Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (13) Atteinte à la liberté d’expression au rectorat de Dijon.

        Ce n’est pas à proprement parler du « harcèlement hiérarchique », c’est « juste » une manoeuvre d’intimidation, un coup de pression, une forme d’abus de pouvoir, comme on en pratique dans tous les rectorats, depuis toujours. Ne comptez pas sur les gros syndicats de cogestion pour y mettre un terme définitif : ils cogèrent, donc gèrent et accompagnent sans trop regimber. « Négocier la taille des chaînes », ils y sont prêts.

D’autres enseignantes ont eu moins de chance que cette collègue. Agressées sexuellement par leur chef d’établissement, on les a fait taire ; harcelées moralement par leur hiérarchie et leur administration, on les a déboutées avec un cynisme implacable et une arrogance inique ;  acculées sous des prétextes dérisoires à passer devant un conseil de discipline (commission disciplinaire), on les a le plus souvent soutenues comme la corde soutient le pendu. Quoi qu’il en soit, le mouvement #PasdeVague né il y a moins de deux mois n’a pas suffi à faire revenir à la raison tous les Directeurs des Ressources Humaines des rectorats.

L’information est toute fraîche, je laisse mes lecteurs en prendre connaissance et juger par eux-mêmes.

Pierre-André DIONNET

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Ci-dessous, article de Maurice ULRICH, L’Humanité, 18 décembre 2018.

https://www.humanite.fr/au-rectorat-de-dijon-peut-croiser-big-brother-665400?fbclid=IwAR0_sBtI3qLNycf9hmkatuWxUjnzB87eoU38KYd8JWoTB7tIjnLlxGAxgbo

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Photo : AFP

Photo : AFP

Au rectorat de Dijon on peut croiser Big Brother

Mercredi 19 Décembre 2018
Une enseignante y est convoquée après avoir publié un texte ironique sur un site indépendant à propos de la prestation télévisée d’Emmanuel Macron de la semaine passée. 
Le rectorat de l’Académie de Dijon veille à ce que l’ordre règne en Macronie. Une professeure de Lettres au lycée le Castel de la capitale bourguignonne, Sophie Carrouge, y est convoquée par la direction des ressources humaines après avoir publié sur un site indépendant, Disjoncter info, un texte ironique après la prestation télévisée d’Emmanuel Macron la semaine passée. Datée du 13 décembre la convocation évoquant directement la publication de ce texte  stipule laconiquement « Je vous demande donc de bien vouloir vous présenter à l’entretien prévu le jeudi 20 décembre à 15 heures 30 ». 
« Le grand chef blanc, écrivait-elle, a parlé treize minutes pour apaiser le ressentiment de millions d’indiens. Le grand chef blanc, au début de sa palabre, a prévenu que si les millions d’indiens continuaient de lui courir sur le calumet, il allait être intraitable pour rétablir l’ordre. Il en va de l’autorité du grand tipi de l’Élysée. Le grand chef blanc accorde une part de bison fumé supplémentaire pour les fêtes et chaque mois, les vieux indiens recevront une galette de maïs et une bouteille d’eau de feu ». Et plus loin, « Emmanuel Macron pendant treize minutes a montré son vrai visage, mains sur la table, yeux rivés au prompteur avec l’empathie du dompteur pour le lion. Saute dans le cerceau, français en gilet jaune ou pas, et ferme ta gueule.»
Au pays de Voltaire le rectorat ne goûte guère la charge. Ce qui a toutes les allures d’un véritable abus de pouvoir a vivement fait réagir les personnels enseignants, administratifs et les parents d’élèves du lycée concerné. Appelant à un rassemblement aujourd’hui à 15 h15 devant le rectorat. Ils écrivent dans un communiqué :
« Nous, personnels de l’Éducation Nationale, parents d’élèves, représentants syndicaux du lycée le Castel, avons appris avec consternation la convocation de l’une de nos collègues par le rectorat, suite à l’écriture d’une tribune dans une publication dijonnaise. Nous l’assurons collectivement de tout notre soutien. Dans la période de mobilisation actuelle contre les différentes réformes dans l’Éducation nationale, une telle convocation apparaît comme une volonté de faire pression sur l’enseignante et de faire taire toute expression de contestation. Un tel contre-feu ne nous empêchera pas de nous mobiliser contre les réformes en cours. Où est la « liberté d’expression » dans « l’école de la confiance »? 
Le même communiqué rappelle la volonté des personnels d’être reçus par la rectrice d’Académie sur leurs revendications.
Maurice Ulrich
Par Ailleurs la professeure concernée, Sophie  Carrouge nous a fait parvenir le texte suivant :
 « 1968-2018. Le cinquantenaire du joli mois de mai. Et chacun de s’extasier benoîtement devant l’inventivité des slogans, des affiches, des modes de lutte. Même si la « commémoration » n’est pas celle du 11 novembre et que le président n’a pas fait de périple mémoriel rue Gay Lussac, il n’empêche que 68 se retrouve muséifié et que les enseignants peuvent analyser par exemple la fameuse photographie de Dany-le-Rouge face aux CRS. De même, en tant que professeur de lettres on m’encourage à faire étudier les textes les plus subversifs de l’histoire de la littérature qui, bien entendu, selon les programmes de l’éducation nationale, nous-ont-permis-de-devenir-ce-que-nous-sommes, c’est-à-dire des citoyens libres de circuler, de penser, de manifester. Je n’aurai pas l’audace de me comparer à tous ceux qui, dans le passé, ont risqué leur peau pour que vivent leurs idées. Moi, j’ai juste écrit dans mon coin un texte mal embouché, révoltée par les treize minutes d’allocution d’Emmanuel Macron et qui a été publié sur un site étiqueté libertaire et protestataire. Je l’ai signé et, audace suprême, j’ai cité ma fonction, enseignante, et le nom de mon lycée. Pour cette raison et d’autres peut-être, me voilà convoquée au rectorat de mon académie par le service des ressources humaines et je suppose que je devrais rendre des comptes à ma hiérarchie sur le « droit de réserve » aussi insaisissable que l’Arlésienne mais que j’ai apparemment bafoué. Et cela, c’est grave, plus grave que les violences policières contre nos élèves, plus qu’une réforme du lycée qui réinvente la lutte des classes, plus qu’un monde qui ressemble à une dystopie de roman d’anticipation des années 50. L’Education nationale a le sens des priorités. S’en prendre à une enseignante qui depuis 30 ans fait son travail et le fait correctement est une urgence beaucoup plus urgente que de proposer une réforme qui corrigerait les inégalités sociales et ne serait pas une machine à broyer les cerveaux et les cœurs. »

 

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (18) Une Marche le 24 novembre contre les violences sexistes.

 


250 personnalités appellent à manifester contre les violences sexistes le 24 novembre

Tu as le sentiment que malgré une certaine prise de conscience, la lutte contre les violences sexistes et sexuelles patine ? Viens marcher avec #NousToutes le 24 novembre !

250 personnalités appellent à manifester contre les violences sexistes le 24 novembre

Mise à jour du 19 novembre 2018

Charlotte Abramow, Marine Baousson, Clémentine Autain, Léa Bordier, Guillaume Meurice, Ovidie, Martin Winckler…

Autant de noms qui te sont sans doutes familiers, surtout si tu lis madmoiZelle régulièrement. Autant de personnes qui ont signé, avec près de 250 autres, une tribune publiée ce 19 novembre dans Mediapart et sur France Inter.

Rendez-vous le 24 novembre pour la marche contre le sexisme

Ils et elles appellent dans leur texte à marcher contre les violences sexistes et sexuelles dont sont victimes de trop nombreuses femmes en France et dans le monde.

« Les violences sexistes et sexuelles empêchent plus de la moitié de l’humanité, les femmes et les filles, d’exercer leurs droits fondamentaux. Elles bouleversent leur vie entière.

Les solutions sont connues. Elles sont portées de longue date par les associations qui accueillent, avec des moyens dérisoires, des femmes victimes partout en France.

Nous avons besoin de politiques publiques ambitieuses de prévention qui pourraient changer les comportements, comme elles l’ont fait pour des sujets de santé publique.

Nous avons besoin d’une éducation obligatoire dès le plus jeune âge à la non-violence et à l’égalité filles-garçons, d’une formation systématique des professionnel·les qui accueillent les victimes, de l’utilisation effective des outils de protection prévus par la loi, de l’augmentation significative des moyens alloués aux associations et de places suffisantes pour l’hébergement des femmes victimes. »

La manifestation, sous le mot d’ordre #NousToutes, est prévue le samedi 24 novembre 2018.

Personnellement, j’y serai. Parce que ça fait plus de deux ans que j’écris chaque semaine au sujet des violences sexistes et sexuelles. Deux ans et demi que je m’exhorte à sensibiliser, sur Internet et dans mon entourage.

Et quel meilleur moyen de faire entendre ce message, si ce n’est descendre dans la rue pour réclamer l’attention de la France entière ?

Tu seras avec nous ?

À lire aussi : À qui profitent les divisions entre féministes ?

Mise à jour du 18 octobre 2018

Quelques semaines après le premier rassemblement du mouvement #NousToutes, ses instigatrices passent à la vitesse supérieure, dans de très nombreuses villes en France.

Le 24 novembre, une grande marche féministe

Ce 8 octobre, 600 femmes appellent à marcher le 24 novembre prochain, pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

Parmi elles, Rebecca Amsellem, des Glorieuses; Pénélope Bagieu que tu connais bien sur madmoiZelle; Lauren Bastide, du podcast La Poudre; Fatima Benomar, militante aux Effronté.es; Nadia Daam, journaliste féministe; Maïa Mazaurette, Chroniqueuse sexe; Hapsatou SY, animatrice TV et entrepreneure, mais aussi Cécile Duflot; Audrey Pulvar et bien d’autres.

Leur tribune a été publiée sur France Info :

« Nous marcherons le 24 novembre pour dire haut et fort que nous voulons en finir avec toutes les violences sexistes et sexuelles.

Nous marcherons le 24 novembre car nous sommes convaincues que si nous faisons reculer ces violences, nous ébranlerons ce système injuste que nous subissons toutes à des degrés divers.

Nous marcherons le 24 novembre pour exiger des mesures ambitieuses et des moyens.

Nous marcherons le 24 novembre pour que celles qui viendront après nous vivent dans un monde dans lequel être femme n’expose pas à plus de violences et ne donne pas moins de droits que d’être homme.

Nous marcherons le 24 novembre, rassemblées, pour montrer notre force. »

Toi aussi, tu peux les rejoindre en signant l’appel qui est le leur sur change.org, mais aussi et surtout en descendant dans la rue le 24 novembre !

Le mouvement est entrain de se répandre partout en France, avec des comités locaux par dizaines. Tu peux trouver la carte ici-même !

Leur rôle est simple, même si très important :

« Un comité local, c’est simplement la réunion des volontaires #NousToutes qui se retrouvent pour mener des actions (diffusions de flyers, collages) ou animer des débats sur la question des violences.

Les comités locaux seront aussi chargés d’organiser les différentes marches partout en France le samedi 24 novembre. »

Et si tu n’en trouves pas près de chez toi… N’hésite pas à le créer ! Pour cela rien de plus simple : il suffit de remplir ce formulaire.

Pour en savoir plus sur #NousToutes, c’est ci-dessous.

Publié le 21 septembre 2018

La déferlante #MeToo, c’était il y a bientôt un an.

Elle a provoqué des prises de conscience par centaines et par milliers, des débats et polémiques sans arrêt, surtout, elle a permis d’enclencher un mouvement pour que la honte change de camp.

Pourtant, en janvier dernier, quelques mois après que les témoignages aient inondé les réseaux sociaux, 37% des Françaises et Français ne savaient pas ce que c’était.

Nous Toutes, la suite de #MeToo

Cela signifie qu’il reste sans doutes un paquet de personnes à convaincre que les violences sexistes et sexuelles sont une réalité quotidienne dans la vie des femmes.

C’est pour cela qu’un groupe de militantes issues de divers courants et associations a décidé de lancer #NousToutes.

Le but ? Que l’on se retrouve toutes dans les rues de France pour une grande marche le samedi 24 novembre, à la veille de la journée internationale de lutte contre les violences de genre.

#NousToutes, un mouvement né de la colère et de l’envie de faire avancer les choses

« Nous toutes, c’est d’abord une colère. »

C’est par ces mots qu’a démarré la présentation du mouvement ce 20 septembre à Paris, retransmise en direct sur Facebook.

Une colère due au fait que nous sommes si nombreuses à nous mobiliser depuis si longtemps pour faire disparaître les violences sexistes et sexuelles, mais qu’elles demeurent une triste réalité.

« Mais si chacune et chacun d’entre nous, on maîtrise les outils de détection des violences, d’emprise […], si on maîtrise ça et qu’on est capable de les transmettre à d’autres […], en trois ans, on peut changer les choses. »

L’idée est de diffuser ce savoir, de sensibiliser autour de soi, « dans les repas de famille, à la machine à café », et de frapper très fort le 24 novembre avec une marche qui nous réunira toutes.

#NousToutes, un mouvement qui veut réunir malgré les divisions

#NousToutes veut frapper fort donc, avec une marche à Paris mais également des marches, partout en France, pour celles qui ne pourraient pas se déplacer.

Je trouve important de mentionner ce qui a été dit au cours de cette première soirée, au sujet des divisions qui traversent le mouvement féministe :

« Il y a des débats – notamment sur la laïcité, la prostitution, l’économie – qui divisent profondément.

On n’est pas toutes et tous d’accord, et il y a même des divergences qui peuvent paraître insurmontables.

Ça ne veut pas dire qu’on les dépassera, qu’on les oubliera, mais l’idée qu’on a eu c’est que Nous Toutes puisse être un formidable mouvement d’éducation populaire.

On s’est dit qu’on pouvait être ensemble ponctuellement, ce 24 novembre, même si on était en radical désaccord sur certains points. »

C’est à mes yeux un point clé de ce mouvement : sans nier les divergences qui existent, ce 24 novembre, nous pouvons défiler ensemble, dans toutes la France, pour réclamer la fin des violences sexistes et sexuelles.

Comme l’ont fait les Argentines, les Américaines, les Espagnoles, les Sud-Africaines, et tant d’autres encore.

Nous sommes capables, en France aussi, de nous réunir et de frapper fort pour sensibiliser aux violences sexistes et sexuelles.

Tu seras de la partie ? 

Pour participer et suivre #NousToutesPour être tenue informé·e de l’organisation de la marche contre les violences sexistes et sexuelles, tu peux t’inscrire sur le site de #NousToutes.

Tu peux aussi suivre le mouvement sur les réseaux sociaux :

Et pour t’engager plus concrètement dans leurs actions, tout est indiqué dans ce post :

https://www.facebook.com/plugins/post.php?href=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2FNousToutes241118%2Fposts%2F277315069777596&width=500

COMMENT AVOIR UN TEINT PARFAIT ?

Esther

Esther est tombée dans la marmite de madmoiZelle quand elle était petite. Elle n’a pas grandi, mais elle a depuis développé de fortes convictions féministes. Au croisement de la rubrique actu et de la rubrique témoignages, elle passe de temps en temps une tête à l’étranger pour tendre son micro aux madmoiZelles du monde entier !

