Ils parlent de l’Ecole (3) Barbara STIEGLER (article en préparation).

          Le saviez-vous ? L’enseignement à distance, ce n’est pas un enseignement. Ce n’est pas faire cours. Peu de personnes en ont conscience, et pourtant…

Il ne s’agit pas d’une différence de degré, mais d’une différence de nature.

C’est un peu comme de faire croire aux citoyens d’un pays que le virage numérique, c’est la meilleure chose au monde, c’est juste quelques écrans en plus, internet, la 5G et les bienfaits indispensables des ordinateurs.

A partir de la 43ème minute de cette vidéo, la philosophe Barbara STIEGLER nous éclaire à ce sujet.

(article en préparation)

                                                                                                                                  Pierre-André DIONNET

13 février : sensibiliser les élèves à la lutte contre le harcèlement moral, en mémoire de Marion, 14 ans. Hommage.

 

 

                  13 février. Il y a 8 années, Marion, 13 ans, s’en allait. Aujourd’hui ou la semaine prochaine (dès la rentrée pour les professeurs des zones A et C, qui sont enfin en vacances), chaque enseignante, chaque enseignant, peut sensibiliser ses élèves à la lutte contre le harcèlement en milieu scolaire. C’est plus simple qu’on pourrait l’imaginer et les élèves sont très réceptifs à cette question, pour peu qu’on l’amène avec le bon sens et la sensibilité nécessaires.

Lire une affiche sur le mur d’un couloir glacé ou le panneau d’un C.D.I. bruyant n’a pas le même impact que d’aborder à pleins bras le sujet, avec ses camarades, en présence d’un professionnel de l’éducation avec qui on nourrit une relation de confiance. Cela n’a pas du tout le même effet ni les mêmes résultats, de poser les bonnes questions. D’y réfléchir ensemble, tous, chaque élève, avec prise de parole de chacun sans exception, en prenant le temps nécessaire, dans un climat apaisé et constructif. Cela permet d’apporter les réponses adéquates, d’amorcer les bonnes pratiques et les bons réflexes. C’est tout le sens d’une prévention qui ne se contente pas de se payer de mots via une communication creuse.

Je salue Madame Nora FRAISSE qui mène avec persévérance et dignité un combat essentiel. Essentiel parce qu’il a déjà permis d’épargner plusieurs vies, et qu’il a rendu plus souriant et plus léger le quotidien de milliers d’élèves, de collégiens, de lycéens et d’étudiants… et de leur famille et entourage. Qu’elle en soit remerciée (je sais que des amis enseignants lui transmettront directement ce message de sympathie, dès aujourd’hui).

 

                                                                                                                    Pierre-André DIONNET

P.S. : dans mon prochain billet, une fois n’est pas coutume, j’évoquerai mes pratiques de classe : comment, tout au long de cette semaine, j’ai à la fois mené ce travail de sensibilisation auprès de mes élèves de Seconde et de Première, tout en rendant hommage à mon collègue Monsieur Jean WILLOT.

 

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (21) « Cas d’Ecole » de REMEDIUM : la bande dessinée à glisser sous les sapins, cette année !

          
               

                            Il y a longtemps que ce blog aurait dû vous parler du dessinateur et scénariste de bande dessinée REMEDIUM, et vous présenter en détail son travail sur les violences institutionnelles de l’Education nationale. Bien avant que ne paraisse enfin en album les 14 histoires, lues ici et là sur le net depuis mars 2019, et récemment regroupées à l’initiative des éditions de l’Equateur. Ce sera chose faite en 2021. En attendant, la critique qu’en fait l’excellente journaliste belge Lucie CAUWE sur son blog Lu Cie & Co Livres utiles, vous incitera certainement à commander cette bande dessinée chez votre libraire préféré, et à en offrir à vos amis enseignants, pour Noël. De quoi les aider à surmonter les difficultés du métier : une des premières choses est de s’informer et de comprendre le pourquoi du comment des mécanismes insidieux et terrifiants qui peuvent miner pas-à-pas ou brusquement leur vie de professeur.

Offrir cet album à vos proches s’ils travaillent dans l’enseignement, c’est montrer et prouver que vous les aimez.

Pierre-André DIONNET

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Ci-dessous, article de Lucie CAUWE, 9 septembre 2020.

https://lu-cieandco.blogspot.com/2020/09/la-violence-de-lecole-publique-francaise.html

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mercredi 9 septembre 2020

La violence de l’école publique française

 
« Cas d’école » (c) Editions des Equateurs.
 
 
 
 
Les habitués de ce blog connaissent déjà les « Cas d’école » de Remedium, pseudo littéraire de Christophe Tardieux, professeur des écoles en Seine-Saint-Denis depuis 2005. Des bandes dessinées dénonciatrices de la violence faite aux enseignants par l’Education nationale française, sobres et percutantes, qui jouent sur les cadrages et sur l’alternance textes-images. Remedium les a d’abord publiées sur sa page Facebook tant il était révolté par la violence de l’Education nationale de son pays. Egalement en hommage à ces enseignants broyés par une machine sourde à l’humain. J’en ai relayé plusieurs, l’histoire de Jean (ici), celle de Laurent (ici), celle de Christine (ici) Il y en a eu d’autres, hélas, bien sûr, sept sont actuellement toujours visibles sur le site de Remedium et quelques-unes sur le blog que Mediapart lui a proposé au printemps.

