Cette « bienveillance » qui fait des dégâts sur les enfants… (4) Comment l’humour du Groland fait tomber le masque du debarbieurisme.

Comment ça,  pas très réjouissants, mes précédents billets consacré à la difficulté de libérer la parole sur le viol et la pédophilie ?

Un sujet mériterait d’être pris à bras-le-corps sans tarder, dans l’Education Nationale. C’est celui de l’impunité accordée par les arcanes de l’institution scolaire à certains pédophiles, à certains violeurs, et à tous les chefs d’établissement pratiquant des délits de harcèlement, que ce harcèlement soit moral ou sexuel. L’Ecole baigne dans le déni sur ces sujets et gare au témoin qui voudrait briser l’omerta… il perdra vite son emploi, son statut de fonctionnaire et sa santé, tant l’administration s’acharnera sur lui. La culture de la complaisance et de la complicité touche tous les pans de l’institution, et s’il fallait dresser la liste de celles et ceux qui ferment les yeux…

 

 

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Pas très rigolo, tout ça, et cependant, c’est justement parce que c’est difficile qu’il faudrait aussi pouvoir en rire et en sourire. L’humour est peut-être une des armes et un des biais par lesquels désamorcer ces tragédies pour qu’enfin on ne dise plus, comme sur le plateau de Laurent RUQUIER : « Je ne peux pas l’entendre »

En 2017 on pourrait citer bien des hommes, bien des femmes… Bien des juges, bien des procureurs, bien des rapporteurs publics, bien des hauts fonctionnaires ici et là qui « ne peuvent pas l’entendre  » ou ne veulent pas l’entendre (…), et qui laissent faire au sein de l’Ecole les criminels et les délinquants évoqués plus hauts. Il ne serait pas nécessaire d’aller chercher bien loin quelques noms de braves gens fort respectables qui vous diront demain qu’ils ne savaient pas, qu’on ne leur avait pas transmis les informations, et qu’il y a nécessairement une bonne explication au fait qu’ils ont commis inlassablement les mêmes burgauderies au fil des années… Quelles que soient leurs responsabilités et leur culpabilité réelle dans telle ou telle affaire, pas d’inquiétude pour le confort dans lequel ils baignent : les incompétents et les Tartuffe ont comme point commun de ne jamais « commettre de faute professionnelle  » selon leur hiérarchie.

 

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Pas très réjouissants, ces constats, c’est vrai. Mais c’est une réalité qu’il faut aussi savoir aborder avec lucidité. Maintenant que c’est fait, accordons-nous un peu de détente. Pour celles et ceux qui goûtent l’humour de ce pays voisin du nôtre, la Présipauté du Groland. Comment ce pays aborde t’il la question de la « bienveillance » à l’Ecole ? La réponse dans ce sketch diffusé dans l’émission du 23 septembre 2017, sur Canal +, Groland, le Zapoï.

Frigouillon LAGOUJASSE, le sympathique tuteur de la deuxième chance a parfaitement intégré les préceptes préconisés par Eric DEBARBIEUX et sa clique de faiseurs d’enfants-tyrans : « Le secret c’est de s’adresser à eux comme à des personnes responsables. « ; « C’est pas grave, gamin, continue, t’es bien parti, là… »; « C’est rien, gamin, c’est en ratant qu’on apprend… »; « Respect de l’élève et patience sont les maîtres mots de cette pédagogie du bon sens. »… D’excellents principes, effectivement plein de bon sens – sur le papier. Comment les professeurs n’y avaient pas pensé d’eux-mêmes, tout seuls, avant les révélations du prophète DEBARBIEUX et l’avènement du debarbieurisme ? Ils sont cons, ces profs… 🙂

Enfin… Grâce à cette farce grolandaise, on voit très vite où le debarbieurisme mène concrètement, sur le terrain… Rien de bon, ni pour l’élève, ni pour l’enseignant ou le formateur. Et il n’y a que les debarbieuristes pour ne pas voir dans quels délires et quels effondrements ils plongent l’Ecole, et pour rester aveugles sur l’étendue du mal qu’ils font à des élèves déjà en manque de repères. Sous couvert de « bienveillance », ces idéologues hors-sol ont conforté dans leur nombrilisme plusieurs générations d’enfants et d’adolescents, sans jamais les confronter à la frustration, à l’effort, à la rigueur, ou au respect de l’autre. Non seulement ces irresponsables n’ont jamais RIEN fait ni contre les violences scolaires ni contre le harcèlement hiérarchique, mais pis : ils ont favorisé leur accroissement. Sur un registre comique, ce sketch du Groland contribue à faire tomber les masques.

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Cliquer ici, laisser passer les 30 secondes de publicité et aller de 8’55 à 10’28 si l’on souhaite accéder directement au sketch sans visionner le reste.

Ames sensibles, s’abstenir ! L’humour grolandesque étant très décalé, il n’est pas à mettre entre toutes les oreilles ni devant tous les yeux, vous êtes prévenu/e/s. 🙂 Il n’empêche que sous couvert de farce, d’outrance et de débordements rabelaisiens, Christian BORDE, Francis KUNTZ, Benoît DELEPINE, Gustave de Kervern et leur équipe disent souvent plus et mieux la vérité de notre époque, que bien des journaux d’informations télévisés. 

Ce sketch de deux minutes fait davantage pour la défense de l’Ecole que n’ont fait bien des pseudo-spécialistes durant des carrières entières au service de théories fumeuses et – avant tout – au service de leur propre personne, de leurs intérêts individuels et de leur confort matériel.

Pierre-André DIONNET

 


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