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Commentaires
  • ShyBGirly
    ShyBGirly, Le 22 novembre 2018 à 23h43
    Calli

    Je voulais dire « rares sont les hommes à s’engager au sujet des difficultés des hommes » ! Je me suis mal exprimée…
    Ce’ n’est pas aux femmes de porter cet engagement, et pourtant, elles le font par la force des choses. Les assos féministes reçoivent des hommes victimes de violences, des hommes en questionnement sur leur sexualité… Donc les assos féministes font déjà des choses pour les hommes, même quand ce n’est pas vraiment le but de leur existence.
    Sinon je n’ai pas bien compris ton message. C’est vrai que les hommes peuvent être mal reçus quand ils veulent aborder leurs propres difficultés face à leur genre. Mais je ne vois toujours pas pourquoi on ne pourrait pas pour autant consacrer une journées pour les violences faites aux femmes seulement, qui sont plus fréquentes et fortes. On a pas à parler des problèmes des hommes dès qu’on parle des problèmes des femmes, surtout quand ils ne sont pas comparables.

    Il y a des associations spécialement pour les hommes battus ou toutes sorte de violences qui s’engagent et même à envoyer des rapports, tenir des rendez-vous avec le gourvement.
    Des féministes et des MRA s’engage et en parle des problèmes.

    C’est une bonne chose que les féministes aide les hommes, mais est-ce que les hommes n’ont pas peur de la réponse d’une association féministe, ou leurs site ne mentionne pas les hommes victimes car ils ne sont pas renseigné comme les sites du gouvernement et du coup ils ne sont pas nombreux ?

    La seule chose qui manque c’est plus d’aide pour ces hommes, comme un hébergement d’urgence pour les hommes battus, des spot de campagne et affiches mixtes, etc. Ça serait idéale pour contrer les réflexions sexistes et préjugés des femmes et hommes (surtout eux avec le fantasmes de se faire violer par une femme) une association canadienne à rassemblé presque tous les mythes et préjugés sur les garçons et hommes victimes.
    Je suis bien contente qu’ils ont rajouté « forcer à pénètrer » dans la loi du viol au mois d’août.
    Ça avance à petit pas, c’est déjà bien.

    Les violences faites aux femmes sont plus fréquente car c’est le plus médiatisé et compris de la société, elles sont plus aidé par la société car la femme à un statut de victime, comparé aux hommes qui n’est pas tant médiatisé et compris.
    Comme Muriel Robin a dit dans une émission, un homme a des muscles et une force donc il peut se défendre contre une femme et du coup elle ne mentionne pas dans sa pétition.
    Sauf que problème, un homme est battu ou abusé sexuellement dans son couple toutes les 4 minutes, il y a 146 000 hommes victimes de violences conjugales par an, etc il y a d’autres chiffres et pourtant ces résultats ne sont pas connu et compris de tous, ça vient de ONDRP 2017. Une étude 2016 dit que 3% des hommes battus et 10% des femmes battues décident de se tourner vers la justice.
    Un autre problème si l’homme battu se défend et touche sa femme, il risque d’avoir des ennuis, d’après des témoignages, ils ont eu des plaintes.

    Et comme toujours les chiffres sont sous estimé, selon un sondage américaine et prendre en considération forcé à pénètrer (c’est à dire que la femme ou l’homme utilise le pénis de l’homme sans son consentement comme un sextoys) il y a autant d’homme victimes de violences sexuelles que de femme mais les femmes sont plus, cependant si on rajoute les chiffres des viols en prison, ils sont majoritaires.
    Ce genre de sondage prenant en compte forcé à pénètrer n’en a pas en France.

    La justice est inégalé chez les deux sexes, si la femme est victimes il y a plus de chance que l’homme s’en sort ou que l’officier ne croit pas la victime, il va s’en doute d’aller voir les médecins, alors que si c’est l’inverse, l’homme sera plus ou moins être mis en garde à vue et prouvé qu’il est victime, si ce n’est pas le cas, l’officier ne le croierait pas ou alors main courante de même pour la femme, de ce côté là la femme et l’homme on le même problème pour déposer plainte sauf que on considera systématiquement l’homme comme coupable.

    J’ai lu un témoignage comme des tas de témoignages, où des hommes sont faussement accusés alors qu’ils sont eux même victimes de violences conjugales et dans ces moment là, les flics vont toute suite arrêter l’homme.
    Le témoignage que j’ai lu, c’est un homme battu pendant x année, des fois devant sa fille, un jour sa été trop il s’est enfui avec des traces de coups et griffes, il est parti porté plainte, le premier officier n’a pas accepter sa plainte, une femme policière demande de porter plainte avec elle, sauf qu’il faut une carte identité. Du coup il retourne chez lui pour récupérer la carte identité mais sur le paillasson de la maison, il se fait arrêter pour violences sur sa femme. Retour au commissariat, la femme policière reconnais l’homme et décide finalement de porter plainte. Il y a plusieurs cas comme ça, pour la garde de l’enfant ou autre.

    Mais même comme ça, un homme battu sont très rare à avoir la garde de l’enfant, c’est le cas d’un autre témoignage et c’est carrément sa fille qui témoigne à la place de son père.

    Pour moi, il n’y a pas plus important que l’autre, car l’autre est plus présent. Non, moi je considère toutes types de violences important.

    On m’a dit que ça serait bien qu’il y est une journée pour les hommes. Sauf que ça risque de faire polémique, crier à la misogyne et sexiste, ou à minimiser les violences faites aux femmes, etc.

    Apres on peut faire une journée pour toutes violences sexuelles et sexistes qui inclut tout le monde, mais si on fait une journée pour tout le monde que devient les autres journées, il ne serait pas plus sur de rendre une journée déjà existante sur les violences et de le rendre mixte ?

    Après ce n’est que mon avis sur la dernière question.

    C’est simple si on fait seulement pour les femmes et seulement pour les hommes, il y aurait des complications et toujours du mépris pour les hommes, comme c’est toujours le cas pour la journée internationale de l’homme (ça date depuis longtemps et non listé ou officiel de l’ONU) qui est toujours incompris et reçoit de la colère (on entend parler tous les jours des hommes ou la journée de l’homme c’est tous les jours) des moqueries car c’est aussi la journée des toilettes (très récent et officiel). Enfin si vous m’avez compris ce que je voulais dire.

    Désolée pour les fautes et si mon message parrait bizarre.

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (10) La CGT-FERC en pointe de la lutte contre le harcèlement sexuel.

Contre le harcèlement hiérarchique la CGT FERC est sans doute un des rares syndicats enseignants à agir réellement, là où d’autres instances se payent de mots et laissent faire. Un communiqué diffusé il y a moins d’une heure par la CGT FERC vient le rappeler.

Reste à agir concrètement de façon plus efficace et plus visible, pas seulement en matière de harcèlement sexuel mais aussi et surtout en matière de harcèlement hiérarchique moral et d’abus de pouvoir banalisés. Dans les lycées. Dans les collèges. Dans les écoles. Là où pour le moment rien ne bouge vraiment.

La violence – les violences – exercée par certains proviseurs, certaines principales adjointes, certaines directrices d’école reste en 2018 un sujet tabou, et les harceleurs bénéficient, dans les faits, d’une indulgence et d’une impunité absolues. L’administration de l’Education Nationale ferme les yeux. Les procureurs et les juges ont mieux à faire qu’à demander des comptes aux Zoubinards. Les syndicats enseignants peinent à traduire concrètement les bonnes intentions, qui du reste sont très rarement affichées (raison de plus pour relayer le communiqué ci-dessous 😉 ).    

Pierre-André DIONNET 

 

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Ci-dessous, communiqué de la CGT FERC, 20 juin 2018.

http://www.ferc-cgt.org/communique-lutte-contre-le-harcelement-sexuel-une-sanction-exemplaire-qui-doit

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Voir cette Infolettre dans votre navigateur.

Communiqué – Lutte contre le harcèlement sexuel : une sanction exemplaire qui doit en appeler d’autres !

La CGT FERC Sup se félicite d’une toute récente décision (voir en annexe) de la section disciplinaire de l’université Lyon 2 qui a reconnu le harcèlement sexuel et l’emprise exercés par un directeur de thèse sur une doctorante.

La sanction prononcée est de 12 mois d’interdiction d’exercer toute fonction d’enseignement et de recherche, avec privation du salaire. Décision qui met en évidence des situations d’abus de pouvoir.

Cette décision est exemplaire, en comparaison aux nombreux dysfonctionnements des procédures disciplinaires.

Les faits se sont déroulés dans un laboratoire de recherche (UMR) hébergé par l’ENS Lyon, mais l’enseignant-chercheur et la victime relèvent de l’université Lyon 2.

L’Union Nationale CGT FERC Sup salue le courage de la victime, le soutien inconditionnel des doctorants qui l’entouraient, mais aussi l’accompagnement et les conseils tout au long de la procédure du syndicat CGT FERC Sup de l’ENS Lyon, dont les mandatés au CHSCT avaient parallèlement déposé un droit d’alerte qui était resté lettre morte, contrairement à l’obligation d’enquête qui pesait sur la direction de l’ENS Lyon.

La CGT FERC Sup se mobilise pour que cessent ces violences sexuelles dans les établissements d’enseignement supérieur et de recherche (ESR) et qu’enfin nos chefs d’établissements prennent les mesures qui s’imposent dans l’organisation du travail. Nous rappelons aux employeurs publics leur obligation de protection des agents et des usagers de leurs établissements. (Voir la Directive européenne du 12 juin 1989 et plus précisément les prescriptions faites dans la circulaire du 9 mars 2018 relative à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans la fonction publique)

Montreuil, le 20 juin 2018

Donne-moi le bac d’abord ! (8) Beaucoup de « bienveillance » envers les candidats…

La « bienveillance » envers les candidats au baccalauréat est inversement proportionnelle au respect et à la bienveillance de l’institution scolaire envers son petit personnel. Mais ne demandez pas aux syndicats enseignants de s’emparer de ce sujet et de le porter au devant de leurs préoccupations. Surtout pas ! 😉

Pierre-André DIONNET

 

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Ci-dessous, article d’Emilie TREVERT, Le Point,  18 juin 2018.

http://www.lepoint.fr/bac/bac-2018-consignes-pressions-menaces-comment-on-gonfle-les-notes-du-bac-18-06-2018-2228044_3585.php?boc=1706455&m_i=V5aeP251rdKacjLv1zr2imtXJVrg_wH3R6zRMHvW_obRbjJaZK2DQoDHo5f9eMvyDey%2BfSGE%2BrLr1hG42s_qIhhznsaVVk&M_BT=1246277091415#xtor=EPR-6-%5BNewsletter-Matinale%5D-20180618

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Actualité Education Baccalauréat

Bac 2018 – Consignes, pressions, menaces : comment on gonfle les notes du bac

Pour éviter la subjectivité, la notation est « harmonisée ». Derrière ce mot, des enseignants dénoncent une incitation à surévaluer les copies. Enquête.

Par Émilie Trevert

Modifié le – Publié le | Le Point.fr
Depuis 2014, le taux de réussite au baccalauréat est remarquablement stable, autour de 88 %. Tout est fait pour lisser les moyennes des correcteurs autour de... la moyenne.

Depuis 2014, le taux de réussite au baccalauréat est remarquablement stable, autour de 88 %. Tout est fait pour lisser les moyennes des correcteurs autour de… la moyenne.

© Nicolas TAVERNIER/REA

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (9) Une trop lente libération de la parole sur le harcèlement sexuel. Pendant que le harcèlement moral reste librement pratiqué par une partie des personnels de direction.

            Au collège international de Noisy-le-Grand on ne rigole plus comme avant. C’était pourtant tellement simple, tellement facile, depuis toujours – comme dans tous les collèges et lycées de France. On se savait intouchable et au-dessus des lois. On savait que l’administration de l’Education Nationale laisserait faire. Et que la Justice avait d’autres chats à fouetter, ou qu’elle renverrait vers l’institution scolaire qui étoufferait tout, comme d’habitude. On rigolait bien car on avait les mains libres. Et les mains baladeuses. Et on se persuadait d’être de grands séducteurs. En plus d’être de grands chefs, de grands hommes de pouvoir. Ça, c’était avant. Plus maintenant. Maintenant, on ose porter plainte. Et maintenant, les plaintes ne sont plus systématiquement mises sous le tapis. Maintenant, la honte commence tout doucement, trop timidement, mais progressivement, à changer de camp. 

Il y a encore quelques temps, l’affaire aurait été étouffée et aurait causé de grands éclats de rire dans les couloirs et les bureaux d’un rectorat, quel qu’il soit. Y compris dans les bureaux des fonctionnaires payés pour protéger le personnel de ce type d’agressions (chefs et employés des pôles juridiques, médiateurs académiques, etc.). Et gare aux deux victimes si elles avaient osé protester. Il n’était même pas imaginable qu’elles puisent un jour – même quarante ans après – dire publiquement quoi que ce soit. Pis : les choses n’en seraient peut-être pas restées-là et on sait que dans tels et tels établissements, tel principal et tel adjoint sont ensuite allés beaucoup, beaucoup plus loin, d’autant que les rectorats, par habitude et par tradition, ont toujours fermé les yeux et toléré ces pratiques archaïques.

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Pourquoi ce changement ? #metoo et #balancetonporc n’y sont pas étrangers. Et des lanceurs d’alerte comme Jeanne, Marie et Philippe du site Omerta au Rectorat ont beaucoup travaillé pour que l’Educ’Nat’ ne soit plus La Grande Muette (L’armée française, elle, a depuis longtemps produit un Livre Blanc sur ces questions, à une époque où la merveilleuse ministre Najat VALAUD BELKACEM regardait obstinément ailleurs).

Un changement commence à s’opérer, enfin. Néanmoins, il reste beaucoup à faire. Si dans la société à peine 1 femme sur 10 ose porte plainte pour viol, dans l’Education Nationale l’invibilisation explose et ce chiffre serait de moins de 0,5 pour 100 selon l’estimation (au doigt mouillé, mais significative) d’une ancienne responsable syndicale aujourd’hui retraitée, repentie, et souhaitant préserver son anonymat.

Pour le dire autrement, en 2018 la parole se libère bien plus lentement et timidement dans l’Education Nationale que partout ailleurs en France. Cela concerne pourtant plus d’un million d’agents de la fonction publique…   

 

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Pis : concernant le harcèlement moral, l’institution scolaire continue de nier le réel : les chefaillons harceleurs commettent leurs délits dans une impunité absolue et ne cherchent même pas à cacher que l’administration du rectorat, comme la Justice, s’en tamponnent le coquillard. L’ex ministre Najat VALAUD BELKACEM a toujours utilisé le harcèlement entre élèves comme un paravent bien commode : c’est l’arbre qui cache la forêt de ce que subit le petit personnel. Quant aux Eric DEBARBIEUX ou aux Philippe TOURNIER (ancien patron du S.P.D.E.N. ce Syndicat qui protège les Personnels de Direction de l’Education Nationale) … … comment dire ? J’y reviendrai à l’occasion. 😉

 

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Reste à notre Ministre Jean-Michel BLANQUER à saisir l’opportunité qui lui a été donnée depuis plusieurs mois de devenir le premier des Hommes d’Etat français à dire : « STOP ! MAINTENANT, ÇA SUFFIT. PLUS DE ÇA DANS L’EDUCATION NATIONALE. » Ma foi, l’évolution précise de ma situation personnelle au sein de l’Educ’ Nat’ dans les trois mois à venir sera un très discret mais excellent baromètre, à ce sujet.