Ces bandes dessinées sociales et engagées ont aussi éveillé l’attention d’une maison d’édition française qui a décidé d’en faire un album papier. « Les Editions des Equateurs », m’explique Remedium, « avaient entendu parler du projet après le suicide de Christine Renon (NDLR: en septembre 2019) et l’histoire que j’avais faite sur elle. Elles ont eu dans l’idée d’en faire un album avant que je ne l’envisage réellement moi-même. »

 
 
Cet album, le voici, « Cas d’école – Histoires d’enseignants ordinaires » (Éditions des Équateurs, 100 pages), tout juste arrivé en librairie. Et le moins qu’on puisse en dire est qu’il secoue son lecteur! Impossible de ne pas avoir l’estomac retourné après avoir lu ces quatorze histoires. Ou plutôt ces treize histoires d’enseignants plus celle de leur ministre, aussi estomaquante mais pour d’autres raisons. C’est que Remedium fait ici un terrible inventaire de drames humains causés par l’école de la République française. « La moitié des histoires ont été publiées sur Facebook », précise-t-il, « et n’ont pas été modifiées (à part celle sur Blanquer complétée d’une page). L’autre moitié, la plus longue en terme de pages, est inédite. »

Ce qui frappe surtout, c’est combien les bonnes volontés des enseignant(e)s sont balayées par des esprits jaloux qui savent comment opérer pour jeter l’opprobre sur des instituteurs dynamiques, motivés, efficaces, aimés des enfants comme des parents. Mensonges, harcèlement, rien n’est inutile pour venir à bout de ces belles âmes. Le pire est de découvrir le soutien de la hiérarchie, l’aveuglement de l’inspection plus prompte à couvrir les méfaits qu’à encourager les initiatives louables. Ce qui est terrible, révoltant, c’est le mépris pour l’humain au nom de.., au nom de rien finalement. Ce qui est dramatique, ce sont les vies humaines perdues ou irrémédiablement gâchées en vertu de règlements idiots, au profit de quelques minables. L’espèce humaine n’en est pas dépourvue, on le sait, mais quand il est question d’enseignement et d’éducation des enfants, cela ne passe plus du tout.

L’histoire de Jean-Pascal. (c) Editions des Equateurs.

On saluera la bonne idée de Christophe Tardieux d’avoir choisi « Cas d’école » comme nom générique à ses dénonciations salutaires et nécessaires, et maintenant comme titre de son album, l’expression signifiant « cas correspondant au modèle théorique enseigné ». Les quatorze histoires qu’il consigne dans son « Cas d’école » doivent être connues maintenant qu’elles sont dites. Elles sont le tombeau de ces enseignants et des ces enseignantes qui n’ont plus eu foi en l’école publique, en leur école, et n’ont trouvé d’autre issue que de s’effacer. Par la dépression ou même le suicide.

L’histoire de Christine Renon. (c) Editions des Equateurs.

Effroyables destins que ceux de Jean, Laurent, Sabrena, Manal, Chloé, Christine, Jacques, Annie, Fatima, Rachida, Jean-Pascal, Christophe et Cécile, pleins d’idéal et d’enthousiasme, broyés par la machine administrative orchestrée par le ministre Jean-Michel, avant-dernier des portraits. Christophe car Remedium raconte aussi l’histoire terrible à laquelle il a été confronté. Comme ceux qu’il sort de l’ombre, de ses mots qui s’attachent à la réalité et de ses dessins bien pensés, il a vécu la violence hiérarchique qui cache, enterre, ignore, blesse et met en colère. Si la colère et la révolte contre un système qui écrase relie les récits de celui qui enseigne le jour et dessine le soir, elles passent immédiatement chez le lecteur. Certes la profession d’enseignant est en crise mais ces morts ne peuvent pas êtres vaines. Elles ne le seront pas grâce au travail de mémoire de Remedium qui rompt courageusement le silence officiel.





 

 

Un « prof’ », ce n’est pas un professeur ! (1) Mais vraiment pas du tout !

 

Un « prof’ », ce n’est pas un professeur.

Du tout. Pas du tout. Mais vraiment pas du tout.

Tout les oppose. Ils n’ont rien en commun. Ou si peu.

Pour 99,99 % de la population française, « prof’ » et « professeur », « c’est la même chose ». Posez la question, on vous répondra : « Prof’ ? C’est juste un diminutif , mais c’est pareil, ça veut dire la même chose. ».

Et bien non.
Voici quelques premières précisions, pour commencer à comprendre ce qui distingue le professeur du « prof’ »…

Je ne suis pas un « prof’ ».
Je suis un professeur. Un enseignant.
Mais pas un « prof’ ».

Mes collègues sont des enseignantes, des enseignants, des professeurs.
Mais pas des « profs ».

Devant les élèves, comme hors de leur présence, j’emploie systématiquement le terme « collègue » pour désigner les assistants d’éducation, les surveillantes et les surveillants, les AESH, celles et ceux que certains appelaient, avant, des « pions ». Elles sont mes collègues. Ils sont mes collègues.
Mais les « profs » ne sont pas mes collègues.
Et ils ne le seront jamais.

Dans les collèges et les lycées, là où je travaille depuis plus de 20 années, on croise de moins en moins de professeurs.
Et de plus en plus de « profs ».

Sur ces points comme sur les autres, mes lecteurs sont assez fins pour comprendre ce qu’il en est, et vers quoi je vais aller ; pour aujourd’hui, j’en ai assez dit.
Cette nouvelle rubrique « Un « prof’ », ce n’est pas un professeur ! » sera l’occasion de préciser et de développer tout cela.
Il y a beaucoup de choses à en dire !
Et cela peut être assez amusant.

Pierre-André DIONNET

P.S. : Que le titre de ce blog soit ironique en diable, cela n’a heureusement pas échappé à tous ses lecteurs. Mais faites taire ce p’tit prof’, bon sang ! … … … Vraiment ? …  Me faire taire ? Moi ? … Au nom du « pas de vague » ? … Allons, allons… Je ne suis pas un « prof’ ».

 

 

Des médias aveugles et silencieux ? (10) Ça commence aujourd’hui, France 2, Vendredi 4 septembre en direct.

              Les hauts fonctionnaires du Rectorat de Lille sauront bien sûr m’en être reconnaissants : j’ai décliné la proposition qui vient de m’être faite, ce matin, de participer à une émission de France 2, Ça commence aujourd’hui, le vendredi 4 septembre, à 14h00, en direct (*).

