Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (19) Le témoignage de Mioumi, enseignante certifiée de Sciences Economiques et Sociales.

               

      

« Les enseignants et le personnel de l’Education Nationale subissent de nombreuses formes de violences.

Violences salariales,
violences verbales,
violences morales,
violences psychologiques,
violences physiques,
violences symboliques,
violences sexistes,
violences sexuelles,
violences administratives,
violences hiérarchiques,
violences institutionnelles et institutionnalisées,
violences quotidiennes,
violences banales, banalisées. »

Les taire, c’est les cautionner.

Voilà ce que j’écrivais ici en mars 2019, il y a 5 ans.

Sur ce blog j’ai l’habitude de présenter des situations de violence « extrêmes » mais relativement courantes dans l’Education nationale. Un proviseur à qui l’administration du rectorat lâche la bride pour détruire socialement une enseignante qui a refusé de lui accorder des faveurs sexuelles. Un professeur des écoles accusé à tort de brutalités et qu’on accule au suicide ou à la dépression. Un excellent enseignant qu’on calomnie sciemment et contre qui on monte des élèves paumés et hyper-violents, afin de favoriser la nièce du principal qui est infoutue de faire un cours de qualité. Un Zoubinard violeur qui traîne en Commission Disciplinaire un « p’tit prof' » qu’il faut absolument faire taire…

Mais j’ai eu l’occasion de l’écrire ici même – bien avant la naissance du mouvement « #PasdeVague »  qui était initialement un mouvement libérateur de la parole des victimes (à l’instar de « #metoo, et dans sa foulée) – et de l’exposer publiquement lors de diverses réunions de travail ou réunions publiques : les violences que peuvent subir et que subissent de plus en plus de salariés de l’Education nationale dépassent tout ce que peuvent imaginer les parents d’élèves et les habitants de notre pays. 

Les pires violences sont parfois les plus insidieuses et les plus discrètes. Quotidiennes, banales, banalisées. La goutte d’eau qui tombe régulièrement au même endroit finit au fil des ans par fendre la pierre.

Ces derniers mois j’ai vu des collègues solides, expérimentés, équilibrés, bien structurés, s’effondrer dans le cadre de leur travail. Ce n’est pas d’uniformes coûteux dont ils avaient besoin, mais d’un salaire décent, de moyens de travailler correctement, et surtout, de respect. De respect.

                                                                                                                  Pierre-André DIONNET

T 00

                T 1


En savoir plus sur Mais faites taire ce p'tit prof, bon sang !

Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.

Laisser un commentaire