Pierre-André DIONNET

 

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Ci-dessous, article de 20 Minutes, 2 juin 2018 : http://actualite.20minutes.fr/Interstitial/TwentyMinutes/2018/06/02/5b125e4852334.html#xtor=EPR-182-%5Bwelcomemedia%5D–%5Barticle_politique%5D–

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Seine-Saint-Denis: Le principal d’un collège et son adjoint visés par une plainte pour agression sexuelle

Une enquête a été ouverte pour « violation de domicile » et agression sexuelle. Deux surveillantes de l’internat du collège international de Noisy-le-Grand ( Seine-Saint-Denis) ont porté plainte contre le principal et un autre membre de l’encadrement pour agression sexuelle, a-t-on appris ce samedi de source judiciaire.

D’après les premiers éléments de l’enquête, révélée par Le Parisien et France Bleu, l’incident s’est produit dans la nuit du 24 au 25 mai. En état d’ébriété, le chef d’établissement et son adjoint gestionnaire se sont introduits dans la chambre de l’une des deux assistantes d’ éducation, affectée à la surveillance de nuit dans l’internat, et ont eu des gestes déplacés à son encontre. Auparavant, ils avaient tenté de pénétrer de force dans la chambre de la première.

Les deux personnes mises en cause actuellement en arrêt maladie

Les surveillantes ont porté plainte le lendemain et une enquête a été ouverte pour violation de domicile et agression sexuelle, a indiqué le parquet de Bobigny.

Le principal adjoint a adressé jeudi un courrier aux parents pour les informer qu’un « incident sérieux » s’était produit dans l’enceinte de l’établissement. « Il ne concerne que des personnels et aucun élève n’a été mis en danger, à aucun moment », a assuré le responsable dans le courrier.

Le rectorat a indiqué que les deux mis en cause étaient actuellement en arrêt maladie et que les deux surveillantes bénéficiaient de la protection fonctionnelle et d’un accompagnement.

La parole aux victimes (0) Bientôt une nouvelle rubrique : Témoignages de victimes de la « Culture de la Complicité » dans l’Education Nationale.

 

                   Bientôt une nouvelle rubrique sur ce site. Avec la publication de témoignages de victimes de la Culture de la Complicité à l’oeuvre dans l’Education Nationale. Actes pédophiles ; viols ; violences ; harcèlement hiérarchique sexuel ou moral ; propos discriminants, sexistes, racistes ou homophobes ; etc. : quand l’administration et l’institution scolaire ferment les yeux et couvrent criminels et délinquants…

Les témoignages postés seront anonymisés. C’est-à-dire qu’on ne donnera pas ici le nom des Zoubinards ( = les chefaillons violeurs, canapé-promoteurs, tripoteurs, harceleurs, déconneurs sans honneur, et autres supérieurs-hiérarchiques-pas-à-la-hauteur…). On ne donnera pas non plus l’identité des bienveillants barbarins qui accompagnent et protègent les Zoubinards. Ni celles de leurs victimes. Par contre, les faits seront assez sourcés et précis pour que puissent être éventuellement dévoilés, ultérieurement et en dehors de ce site, les informations permettant – par exemple – de prouver que tel fonctionnaire SAVAIT mais qu’il n’a rien fait, sinon menacer telles victimes et leur faire perdre leur emploi.

Le premier témoignage publié ici dans quelques jours prendra le contre-pied des idées véhiculées par les imbéciles qui aimeraient que ce site soit contraint de disparaître. A suivre…

Pierre-André DIONNET

 

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Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (8) De la difficulté de voir sa plainte prise correctement en charge selon #PayeTaPlainte…

               Vous êtes victime de harcèlement hiérarchique et vous souhaitez que ces violences cessent ? Comment faire ? Vers qui vous tourner ? Les rectorats, les médiateurs, les administratifs et la plupart des syndicats majoritaires en nombre d’adhérents baignent dans le déni du réel. Au mieux, ils botteront en touche et on vous incitera mollement à déposer une plainte judiciaire. La bonne blague ! Où sont les milliers d’enseignants, de surveillants, de secrétaires, de CPE, de fonctionnaires de l’Education Nationale à qui la Justice a donné raison contre un membre de leur hiérarchie ayant franchi la ligne rouge ? Où sont-ils, ces bataillons de victimes reconnues par le système judiciaire ? Mais où sont-ils donc ? Ne cherchez pas. Il n’y en a aucun. 

Des enseignants lanceurs d’alerte à qui la Justice cherche des poux dans la tête, ça oui, on en compte pléthore. Mais des p’tis profs victimes de chefaillons et dont la plainte a été prise en compte par la Justice, en France, en avril 2018, cela n’existe pas (même si demain, on peut espérer que les premiers apparaissent, au moins sur la question du harcèlement sexuel).

Quant à la façon dont les plaintes de ce type sont recueillies dans certains commissariats et certaines gendarmeries, je vous renvoie à l’article de ce jour publié dans 20 Minutes. Heureusement, la grande majorité des policiers et des gendarmes font très bien leur travail, y compris celui de la prise en charge des plaintes. Et pourtant leur métier est le plus souvent vraiment loin d’être facile ou de tout repos. Foi de fonctionnaire ! 😉

Pierre-André DIONNET

 

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Ci-dessous, article de 20 Minutes, 5 avril 2018 : http://actualite.20minutes.fr/Interstitial/TwentyMinutes/2018/04/05/5ac5e980575cb.html#xtor=EPR-182-%5Bwelcomemedia%5D–%5Barticle_politique%5D–.

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Violences faites aux femmes: Un mouvement féministe dénonce la mauvaise prise en charge des plaintes
Refus de plainte, banalisation des faits ou culpabilisation de la victime : les femmes qui se rendent dans les commissariats et gendarmeries pour des violences restent mal prises en charge, selon des témoignages recueillis en mars par le Groupe F et la page «Paye ta police» du réseau social Tumblr.

Le Groupe F @LeGroupe_F

, c’est une enquête inédite lancée par Le Groupe F et @PayeTaPolice. Déroulez, partagez. ⤵️

>> A lire aussi : Violences faites aux femmes: Découvrez le premier plan d’actions de la société civile

Ce mardi, le mouvement féministe a publié ses observations après une enquête ayant suscité plus de 500 témoignages en dix jours. Dans neuf cas sur dix, les témoignages de faits plus ou moins récents (70 % datent de moins de cinq ans) font état d’une mauvaise prise en charge, « le fait le plus fréquent étant le refus de prendre une plainte ou le découragement de la victime à porter plainte ». Viennent ensuite « la remise en question de l’importance des faits » et « la culpabilisation des victimes », selon l’enquête.

« Ce n’est pas grand chose, pensez à vos enfants. »

Parmi les témoignages reçus, celui d’une femme voulant porter plainte pour violences conjugales en 2016 et à qui il a été répondu : « ce n’est pas grand chose, pensez à vos enfants. »

« Ces comportements, nombreux, ont pour conséquence de décourager les victimes, parfois d’ajouter à la maltraitance déjà subie. Ces dysfonctionnements découragent les victimes d’aller porter plainte et envoient un message d’impunité aux agresseurs », estiment les auteurs de l’enquête, ajoutant « avoir reçu des témoignages montrant qu’une bonne prise en charge, bienveillante, sans jugement, est possible ».

Paye ta police @Payetapolice

TW VIOL, PÉDOCRIMINALITÉ, REMISE EN QUESTION DE TÉMOIGNAGE cc @LeGroupe_F

 

Police et gendarmerie, « maillon indispensable pour en finir avec les violences »

Pour autant, les auteurs voient dans la police et la gendarmerie « le maillon indispensable pour en finir avec les violences sexistes et sexuelles ». Depuis plusieurs années, des dispositifs ont été mis en place pour améliorer la prise en charge des femmes par les forces de l’ordre. Une sensibilisation renouvelée après l’affaire Weinstein qui a libéré la parole des femmes victimes d’abus.

>> A lire aussi : Plus d’une femme sur 10 déclare avoir subi un viol en France, selon un sondage

Selon les statistiques du ministère de l’Intérieur, les plaintes pour viols et agressions sexuelles ont augmenté respectivement 12 % et 10 % en 2017 par rapport à 2016.

Vous avez été victime de violences et jugez que votre plainte a mal été accueillie et prise en charge par les autorités ? Racontez-nous votre expérience. Vous pouvez nous répondre dans les commentaires ci-dessous ou à contribution@20minutes.fr. Votre témoignage pourra faire l’objet d’un article.

« Mais faites taire ce p’tit prof, bon sang ! » : Présentation d’un blog pas comme les autres.

 

 

Un an. Il y a un an, jour pour jour, naissait ce blog. Un blog pas comme les autres. Un blog unique en son genre. Un blog qui ne se contente pas d’évoquer les dysfonctionnements de l’institution scolaire. Les dérives de son administration. Le délitement de l’Ecole. Le passage graduel d’une Ecole cherchant à former des citoyens éclairés, à une vaste garderie moulant des consommateurs infantilisés et incultes. Les dangers de la fausse bienveillance. Ceux d’un usage à tout-va du numérique et des écrans. Les excès du « ludique » et la grande mode désastreuse des enfants-tyrans dont on fait mine de ne pas voir qu’ils ont tous les droits et aucun devoir.

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C’est surtout le seul blog a évoquer les sujets tabous que sont les questions, en milieu scolaire, de la pédophilie; du viol; des violences sexuelles; du harcèlement hiérarchique sexuel et moral; de cette profonde culture du déni, de l’inertie, de l’opacité, voire de l’Omerta et de la complicité, qui innerve chaque pan de l’institution scolaire française sur tous ces points.

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Lorsque j’ai créé le blog Mais faites taire ce p’tit prof, bon sang ! , j’ignorais totalement vers quelles directions il s’engagerait. Un an plus tard, le bilan des articles publiés fait état d’orientations précises. Je n’ai d’ailleurs pas attendu l’Affaire Harvey WEINSTEIN – ni la création de ce site – pour évoquer la culture de la complicité dont peuvent bénéficier criminels et délinquants dans les écoles, les collèges, les lycées, les facultés, les universités. Je n’ai attendu ni le déferlement #metoo / #moiaussi, ni #balancetonporc pour interpeler à ce sujet la Ministre Najat VALLAUD BELKACEM, les cadres et les hauts fonctionnaires du Ministère de l’Education Nationale. Ni cette Ministre, en son temps, ni aucun de ses nombreux conseillers, ni aucun des membres de son Cabinet ou de son Secrétariat Général n’a pris le temps de répondre… dommage… dommage pour les milliers de victimes, surtout ! L’Affaire de Villemoison a presque failli mettre au grand jour l’extrême légèreté avec laquelle l’institution scolaire traite ces questions, encore aujourd’hui, en 2018. Reconnaissons au Ministre Jean-Michel BLANQUER une certaine volonté de faire évoluer le regard traditionnellement porté sur ces fléaux qu’on ne peut – à la décharge du Ministère – éradiquer d’un claquement de doigt.

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Depuis un an, donc, on a pu découvrir ici 15 billets sur les viols et la pédophilie dans l’Education Nationale. 12 sur l’Affaire des Tableaux noirs du collège Albert Camus de Gaillac. 10 sur cette « bienveillance » qui fait des dégâts sur les enfants. 8 sur les excès et les dangers de l’Ecole numérique. 7 sur le profond déni entourant le fléau du harcèlement hiérarchique sexuel et/ou moral en milieu scolaire. 4 sur la nécessité et l’urgence de réévaluer le niveau réel d’obtention du baccalauréat. Et aussi d’autres choses, dont une Lettre Ouverte au Ministre Jean-Michel BLANQUER, rien que ça !

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Parallèlement, d’autres sujets que je pensais initialement aborder ne l’ont pas été. Les joies du métier; le plaisir réel qu’il y a à enseigner avec exigence dans des collèges difficiles; les méthodes redoutablement efficaces grâce auxquelles les élèves progressent dans mes cours; l’immense satisfaction de voir réussir des élèves dont les lacunes, le peu d’appétence pour l’Ecole et le manque de soutien familial semblaient les vouer à l’échec… La plupart de ces sujets sont déjà exploités, exposés et traités ailleurs, sur d’autres blogs, ou dans divers ouvrages, par d’autres enseignants. Et c’est sans doute une des raisons qui m’ont amené, jusqu’ici, à renoncer à les évoquer.

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Un sujet traitant d’une actualité locale fort épineuse me tenant beaucoup à coeur n’a pas été développé au delà d’un article et d’une promesse annonçant l’article suivant, alors que quantité de billets croustillants et ne pouvant passer inaperçus sont prêts à être publiés là-dessus. Se pourrait-il que les pressions reçues pour en rester là soient la cause de l’interruption d’un feuilleton qui s’annonçait pourtant passionnant ? Une certitude : il ne tient pas à moi que l’administration du rectorat de Lille se donne les moyens de tourner définitivement la page sur tout ceci… Ce matin, comme hier, j’ai encore joint oralement à ce sujet l’entourage professionnel de Monsieur Jérôme COLSON, Directeur des Ressources Humaines du Rectorat de Lille, afin que le nécessaire puisse enfin être fait, en bonne intelligence et dans l’intérêt de chacun. Qui vivra verra.   

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Mille autres questions pourraient être abordées. Quel sort réserve-t-on aux lanceurs d’alerte en France, et plus précisément dans l’Education Nationale  ? Mon avenir professionnel est-il définitivement obéré parce que j’ai brisé l’Omerta ? Cela se fait-il au profit d’individus faisant fonction de « professeurs » mais à qui le bon sens voudrait qu’on ne confie même pas l’éducation d’un poisson rouge ? Quel est le nom des harceleurs que j’ai croisés ? Va-t-on exposer publiquement les preuves irréfutables des délits dont ils sont coupables ? Pourquoi n’auront-ils jamais à répondre pénalement de leurs actes ? Combien de pédophiles, de chefaillons détraqués et déviants, de chefs d’établissement dangereux et/ou incompétents ai-je rencontrés en 20 ans d’enseignement ? Ai-je subi des pressions visant à fermer ce blog, et de la part de qui ? A-t-on tenté d’instrumentaliser la Justice afin de me faire taire ? Pourquoi les syndicats refusent-ils de prendre à bras-le-corps, une fois pour toutes, la question globale du harcèlement hiérarchique, sexuel et moral ? Qui a intérêt à protéger les chefs d’établissements violeurs ou harceleurs ? Quels sont les fonctionnaires de tels et tels rectorats qui – par le passé – ont laissé faire, et pourquoi ? Les choses sont-elles en train d’évoluer, ou les effets d’annonce médiatisés en plus haut lieu ne sont-ils que de la poudre aux yeux ? La liste des questions est inépuisable.

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Merci pour votre soutien et pour votre lecture de ce blog. C’est parti pour une année de plus, au moins. 😉 Une année plus douce, plus légère et plus discrète, si les décideurs et les responsables du rectorat de Lille veulent bien agir dans la seule direction qui soit la bonne. C’est mon souhait le plus cher : de moi-même – en constatant que les choses s’arrangent et qu’il n’est plus nécessaire d’étaler au grand jour deux ou trois réalités – préférer me « taire » et restreindre le champ de mes articles. C’est-à-dire ne pas avoir demain à mettre les pieds dans le plat et à publier des billets bien plus mordants, ici même et surtout ailleurs. 