J’aurais pu y évoquer – et pour cause ! – quelques uns des détails les plus sordides, les plus poignants, les plus terrifiants et glaçants, des délits de harcèlement moral, des violences arbitraires, des agressions ciblées, des brutalités insoupçonnées, des abus d’autorité, des actes de sauvagerie commis en col blanc, des dérapages et des graves dysfonctionnements hiérarchiques, et des mobbing ultra-violents. Mais aussi l’impunité et les multiples Omerta entretenues par qui de droit. Emotion garantie. Pleurs dans les chaumières. Et indignation bien légitime de la ménagère de moins de 50 ans.

Pour les téléspectateurs de France 2, j’aurais pu expliquer comment et pourquoi une mère d’élève peut en toute bonne foi accabler et acculer au suicide un collègue pourtant solide et vaillant, en se laissant manipuler et instrumentaliser par un principal tordu et des plus douteux. Pourquoi telle élue syndicale de premier plan accepte de fermer les yeux sur des agressions sexuelles ou des faits de viol, y compris après le mouvement #metoo. Comment tel proviseur adjoint a les mains libres pour détruire méthodiquement quelques uns des meilleurs enseignants d’un lycée de centre-ville – ce dont rien ne paraît filtrer auprès des médias locaux. Détailler le fonctionnement concret et bien vivace de la promotion canapé. Exposer le lien direct entre la fausse bienveillance, l’effondrement du niveau scolaire, les incivilités, les primes financières accordées aux personnels-de-direction-chefaillons et les violences ou l’ « ensauvagement » (?) de notre société dont on nous parle tant ces jours-ci. Donner à voir la volonté politique de francetelecomiser à bas bruit et pas-à-pas le personnel de l’Education nationale. Cerner le rôle précis des uns et des autres, dans la consolidation active des Omerta et le renforcement de la culture de la complicité à vaste échelle. Et le reste, encore pis…

De quoi secouer un peu le cocotier, quoi.

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Chaque enseignant présent sur le plateau aura 20 minutes pour s’exprimer et parler librement de son expérience personnelle. Les témoignages seront diffusés en direct. Ma collègue Isabelle LE FOLL-REMOUE devrait y présenter son livre, dont je vous toucherai un mot demain. Les frais d’hébergement et de déplacement jusque Paris sont pris en charge par l’émission, produite par Réservoir Prod.

Si vous souhaitez participer à cette émission, contactez Morgane ZOUABI (vous m’envoyez sur ce site votre adresse mél, et je vous envoie par mél ses coordonnées). A l’heure où je vous parle, on manque de témoignages d’enseignants masculins. Pourquoi pas vous ?

Pierre-André DIONNET

 

(*) Ce jour-là je ferai cours en lycée, suivant un emploi-du-temps-gruyère des plus gratinés. Mais, dans le strict intérêt du service, j’aurais très bien pu faire reporter mes cours, pour la raison impérieuse de faire connaître ces horreurs, puisque « Le harcèlement, si vous n’en parlez pas, on ne peut rien faire pour vous».

 

N.B. :

Sur l’ensauvagement qui fait l’actualité de ce jour : https://www.huffingtonpost.fr/entry/dupond-moretti-retacle-ensauvagement-cher-a-darmanin_fr_5f4e00f4c5b697186e3ada18

Sur le harcèlement qui cesserait dès qu’on en parlerait : https://video.lefigaro.fr/figaro/video/harcelement-si-vous-ne-parlez-pas-on-peut-rien-faire-pour-vous-explique-brigitte-macron/6044067405001/

 

 

 

Des médias aveugles et silencieux ? (6) La chercheuse Eve SEGUIN et le magazine en ligne « The Conversation France » brisent le tabou sur le mobbing dans les universités.

Eve SEGUIN est une universitaire canadienne, chercheuse au département des Sciences Politiques de l’UQAM, Université du Québec à Montréal. Son travail sur le mobbing (dédié à la mémoire de Madame la Docteur Justine SERGENT, chercheuse et neuro-psychologue réputée de l’Université McGill) est une référence absolue dans le domaine.

« Mobbing » ? Les anglicismes ne sont pas ma cup of tea 😉 mais il arrive qu’ils soient bien utiles, c’est ici le cas et j’y reviendrai à l’occasion.

Le mobbing, qu’est-ce que c’est ?

Les réponses dans l’article ci-dessous, qui met à portée de toutes et de tous une partie du travail de Madame Eve SEGUIN.

Le mobbing a été étudié par des universitaires, parce qu’il a frappé et frappe encore des universitaires, mais comment s’exerce-t-il dans un gros lycée de Toulouse ou dans un petit collège du Pas-de-Calais ?

Pourquoi ni les grosses centrales syndicales, ni le Ministère de l’Education Nationale, ni les médias – et surtout pas les « journalistes éducation », pourtant régulièrement sollicités en ce sens… – ne parlent du mobbing ? Pourquoi refusent-ils farouchement – à défaut de le combattre – de sortir de l’ombre ce phénomène très répandu et tellement dévastateur ?

Les réponses sur ce site, Mais faites taire ce pt’tit prof, bon sang !, à travers les dizaines d’articles publiés depuis mars 2017, et à travers les articles à venir – que cela plaise ou non à mes propres mobbeurs.

Pierre-André DIONNET

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Ci-dessous article de Eve SEGUIN, 20 juin 2017, publié sur le site The Conversation France.

https://theconversation.com/mobbing-en-milieu-de-travail-ou-le-terrorisme-organisationnel-79378

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Mobbing en milieu de travail, ou le terrorisme organisationnel

Le mobbing.

Cet article s’inspire du texte « Mobbing, ou l’extermination concertée d’une cible humaine », publié par l’auteure en septembre 2016 dans sa chronique « La science, c’est politique », tenue dans Découvrir #MagAcfas. Vous y retrouverez des références et des suggestions de lecture.


Si vous êtes professeur d’université, il est probable que vous avez déjà participé à une campagne de mobbing. Les universités font en effet partie des milieux de travail qui encouragent cette grave pathologie organisationnelle. Elle obéit à la dynamique des procès de Moscou : un collègue est d’abord condamné, puis les preuves de sa « culpabilité » sont fabriquées afin de l’éliminer.

