant notre liberté « dans » notre travail[10].

 

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (30) Avant les vacances d’été, libérer la parole. Parler au sein des établissements scolaires.

 

 

         La parole circule-t-elle librement dans votre établissement scolaire ? Ou bien les assemblées générales, les réunions pleinières y sont-elles interdites ? Cet élément est très révélateur du climat régnant au sein d’une école, d’un collège, d’un lycée. Avant les vacances d’été, si vous pouvez parler, faites-le ! L’esprit #PasdeVague ne recule jamais de lui-même. Les mensonges, les censures et les violences du #PasdeVague ne reculent jamais quand on se tait. Quand les langues se délient, les chefaillons mobbeurs sont très vite « coincés » : la meilleure façon de confondre un manipulateur est de le confronter publiquement et en toute transparence au maximum de personnes, dans son entourage. 

                                                                                                                                Pierre-André DIONNET

 

Screenshot_2021-07-05 Bérénice sur Twitter(1)

 

 

 

 

 

 

 

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (29) Plainte contre un proviseur au lycée Vue Belle de La Saline après le suicide d’une enseignante : des magistrats qui ne rendent jamais Justice ?

 

 

         Mon billet du 2 juin 2021 était explicite : « Tous les chefs d’établissements scolaires ne se comportent pas comme des Zoubinard, loin s’en faut. Mais il y en a beaucoup pour qui la zoubinarderie est un fonctionnement naturel. Ils pratiquent le mobbing (1) ou le harcèlement moral, en profitant des protections que leur apporte systématiquement l’administration. Ils profitent également de l’indifférence – sinon de la complicité – de trop de magistrats, de procureurs, et de juges, enclins à fermer les yeux sur les délits commis par les copains des amis des copains : on ne condamne pour ainsi dire jamais (2) un principal ou un proviseur, en France, car cela ouvrirait la porte à des milliers d’autres condamnations, ce qui ferait « mauvais genre »… »

Il est rare qu’une plainte soit déposée contre un de ces Zoubinard. Encore plus rare qu’une plainte aboutisse. Ces dernières années, en se limitant à la seule commune de Béthune, on dénombrerait pas moins de 5 situations ayant débouché sur le suicide d’une enseignante ou d’un enseignant. La presse locale ne s’est émue que pour 2 de ces drames. Les deux plaintes déposées successivement après la mort de notre collègue Madame Marielle CROQUEFER en octobre 2012 ne sont pas une priorité pour la Justice. L’une a fini au fond d’une corbeille, et la seconde est systématiquement reléguée en bas de la pile des affaires qu’il est bon d’oublier, l’urgence et la priorité étant plutôt de chercher des poux dans la chevelure des rares victimes qui relèvent la tête. Faciliter la vie (3) des pires chefaillons de l’Education nationale ? On sait faire. Rendre justice auprès de leurs victimes et auprès de leurs familles ? Vous n’y pensez pas, c’est « compliqué »…

9 ans après le départ tragique de Madame CROQUEFER, le statu quo est de mise. Mais qu’un tordu, un harceleur, ou un mobbeur semi-fascisant demande à ses copains de « faire taire le p’tit prof’  » qui pourrait l’empêcher de continuer à violer en rond la jeune AESH contrainte de subir en silence si elle veut nourrir ses enfants, alors, les petites mains du rectorat s’activent et s’ingénient pour nuire au lanceur d’alerte et pour le museler. Et sous les prétextes les plus idiots, les convocations au commissariat de police du coin fleurissent, histoire de bien faire passer le message auprès des victimes et des naïfs qui voudraient leur porter aide et secours. Selon que vous serez puissant ou misérable

La plainte déposée très légitimement après l’énième suicide d’une enseignante de valeur – cette fois au lycée Vue Belle de La Saline – a très peu de chances d’aboutir. On souhaite beaucoup, beaucoup de courage à la famille et aux proches de cette victime du #PasdeVague.