Pierre-André DIONNET

 

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Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (7) Des paroles. Mais où sont les actes ?

Les paroles, c’est bien. Cela change, cela va dans le bon sens, il y a du mieux.

Mais les actes, c’est quand ?

Demander des comptes à un principal de collège ayant commis des délits répétés de harcèlement sexuel dans les établissements dans lesquels on l’a successivement nommé, c’est réellement inenvisageable ?

Auditionner le proviseur d’un lycée dont tout porte à croire qu’il s’est défoulé et acharné des mois durant sur un enseignant jusqu’à le pousser au suicide, c’est trop demander à la justice dès lors qu’il y aurait prescription ?

Envisager d’enfin commencer à ménager les victimes de la culture du déni et de la complicité ancrée dans l’Education Nationale, cela reste encore une lointaine utopie ?

Il faut croire que oui…

Sur ce dernier point, c’est pourtant le moment pour l’administration et pour l’institution scolaire de changer du tout au tout leurs pratiques archaïques. C’est le moment d’agir et de prendre en compte la parole des victimes qui se manifestent auprès de leur hiérarchie. Qui a dit que j’en faisais partie ? Allons, allons… 😉

Pierre-André DIONNET

 

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Ci-dessous, article de Delphine BANCAUD, 20 Minutes, 19 mars 2018.

http://actualite.20minutes.fr/Interstitial/TwentyMinutes/2018/03/20/5ab0e2b6d27c1.html#xtor=EPR-182-%5Bwelcomemedia%5D–%5Barticle_politique%5D–

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Plan contre les violences sexistes et sexuelles à l’université: « Il ne faut plus rien laisser passer »

ENSEIGNEMENT Frédérique Vidal et Marlène Schiappa ont annoncé ce lundi plusieurs mesures pour accompagner les victimes de ces agissements et faire évoluer les mentalités…

Delphine Bancaud

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Frédérique Vidal et Marlène Schiappa à l'université Paris Dauphine, le 19 Mars 2018, pour lancer la campagne
Frédérique Vidal et Marlène Schiappa à l’université Paris Dauphine, le 19 Mars 2018, pour lancer la campagne — NICOLAS MESSYASZ/SIPA
  • Plusieurs cas de harcèlement sexuel à l’université ont été remontés ces dernières années.
  • Chaque université devra créer une cellule d’accueil et d’écoute des victimes d’ici à la rentrée 2018.
  • Une campagne d’affichage contre les violences sexistes et sexuelles va être lancée.

En amphi, en résidence universitaire, lors de week-ends d’intégration ou de soirées, au sein d’un laboratoire de recherche, des étudiant(e) s sont régulièrement victimes de propos sexistes, de harcèlement sexuel et dans les cas les pires, d’agression sexuelle. Des actes commis par un autre étudiant, un enseignant, un directeur de thèse, un agent administratif. « L’université n’est pas immunisée contre les violences sexistes et sexuelles », a reconnu ce lundi, la ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, à l’université Paris-Dauphine.

>> A lire aussi : Bretagne: Universités et grandes écoles s’engagent contre le harcèlement sexuel

Impossible en effet que l’enseignement supérieur s’exempte d’un mea culpa à la suite de la déferlante de l’après-Weinstein. D’autant que quelques cas de violences à l’égard d’étudiantes ont récemment défrayé la chronique. Comme cette affaire en 2016, impliquant un enseignant de psychologie de Lille-III, sanctionné pour avoir harcelé sexuellement plusieurs étudiantes. Ou comme ce cas d’un directeur de recherche à l’université d’Aix-Marseille, révoqué à vie de la fonction publique en 2017, après avoir été accusé d’agression et de harcèlement sexuel. Et peu à peu la parole se libère. Dans une enquête en 2017, près de 400 étudiantes de l’université Lorraine ont ainsi déclaré avoir été victimes de harcèlement sexuel au moins une fois durant leur cursus.

 

« Il ne faut plus rien laisser passer »

« On ne peut pas apprendre sereinement si on est victime de sexisme, harcelé ou victime de viol », a déclaré la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, venue annoncer plusieurs mesures contre ce fléau, avec sa collègue Frédérique Vidal. « Il ne faut plus rien laisser passer », a-t-elle martelé. Afin qu’il n’y ait plus d’impunité possible pour les agresseurs au sein des établissements, les ministres ont annoncé la création, dans chaque université à la rentrée 2018, d’une cellule d’accueil et d’écoute permettant à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles de bénéficier d’un soutien. « Une vingtaine d’universités [sur 71] en sont déjà dotées », a informé Frédérique Vidal.

Je me réjouis de la mise en place de la nouvelle cellule d’écoute et d’accueil à @Paris_Dauphine. Merci à vous de montrer l’exemple au travers de ce nouveau dispositif qui permettra de recueillir la parole des victimes et de les accompagner ! pic.twitter.com/BJo5dhzrjV

dans l’ :
✅Lancement de la campagne « Stop aux violences sexistes et sexuelles dans l’ESR »
➡Une cellule d’écoute et d’accueil dans chaque université
➡Objectif 40% d’étudiantes dans les filières scientifiques
➡Formation des 13000 agents @CNOUS_CROUS pic.twitter.com/wFY1vHD0Nh

Parmi les précurseures, l’Université Paris-Dauphine. « Notre objectif est de traiter les cas de discrimination, de violences sexuelles ou de bizutage subi tant par des étudiants que des membres du personnel », explique Béatrice Delzangles, référente égalité de l’université. « Nous allons accompagner les victimes en toute confidentialité, les informer de leurs droits et des démarches à effectuer et les aider à mettre fin à la situation dénoncée », poursuit-elle. Pour ce faire, les membres de la cellule ont été formés parAVFT (Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail). Une initiative saluée par Cécilia Koch, de l’Unef : « mais il va falloir un budget pour accompagner les victimes ». La ministre a renvoyé cette question aux présidents des universités.

Des affiches bientôt placardées dans toutes les facs

Pour que les violences sexistes et sexuelles soient bannies de l’université, le gouvernement veut aussi inciter les mentalités à évoluer. Marlène Schiappa et Frédérique Vidal, misent notamment sur la communication. Elles ont ainsi dévoilé une campagne qui sera diffusée à la fin du mois de mars dans les facs françaises. Des affiches avec des slogans forts : « A l’université, les violences sexuelles ne sont pas au programme », ou encore « Une soirée d’intégration c’est fait pour faire connaissance avec sa promotion, pas avec les violences sexistes et sexuelles ». Celles-ci seront placardées aussi dans les restaurants et les résidences universitaires.

 

 

Stop aux violences sexistes et sexuelles dans le l’
« Un combat culturel que nous devons mener par tous et partout » @MarleneSchiappa, Secrétaire d’Etat auprès du Premier Ministre, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes

Le gouvernement prévoit de former d’ici la rentrée, les 13.000 agents du personnel Crous (Centre régional des œuvres universitaires et scolaires) sur les violences sexistes et sexuelles. « Il faudra aussi que l’on simplifie les mesures disciplinaires à l’égard des auteurs de ces violences », a aussi déclaré Frédérique Vidal. Un impératif selon Manon Berthier, de l’association Parole étudiante : « Il est urgent de réformer les procédures disciplinaires, car elles restent encore trop défavorables aux victimes », commente-t-elle. Car à l’heure actuelle, aucun recensement exhaustif de ces agissements n’est encore possible au niveau national et les sanctions restent très marginales.

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Ci-dessus, article de Delphine BANCAUD, 20 Minutes, 19 mars 2018.

http://actualite.20minutes.fr/Interstitial/TwentyMinutes/2018/03/20/5ab0e2b6d27c1.html#xtor=EPR-182-%5Bwelcomemedia%5D–%5Barticle_politique%5D–

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Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (13) Un proviseur « normal », un principal « exemplaire, irréprochable »…

Sidération. Lorsqu’on apprend que tel voisin, tel collègue, telle personne qu’on fréquente depuis des années a commis un crime, un attentat, ou une série de viols.

Ainsi, l’auteur présumé des violeurs de la Sambre a été identifié. Et personne, dans son entourage personnel ou professionnel n’aurait soupçonné que ce brave père de famille…  

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Quelles leçons en tirer ?

Lorsque le rectorat affirme – du haut de sa légitimité naturelle – que tel principal de collège et tel proviseur de lycée sont des personnes « exemplaires et irréprochables », lorsque l’administration de l’Education Nationale les décore de breloques et autres palmes académiques, lorsque les voix officielles balaient les affirmations des lanceurs d’alerte, et discréditent la parole des rares victimes osant braver l’Omerta, je dis : « Halte à tout ! ».

Car qui connaît – mieux que quiconque – le nom des pédophiles, le nom des violeurs, et le nom des individus qui pratiquent en toute impunité (par «tradition») dans l’Education Nationale le harcèlement sexuel et/ou le harcèlement moral ? Qui, mieux que les fonctionnaires de l’inspection académique, du rectorat et de notre Ministère ?

Et qui nie les faits, couvre et protège leurs auteurs et accable leurs victimes ? Qui entretient dans l’Education Nationale une culture de la complicité aussi efficace que celle à l’oeuvre dans l’Affaire WEINSTEIN ?

 * * *

Combien de p’tits profs silencieux ont subi les abus d’autorité et les violences sans limites de quelques chefs d’établissement qui ont franchi la ligne rouge et qu’on a visiblement félicité et récompensé malgré cela ? De ces dérives qui poussent parfois au suicide, une minorité des victimes en ont fait part à leur hiérarchie, preuves à l’appui. Ils  ont fait remonter à l’intérieur de l’institution scolaire assez d’éléments pour que les responsables interviennent et que quelques mesures de précaution soient prises à l’encontre de l’un ou l’autre de ces dangereux chefaillons qui font des dégâts effroyables au sein de l’Education Nationale. Mais à ce jour, officiellement, pour leur hiérarchie, ces professeurs n’ont croisé que des proviseurs « normaux », des principaux « exemplaires et irréprochables », et qu’exclusivement des collègues « bienveillants et fort méritants ».

Pis : en tant que lanceur d’alerte, ces témoins s’exposent à subir les violences et la répression sourde qui s’abattent sur quiconque refuse de se soumettre au silence et à cette politique de l’Omerta et de l’autruche.  Problème : qui tait le moins tait le plus. Et puisque sur des faits parfaitement établis relevant du délit de harcèlement moral, il est impossible de se faire entendre… on comprend bien qu’il soit impossible de libérer la parole sur d’autres éléments factuels et sur des soupçons de taille qui pourraient déboucher sur des affaires plus graves, relevant non plus du délit mais du crime. La culture de l’opacité et la culture de la complicité vont de pair dans l’Education Nationale. Et tant qu’on entretiendra systématiquement, par un réflexe de corps archaïque, cette image du proviseur « normal », et du principal « exemplaire, irréprochable »

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Du nouveau, demain ? Puisqu’un nouveau recteur a été nommé dans notre académie, et puisque l’opinion publique, depuis #BalanceTonPorc et #MoiAussi / #MeToo, est un peu mieux sensibilisée à ces questions, qui sait si demain, mon administration ne va pas changer son fusil d’épaule et sortir enfin par le haut des dossiers épineux que j’ai mis entre ses mains. Cela me changerait enfin, enfin, enfin de ces multiples violences à peine concevables qu’en tant que lanceur d’alerte, beaucoup de bons apôtres et de braves pères de famille « irréprochables » trouvent logique, « normal » et « exemplaire » que j’ai à les subir… L’espoir fait vivre… 😉

Pierre-André DIONNET

 

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Ci-dessous : article de Benjamin ILLY, Radio France, 1er mars 2018 :

https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/un-voisin-normal-pont-sur-sambre-sous-le-choc-de-l-impensable_2634578.html

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« Un voisin normal » : Pont-sur-Sambre sous le choc de « l’impensable »

La commune de Pont-sur-Sambre (Nord) vit avec sidération la mise en examen d’un de ses habitants, un violeur présumé recherché depuis plus de 20 ans, qui a participé à la vie locale auprès des jeunes.  

L\'entrée de la commune de Pont-sur-Sambre, dans le Nord.
L’entrée de la commune de Pont-sur-Sambre, dans le Nord. (BELLOUMI / MAXPPP)
Benjamin Illy Radio France

Mis à jour le
publié le

 

Près de Maubeuge (Nord), la commune de Pont-sur-Sambre reste sous le choc, jeudi, après la mise en examen d’un de ses habitants pour des viols et des agressions sexuelles en série, remontant pour certains faits, à plus de 20 ans. Que ce soit dans son quartier, sa rue ou le club de football qu’il a présidé, chacun cherche à comprendre l’impensable. 

« Rien ne laissait présager… »

Les enfants du quartier montrent le chemin, « après la petite ruelle », qui conduit à une petite maison en brique rouge, devant laquelle le violeur présumé a été interpellé, lundi. L’ouvrier de maintenance dans une usine de la région se rendait alors au travail. Aujourd’hui, seuls des journalistes osent encore frapper à la porte. « C’est interdit, dehors », crie une femme. À proximité de cette maison, une habitante, Edwige, accepte de parler de son voisin et de l’affaire qui l’a choquée. 

Edwige, voisine du domicile du violeur présumé de Pont-sur-Sambre.
Edwige, voisine du domicile du violeur présumé de Pont-sur-Sambre. (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Edwige évoque un « voisin tout à fait normal ».

Au début, on n’ose pas y croire. Jamais il n’a eu de geste ou autre chose qui aurait laissé penser… Il n’y avait rien qui présageait qu’il pouvait être comme ça. Edwige, voisine du violeur présumé de Pont-sur-Sambre à franceinfo

L’onde de choc a vite atteint le club de football de la commune, auquel le violeur présumé a adhéré de 2009 à 2015, où il a été entraîneur, puis président. Mercredi, comme d’habitude, les enfants tapent dans le ballon, l’insouciance en moins. Les jeunes footballeurs posent beaucoup de questions évidemment, indique Pascal Bidois, présent depuis 20 ans au club comme éducateur et entraîneur des jeunes. Que peut-il leur répondre ? « Qu’un de nos anciens dirigeants a fait quelque chose de mal », dit-il, indiquant que l’atmosphère est lourde. Il précise avoir reçu un SMS d’une famille qui se demande, faute d’éclaircissements, si elle peut emmener sa fille au club de sport. « Tant que les gens ne seront pas renseignés, ce sera ça le problème », estime le dirigeant sportif.

On a travaillé cinq ans ensemble, avec ce monsieur. Quelqu’un, c’est regrettable de le dire, d’exemplaire, irréprochable, toujours serviable avec tout le monde. Pascal Bidois, entraîneur des jeunes au club de foot de Pont-sur-Sambre à franceinfo

Pascal Bidois admet qu’il a été sidéré. « Je n’ai pas pu parler pendant un moment parce que c’est une déception. C’est impardonnable », confie-t-il.

À la mairie de Pont-sur-Sambre, une photo sortie des archives montre une équipe de football. L’homme que le maire Michel Detrait pensait si bien connaître pose aux côtés des joueurs.