Un processus en quatre traits et deux techniques

Souvent appelée harcèlement psychologique ou moral, cette pathologie est mieux décrite par le terme « mobbing », dérivé de l’anglais mob, qui pointe vers quatre de ses traits distinctifs : c’est un processus collectif, violent, délibéré, pour lequel la psychologie individuelle des agresseurs et de leur victime ne fournit aucune clé de compréhension.

Le mobbing est un processus concerté d’élimination d’un employé, d’un collègue, qu’on appellera la « cible ». Cet employé est en effet ciblé par un petit groupe de mobbeurs instigateurs, occupant souvent des positions d’autorité, qui considèrent qu’il nuit à un ou plusieurs de leurs intérêts : il ne partage pas leur conception de l’organisation, il gagne un salaire plus élevé qu’eux, il dénonce certaines de leurs pratiques, il est performant et risque de leur faire de l’ombre, il ne joue pas le rôle que leur script avait prévu, il a obtenu le poste qu’un de leurs amis aurait dû obtenir, etc. S’abritant derrière l’épouvantail d’une prétendue menace pour l’organisation incarnée par ce collègue, les mobbeurs instigateurs vont alors entreprendre de l’exterminer.

Le mobbing met en œuvre deux types de techniques d’agression. D’une part, celles dirigées contre le travail de la cible, d’autre part, celles dirigées contre sa personne. En outre, et cela est essentiel, il se déploie le plus souvent sur deux échelles. D’abord celle du groupe de travail dans lequel la cible œuvre quotidiennement, ensuite celle de l’organisation, c’est-à-dire de l’employeur. Voyons cela dans l’ordre.

Agression contre le travail de la « cible »

Le catalogue des atteintes au travail de la cible est très riche et aboutit à transformer son activité professionnelle en expérience dysphorique, voire en véritable calvaire : assignation de tâches impossibles à réaliser ou très en deçà de ses compétences, évaluation systématiquement négative de son travail, monitorage de type policier pour dresser une liste de « fautes » et de « manquements », exclusion des comités et fonctions à responsabilités, refus des promotions, rétention ou manipulation de l’information nécessaire à l’accomplissement du travail ou à la progression de la carrière, etc.

L’une des techniques d’agression les plus efficaces est de lui assigner, ou de la mettre en position de devoir effectuer, sans arrêt de nouvelles tâches. Cela a l’avantage de créer à la fois un épuisement physique, un sentiment d’accablement moral, une difficulté à bien accomplir son travail, et un obstacle à l’atteinte d’une compétence élevée. Sa performance ainsi amoindrie servira ensuite de justification à son expulsion.

Agression contre la personne de la « cible »

L’éventail des agressions contre la personne de la cible est aussi très riche et consiste essentiellement à déployer une communication non éthique ou négative, face à elle et derrière elle : accusations injustifiées, rupture de la communication, placardage du poste de travail, correspondance menaçante, humiliations publiques, imputation incessante de fautes, rumeurs, moqueries, dépôt de plaintes anonymes, commérage, regards de connivence, insinuations, etc.

Tout cela débouche sur l’ostracisation sociale de la cible et sur son exclusion de la sphère de moralité, qui garantit aux êtres humains une valeur morale et une dignité inviolable. La cible devient ainsi une non-personne, ce qui explique le parallèle établi par certains experts entre mobbing et génocide. Son statut de non-personne légitime en retour toutes les vexations qu’on lui fait subir.

Du groupe à l’organisation

La plupart du temps, la campagne de mobbing est d’abord mise en œuvre dans l’unité de travail de la cible, par exemple un département universitaire. Tous les membres du groupe finissent par être enrôlés, soit activement, soit passivement, en prétendant ne pas voir la violence qui se déchaîne. Plusieurs facteurs expliquent ce recrutement maximal : la pression du groupe, bien sûr, mais aussi la peur de subir le même sort que la cible, et les privilèges incitatifs distribués par les mobbeurs instigateurs qui sont, rappelons-le, souvent dans des positions d’autorité. À l’université, les étudiants sont aussi recrutés dans la campagne.

Parvenus à ce point, on pourrait croire que le mobbing n’est qu’un harcèlement psychologique collectif. Mais ce serait sans compter avec sa seconde dimension, qui fait toute sa spécificité : la participation de l’employeur. En effet, dans une deuxième phase le mobbing dépasse l’échelle du groupe, de l’unité de travail, et la cible devient « un cas » connu dans l’ensemble de l’organisation. L’élargissement de la campagne au service des ressources humaines et à la haute direction en décuple l’impact, et remplit en outre deux fonctions essentielles.

Les deux fonctions de l’organisation

Première fonction : persuader la cible que le problème vient d’elle. Pour ce faire, les mobbeurs instigateurs et les ressources humaines utilisent principalement deux moyens. D’une part, des rencontres avec la cible, qui peuvent prendre la forme de réunions « amicales » ou de convocations à caractère disciplinaire. D’autre part, l’offre « d’aide », notamment la psychothérapie et la médiation avec les mobbeurs instigateurs. Cela revient à faire participer la victime à la violence qu’on exerce sur elle, comme dans la série télévisée Hannibal où un criminel anthropophage ampute la jambe d’une victime et la lui fait manger en rôti.

Seconde fonction : remuer de la boue. Les ressources humaines et les mobbeurs instigateurs, avalisés par la haute direction, vont monter un dossier qui « démontre » que la cible nuit à l’organisation, et qui permet légalement de lui appliquer des sanctions disciplinaires. Pour monter ce dossier, tous les moyens sont bons : monitorage de type policier, transgression et/ou application ritualiste des règles, utilisation de pièces souvent anciennes et sorties de leur contexte, fabrication de « preuves » d’activités immorales ou illégales.

À l’université, les cinq accusations les plus efficaces que l’employeur peut utiliser contre la cible sont la fraude scientifique, le manquement aux règles de sécurité ou d’éthique de la recherche, le plagiat, le harcèlement sexuel, et le bullying. Dans le contexte actuel d’infantilisation des étudiants et de rectitude politique qui sévit sur les campus universitaires, les étudiants-es peuvent facilement être présentés comme les prétendues victimes de ces deux derniers prétendus méfaits.