Je l’écrivais et l’écrirai encore :  « Et ces situations sont bien plus répandues qu’on l’imagine. Elles sont même courantes, banales, et encouragées dans plusieurs rectorats. Un jour, des magistrats honnêtes et courageux refuseront d’aider, de soutenir et de protéger les délinquants que sont les Zoubinard, dont – jusqu’à maintenant – le grand public ne connaît ni les noms, ni les visages, ni les dégâts commis tout au long de leur carrière. ». Un jour, oui. Un jour…

 

                                                                                                                                Pierre-André DIONNET

« Cette photographie reflète la personnalité de Marie : une enseignante discrète, respectueuse de l’autorité et très appliquée. Jamais dans le conflit et toujours joviale ». 

Marie

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(1) Article du 11 novembre 2019 :

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (17) Le mobbing ? Mobbing ! Mobbing ! Mobbing !

(2) et (3) Quasi aucun chef d’établissement scolaire n’a encore été condamné en France pour des faits de harcèlement moral, alors qu’au moins 200 000 fonctionnaires de l’Education nationale ont subi du harcèlement. Ce trou noir judiciaire, cet espace de non-droit, cette absurdité statistique prouvant combien les chefaillons s’affranchissent des Lois de la République, font l’objet d’un profond tabou sociétal, encore en 2021. Ministère de l’Education nationale : 200 000 profs harcelés ! (1) Chiffre officiel pour un déni officiel, article de Marie, Jeanne et Philippe, 26 mars 2013, Omerta au Rectorat :

https://omertaaurectorat.wordpress.com/2013/03/26/ministere-de-leducation-nationale-40-000-profs-harceles-chiffre-officiel-pour-un-deni-officiel-1/

 

 

https://www.clicanoo.re/Faits-Divers/Article/2021/07/05/Suicide-dune-prof-de-Vue-Belle-plainte-pour-homicide-involontaire

 

Suicide d’une prof de Vue Belle: plainte pour homicide involontaire

 

 

LA SALINE. Depuis la rentrée 2018, rien ne va plus au lycée Vue Belle. Ambiance délétère, conditions de travail dégradées, enquête interne entravée, rapport final étouffé, élection irrégulière du conseil d’administration, pétage de plomb du proviseur en salle des profs… Et surtout le suicide en mars 2020 d’une enseignante exemplaire, considéré comme accident du travail.

PAS UN NUAGE DANS SA VIE PRIVÉE

Marie est une femme épanouie dans sa vie personnelle. Elle partage une belle histoire d’amour avec Joachim comme le prouvent les petits messages qu’ils échangent. Et puis Marie a un autre grand amour dans sa vie. Son fils, la prunelle de ses yeux. Un jeune homme qui fait de brillantes études dans l’Est de la France. Pas un nuage donc dans sa vie privée.

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18 Commentaire(s)
 
professseur de vue belle
Lundi 5 juillet 2021 – 13:30

Ce proviseur coûte cher aux finances publiques : de nombreux arrêts maladie depuis qu’il est là, plusieurs accidents de travail, un suicide, une élection annulée pour fraude ( donc réorganisation de nouvelles élections), deux enquêtes ( administrative, chsct), un staff rapproché pour l’aider à gèrer le lycée car seul il en est incapable ( un inspecteur, une proviseure, un membre du cabinet de la rectrice). Quand on parle de déficit public …ça aurait moins coûté d’argent à l’Etat de mettre ce monsieur sur la touche. En plus le secrétaire général de l’académie envoie aux profs un questionnaire : l’académie de la Réunion terre d’apprentissage du bonheur! Priez de ne pas rire! Bravo la gestion des finances publiques!