Dino Scala, le violeur présumé de la Sambre (Nord).
Dino Scala, le violeur présumé de la Sambre (Nord). (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Le maire se remémore de « bons souvenirs », mais « l’image de notre ville est salie », ajoute-t-il aussitôt. Il pense aussi à son fils, « choqué, comme tous les enfants qui ont joué avec lui ». Michel Detrait, très ému, regarde attentivement la conférence de presse du procureur de la République de Valenciennes retransmise à la télévision. « Ça fait peur pour les personnes agressées », dit-il.

Le maire de Pont-sur-Sambre, Michel Detrait, regarde la conférence de presse du procureur de la République de Valenciennes, mercredi 28 février. 
Le maire de Pont-sur-Sambre, Michel Detrait, regarde la conférence de presse du procureur de la République de Valenciennes, mercredi 28 février.  (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Les mots du procureur sur les aveux du violeur présumé sont implacables et laissent le maire déboussolé. « Aucun élément ne nous a mis la puce à l’oreille. Encore à l’heure actuelle, on a du mal y croire. J’ai du mal à accepter« , réagit-il.

Bien que les faits soient avérés, je ne le vois pas en train de se masquer ou d’attaquer des personnes, des jeunes filles. Malheureusement, derrière chaque personnage, peut se cacher un être méconnu. Michel Detrait, maire de Pont-sur-Sambre à franceinfo

À l’image du maire de Pont-sur-Sambre, de nombreux habitants s’interrogent. Pourquoi n’ont-ils rien remarqué de suspect chez cet homme ? Comment ce voisin, cet ami, cet administré, a-t-il pu dissimuler si longtemps sa part d’ombre ?

 

Pont-sur-Sambre sous le choc de « l’impensable » – un reportage de Benjamin Illy

Les tableaux noirs d’Albert CAMUS (11) France Culture, « Les Pieds sur Terre », 13h30, mardi 27 février 2018.

Mise à jour sur la pétition

Demain les tableaux noirs sur France Culture !

Tableau NOIR

France

26 févr. 2018 — Demain, mardi 27 février, l’émission de France Culture « Les Pieds sur Terre » sera consacrée à « l’Affaire des tableaux noirs ». Soyons nombreux à l’écouter dès 13 h 30 !

Présentation sur le site de la radio :

« Le 28 juin 2017, six professeurs et cinq parents d’élèves du collège Albert Camus de Gaillac dans le Tarn ont tenté de préserver des tableaux noirs à craie destinés à la déchetterie. Dans le collège alors en rénovation, ils décrochent les tableaux noirs menacés pour les mettre à l’abri. Poursuivis pour vol, les six professeurs ont aussi fait l’objet d’une procédure disciplinaire engagée par le rectorat de Toulouse. Le procureur d’Albi a finalement classé l’affaire sans suite.
Aujourd’hui, les travaux au collège sont toujours en cours. Les professeurs du « Collectif tableaux noirs » ne savent pas ce que sont devenus les tableaux à craie. »

Madame Valérie CABUIL, le recteur qui fait bouger les choses (1) Des débuts très prometteurs.

Parmi les nombreux sujets abordés dans ce blog, le plus « lourd », le plus « sensible » et le plus important est sans doute cette culture de la complicité et de l’impunité judiciaire dont bénéficient les chefaillons commettant qui des viols, qui des délits de harcèlement sexuel ou moral. La pédophilie commence à peine à être un peu combattue, depuis l’Affaire de Villemoisson, mais « le reste » (trois fois rien…) est bel et bien systématiquement négligé et étouffé comme le prouvent aussi bien les remontées en « off » du terrain que les statistiques : c’est un constat, c’est le réel.  C’est cela aussi, la « bienveillance » dans l’Education Nationale ! Les victimes et leurs familles apprécient, croyez-moi…

Le précédent billet de ce blog titrait et s’interrogeait sur le bilan du recteur Luc JOHANN en la matière. Ce dernier a eu le bon goût de ne jamais répondre, jamais – sys-té-ma-ti-que-ment – ni aux courriers ni aux démarches ni aux sollicitations que bien modestement, j’ai entrepris sur ces points, que ce soit directement auprès de sa personne, ou auprès de son cercle décisionnel : Directeur de Cabinet, Secrétaire Général, Directeur des Ressources Humaines, Responsable du Pôle juridique, Chef du Département des Personnels Enseignants, Médiateurs académiques, etc. Il est vrai que je n’ai pas attendu l’Affaire Harvey WEINSTEIN pour entamer ces démarches, et il est tout aussi vrai que les déflagrations internationales de cette Affaire n’ont strictement rien changé au sort des petites profs vacataires qui subissent en silence le chantage à l’emploi et les assauts immondes de leur supérieur hiérarchique, dans l’indifférence notoire de chaque pan de l’institution scolaire, depuis la médecine de prévention qui recueille, « psychiatrise » et musèle la parole des centaines de victimes, jusqu’à la plupart des délégués et des élus syndicaux, en passant par les associations prétendument « solidaires » et « autonomes » (la bonne blague…) censées défendre et protéger les enseignants moyennant quelques cotisations annuelles. Les faits sont têtus et le réel ne s’escamote pas aussi facilement.

Il y a une semaine, je saluais l’arrivée à la tête de la région académique des Hauts-de-France et de l’académie de Lille, de Madame Valérie CABUIL : « Une femme déterminée, pour lutter contre les fléaux évoqués ici, cela peut être une très bonne idée ». Les choses ne se sont pas faites attendre. Evénement inouï, événement inédit, événement sans égal jusqu’ici : le chef d’un établissement scolaire du Pas-de-Calais a été entendu et placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour harcèlement sexuel envers des membres du personnel de son administration ! Il va neiger ou pleuvoir des grenouilles ! 🙂

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Respectons la présomption d’innocence, rien ne dit que les faits sont avérés. Laissons la Justice découvrir, tâtonner, se hasarder dans la jungle hostile et les méandres de cette Terra Incognita que constituait pour elle, jusqu’à ce jour, le petit monde opaque et muet de la sacro-sainte et inébranlable pyramide hiérarchique de l’Education Nationale : un univers « fonctionnant comme un Etat dans l’Etat », toujours « solidaire » – pour le meilleur comme pour le pire, comme l’ont montré aussi bien les travaux de Daniel ARNAUD que les publications de Roland VEUILLET, Paul VILLACH, Guy LANDEL, et Marie, Jeanne et Philippe, pour ne citer qu’eux. 

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Que s’est-il passé pour qu’enfin les choses commencent à bouger un peu ? Ce fait divers ne sera-t-il qu’un feu de paille ? D’autres cas (plus anciens… … … et même prescrits juridiquement…) vont-ils émerger dans l’académie de Lille; ou l’Omerta est-elle encore de mise, en dehors d’une poignée de délinquants ou de criminels qu’on ne « lâchera » que pour donner le change, pour faire illusion, pour la galerie, en somme ? De mauvaises langues prétendent qu’on ne donnera en pâture aux juges et aux magistrats qu’un ou deux chefaillons qui ne sont pas dans les petits papiers des grands Messieurs. A les entendre, il suffira demain – comme jadis ! – d’être administrateur de telle mutuelle, adhérent de tel parti, de tel mouvement, de tel syndicat, membre de telle association, de tel cercle, de tel réseau d’influence, bref, ami ou copain de tel ou tel coquin pour pouvoir « comme à la bonne époque » perpétrer le « troussage de domestique » déessekien sans être inquiété le moins du monde. Voire… Il est certain que si demain mes demandes auprès du rectorat ne sont toujours pas entendues malgré le changement de recteur, alors, pas grand chose n’aura changé. Et il faudra faire la lumière sur deux ou trois choses… A suivre…    

Pierre-André DIONNET

P.S. : on m’a soufflé à l’oreille que Madame CABUIL préférait le terme « recteur » à celui de « rectrice ». D’où mon emploi de ce terme masculin.

 

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Ci-dessous, article de Samuel COGEZ et Alexis DEGROOTE, La Voix du Nord, 21 février 2018 : http://lavdn.lavoixdunord.fr/321864/article/2018-02-21/soupconne-de-harcelement-sexuel-le-principal-du-college-place-en-garde-vue

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Soupçonné de harcèlement sexuel, le principal du collège placé en garde à vue

En début de semaine dernière, le principal du collège d’Auxi-le-Château a été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte pour harcèlement sexuel envers des membres du personnel de son administration. Du côté de l’inspection académique, on souligne qu’il n’est plus en fonction depuis la fin de la semaine dernière et qu’un autre principal a été détaché.

Samuel Cogez Et Alexis Degroote | 21/02/2018

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Le collège est secoué par une affaire de harcèlement sexuel. Le principal est mis en cause.

L’information circulait discrètement depuis plusieurs jours à Auxi-le-Château, dans le Ternois. Sans qu’il soit possible d’avoir de confirmation dans un premier temps, le personnel scolaire, l’inspection académique et les gendarmes préférant observer le silence qui sied généralement aux enquêtes sensibles.

Elle a toutefois été confirmée par le parquet d’Arras, ce mercredi. Une enquête a bien été ouverte pour des faits présumés de harcèlement sexuel au collège d’Auxi-le-Château.

Le principal du collège, arrivé dans l’établissement à la rentrée de 2015, est soupçonné de harcèlement sexuel envers des membres du personnel de son administration.

Le parquet indique que «  plusieurs plaintes ont en effet été déposées par plusieurs victimes, en milieu scolaire, pour des faits bien établis, dans des histoires différentes  ».

Le suspect a été placé en garde à vue lundi dernier dans les locaux de la gendarmerie. À l’issue de son audition, il a été laissé libre, mais a été suspendu par l’Éducation nationale le temps des investigations. L’enquête va se poursuivre du côté de la gendarmerie. Une vaste enquête qui nécessite encore de «  nombreuses auditions  », souligne le parquet.

 

 

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Ci-dessus, article de Samuel COGEZ et Alexis DEGROOTE, La Voix du Nord, 21 février 2018 : http://lavdn.lavoixdunord.fr/321864/article/2018-02-21/soupconne-de-harcelement-sexuel-le-principal-du-college-place-en-garde-vue

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Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (12) Quel bilan pour l’ancien recteur Luc JOHANN ?

La lutte contre le viol, contre la pédophilie, contre le harcèlement hiérarchique, qu’il soit moral ou sexuel est sans doute une des grandes priorités de l’Education Nationale, réputée pour la très grande transparence avec laquelle elle administre plus d’un million d’agents de la fonction publique.

Hier a été actée en Conseil des Ministres une petit valse des recteurs d’académie. Luc JOHANN part sous d’autres cieux. Qui fera son bilan, sur toutes ces questions bien plus épineuses qu’il n’y parait ? Il faudrait pour cela non pas une syndicaliste carriériste, non pas un syndicaliste co-gestionnaire et complaisant, mais quelques journalistes indépendants et pugnaces… on peut toujours rêver. On murmure ici et là que ce limogeage ne serait pas totalement étranger à… mais on dit tellement de choses.

Saluons l’arrivée à la tête du rectorat de Lille de Madame Valérie CABUIL. Une femme déterminée, pour lutter contre les fléaux évoqués ici, cela peut être une très bonne idée. Reste à voir si les courriers, les demandes et les signalements adressés à sa personne, à son Cabinet, à son Secrétariat Général, au Directeur des Ressources Humaines et aux autres membres de son équipe seront remisés au placard ou s’ils seront enfin traités à la hauteur des enjeux soulevés. A suivre…  

Pierre-André DIONNET

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Ci-dessous, article de Marie-Caroline Missir et Laura Taillandier, L’Etudiant, 14 février 2018.

http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/valse-de-recteurs-en-conseil-des-ministres.html

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Valse de recteurs en Conseil des ministres

Marie-Caroline Missir, Laura Taillandier
Publié le
Valse de recteurs en Conseil des ministres
Douze académies vont changer de recteur. // ©  Ludovic / R.E.A
Jeu de chaises musicales dans les académies. À l’issue du Conseil des ministres du 14 février 2018, sept recteurs changent d’académie et quatre nouveaux sont nommés. Un large mouvement qui intervient dans un contexte de réformes importantes dans l’enseignement secondaire et supérieur.

Ce sont douze académies qui vont voir leur recteur remplacé en pleine mise en place du Plan étudiants et le jour même des annonces du baccalauréat nouvelle formule. En Conseil des ministres, mercredi 14 février 2018, le gouvernement a annoncé une série de changements à la tête des rectorats d’Amiens, Clermont-Ferrand, Créteil, Guadeloupe, Lille, Lyon, Martinique, Montpellier, Poitiers, Rennes et Toulouse. Aucun successeur n’est désigné pour remplacer le recteur de Limoges.

Pour Alain Boissinot, « ce large mouvement de recteurs obéit à deux nécessités ». « La première est de remplacer des recteurs atteints par la limite d’âge, tels que Françoise Moulin Civil à Lyon. La deuxième est de consolider et d’entériner la réforme des grandes régions académiques avec des personnalités très expérimentées pour occuper des postes de recteurs académiques » qui « dans la configuration des réformes actuelles, prendront de plus en plus de poids », analyse l’ancien recteur. C’est le cas par exemple de Béatrice Gille à Montpellier, ou de Marie-Danièle Campion à Lyon.

Lire aussi : Françoise Moulin Civil : « Le Plan étudiants conforte le rôle charnière du recteur »

Quatre nouveaux recteurs

Dans cette valse à douze temps, sept recteurs en poste changent d’académie et quatre nouveaux sont nommés :

La rectrice de l’académie de Clermont-Ferrand, Marie-Danièle Campion, prend la tête de la région académique Auvergne-Rhône-Alpes, et de l’académie de Lyon. Elle remplace Françoise Moulin Civil, nommée en septembre 2012.

C’est Benoît Delaunay, professeur des universités, spécialisé en droit public à l’université Panthéon-Assas, qui prend la tête de l’académie de Clermont-Ferrand.

La rectrice de Créteil, Béatrice Gille, est nommée rectrice de la région académique Occitanie, rectrice de l’académie de Montpellier. Elle succède à Armande Le Pellec Muller.

De son côté, Armande Le Pellec Muller, en poste à Montpellier depuis 2013, est nommée rectrice de la région académique Bretagne, rectrice de l’académie de Rennes, en remplacement de Thierry Terret, en poste depuis mars 2016.

C’est le recteur de Limoges, Daniel Auverlot qui est nommé à la tête de l’académie de Créteil, en remplacement de Béatrice Gille.

La rectrice de l’académie d’Amiens, Valérie Cabuil, est nommée rectrice de la région académique Hauts-de-France, rectrice de l’académie de Lille. Elle remplace Luc Johann, nommé en septembre 2015.

C’est Béatrice Cormier, rectrice de la région académique de la Martinique, qui est nommée rectrice de l’académie d’Amiens, après Valérie Cabuil.

L’académie de la Martinique accueille donc un nouveau recteur : Pascal Jan, agrégé de droit public et professeur des universités à l’IEP de Bordeaux.

La rectrice de l’académie de Poitiers, Anne Bisagni-Faure est nommée rectrice de l’académie de Toulouse, à la place d’Hélène Bernard, qui occupait la fonction depuis juillet 2013.

Au rectorat de Poitiers, est nommé Armel de La Bourdonnaye, l’ancien directeur de l’École des Ponts ParisTech et ancien président de la Cdefi.