Un terrorisme organisationnel

La participation de l’organisation à la campagne de mobbing nie la réalité de l’agression, améliore les chances de succès de la campagne, et augmente la détresse d’une cible qui s’attend – naïvement – à être protégée par son employeur. Si la campagne se déroule bien, la cible finit par être expulsée selon l’une ou l’autre des modalités suivantes : congédiement, démission, départ anticipé à la retraite, « tablettage » (mise au rancart), refus d’attribution de la permanence, départ permanent ou récurrent en congé maladie, suicide. À l’université, 12 % des professeurs ciblés se donnent la mort.

Le mobbing en milieu de travail est encore très largement assimilé à une forme de harcèlement psychologique ou moral, notamment par les législateurs. Pourtant, quand on l’envisage à partir de sa dynamique unique, on peut à bon droit conclure qu’il s’agit plutôt de terrorisme organisationnel.

Avant que vous ne partiez…

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Ci-dessus article de Eve SEGUIN, 20 juin 2017, publié sur le site The Conversation France.

https://theconversation.com/mobbing-en-milieu-de-travail-ou-le-terrorisme-organisationnel-79378

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La commission disciplinaire montée de toutes pièces : marque des recteurs qui perdent pied ? (0)

 

Très bientôt sur ce site, une rubrique, des articles, et des témoignages sourcés, consacrés à ce fléau qu’on croyait éradiqué : les commissions disciplinaires montées de toutes pièces, par tel et tel rectorat. En attendant, pour vous faire patienter, lisez le blog-frère Transparency Education Nationale.

http://www.transparencyen.fr/

Pierre-André DIONNET

P.S. : bien reçu le courrier recommandé, ce matin. Dommage d’oeuvrer pour déclencher toujours davantage de vagues : au bout du bout du bout, ça ne va pas forcément plaire tout là-haut. Wait and see… 😉  

« Mais faites taire ce p’tit prof, bon sang ! » : le temps des vacances .

           30 juin, date idéale pour débuter les vacances d’été. Dans deux mois, en septembre, de nouveaux articles sur ce blog. On me demande si ces articles se durciront ou prendront une tournure plutôt pépère. Et si, en dehors de ce blog très confidentiel, des surprises peuvent survenir dès l’automne. Ma réponse est simple : cela ne dépend pas de moi, mais bel et bien de quelques décideurs du rectorat de Lille, dont Monsieur Jérôme COLSON, Directeur des Ressources Humaines dudit rectorat. Une signature au bas d’un papier ou un coup de fil peuvent tout changer, dans un sens ou dans l’autre. Ah là là ma bonne dame, à quoi ça tient, parfois…

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               On me demande également si le cabinet de Madame la Secrétaire d’Etat auprès du premier ministre Marlène SCHIAPPA et le secrétariat de Madame Brigitte MACRON ont apporté une réponse à mes courriers du 8 mars, renouvelés le 3 mai. Et bien non, la question des violences faites aux femmes n’est peut-être pas une préoccupation pour ces personnalités de premier rang, dès lors que ces violences sont exercées au sein de l’Education Nationale, va savoir, Charles… Peut-être que lorsqu’elle bosse dans l’Educ’ Nat’ une femme n’a plus les mêmes droits qu’en dehors, peut-être qu’elle devient une sous-citoyenne ou un objet, peut-être que c’est une particularité de notre pays dont on se soucie peu en haut lieu. A moins qu’il faille simplement être très patient, qui sait… On me demande aussi de publier le contenu de ces courriers. Chaque chose en son temps. S’il faut le faire, ce sera fait, on verra.

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Portrait de Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes dans le gouvernement Édouard Philippe depuis le 17 mai 2017. Née le 18 novembre 1982 à Paris, est une femme politique et écrivain française, fondatrice et présidente du réseau Maman travaille. Adjointe au maire du Mans Jean-Claude Boulard, déléguée à l’Égalité à partir de 2014, elle est également conseillère communautaire au Mans Métropole et responsable du pôle « égalité femmes-hommes » du mouvement politique En marche !. (Wikipedia)

 

             A ceux qui vous regardent avec des yeux de merlans frits lorsque, comme moi, vous évoquez ce constat auquel votre expérience de terrain vous a mené : en 2018 l’institution scolaire ferme encore trop souvent les yeux sur des actes pédophiles, sur des viols commis par des chefaillons, sur des situations hyper violentes de harcèlement hiérarchique moral et/ou sexuel, la réponse est simple. Vous aurez beau souligner que ces derniers temps, toutefois, on ferme un peu moins les yeux sur les agressions  sexuelles, on vous regardera avec des yeux comme des soucoupes. Renvoyez ces incrédules à ces faits d’actualités et à ces réalités, et aux informations du même ordre qui se feront jour en juillet et en août  :

https://www.marianne.net/societe/tours-un-professeur-suspendu-pour-avoir-evoque-l-affaire-de-pedophilie-qui-secoue-le?_ope=eyJndWlkIjoiZDg2M2MzOGM3ODExZTJlN2Y5YTg0ZTJjZTU3NWQ1OTUifQ==

https://www.lexpress.fr/education/l-intriguante-suspension-d-un-proviseur_2019193.html#xtor=AL-447

http://www.neoprofs.org/t118424p50-m-a-j-il-est-licencie-un-principal-de-college-menace-de-licenciement-apres-avoir-denonce-un-viol#4479923

http://www

          On me dit enfin que les Zoubinard ne sont pas tous très sereins. Que certains, plus maladroits et plus coupables que d’autres, commencent – sur le tard – à réaliser qu’ils ont laissé beaucoup de traces et de preuves de leurs délits voire de leurs agressions criminelles. Et qu’ils savent que ces traces sont en train de remonter à la surface, inévitablement, et qu’elles seront demain de plus en plus visibles, aïe aïe aïe. Et que leurs vacances d’été vont en être fatalement affectées. Snif !