 
Saint Just
Lundi 5 juillet 2021 – 13:14

Patrick : ton administration style liberté d’expression façon régime communiste , ,t’empêche de t’exprimer . Elle n’autorise que son putain de discours officiel . Tu es jeté en pâture d’abord par le journal puis lâché par une 1ère administration imbécile à qui on doit demander l’autorisatuion de parler . J’en sais quelque chose comme ancien enseignant : si la télé voulait vous parler il fallait lui demander l’autorisation. Régime infect d’une administration qui ne veut pas se remettre en cause par peur, par bêtise . Chevènement disait un ministre ça ferme sa gueule ou ça s’en va . De la même façon un enseignant doit fermer sa gueule ou se casser . Ce genre de fonctionnaire court les rues de France et de Navarre . Moi je connais un proviseur du côté de St louis , incapable de prendre une vraie décision ; complétement à la botte de ses chefs . Les intermédiaires ont un discours imbécile puisqu’ils ont le cul entre deux chaises et qu’ils privilégient leur carrière au détriment de la vérité.;du personnel et des scolarisés .

 
Profane
Lundi 5 juillet 2021 – 12:24

Le lycée Isnelle Amelin à Sainte-Marie a le même genre de pratique, l’enquête interne fait intervenir des copains du proviseur. Des plaintes sont en cours mais on déplace les enseignants au lieu de sanctionner ces pratiques. Penchez-vous dessus.

 
prof 974
Lundi 5 juillet 2021 – 12:04

Pour Alexis 974.cela fait des années que ce proviseur harcèle en toute impunité. Beaucoup de mes collègues dans un ancien entabblissement en ont fait les frais. Je l’ai côtoyé au travail. C’est une personne malveillante et nocive. Le rectorat avait déjà été alerté. Voilà le résultat.

 
lola payet
Lundi 5 juillet 2021 – 11:55

CE PROVISEUR EST UNE HONTE !!!!!!!! IL SE PREND POUR LE ROI DU MONDE, UN VRAI DICTATEUR !!!!!! COmment l’éducation nationale peut elle engager de t-elle personne.
Il en va de même pour certain CPE sur notre île !!!!!!!!!
Ils ne se prennent pas pour n’importe qui !!!! parlent mal, exigent de trop, autorité incessante !!

 
Babet
Lundi 5 juillet 2021 – 11:53

Il est temps de mettre en lumière toutes ces amitiés dans l éducation nationale entre les francs macons qui se couvrent. Et se permettent de se défouler sur les autres en toute impunité.

 
Leila
Lundi 5 juillet 2021 – 11:52

A toutes les personnes qui lui ont fait du mal j’espère vraiment que vous allez le payer …. C est une des seule profs qui faisait bien son travail avec passion . Elle m’a
Énormément aidé !!

 
Paix à ton ame
Lundi 5 juillet 2021 – 11:52

C’est moi ou c’est la merde dans tous les services de l’état depuis quelques années sans que ça ne n’émeuve plus personne..? On vit tous dans la même société c’est bien ça?? On a tous besoin du service publique ou alors tout le monde sur cette ile à les moyens de faire appel au privé, je ne sais pas je demande, aux politiques par hasard et par exemple..? Ces fonctionnaires qui font parti intégrante des mission régalienne de l’Etat : Santé, justice, prison, police, pompiers, infirmiers, aides soignants …. ils appellent TOUS au secours!!!! Tous tous les six mois ils tirent la sonnette d’alarme d’une société qui ne leur donne plus les moyens (humains, techniques juridiques et financiers) et manifestent pas seulement leur ras le bol ou leur » mécontemeent » mais LEURS CRAINTES ET LEURS DIFFICULTÉS RÉELLES devant un mépris général et paradoxalement face à de nouvelles mesures/ réformes/ gel des salaires décidés par une minorité de petits roitelets, trééééés bien rémunérés et protégés par leurs mandats au sommet de la pyramide. Des suicides à la pelle et pas un moratoire non, même pas « un grenelle des violences faites aux fonctionnaires ». Continuons de les applaudir à nos balcons et ressortons nos plus belles écharpe de deuil « JE SUIS UNTEL », ça fera d’autres économies. Vous êtes des statistiques , des variables d’ajustement, et comme le disait l’Abbé Pierre, on ne pleure pas devant des chiffres…