L’académie de Guadeloupe accueille également un nouveau recteur : Mostafa Fourar, professeur des universités et directeur de l’Ensem, l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique. Il succède à Camille Galap, en poste depuis décembre 2014.

Dernier temps de la valse avec l’académie de Limoges, qui reste pour le moment sans recteur après le départ de Daniel Auverlot pour l’académie de Créteil.

 

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Ci-dessus, article de Marie-Caroline Missir et Laura Taillandier, L’Etudiant, 14 février 2018.

http://www.letudiant.fr/educpros/actualite/valse-de-recteurs-en-conseil-des-ministres.html

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Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (10) Pas de ça chez nous, allons… Aux Etats-Unis, oui. Dans la gymnastique, peut-être. Mais pas de ça dans les écoles, les collèges, les lycées, ou les universités, allons, allons…

Heureusement que cela n’existe pas en France. Pas plus dans le sport que dans l’Education Nationale. N’est-ce pas ?

En tout cas si les médias n’en parlent pas, c’est que cela n’existe pas.

Pierre-André DIONNET

 

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Ci-dessous, article de 20 Minutes, 27 janvier 2018.

http://www.20minutes.fr/monde/2209883-20180127-direction-federation-americaine-gymnastique-va-demissionner

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La direction de la fédération américaine de gymnastique va démissionner

AGRESSIONS SEXUELLES Les athlètes agressées par le médecin Larry Lassar reprochent à la fédération d’avoir tardé à dénoncer ses agissements…

N.Sa avec AFP

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Les Unes des journaux américains au lendemain de la condamnation de Larry Nassar, l'ancien médecin de l'équipe de gymnastique des Etats-Unis, à une peine de 175 années d'emprisonnement.

Les Unes des journaux américains au lendemain de la condamnation de Larry Nassar, l’ancien médecin de l’équipe de gymnastique des Etats-Unis, à une peine de 175 années d’emprisonnement. — Richard B. Levine/NEWSCOM/SIPA

Après la condamnation de Larry Nassar, ancien médecin de l’équipe de gymnastique des Etats-Unis, à une peine allant jusqu’à 175 années d’emprisonnement pour avoir agressé sexuellement pendant des années des dizaines de jeunes gymnastes, la fédération américaine de gymnastique doit prendre ses responsabilités.

Elle a annoncé vendredi la démission en bloc de ses instances dirigeantes, en réponse aux injonctions du Comité olympique américain (Usoc).

>> A lire aussi : Procès du Dr Nassar: La championne Aly Raisman dénonce l’omerta dans la gymnastique

L’Usoc avait demandé à USA Gymnastics la démission de son équipe dirigeante afin d’éviter que la certification olympique ne soit retirée à la fédération. « USA Gymnastics va se plier aux demandes de l’Usoc », a affirmé dans son communiqué la fédération. Le président du conseil d’administration d’USA Gymnastics, Paul Parilla, et deux autres membres de la direction avaient déjà présenté lundi leur démission.

Une enquête pour comprendre pourquoi ces agressions n’ont pas été détectées

Larry Nassar, sous couvert d’actes médicaux, a agressé des dizaines de jeunes gymnastes, dont plusieurs stars et championnes olympiques américaines telles que Simone Biles, Aly Raisman, Gabby Douglas et McKayla Maroney.
Quelques minutes seulement après l’énoncé du verdict par la juge Rosemarie Aquilina, l’Usoc, dont de nombreuses athlètes ont dénoncé la passivité dans ce scandale qui a secoué l’Amérique au-delà du monde du sport, avait adressé une lettre ouverte à l’ensemble des sportifs américains.

Son directeur général Scott Blackmun avait annoncé qu’une commission d’enquête indépendante allait être mise en place pour « déterminer comment des abus d’une telle ampleur ont pu ne pas être détectés pendant aussi longtemps ». « Nous devons savoir qui savait quoi et quand. »

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Ci-dessus, article de 20 Minutes, 27 janvier 2018.

http://www.20minutes.fr/monde/2209883-20180127-direction-federation-americaine-gymnastique-va-demissionner

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Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (5) Le harcèlement sexuel existe chez FORD et dans des tas d’entreprises… mais ne vous inquiétez pas, l’Education Nationale est totalement épargnée… Si, si…

Le patron de Ford présente des excuses après des révélations de harcèlement sexuel dans ses usines.

C’est un article du « New York Times » qui a poussé le patron de Ford à présenter des excuses et promettre des changements.

Deux salariées de Ford travaillent sur un modèle de SUV, dans une usine d\'assemblage, à Louisville, dans le Kentucky (Etats-Unis), le 27 octobre 2017.
Deux salariées de Ford travaillent sur un modèle de SUV, dans une usine d’assemblage, à Louisville, dans le Kentucky (Etats-Unis), le 27 octobre 2017. (BILL PUGLIANO / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)
franceinfo avec AFPFrance Télévisions

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Le PDG de Ford a présenté ses excuses aux employées de deux usines de Chicago. Après la publication d’une longue enquête publiée le 19 décembre par le New York Times (en anglais), qui a recueilli la parole de salariées du groupe qui dénoncent des situations de harcèlement sexuel, de maltraitance et d’abus, Jim Hackett a promis des changements. Dans une lettre ouverte aux employés, envoyée jeudi, Jim Hackett dit « avoir lu et relu cet article » qu’il a trouvé « déchirant ».

« Je suis désolé de tous ces cas où une collègue a été soumise à du harcèlement ou à une attitude discriminatoire », écrit-il, promettant à l’avenir la « tolérance 0 » pour le harcèlement sexuel. « Au nom des employés de Ford Motor Company et de moi-même, qui condamnons de tels comportements et qui regrettons toute forme de harcèlement, je dis pardon. Plus important encore, je promets de tirer les leçons de cette affaire et d’améliorer les choses. »

« Personne n’est au-dessus des lois »

Chez Ford, le harcèlement se serait exercé dans différentes usines dont la plus ancienne du groupe, et parfois de façon systématique, selon le New York Times. Une employée a ainsi relaté avoir subi la pression de son supérieur qui l’a forcée à des relations sexuelles en échange de meilleures conditions de travail. Jim Hackett a en outre annoncé qu’il se rendrait dans les usines concernées à Chicago.

Ford s’était pourtant efforcé de faire évoluer sa culture d’entreprise, poursuivant les auteurs de méfaits et mettant en place un fonds de 10 millions de dollars pour venir en aide aux victimes. Ford et le syndicat des travailleurs du secteur automobile ont en outre investi dans des formations. Pour autant, selon le New York Times, Ford a tardé à sanctionner les coupables et n’a pas maintenu des formations spécifiquement consacrées à la prévention du harcèlement sexuel. « Nous promettons qu’il n’y aura aucune mesure de représailles contre ceux qui dénoncent les faits. Personne n’est au-dessus des lois et ce, quel que soit sa place dans la hiérarchie », a cette fois assuré Jim Hackett.

https://www.francetvinfo.fr/societe/violences-faites-aux-femmes/le-patron-de-ford-presente-des-excuses-apres-des-revelations-de-harcelement-sexuel-dans-ses-usines_2527561.html#xtor=EPR-2-%5Bnewsletterquotidienne%5D-20171223-%5Blestitres-coldroite/titre2%5D

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C’est sûr, l’affaire Harvey WEINSTEIN a permis de délier quelques langues. Par contre, du côté de l’Education Nationale, rien ne bouge. Pour le moment.

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Rien ne bouge : officiellement il n’y a pas de harcèlement hiérarchique, ni sexuel, ni moral, pas de promotion canapé, pas de droit de cuissage, pas de viol, pas de cas de pédophilie (à quelques villemoissonneries près) en milieu scolaire.

En tout cas, dans aucun rectorat vous ne trouverez un DRH ou un chef de bureau de la Division du Personnel Enseignant qui soit au courant de quoi que ce soit. Personne n’a l’ombre d’un début de soupçon, même quand la poussière s’accumule sous les tapis… Bizarre, bizarre…

Bizarre car les chiffres, les données statistiques et les remontées faites en « off » sur le terrain prouvent que cela existe bel et bien : zéro cas recensé pour 950 000  enseignants + une profession largement féminisée + des abus d’autorité de chefaillons locaux systématiquement couverts par la pyramide hiérarchique + une profonde culture du déni et du silence ancrée dans tous les pans de l’institution scolaire : le coquetèle est explosif !

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Quant aux cellules juridiques des rectorats, de mauvaises langues murmurent ici et là qu’elles sont bien trop occupées à charger les dossiers des lanceurs d’alerte et à museler les victimes de harcèlement pour s’occuper des minuscules Harvey WEINSTEIN de l’Education Nationale. Il faut avant tout protéger les chefaillons, même et surtout ceux qui dérapent lourdement : ce principe est immuable. C’est-à-dire – si l’on en croit ces petits SNOWDEN – que ces cellules juridiques ont fort à faire à protéger… les harceleurs et les violeurs qu’elles sont censées mettre à l’index ! Le croyez-vous ?

Pierre-André DIONNET

Cette « bienveillance » qui fait des dégâts sur les enfants… (7) Francette POPINEAU (SNUIPP FSU) fait l’apologie de l’ignorance et veut des profs qui ne maîtrisent pas l’orthographe ?

Bientôt un billet sur l’idéologie de Francette POPINEAU et sur sa consternante apologie de l’ignorance… au nom de la « bienveillance » ! La co-secrétaire générale et porte-parole du SNUIPP FSU lève le voile sur l’idéologie mortifère d’un syndicat qui, en renonçant à enseigner des savoirs solides, détruit l’Ecole de l’intérieur… Faire de l’Ecole une vaste garderie : merci de cautionner ce projet et d’y contribuer, Francette !

Pour autant ne giflons pas la Francette, même avec « bienveillance »… Pas de violence, pas de baffes, encore moins à une femme. Il y a pourtant une majorité de parents d’élèves, qui, s’ils comprennent un jour que leurs marmots n’ont pas appris grand chose d’autre que faire des éoliennes en carton, en 4 années de primaire, en 4 années de collège et en 3 années de lycée, auront envie de… baffer les responsables demander des comptes.

Parmi les destructeurs de l’Ecole de la République, on compte ces syndicalistes idéologisés et à la dérive, qui prônent des cours gnan-gnan… vu qu’une bonne part de leurs adhérents sont contraints de faire illusion et qu’ils peinent à écrire 3 phrases sans faire 5 fautes d’orthographe ? A moins que l’explication soit ailleurs ? 🙂

Pierre-André DIONNET

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En attendant voyez ceci :

http://www.neoprofs.org/t115357-profs-faches-avec-l-orthographe-le-plus-important-c-est-la-pedagogie-francette-popineau

« Profs fâchés avec l’orthographe : « Le plus important, c’est la pédagogie » » (Francette Popineau)

A lire dans « Le Parisien » du 16/12/17 : http://www.leparisien.fr/societe/profs-faches-avec-l-orthographe-le-plus-important-c-est-la-pedagogie-16-12-2017-7455525.php#xtor=AD-1481423553

Extrait :

Francette Popineau (SNUIPP) a écrit:C’est vrai qu’il y a globalement une déperdition en orthographe. Les étudiants qui deviennent ensuite des professeurs n’y échappent pas. Bien sûr, on devrait avoir des jeunes qui maîtrisent parfaitement la langue. Ils ont cette responsabilité. Mais il ne faut pas surestimer l’orthographe même si c’est très rassurant pour les parents. On est à cheval là-dessus alors que c’est d’une grande complexité, entre les verbes, les pronoms… Vous savez, on a des écrivains formidables, comme Cocteau, qui faisaient des fautes. Le plus important, c’est la pédagogie et la motivation. C’est être bienveillant.

et cela :

Re: « Profs fâchés avec l’orthographe : « Le plus important, c’est la pédagogie » » (Francette Popineau)

Message par desnos Aujourd’hui à 9:41

Bonjour.

Les masques sont tombés : la saltimbanque du syndicat n’est qu’une chambre d’écho de la doxa bienpensante, où, par exemple, un certain Olivier Rey, membre de l’IFÉ (Institut Français de l’Éducation), avait déclaré :

« le maître est un « guide »  et l’élève apprend en agissant », ou encore « Le noyau stable de l’identité de l’éducateur se trouve dans l’expertise des situations d’enseignement et d’apprentissage plus que dans la maitrise de savoirs disciplinaires en constante évolution. »

Ce à quoi j’avais naguère modestement répondu :

<< Le dénigrement des savoirs et l’apologie de l’ignorance

À bien méditer cette assertion de O. Rey, on a du mal à évacuer l’idée que la dérive pédagogiste tend à se satisfaire d’une situation où maître et élève sont, dans une certaine mesure, sur un pied d’égalité, si possible dans le même état d’ignorance.

Pour l’enseignant :

Admirez la profondeur de l’argument (et pardonnez l’antiphrase) : sous prétexte qu’ils sont en constante évolution, les savoirs disciplinaires ont donc vocation à être relégués au second plan. Or, cette logique peut, à certains égards, nous conduire « dangereusement » à ce qui suit : puisque les savoirs ne cessent d’évoluer, autant ne rien savoir. Et si l’on applique ce principe à l’idée même qui l’énonce, celle-ci s’annihile de facto. Comme vision nihiliste, difficile de faire mieux.

Par ailleurs, est-ce que tous les savoirs évoluent ? En quoi le théorème de Thalès a-t-il changé depuis plus de 2500 ans ? A-t-il cessé d’être vrai dans le cadre d’une géométrie plane ? Qu’est-ce qui a changé dans les règles de la syntaxe française ? A-t-on inventé d’autres normes pour les accords ? Et même en cas d’évolution, comment pourrait-on alors comprendre l’état d’un savoir qui a évolué, si on ne l’a pas compris dans son état avant évolution ? Comment un enseignant en physique pourrait-il expliquer, par exemple, à ses élèves la nouvelle acception du concept de masse, née de la récente découverte du boson de Higgs, s’il ne connaissait pas l’ancienne acception de ce concept ? Comment pourrait-il expliquer cette évolution s’il ne connaît pas et « l’avant » et « l’après » du concept ? Comment pourrait-il expliquer aussi que la relativité générale d’Einstein est un dépassement de la mécanique newtonienne s’il ne passe pas par une étude préalable de cette dernière. Ne serait-il pas illusoire d’espérer maîtriser une nouvelle connaissance si l’on n’a pas d’abord fait l’effort d’assimiler pleinement celle qui a été remise en question ?

Autant dire, contrairement à la thèse de notre ami O. Rey, que c’est justement cette évolution constante des savoirs qui oblige tout enseignant, digne de ce nom, à les maîtriser constamment. Sinon, quelle crédibilité pourrait-il avoir aux yeux de ses élèves s’il montre le moindre signe d’hésitation à cet égard ?

Ce « noyau stable de l’identité de l’éducateur », tel qu’il est défini par Olivier Rey, ne manque pas de réduire in fine le rôle de l’enseignant à un simple animateur, amené à s’effacer progressivement devant l’activisme, supposé fécond, de l’élève. C’est ainsi qu’on achève de le dépourvoir de ce qui fonde son autorité morale : sa maitrise des savoirs disciplinaires. Cette norme surannée, on n’en a cure, semble laisser entendre la définition de l’éducateur selon O. Rey. Mais diantre ! Que pourrait répondre un enseignant à un élève qui lui demanderait, par exemple, pourquoi on n’accorde pas le participe passé dans « les événements qui se sont succédé », alors qu’on doit l’accorder dans « ils se sont répétés », s’il ne maîtrise pas les règles syntaxiques relatives à l’accord du participe passé des verbes pronominaux ?