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C’est bien possible. J’en connais de bien gratinés, de ces dangereux Zoubinard, dont l’hybris les a menés à commettre des actes dépassant l’imaginable : autant de matière pour des récits détaillés qui seraient particulièrement croustillants.  😉    A suivre…

Bonnes vacances aux lectrices et aux lecteurs de ce blog !

Pierre-André DIONNET

La parole aux victimes (1) Témoignage d’un attaché d’administration dont les harceleurs sont couverts et protégés par des burgaudiens et autres magistrats fabuleux.

 

                  Témoignages promis, témoignages dus. Le mois dernier ce site annonçait s’enrichir bientôt d’une nouvelle rubrique, consacrée à la publication de témoignages de victimes de la Culture de la Complicité à l’oeuvre dans l’Education Nationale. Actes pédophiles ; viols ; violences ; harcèlement hiérarchique sexuel ou moral ; propos discriminants, sexistes, racistes ou homophobes ; etc. : quand l’administration et l’institution scolaire ferment les yeux et couvrent criminels et délinquants…

Les témoignages postés seront ici anonymisés. C’est-à-dire qu’on ne donnera pas le nom des Zoubinards ( = les chefaillons violeurs, canapé-promoteurs, tripoteurs, harceleurs, déconneurs sans honneur, et autres supérieurs-hiérarchiques-pas-à-la-hauteur…). On ne donnera pas non plus l’identité des bienveillants barbarins qui accompagnent et protègent les Zoubinards. Ni celles de leurs victimes. Par contre, les faits seront assez sourcés et précis pour que puissent être éventuellement dévoilés, ultérieurement et en dehors de ce site, les informations permettant – par exemple – de prouver que tel fonctionnaire SAVAIT mais qu’il n’a rien fait, sinon menacer telles victimes et leur faire perdre leur emploi.

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Le premier témoignage publié ici n’est pas celui d’un p’tit prof’ mais celui… d’un attaché d’administration. Voilà qui prend le contre-pied des idées véhiculées par les imbéciles qui aimeraient que ce site disparaisse, et qui voudraient le caricaturer en le ramenant à d’hypothétiques règlements de compte stériles ou des guéguerres manichéennes entre enseignants irresponsables et valeureux chefs d’établissements : les bons ici et les méchants de l’autre côté ; les puissants injustement montrés du doigt, et les misérables qui accusent à tort et à travers et que la justice aurait bien raison de condamner parce que vous comprenez, ma petite dame… Ceci dit, les Zoubinanards – ces délinquants au-dessus des Lois – du Béthunois, du Bruaysis, ou de l’Artois ne seront pas oubliés dans les prochains articles de cette rubrique de témoignages : ils ont bien raison de lire attentivement ce blog, avec plus d’assiduité que les Zoubinards des autres académies. Dans quelques jours ils partiront en vacances en ayant de plus en plus conscience que désormais la peur a changé de camp, comme le prouve la lecture de certains procès verbaux d’audition de ces médiocres adeptes d’un weinsteinisme à la sauce « fonction publique ». A suivre…

Pierre-André DIONNET

 

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Ci-dessous, témoignage d’une victime du Harcèlement Hiérarchique dans l’Education Nationale, Lettre CHSCTE n°51, mars 2018.

http://www.ferc-cgt.org/lettre-chscte-no51-mars-avril-2018#sixi%C3%A8me

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Discrimination : lettre d’un militant Cgt Ferc

 

Je croyais en la théorie du FAISCEAU D’ INDICES.
Je suis le SEUL attaché principal à ne pas exercer de fonctions d’encadrement depuis 15 ans, à ne pas bénéficier de la NBI, à ne pas avoir d’avancement accéléré, à ne pas être proposé pour les distinctions honorifiques, à ne pas pouvoir prétendre à la hors classe du principalat, en groupe 4 pour le RIFSEEP, etc., etc., etc.
Et surtout le seul attaché principal à être également programmeur système. Double qualification. Rare ! Très rare !
Et aussi être MILITANT et responsable CGT !

Bien sûr, je ne peux pas fournir un document où ma « discrimination » serait « ouvertement officialisée ».
Le Rectorat et le Ministère se refusent à VOUS fournir les PREUVES du caractère unique de mon « cas ».
Je comprends bien que c’est un raisonnement par « l’absurde » et que je suis dans l’incapacité de fournir la moindre preuve.
Absurde (?) que l’on demande au « harceleur » de fournir les preuves de sa « culpabilité ».
Pour autant je serai radié des cadres le 01/11/2018. Ouf, départ à 60 ans pour carrière longue. 174 trimestres et 48 jours « officiellement cotisés ». Une paille !
Le TA a officialisé le « fait du prince » pour le RIFSSEP. « L’autorité administrative dispose d’un large pouvoir d’appréciation ».
Le TA écrit que je ne suis pas un cadre transversal rattaché à la direction.
Sauf que je n’ai pas de fiche de poste. Ni eu aucune ÉVALUATION depuis 8 ans.

Mais alors QUE SUIS-JE ?

Mais FAUTE DE PREUVE, je ne peux rien prouver donc j’ai tort !
« A supposer même que certains de ces faits soient avérés […] le requérant n’apporte pas d’élément de nature à faire PRÉSUMER l’existence d’une telle discrimination ».
Je ressens cela comme une profonde injustice d’autant que j’ai rempli toutes mes obligations en tant que fonctionnaire. Concours, examens, mobilité, j’ai honoré mon contrat décennal signe en 1974 alors que je n’avais pas 16 ans …

Mais heureusement je suis en bonne santé et j’espère pouvoir profiter au mieux de ma retraite. Je regrette que l’EXEMPLARITÉ de mon cas ne permette pas à la JUSTICE de passer. A l’heure où l’on parle de RPS et où éclate la libération de la parole des femmes victimes de harcèlement. C’est dommage, très dommage. Mais au moins je me serai battu. J’aurai essayé !

http://www.ferc-cgt.org/lettre-chscte-no51-mars-avril-2018#sixi%C3%A8me

 

 

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Ci-dessus, témoignage d’une victime du Harcèlement Hiérarchique dans l’Education Nationale, Lettre CHSCTE n°51, mars 2018.

http://www.ferc-cgt.org/lettre-chscte-no51-mars-avril-2018#sixi%C3%A8me

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La parole aux victimes (0) Bientôt une nouvelle rubrique : Témoignages de victimes de la « Culture de la Complicité » dans l’Education Nationale.