 
Zefbourik
Lundi 5 juillet 2021 – 11:48

Alexis-974…
Je vais éclairer vos lanternes. Ça été reconnu comme accident de travail par le rectorat. On laisse un deuxième accident? Puis ça s’enchaîne…. Quand il y a un accident de travail et je le répète, on fait en sorte que ca ne se reproduise plus, sauf a priori dans l’éducation nationale ou aucune enquête, pas de sanction., pire on envoie le proviseur en arrêt maladie pour un certain temps pour revenir encore plus con qu’avant.
Mettez-vous cinq minutes seulement à la place de cette pauvre dame qui n’a pas supporté le caractère odieux de ce personnage.
Et il arrive encore à se regarder dans une glace et ses disciples avec lui, car il y en a. Faites gaffe, quand il va serrer les f… votre nez va rester coincer.

 
Elvit
Lundi 5 juillet 2021 – 11:17

Il y a du nettoyage à faire dans nos institutions….

 
Assez
Lundi 5 juillet 2021 – 11:08

Maintenant ça suffit. Ce proviseur est nul, c’est de notoriété publique: virez-le! Les syndicats véreux, dénoncez-les! Tous ceux qui gardent le silence sont coupables.

 
capucinejaune97
Lundi 5 juillet 2021 – 10:47

@confiance
on apprend les dessous de l Education Nationale ! votre histoire m a touchée ! votre ami repose en paix maintenant …….

 
Coco
Lundi 5 juillet 2021 – 10:42

Tout est dit « confiance »
Détruire les bons élèves pour garder les cancres!
Pas de vagues tout le monde est bon.

 
PERS/ILE BOURBON
Lundi 5 juillet 2021 – 09:54

ce n’est point simple ? Sans juger sans jamais dénigrer quelqu’un ou quelqu’une….JUSTE S INTERROGER .
– gouverner a dit un Illustre Homme c’est maintenir les balances de la Justice égales pour Tous

Regardez ce qui se passe aujourd’hui : pourquoi toutes ces dérives ? pourquoi ce désordre parfois si violent ?
Toute action finit par engendrer une réaction. Entre toute ignorance, naïveté et pour ne pas citer le mot -tout ce qui peut être fait sur un plan obscur- à quand des Hommes LUCIDES pour changer la donne d’une HUMANITE LOYALE, TRANSPARENTE, SINCERE et JUSTE.

 
Alexis-974
Lundi 5 juillet 2021 – 09:45

Difficile de connaitre exactement les raisons exactes pour lesquelles une personne se suicide, même quand la personne laisse une note. Alors dire, par voie de presse, que c’est la faute du proviseur (c’est ce que sous-entend cet article, dicté par des syndicats malveillants), relève du lynchage gratuit, malsain et dangereux (j’espère que le proviseur est fort dans sa tête).

 
GASPARD
Lundi 5 juillet 2021 – 09:41

Il faut changer toute l’administration de ce lycée y compris le proviseur.

 
confiance
Lundi 5 juillet 2021 – 09:38

moi j’ai eu un collègue qui s’est suicidé dans mon lycée à cause des fous qui nous dirigent et rien ne c’est passé, au contraire il a été porté comme suicidaire et le chef fou est toujours là à dicter sa loi de grand tyran. J’ai opté pour un CLD à cause de mes angoisses… mais je dois avouer que divorçant en m^me temps j’ai eu un week-end avec des pensées suicidaires après avoir accompagné mon ami de 30 ans à commune prima!!!

Nous avons une garderie nationale ( plus d’éducation) qui détruit les bons élèves et demande de garder des cancres en leur donnant des diplômes! En 30 ans de carrières j’ai vu un seul proviseur humain et brillant je vais citer son nom car c’est une exception Alain Casanova; et ne parlons pas des inspecteurs et du service de gestion des ressources humaines une calamité!
Et avec le ministre actuelle c’ets la fin de la destruction!!

