Madame Valérie CABUIL, le recteur qui fait bouger les choses (1) Des débuts très prometteurs.

Parmi les nombreux sujets abordés dans ce blog, le plus « lourd », le plus « sensible » et le plus important est sans doute cette culture de la complicité et de l’impunité judiciaire dont bénéficient les chefaillons commettant qui des viols, qui des délits de harcèlement sexuel ou moral. La pédophilie commence à peine à être un peu combattue, depuis l’Affaire de Villemoisson, mais « le reste » (trois fois rien…) est bel et bien systématiquement négligé et étouffé comme le prouvent aussi bien les remontées en « off » du terrain que les statistiques : c’est un constat, c’est le réel.  C’est cela aussi, la « bienveillance » dans l’Education Nationale ! Les victimes et leurs familles apprécient, croyez-moi…

Le précédent billet de ce blog titrait et s’interrogeait sur le bilan du recteur Luc JOHANN en la matière. Ce dernier a eu le bon goût de ne jamais répondre, jamais – sys-té-ma-ti-que-ment – ni aux courriers ni aux démarches ni aux sollicitations que bien modestement, j’ai entrepris sur ces points, que ce soit directement auprès de sa personne, ou auprès de son cercle décisionnel : Directeur de Cabinet, Secrétaire Général, Directeur des Ressources Humaines, Responsable du Pôle juridique, Chef du Département des Personnels Enseignants, Médiateurs académiques, etc. Il est vrai que je n’ai pas attendu l’Affaire Harvey WEINSTEIN pour entamer ces démarches, et il est tout aussi vrai que les déflagrations internationales de cette Affaire n’ont strictement rien changé au sort des petites profs vacataires qui subissent en silence le chantage à l’emploi et les assauts immondes de leur supérieur hiérarchique, dans l’indifférence notoire de chaque pan de l’institution scolaire, depuis la médecine de prévention qui recueille, « psychiatrise » et musèle la parole des centaines de victimes, jusqu’à la plupart des délégués et des élus syndicaux, en passant par les associations prétendument « solidaires » et « autonomes » (la bonne blague…) censées défendre et protéger les enseignants moyennant quelques cotisations annuelles. Les faits sont têtus et le réel ne s’escamote pas aussi facilement.

Il y a une semaine, je saluais l’arrivée à la tête de la région académique des Hauts-de-France et de l’académie de Lille, de Madame Valérie CABUIL : « Une femme déterminée, pour lutter contre les fléaux évoqués ici, cela peut être une très bonne idée ». Les choses ne se sont pas faites attendre. Evénement inouï, événement inédit, événement sans égal jusqu’ici : le chef d’un établissement scolaire du Pas-de-Calais a été entendu et placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour harcèlement sexuel envers des membres du personnel de son administration ! Il va neiger ou pleuvoir des grenouilles ! 🙂

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Respectons la présomption d’innocence, rien ne dit que les faits sont avérés. Laissons la Justice découvrir, tâtonner, se hasarder dans la jungle hostile et les méandres de cette Terra Incognita que constituait pour elle, jusqu’à ce jour, le petit monde opaque et muet de la sacro-sainte et inébranlable pyramide hiérarchique de l’Education Nationale : un univers « fonctionnant comme un Etat dans l’Etat », toujours « solidaire » – pour le meilleur comme pour le pire, comme l’ont montré aussi bien les travaux de Daniel ARNAUD que les publications de Roland VEUILLET, Paul VILLACH, Guy LANDEL, et Marie, Jeanne et Philippe, pour ne citer qu’eux. 

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Que s’est-il passé pour qu’enfin les choses commencent à bouger un peu ? Ce fait divers ne sera-t-il qu’un feu de paille ? D’autres cas (plus anciens… … … et même prescrits juridiquement…) vont-ils émerger dans l’académie de Lille; ou l’Omerta est-elle encore de mise, en dehors d’une poignée de délinquants ou de criminels qu’on ne « lâchera » que pour donner le change, pour faire illusion, pour la galerie, en somme ? De mauvaises langues prétendent qu’on ne donnera en pâture aux juges et aux magistrats qu’un ou deux chefaillons qui ne sont pas dans les petits papiers des grands Messieurs. A les entendre, il suffira demain – comme jadis ! – d’être administrateur de telle mutuelle, adhérent de tel parti, de tel mouvement, de tel syndicat, membre de telle association, de tel cercle, de tel réseau d’influence, bref, ami ou copain de tel ou tel coquin pour pouvoir « comme à la bonne époque » perpétrer le « troussage de domestique » déessekien sans être inquiété le moins du monde. Voire… Il est certain que si demain mes demandes auprès du rectorat ne sont toujours pas entendues malgré le changement de recteur, alors, pas grand chose n’aura changé. Et il faudra faire la lumière sur deux ou trois choses… A suivre…    

Pierre-André DIONNET

P.S. : on m’a soufflé à l’oreille que Madame CABUIL préférait le terme « recteur » à celui de « rectrice ». D’où mon emploi de ce terme masculin.

 

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Ci-dessous, article de Samuel COGEZ et Alexis DEGROOTE, La Voix du Nord, 21 février 2018 : http://lavdn.lavoixdunord.fr/321864/article/2018-02-21/soupconne-de-harcelement-sexuel-le-principal-du-college-place-en-garde-vue

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Soupçonné de harcèlement sexuel, le principal du collège placé en garde à vue

En début de semaine dernière, le principal du collège d’Auxi-le-Château a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour harcèlement sexuel envers des membres du personnel de son administration. Du côté de l’inspection académique, on souligne qu’il n’est plus en fonction depuis la fin de la semaine dernière et qu’un autre principal a été détaché.

Samuel Cogez Et Alexis Degroote | 21/02/2018

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Le collège est secoué par une affaire de harcèlement sexuel. Le principal est mis en cause.

L’information circulait discrètement depuis plusieurs jours à Auxi-le-Château, dans le Ternois. Sans qu’il soit possible d’avoir de confirmation dans un premier temps, le personnel scolaire, l’inspection académique et les gendarmes préférant observer le silence qui sied généralement aux enquêtes sensibles.

Elle a toutefois été confirmée par le parquet d’Arras, ce mercredi. Une enquête a bien été ouverte pour des faits présumés de harcèlement sexuel au collège d’Auxi-le-Château.

Le principal du collège, arrivé dans l’établissement à la rentrée de 2015, est soupçonné de harcèlement sexuel envers des membres du personnel de son administration.

Le parquet indique que «  plusieurs plaintes ont en effet été déposées par plusieurs victimes, en milieu scolaire, pour des faits bien établis, dans des histoires différentes  ».

Le suspect a été placé en garde à vue lundi dernier dans les locaux de la gendarmerie. À l’issue de son audition, il a été laissé libre, mais a été suspendu par l’Éducation nationale le temps des investigations. L’enquête va se poursuivre du côté de la gendarmerie. Une vaste enquête qui nécessite encore de «  nombreuses auditions  », souligne le parquet.

 

 

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Ci-dessus, article de Samuel COGEZ et Alexis DEGROOTE, La Voix du Nord, 21 février 2018 : http://lavdn.lavoixdunord.fr/321864/article/2018-02-21/soupconne-de-harcelement-sexuel-le-principal-du-college-place-en-garde-vue

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