 

                   Bientôt une nouvelle rubrique sur ce site. Avec la publication de témoignages de victimes de la Culture de la Complicité à l’oeuvre dans l’Education Nationale. Actes pédophiles ; viols ; violences ; harcèlement hiérarchique sexuel ou moral ; propos discriminants, sexistes, racistes ou homophobes ; etc. : quand l’administration et l’institution scolaire ferment les yeux et couvrent criminels et délinquants…

Les témoignages postés seront anonymisés. C’est-à-dire qu’on ne donnera pas ici le nom des Zoubinards ( = les chefaillons violeurs, canapé-promoteurs, tripoteurs, harceleurs, déconneurs sans honneur, et autres supérieurs-hiérarchiques-pas-à-la-hauteur…). On ne donnera pas non plus l’identité des bienveillants barbarins qui accompagnent et protègent les Zoubinards. Ni celles de leurs victimes. Par contre, les faits seront assez sourcés et précis pour que puissent être éventuellement dévoilés, ultérieurement et en dehors de ce site, les informations permettant – par exemple – de prouver que tel fonctionnaire SAVAIT mais qu’il n’a rien fait, sinon menacer telles victimes et leur faire perdre leur emploi.

Le premier témoignage publié ici dans quelques jours prendra le contre-pied des idées véhiculées par les imbéciles qui aimeraient que ce site soit contraint de disparaître. A suivre…

Pierre-André DIONNET

 

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« Mais faites taire ce p’tit prof, bon sang ! » : Présentation d’un blog pas comme les autres.

 

 

Un an. Il y a un an, jour pour jour, naissait ce blog. Un blog pas comme les autres. Un blog unique en son genre. Un blog qui ne se contente pas d’évoquer les dysfonctionnements de l’institution scolaire. Les dérives de son administration. Le délitement de l’Ecole. Le passage graduel d’une Ecole cherchant à former des citoyens éclairés, à une vaste garderie moulant des consommateurs infantilisés et incultes. Les dangers de la fausse bienveillance. Ceux d’un usage à tout-va du numérique et des écrans. Les excès du « ludique » et la grande mode désastreuse des enfants-tyrans dont on fait mine de ne pas voir qu’ils ont tous les droits et aucun devoir.

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C’est surtout le seul blog a évoquer les sujets tabous que sont les questions, en milieu scolaire, de la pédophilie; du viol; des violences sexuelles; du harcèlement hiérarchique sexuel et moral; de cette profonde culture du déni, de l’inertie, de l’opacité, voire de l’Omerta et de la complicité, qui innerve chaque pan de l’institution scolaire française sur tous ces points.

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Lorsque j’ai créé le blog Mais faites taire ce p’tit prof, bon sang ! , j’ignorais totalement vers quelles directions il s’engagerait. Un an plus tard, le bilan des articles publiés fait état d’orientations précises. Je n’ai d’ailleurs pas attendu l’Affaire Harvey WEINSTEIN – ni la création de ce site – pour évoquer la culture de la complicité dont peuvent bénéficier criminels et délinquants dans les écoles, les collèges, les lycées, les facultés, les universités. Je n’ai attendu ni le déferlement #metoo / #moiaussi, ni #balancetonporc pour interpeler à ce sujet la Ministre Najat VALLAUD BELKACEM, les cadres et les hauts fonctionnaires du Ministère de l’Education Nationale. Ni cette Ministre, en son temps, ni aucun de ses nombreux conseillers, ni aucun des membres de son Cabinet ou de son Secrétariat Général n’a pris le temps de répondre… dommage… dommage pour les milliers de victimes, surtout ! L’Affaire de Villemoison a presque failli mettre au grand jour l’extrême légèreté avec laquelle l’institution scolaire traite ces questions, encore aujourd’hui, en 2018. Reconnaissons au Ministre Jean-Michel BLANQUER une certaine volonté de faire évoluer le regard traditionnellement porté sur ces fléaux qu’on ne peut – à la décharge du Ministère – éradiquer d’un claquement de doigt.

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Depuis un an, donc, on a pu découvrir ici 15 billets sur les viols et la pédophilie dans l’Education Nationale. 12 sur l’Affaire des Tableaux noirs du collège Albert Camus de Gaillac. 10 sur cette « bienveillance » qui fait des dégâts sur les enfants. 8 sur les excès et les dangers de l’Ecole numérique. 7 sur le profond déni entourant le fléau du harcèlement hiérarchique sexuel et/ou moral en milieu scolaire. 4 sur la nécessité et l’urgence de réévaluer le niveau réel d’obtention du baccalauréat. Et aussi d’autres choses, dont une Lettre Ouverte au Ministre Jean-Michel BLANQUER, rien que ça !

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Parallèlement, d’autres sujets que je pensais initialement aborder ne l’ont pas été. Les joies du métier; le plaisir réel qu’il y a à enseigner avec exigence dans des collèges difficiles; les méthodes redoutablement efficaces grâce auxquelles les élèves progressent dans mes cours; l’immense satisfaction de voir réussir des élèves dont les lacunes, le peu d’appétence pour l’Ecole et le manque de soutien familial semblaient les vouer à l’échec… La plupart de ces sujets sont déjà exploités, exposés et traités ailleurs, sur d’autres blogs, ou dans divers ouvrages, par d’autres enseignants. Et c’est sans doute une des raisons qui m’ont amené, jusqu’ici, à renoncer à les évoquer.