Pour une plus ample lecture :

https://wordpress.com/read/feeds/74644307/posts/1660794924

 

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (4) Le harcèlement sexuel existe bel et bien dans les hôpitaux, mais dans l’Education Nationale… cela n’existe PAS.

Harcèlement sexuel à l’hôpital : « Seuls 0,15% des cas ont donné lieu à une suite judiciaire », pointe le syndicat des internes.

Alizée Porto, de l’Intersyndicale nationale des internes à l’origine d’une étude portant sur le sexisme et le harcèlement sexuel à l’hôpital, dénonce la banalisation des comportements avec des femmes qui ne se sentent pas victimes.

Y’a pas à dire, l’effet Harvey WEINSTEIN a du bon. Par contre, du côté de l’Education Nationale, rien ne bouge. Pour le moment.

 

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Rien ne bouge : officiellement il n’y a pas de harcèlement hiérarchique, ni sexuel, ni moral, pas de promotion canapé, pas de droit de cuissage, pas de viol, pas de cas de pédophilie (à quelques villemoissonneries près) en milieu scolaire.

Une belle fable à laquelle on est libre d’adhérer, ou non.

Pierre-André DIONNET

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Ci-dessous, article de France Info, 17 novembre 2017.

http://www.francetvinfo.fr/societe/harcelement-sexuel/harcelement-sexuel-a-l-hopital-seuls-0-15-des-cas-ont-donne-lieu-a-une-suite-judiciaire-pointe-le-syndicat-des-internes_2472432.html#xtor=EPR-2-%5Bnewsletterquotidienne%5D-20171118-%5Blestitres-coldroite/titre1%5D

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Harcèlement sexuel à l’hôpital : « Seuls 0,15% des cas ont donné lieu à une suite judiciaire », pointe le syndicat des internes

Alizée Porto, de l’Intersyndicale nationale des internes à l’origine d’une étude portant sur le sexisme et le harcélement sexuel à l’hôpital, dénonce la banalisation des comportements avec des femmes qui ne se sentent pas victimes.

Des infirmières à l\'hôpital de Cannes (Alpes-Maritimes), le 1er novembre 2016. (Photo d\'illustration)

Des infirmières à l’hôpital de Cannes (Alpes-Maritimes), le 1er novembre 2016. (Photo d’illustration) (MAXPPP)

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Selon une étude publiée vendredi 17 novembre par l’intersyndicale nationale des internes, plus de 60% des internes femmes interrogées se déclarent victimes de sexisme et 6,6% de harcèlement sexuel. Près de 3 000 internes ont répondu à cette enquête majoritairement des femmes. Invitée à réagir vendredi 17 novembre, sur franceinfo, Alizée Porto, vice-présidente chargée des droits des femmes, à l’Intersyndicale nationale des internes (Isni), regrette le peu de suites judiciaires données à ces affaires.

franceinfo : Vous avez mené une enquête auprès des internes en médecine qui révèle le sexisme et harcèlement à l’hôpital. Pourquoi avez-vous réalisé cette étude ?

Alizée Porto : On a voulu faire une enquête et un état des lieux du sexisme. Notre étude a été envoyée à des internes : des hommes et des femmes ont répondu. On a des chiffres de harcèlement sexuel et du sexisme au quotidien qui sont impressionnants. Pour le harcèlement, 6,6 % des personnes interrogées se déclarent victimes de harcèlement. On a montré que dans la moitié des cas que le harcèlement sexuel et le sexisme quotidien étaient le fait d’un supérieur hiérarchique.

Le bloc opératoire semble être un des lieux où se produisent ces comportements déplacés. Comment l’expliquez-vous ?

Je ne sais pas exactement ce qui se passe. Moi-même, j’ai fait un internat de chirurgie, donc je connais ce milieu, je n’ai jamais compris pourquoi ce lieu était plus propice au harcèlement et au sexisme. C’est juste un fait. Dans un quart des cas, le sexisme au quotidien se déroule au bloc opératoire. J’ai du mal encore à me sentir victime, car il y a une banalisation. J’ai eu des remarques lors de mes études. Je n’ai pas envie de trouver des excuses à ces comportements. Il n’y a pas d’excuse à trouver.

Concrètement, comment est-ce que cela se traduit-il ?

Les internes qui choisissent chirurgie sont encore majoritairement des hommes alors qu’actuellement, la majorité des étudiants en médecine sont des femmes. Dans les carrières hospitalo-universitaires et pour l’accès à des hautes responsabilités, il reste encore un plafond de verre. Par ailleurs, dans nos résultats, plus de 80% des femmes interrogées répondent avoir subi des gestes sexistes au quotidien, des blagues, des remarques, de manière répétée. Sur ces 80%, la moitié de ces femmes ne se considèrent pas comme victimes, comme si ces comportements s’étaient banalisés et que, finalement, cela faisait partie de l’ambiance générale. Et puis, il y a un chiffre impressionnant : seuls 0,15% des cas de harcèlement sexuel ont donné lieu à une suite judiciaire.

 

 

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (5) « Heureusement les femmes commencent à parler »… mais dans l’Education Nationale elles continuent de se taire !

Agressions sexuelles, viols, harcèlement, privautés nauséabondes, droit de cuissage et autres weinsteineries : « Heureusement les femmes commencent à parler » dit-on… Oui, c’est vrai. Et il est tout aussi vrai que dans l’Education Nationale, cette nouvelle Grande Muette, la parole ne circule toujours pas librement, loin s’en faut puisqu’elle n’a pas encore commencé à se libérer.

Impossible pour une victime de harcèlement sexuel ou moral de parler de ce qu’elle a subi lorsque cela se passe au sein de l’institution scolaire : on ne désavoue JAMAIS un supérieur hiérarchique qui commet ce type de délit, et les syndicats d’enseignants sont bien placés pour le savoir, eux qui à quelques exceptions près, cachent la poussière sous le tapis depuis des décennies.

La parole ne se libèrera pas tant que les rectorats et le Ministère de l’Education Nationale continueront de faire des exemples en détruisant et en réduisant au silence celles et ceux qui pourraient avoir la volonté de parler et de violer l’omerta. Quelques changements dans les mois qui viennent ? Qui sait…

Pierre-André DIONNET

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Ci-dessous : Gazette d’@rrêt sur images, n°515

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Gazette d’@rrêt sur images, n°515

« Si une femme ne dit pas non, c’est qu’elle veut dire oui ! » : voilà le genre de certitude masculine que le tsunami Harvey Weinstein a fait voler en éclats, en braquant les projecteurs sur toutes les « zones grises » du consentement féminin. Certes, elles ne refusaient pas, les victimes de Weinstein. Mais c’est pourtant bien des viols, et des agressions sexuelles, qu’elles ont subi.

Mais qui donc nous a mis dans la tête ce qu’on appelle aujourd’hui des ignominies, sinon le cinéma lui-même, ce cinéma pensé par des hommes, produit par des hommes, incarné par des hommes, de James Bond à Indiana Jones, ce cinéma qui est monté à la tête d’un de ses plus puissants potentats. Quelle image du consentement féminin ont fabriqué le cinéma hollywoodien, mais aussi les séries, et le cinéma d’auteur ? Et surtout, maintenant, comment façonner une nouvelle imagerie, pour illustrer cette vérité incroyable : quand une femme dit non, ça veut dire non. Et même quand elle ne dit rien ! Heureusement, les femmes commencent à parler. Et notre émission est ici (1).

Daniel Schneidermann

 

(1) https://www.arretsurimages.net/emissions/2017-10-27/Viols-agressions-Dans-les-films-ce-n-est-jamais-la-faute-des-hommes-id10278

 

 

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Ci-dessus : Gazette d’@rrêt sur images, n°515

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Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (1) Quel média informera le grand public de cette réalité et des suicides qui en découlent ?

 

Ce soir Lise LUCET présente sur France 2, dans l’émission Cash Investigation  un reportage sur le suicide d’un salarié de Lidl. Ce décès est-il, oui ou non, imputable à une faute de la direction du magasin ?

Et dans l’Education Nationale ? Y a-t’il moins de suicides provoqués par des délits de harcèlement hiérarchique que chez France Telecom ou chez Renault dans leurs grandes heures ? 

Question épineuse, à laquelle ont commencé à répondre un journaliste comme Daniel ARNAUD; des enseignants comme Guy LANDEL et Paul VILLACH; un Conseiller Principal d’Education du nom de Roland VEUILLET; ou encore Marie, Jeanne et Philippe, les trois rédacteurs du blog Omerta au Rectorat

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Quel journaliste, quel enquêteur, quel média braquera la lumière sur l’un ou l’autre des suicides qui endeuillent notre Ecole ? Qui commencera à dresser l’état des lieux des responsabilités précises des suicides dans l’Education Nationale ? Qui, demain, informera un peu le grand public de ce qui se passe actuellement en toute opacité dans les couloirs, les bureaux et les salles bien closes de l’institution scolaire ?

 

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Une matière explosive, des situations qui dépassent l’entendement, d’excellents sujets pour les journalistes qui n’ont pas peur de se confronter au silence des bourreaux; à l’aveuglement et au déni institutionnel; et à cette omerta solidement ancrée dans les murs des inspections académiques, des rectorats et du ministère.

Pierre-André DIONNET

 

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http://www.20minutes.fr/marseille/2139247-20170926-harcelement-travail-management-lidl-provoque-suicide-salarie#xtor=EPR-182-%5Bwelcomemedia%5D–%5Barticle_marseille%5D&#8211;

Harcèlement au travail: Le management de Lidl a-t-il provoqué le suicide d’un salarié?

TRAVAIL C’est ce qu’a conclu l’inspection du travail. Le magazine «Cash Investigation» d’Elise Lucet, sur France 2, se penche sur cette affaire ce mardi soir…

J.S.-M.

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Lire le journal du mardi 26 septembre 2017

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Harcèlement au travail: Le management de Lidl a-t-il provoqué le suicide d’un salarié?

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La devanture d’un magasin Lidl (illustration). — M. Libert / 20 Minutes

C’était le papa d’un enfant de 3 ans. Le 29 mai 2015, Yannick Sansonetti, 33 ans, s’est suicidé dans un petit local du magasin Lidl du Rousset, dans les Bouches-du-Rhône. Ce technicien de maintenance sécurité entrepôt travaillait pour le magasin discount depuis 2009. Selon La Provence, l’enquête de l’inspection du travail a mis en avant « des agissements répétés de harcèlement moral » à son encontre, « entre le mois de janvier 2014 et le 29 mai 2015 ».

« Propos dénigrants », « surcharge de travail »

L’inspection du travail cite, selon le quotidien régional, « une organisation du service favorisant la surcharge de travail », « des ordres inatteignables », des « propos dénigrants » ou des menaces « sur son avenir professionnel. » Des faits similaires avaient déjà été dénoncés par le rapport d’un cabinet de conseil mandaté par le CHSCT (Comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail).

>> A lire aussi : Harcèlement dans la diplomatie: Vers la fin de l’omerta?

Contacté par 20 Minutes, Lidl dit ne pas pouvoir s’exprimer sur l’affaire tant que l’enquête est en cours. La famille de Yannick Sansonetti s’est en effet porté partie civile. Ce mardi soir, le magazine d’Elise Lucet Cash Investigation, sur France 2, sera en grande partie consacré à cette affaire.

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14/02/17 | SANTE

Suicide à Pompidou: Hirsch défend la directrice de l’hôpital

 

23/05/16 | France

Harcèlement dans l’armée: la condamnation du capitaine Delepoulle confirmée

 

22/08/16 | SOCIETE

Tentatives de suicide et harcèlements au ministère de l’intérieur à Metz

Viols et pédophilie dans l’Education Nationale (1) Des mécanismes de protection institutionnels bénéficient encore aux violeurs en 2017.

VIOLS ET PEDOPHILIE : DES QUESTIONS ENCORE TABOUES DANS L’EDUCATION NATIONALE

Un sujet totalement tabou. Qui s’intéresserait au sort d’une petite prof’ vacataire, contrainte à des rapports sexuels par son supérieur hiérarchique, contrainte, forcée, violée en échange de la reconduite de son contrat de travail précaire ? Personne.

Ah, vous me direz : cela n’existe pas. 1 104 400 fonctionnaires dans l’Education Nationale mais zéro situation de ce type ? 1 104 400 êtres humains : statistiquement, pourtant, cela existe.

Cela n’existe pas ? Déni. Omerta. Silence. Grosse gêne. Et indignation des représentants syndicaux des personnels de direction, drapés dans leur vertu corporatiste, et qui – sans les connaître – se portent garants  par principe et a priori de tous les actes de tous les petits et grands supérieurs hiérarchiques qui honorent l’institution scolaire.

Ah, bien sûr, sur la pédophilie, les lignes ont bougé au cours des trois dernières décennies. Enfin, pas tant que cela. L’Affaire de Villemoisson est toute récente, et elle prouve qu’on est loin d’avoir réellement fait le nécessaire. Mais promis, demain on fera. Plus jamais ça. C’est la der’ des der’. Si, si.

TgGHC

 

DES MECANISMES INSTITUTIONNELS PROTEGENT LES SUPERIEURS  HIERARCHIQUES QUI FRANCHISSENT LA LIGNE ROUGE

Une réalité : contre les délits de harcèlement hiérarchique (harcèlement sexuel ou harcèlement moral), il n’existe, dans l’Education Nationale aucun garde-fou. Quoi qu’en disent les médiateurs de l’institution scolaire. Quoi qu’en disent – officiellement du moins – la plupart des responsables des syndicats majoritaires parmi les syndicats d’enseignants. Quoi qu’en disent les représentants et les porte-paroles de l’administration (inspections académiques, rectorats, Ministère de l’Education Nationale…).

Aucun garde-fou, les conclusions de l’ouvrage de référence de Daniel ARNAUD sont formelles, pour ce qui concerne les abus de pouvoir hiérarchique et l’arbitraire des sanctions prononcées en toute opacité contre des enseignants innocents mais « gênants ». Les conclusions de toutes celles et de tous ceux qui ont étudié objectivement la question vont dans le même sens : il n’y a pas d’échappatoire lorsqu’on subit un harcèlement hiérarchique dans un collège ou dans un lycée. Même la médiatisation ne suffit pas à enrayer ce processus et à s’en désembourber entièrement.

Aucun garde-fou, au contraire : il existe dans l’Education Nationale tout un ensemble d’habitudes archaïques et de mécanismes qui permettent à ce type de délinquants d’échapper pénalement à toute poursuite. Le Bulletin Officiel n° 10 du 8 mars 2007, relatif au harcèlement moral hiérarchique n’est pour ainsi dire jamais appliqué.

Pourquoi, comment… ce n’est pas à moi de l’expliquer. C’est à l’institution d’aborder cette réalité.

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POURQUOI CES MECANISMES, SI EFFICACES POUR LES CHEFAILLONS QUI PRATIQUENT DES DELITS DE HARCELEMENT MORAL, NE PROFITERAIENT PAS EGALEMENT A DES VIOLEURS ?