 
Zefbourik
Lundi 5 juillet 2021 – 08:36

Le problème c’est qu’au rectorat, tous les cadres ou presque se tiennent par la queue….
Comment expliquer qu’il y a autant d’arrêt maladie dans ce lycée.
Et, chose incompréhensible, pour un accident de travail avec décès d’une personne, la justice devrait se bouger un peu plus. Monsieur le procureur devrait aussi s’investir dans ce dossier. On attend un autre suicide peut être du côté du rectorat.
Pour revenir à ce proviseur, il y en a qui passe le concourt, le gagne et est muté en métropole. Lui, il est nommé, reste à la Reunion et dissimule son incompétence notoire derrière des conflits. Au point de rendre des personnes malades.

 

 

 

 

 

 

 

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (28) Le proviseur de William couvert par les uns et par les autres : une affaire représentative de milliers d’autres…

 

 

         Tous les chefs d’établissements scolaires ne se comportent pas comme des Zoubinard, loin s’en faut. Mais il y en a beaucoup pour qui la zoubinarderie est un fonctionnement naturel. Ils pratiquent le mobbing (1) ou le harcèlement moral, en profitant des protections que leur apporte systématiquement l’administration. Ils profitent également de l’indifférence – sinon de la complicité – de trop de magistrats, de procureurs, et de juges, enclins à fermer les yeux sur les délits commis par les copains des amis des copains : on ne condamne pour ainsi dire jamais (2) un principal ou un proviseur, en France, car cela ouvrirait la porte à des milliers d’autres condamnations, ce qui ferait « mauvais genre »…

Le dessinateur Jacques RISSO esquisse en quelques cases (3) comment un professeur, Monsieur William THIBAULT, a été choyé avec beaucoup de bienveillance (4) par son proviseur. Les violences extrêmes subies par cet excellent enseignant sont représentatives des méthodes de centaines de chefaillons sévissant dans l’Education nationale. Et ces situations sont bien plus répandues qu’on l’imagine. Elles sont même courantes, banales, et encouragées dans plusieurs rectorats. Un jour, des magistrats honnêtes et courageux refuseront d’aider, de soutenir et de protéger les délinquants que sont les Zoubinard, dont – jusqu’à maintenant – le grand public ne connaît ni les noms, ni les visages, ni les dégâts commis tout au long de leur carrière.

 

                                                                                                                                Pierre-André DIONNET

 

(1) Article du 11 novembre 2019 :

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (17) Le mobbing ? Mobbing ! Mobbing ! Mobbing !

(2) Quasi aucun chef d’établissement scolaire n’a encore été condamné en France pour des faits de harcèlement moral, alors qu’au moins 200 000 fonctionnaires de l’Education nationale ont subi du harcèlement. Ce trou noir judiciaire, cet espace de non-droit, cette absurdité statistique prouvant combien les chefaillons s’affranchissent des Lois de la République, font l’objet d’un profond tabou sociétal, encore en 2021. Ministère de l’Education nationale : 200 000 profs harcelés ! (1) Chiffre officiel pour un déni officiel, article de Marie, Jeanne et Philippe, 26 mars 2013, Omerta au Rectorat :

https://omertaaurectorat.wordpress.com/2013/03/26/ministere-de-leducation-nationale-40-000-profs-harceles-chiffre-officiel-pour-un-deni-officiel-1/

(3)  https://drive.google.com/file/d/1R76yY3l3rB5wy5o0Uva7ZRaqTUDfOdqn/view

La bande dessinée est reproduite ci-dessous.

(4) #Noussommeschoyés : les profs réagissent aux propos de Jean CASTEX, article de Sandra KTOURZA, 21 octobre 2020, VousNousIls :

#Noussommeschoyés : les profs réagissent aux propos de Jean Castex

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