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Un sujet traitant d’une actualité locale fort épineuse me tenant beaucoup à coeur n’a pas été développé au delà d’un article et d’une promesse annonçant l’article suivant, alors que quantité de billets croustillants et ne pouvant passer inaperçus sont prêts à être publiés là-dessus. Se pourrait-il que les pressions reçues pour en rester là soient la cause de l’interruption d’un feuilleton qui s’annonçait pourtant passionnant ? Une certitude : il ne tient pas à moi que l’administration du rectorat de Lille se donne les moyens de tourner définitivement la page sur tout ceci… Ce matin, comme hier, j’ai encore joint oralement à ce sujet l’entourage professionnel de Monsieur Jérôme COLSON, Directeur des Ressources Humaines du Rectorat de Lille, afin que le nécessaire puisse enfin être fait, en bonne intelligence et dans l’intérêt de chacun. Qui vivra verra.   

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Mille autres questions pourraient être abordées. Quel sort réserve-t-on aux lanceurs d’alerte en France, et plus précisément dans l’Education Nationale  ? Mon avenir professionnel est-il définitivement obéré parce que j’ai brisé l’Omerta ? Cela se fait-il au profit d’individus faisant fonction de « professeurs » mais à qui le bon sens voudrait qu’on ne confie même pas l’éducation d’un poisson rouge ? Quel est le nom des harceleurs que j’ai croisés ? Va-t-on exposer publiquement les preuves irréfutables des délits dont ils sont coupables ? Pourquoi n’auront-ils jamais à répondre pénalement de leurs actes ? Combien de pédophiles, de chefaillons détraqués et déviants, de chefs d’établissement dangereux et/ou incompétents ai-je rencontrés en 20 ans d’enseignement ? Ai-je subi des pressions visant à fermer ce blog, et de la part de qui ? A-t-on tenté d’instrumentaliser la Justice afin de me faire taire ? Pourquoi les syndicats refusent-ils de prendre à bras-le-corps, une fois pour toutes, la question globale du harcèlement hiérarchique, sexuel et moral ? Qui a intérêt à protéger les chefs d’établissements violeurs ou harceleurs ? Quels sont les fonctionnaires de tels et tels rectorats qui – par le passé – ont laissé faire, et pourquoi ? Les choses sont-elles en train d’évoluer, ou les effets d’annonce médiatisés en plus haut lieu ne sont-ils que de la poudre aux yeux ? La liste des questions est inépuisable.

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Merci pour votre soutien et pour votre lecture de ce blog. C’est parti pour une année de plus, au moins. 😉 Une année plus douce, plus légère et plus discrète, si les décideurs et les responsables du rectorat de Lille veulent bien agir dans la seule direction qui soit la bonne. C’est mon souhait le plus cher : de moi-même – en constatant que les choses s’arrangent et qu’il n’est plus nécessaire d’étaler au grand jour deux ou trois réalités – préférer me « taire » et restreindre le champ de mes articles. C’est-à-dire ne pas avoir demain à mettre les pieds dans le plat et à publier des billets bien plus mordants, ici même et surtout ailleurs. 

Pierre-André DIONNET

 

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La Déséducation nationale / Anne-Sophie NOGARET.

 

Avec la rentrée littéraire, ce ne sont pas seulement des centaines de romans nouveaux qui sont proposés aux lecteurs, mais aussi des témoignages et des essais, parmi lesquels quelques ouvrages consacrés à l’Education Nationale. Après L’Education Nationale, une machine à broyer, d’Isabelle DIGNOCOURT, quelques mots sur ce blog, très bientôt, au sujet du livre exposant le point de vue d’une autre enseignante, Anne-Sophie NOGARET, Du Mammouth au Titanic, La Déséducation nationale.

Très bientôt sur ce site…

Pierre-André DIONNET

 

 

 

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Du Mammouth au Titanic

La Déséducation nationale

Anne-Sophie NOGARET

 

  • A paraître le 06 Septembre 2017
  • 320 pages
  • Genre : Essais
  • ISBN : 9782810008063

20,00 €

Nogaret

 

Résumé

Témoignage vivant d’une enseignante en philosophie qui a traversé toutes sortes d’établissements, ce livre dresse un état des lieux consternant de l’école publique française. Loin de ne concerner que les lycées sensibles, la lame de fond touche tous les publics, sur l’ensemble du territoire.

Par-delà les incivilités, si quotidiennes que chacun en vient à les considérer comme faisant partie de la norme, par-delà la violence qu’il est désormais officiellement interdit de sanctionner, les profs doivent travailler avec des élèves qui, en terminale générale, se révèlent très souvent incapables de comprendre un texte simple de quelques lignes. Des élèves à qui leur propre langue est devenue étrangère et qui pourtant obtiennent tous le bac…

Aux avant-postes de cette absurdité intellectuelle, éducative et sociale, les enseignants.

Coincés entre des impératifs idéologiques dont ils ne démordent pas et la réalité dont ils ne cessent de se plaindre, ils évoquent irrésistiblement l’adage de Bossuet : « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes ».

Les cinq bacheliers (2) Un peu d’ironie de bon aloi, ça peut pas faire de mal…

L’affaire des cinq bacheliers de Bruay-la-Buissière…

Elle éclipserait presque le retour de l’affaire Grégory, et l’autre affaire de Bruay : https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Bruay-en-Artois

Sans parler de l’affaire H., à découvrir bientôt, en exclusivité sur ce blog 🙂 : https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2017/06/24/annonce-billet-evoquant-bernard-habouzit-et-les-professeurs-du-college-simone-signoret-de-bruay-la-buissiere-bientot-sur-ce-blog/

A suivre…

Annonce : Donne-moi le bac d’abord ! (3) Ces pétitions exigeant que les notes du bac soient remontées…

 

 

Sur le net on trouve quantité de pétitions lancées par des élèves de Terminale. Truffées de fautes d’orthographe et rédigées dans une syntaxe souvent très approximative, ces pétitions, comme leurs commentaires, exigent que les notes de telle et telle épreuve du baccalauréat soient remontées « passque c’était cro cro dur ! ».

Une mode et un petit « phénomène » de société qui en dit long sur ce qu’est devenue l’Ecole de la République, et sur l’état d’esprit de tout un pan des jeunes générations…

Billet à découvrir, bientôt sur ce blog…