Oui, il existe des mécanismes bien rodés, efficaces et redoutables, qui – avouons-le – peuvent permettre à l’institution de se débarrasser de syndicalistes pas assez complaisants, d’écarter discrètement des « gêneurs », de mettre au pas des enseignants qui pourraient potentiellement constituer un semblant de contre-pouvoir au sein d’un établissement ou d’une circonscription scolaire.

Pourquoi ces mécanismes ne permettraient pas à des criminels – des violeurs en l’occurrence – d’échapper également à leurs responsabilités ?

Ces mécanismes existent. L’Affaire des tableaux noirs du Collège Albert Camus de Gaillac n’en dévoile qu’une toute petite partie.

Ces mécanismes existent et sont profondément ancrés dans l’institution scolaire. Ils sont d’ailleurs souvent entretenus et cautionnés par ceux-là même censés les combattre.

Ces mécanismes existent. Ce n’est pas un choix politique. Ce n’est pas une volonté des hauts-fonctionnaires de l’institution. Ce n’est pas une affaire de « complot ». Ce n’est pas « fait exprès ». C’est juste la réalité. Ce sont les faits. C’est la réalité.

Ces mécanismes offrent une impunité totale à cette principale et à ce proviseur, bien connus dans les couloirs de tel rectorat pour avoir harcelé et sciemment brisé des dizaines d’enseignant/e/s.

Ces mécanismes offrent une impunité totale à des violeurs. 90 % des victimes de violences sexuelles ne portent jamais plainte, en France. Ce pourcentage est sans doute bien supérieur quand le viol est commis au sein de l’Education Nationale, du fait de ces mécanismes et des pressions qu’ils induisent. Aux yeux de l’institution scolaire, le chef n’est jamais coupable, donc les femmes violées ne sont pas victimes ; d’ailleurs les viols n’ont pas eu lieu, et la boucle est bouclée.

Quarante ans après le procès de l’Affaire portée par Anne TONGLET et Araceli CASTELLANO, de multiples freins culturels et une tolérance sociale pèsent encore sur les victimes de violences sexuelles. Entre quantité d’exemples contemporains, Anne CIRCE se livre en ce moment-même à un combat du pot de terre contre le pot de fer, un véritable calvaire pour faire reconnaître ses droits et obtenir Justice. A ces freins culturels, à cette tolérance sociale, à l’indifférence de trop de magistrats s’ajoute, dans l’Education Nationale, une complaisance institutionnelle cruelle.

Pierre-André DIONNET

 

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Les tableaux noirs d’Albert CAMUS (10) Marche arrière ! Madame la rectrice renonce aux poursuites disciplinaires : première victoire.

 

 

Il aura fallu plus d’un mois et demi et la mobilisation de milliers de personnes pour qu’enfin la machine stupide de la répression arbitraire s’enraye. Les « lettres de cachet » lancées par une principale de collège à l’encontre de six enseignants innocents avaient été cautionnées et entérinées telles quelles par l’administration, comme c’est systématiquement le cas dans l’Education Nationale. 

Seule solution pour se dégager de cette violence folle : la médiatisation. Ce qui pour l’institution scolaire était une non-affaire est devenu, une fois en pleine lumière, une affaire très embarrassante…

Tellement embarrassante que Madame la rectrice a dû faire marche arrière, arrêter les frais, limiter les dégâts, pour éviter que l’affaire des six de Camus devienne un symbole sur lequel pourraient s’appuyer, afin de se faire enfin entendre, des milliers de victimes de la violence aberrante de la hiérarchie de l’Education Nationale. 

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C’était prévisible : malheureusement les syndicats enseignants n’ont pas voulu saisir la balle au bond pour créer et inventer une Ecole humaine, plus juste, moins stupide, moins caporalisée, moins francetelecomisée

Rien ne va changer ? Non, rien ne change. Copiés-collés de mes précédents billets…

En 2017, un principal de collège, un proviseur de lycée peuvent en toute impunité commettre des abus de pouvoir et des délits de harcèlement envers leur « petit personnel » sans que les textes de loi en vigueur ne soient jamais appliqués. Je ne suis pas le seul à l’affirmer à mots pesés, et quiconque se penche un peu sérieusement sur cette question est en mesure de le démontrer, cas concrets et documents à l’appui. Franchir la ligne blanche, s’affranchir de la ligne rouge, foncer au mépris des vies qu’ils broient et des corps qu’ils écrasent : un plaisir et une drogue pour certains chefaillons.  

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Oui, une fois oubliée l’affaire des tableaux noirs de Camus, on laissera à leur sort les dizaines de milliers de victimes des abus de pouvoir hiérarchique dans l’Education Nationale. Des abus qui vont de la simple vexation répétée régulièrement, au délit, voire au crime. Le harcèlement sexuel, le harcèlement moral sont bel et bien des délits; le viol est un crime en droit pénal. Et les chefaillons auteurs de ces actes sont – c’est la réalité – le plus souvent dans l’impunité car totalement protégés par leur hiérarchie, par toute leur administration, et par chaque pan de l’institution scolaire, suivant des principes et des réflexes archaïques redoublés de mécanismes de tolérance, de copinage, d’opacité, d’inertie, de déni, de menaces, d’omerta et de répression. Tolérance pour les bourreaux, répression pour les victimes et les lanceurs d’alerte potentiels. Cela paraît incroyable ? Exagéré ? Mensonger ? Diffamatoire ? Aberrant ? Délirant ? Dégueulasse ? En inadéquation avec l’idée qu’on se fait du service public, des principes démocratiques, des valeurs de la République ? Est-ce bien ainsi que fonctionne notre Ecole ? Oui, c’est ainsi qu’elle fonctionne et sans médiatisation, sans solidarité, les six de Gaillac auraient été détruit/es comme sont chaque année brisé/es, démoli/es, anéantis/es des milliers d’enseignant/es anonymes, isolé/es et silencieu/x/ses.

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Oui, c’est la réalité et chacun/e détourne le regard, comme si l’affaire des tableaux noirs était une exception, un cas à part, un simple menu dérapage : dans l’Education Nationale on cautionne à peu près systématiquement les mensonges, les délires éventuels, et les rapports officiels d’un chef d’établissement – au prétexte de ne pas ébranler l’image et le bon fonctionnement de la pyramide hiérarchique.

En 2017 un chef d’établissement scolaire peut donc encore écrire des « lettres de cachet » et agir au-dessus des Lois. Un chef qui dérape peut user de droits archaïques ne respectant pas le principe du contradictoire. Sa hiérarchie, trop souvent, le couvrira et se montrera particulièrement déloyale envers une enseignante, un C.P.E. ou un surveillant pourtant innocents.

Loi

Le principal d’un collège, le proviseur d’un lycée ont le pouvoir de rédiger des rapports totalement mensongers contre un enseignant considéré comme « gênant » ; la hiérarchie suivra et laminera à froid l’enseignant visé, sans que personne – ou presque – ne s’en inquiète.

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Félicitons-nous pour ces six enseignants, qui vont enfin pouvoir envisager de respirer un peu. Mais ne fermons pas les yeux sur les milliers de victimes détruites chaque année, dans l’ombre, par une minorité de chefs d’établissements qui font honte à leur corps et à l’Education Nationale.  

Pierre-André DIONNET

Ci-dessous : communiqué du Comité de Soutien aux Professeurs et Tableaux noirs de Gaillac, 18 septembre 2017.

 * * * * *

 

COMITE DE SOUTIEN AUX PROFESSEURS ET TABLEAUX NOIRS
DE GAILLAC

COMMUNIQUE du 18/09/17.

L’intelligence et la mobilisation collective ont porté leurs fruits !

Mme la rectrice de l’Académie de Toulouse
– tout en soulignant que les enseignants mis en cause ont « délibérément enfreint les
consignes de leur direction,
– tout en considérant que leur « comportement n’a pas été conforme à celui qu’on peut
légitimement attendre d’un fonctionnaire de l’état »
– tout en assurant son « soutien à la direction de l’établissement »,
a décidé le 18 septembre de mettre fin à la procédure disciplinaire à l’encontre des
enseignants.

Nous saluons sa décision, car, ce faisant, le caractère pédagogique, écologique et financier de notre action est implicitement reconnu.
Nous tenons à partager notre soulagement et notre satisfaction avec les milliers de personnes, localement et nationalement, anonymes ou connues (intellectuels, artistes, militants associatifs et syndicaux, élus), qui se sont retrouvées dans cette démarche et nous ont soutenus.
L’intelligence et la mobilisation collective ont porté leurs fruits !
Une étape importante a été franchie, MAIS les dossiers de carrière des professeurs incriminés restent entachés par la référence à cette affaire, nous demandons le retrait des pièces relatives à cette affaire de leurs dossiers administratifs.
– la procédure pénale suit son cours, restons vigilants.
– la plainte de Mme la Principale, confortée par les communiqués fallacieux du Conseil
Départemental, jetant le discrédit sur l’action et sur les enseignants, est maintenue ; nous
demandons le retrait de cette plainte et des propos préjudiciables du Département.
– nous ne savons toujours pas ce que l’administration a fait de ces tableaux noirs ; nous
demandons que les professeurs souhaitant en disposer puissent en jouir dans le cadre de leur liberté pédagogique.
Pour annoncer et fêter cette première étape, et réaffirmer nos exigences, le rassemblement de mardi 19 à 7h30 est maintenu :
– Arrêt des poursuites pénales
– Retrait de la plainte de Mme la Principale
– Rétablissement de la vérité par le Conseil Départemental
– Retour des tableaux noirs pour la liberté pédagogique
Nous souhaitons dédier cette journée du 19 septembre à tous les élèves de ce pays, avec le poème joint.
Nous invitons tous les élèves, parents et citoyens à offrir des fleurs à leurs professeurs.
La mobilisation continue, le comité de soutien se réunira dès ce vendredi.
Restons en contact, soudés et vigilants.

Des membres du comité de soutien et des « tableaux noirs de Gaillac »

Les tableaux noirs d’Albert CAMUS (6) 10000 signatures, et après ? Passivité et inertie des « gros » syndicats…

 

Le seuil des 10000 signatures sera bientôt franchi. Bravo. Pour un sujet aussi « pointu » que celui d’un abus de pouvoir hiérarchique contre une poignée d’enseignants, c’est vraiment très bien. Sachant que depuis plus d’une trentaine d’années les médias et la plupart des personnages politiques entretiennent auprès de la population une mauvaise image des professeurs (toujours en vacances ou en grève, râlant pour rien, inefficaces et payés à ne rien faire… je schématise à peine 😉 ). Bref, sachant que les profs, les gens s’en foutent, du moment qu’on donne à leurs gamins des diplômes (même bidonnés, même pour du flanc, même pour du beurre fondu), le reste, boââârfff, c’est pas leur problème… Et pourtant, si, c’est aussi leur problème. Leurs problèmes d’aujourd’hui et surtout ceux de demain : les citoyens de demain sortiront de l’Ecole… ou n’en sortiront pas. L’Ecole peut se contenter de pourvoir la société en consommateurs, plutôt que de former des adultes éclairés.

10000

10000 signatures, ça veut dire quoi ? Comme évoqué dans mon précédent billet, une telle exposition protège un peu les six victimes de cette affaire.

Mais au-delà ? Qui transformera ce petit frémissement en un mouvement débouchant vers un vrai changement, c’est-à-dire sur la construction d’un véritable garde-fou contre les dérives autoritaristes, les mensonges, l’hybris et les délires autocrates d’une frange de chefs d’établissement qui jusqu’ici, en toute impunité, et avec l’aval de leur hiérarchie, pratiquent diverses formes d’agressions et de harcèlement contre « leur » menu personnel ?

Ne serait-ce pas le rôle des syndicats enseignants, d’une intersyndicale solide, de représentants syndicaux forts, de faire déboucher cet élan, cette mobilisation, cette solidarité envers les six de Camus, sur un nouvel outil, une aide aux enseignants harcelés, une structure efficace portant rapidement secours à ces enseignants-victimes, ces enseignants depuis trop longtemps sacrifiés par les dits syndicats (à l’exception de quelques syndicats minoritaires) ? Allons, au travail ! 😉

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C’EST LE MOMENT D’INSCRIRE A L’ORDRE DU JOUR LA QUESTION DU HARCELEMENT HIERARCHIQUE (question qui n’apparaît nulle part dans les revendications des « gros » syndicats, nulle part dans leurs publications ni sur leurs sites…).

C’EST LE MOMENT DE NEGOCIER AVEC LES REPRESENTANTS DE L’ADMINISTRATION, ET DE METTRE EN PLACE UN OUTIL SIMPLE ET EFFICACE POUR ERADIQUER CE FLEAU, RESPONSABLE ENTRE AUTRES DE QUANTITES DE SUICIDES D’ENSEIGNANTS.

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Las… les « syndicats du crime », comme les nomme Daniel ARNAUD, dans son ouvrage bien sourcé et rendant parfaitement compte de la passivité des « gros » syndicats dans ces domaines, les « syndicats du crime », c’est à craindre, ne saisiront pas la balle au bond pour créer et inventer une Ecole humaine, plus juste, moins stupide, moins caporalisée, moins francetelecomisée.

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Mais alors, quel fait divers fera enfin bouger les lignes ? Faudra-t-il attendre un événement spectaculaire et fatal pour qu’enfin on mette en place ce fameux garde-fou contre les abus de certains chefaillons ? Le film De bon Matin est-il, en ce sens, prémonitoire de ce par quoi il faudra que l’Education Nationale passe, pour enfin évoluer, sur ce point ?

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19238941&cfilm=182996.html

Projected Pattern

 

Personne ne voudrait jouer les Cassandre sanglantes ni les oiseaux de sombre augure, mais tant que l’autorité politique, l’administration et les syndicats biens en cour refuseront de prendre le problème à bras-le-corps, c’est vers ce risque terrible d’un fait divers tragique que l’Ecole s’oriente. Puisque mettre fin à ses jours ne suffit pas – le geste courageux de Pierre JACQUE l’a montré ; puisque s’immoler en pleine cour de récréation ne suffit pas – l’action désespérée de Lise BONNAFOUS en est la preuve ; puisque l’administration de notre Ministère et nos ministres successifs refusent de traiter le problème – des milliers d’enseignant/e/s peuvent en témoigner, et j’aurais là-dessus bien des choses à dire, voilà à quoi ils s’exposent, et à quoi ils exposent tout le personnel éducatif et tous les élèves de ce pays. Lourde responsabilité, n’est-ce pas ? Les professeurs harcelés ne sont pas tous des adeptes de la non violence, tous les enseignants n’ont pas (comme c’est mon cas) une horreur et un rejet profond des armes à feu. Les chiffres inquiétants comptabilisant le nombre de professeurs malmenés, harcelés, démolis par leur hiérarchie donnent le tournis et auraient dû depuis longtemps alarmer l’institution scolaire et ses dirigeants. Alors ? Le Ministère de l’Education Nationale va-t’il tirer leçon de l’ubuesque procédure disciplinaire des tableaux noirs de Camus ? Il est plus que temps d’agir – c’est déjà un miracle que le pire n’aie pas encore eu lieu, et qu’un/e enseignant/e harcelé/e et poussé/e à bout ne se soit pas tragiquement retourné contre son bourreau.

Pierre-André DIONNET