L’Ecole, enjeu politique ? (3) Grève du 13 janvier 2022 : pourquoi des dirigeants syndicaux se disent « satisfaits »… de n’avoir obtenu que des miettes ?

 

On peut rappeler, comme je l’ai fait hier, que sous le titre « De la grève, de l’unité syndicale et de sa pertinence », le brillant enseignant Jadran SVRDLIN est revenu de façon précise sur la mobilisation du 13 janvier et sur l’incroyable incapacité de certains représentants syndicaux à freiner la casse de l’Ecole.

On peut aussi s’interroger sur la capacité de certains dirigeants syndicaux à assumer les fonctions que les « premiers de corVée » et le personnel de terrain leur délèguent.

Lisez ci-dessous un petit poème marquant le coup, et quelques réactions à chaud de professeurs, AESH, personnels administratifs ou d’entretien, recueillis sur Twitter le 13 janvier, après que les leaders de certains syndicats d’enseignants aient déclarés face caméra être « satisfaits » de n’avoir obtenu que des miettes. 

                                                                                                                           Pierre-André DIONNET

 

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Lire De la grève, de l’unité syndicale et de sa pertinence, article du 16 janvier 2022, Jadran SVRDLIN, blog hébergé par le site Médiapart.

https://blogs.mediapart.fr/jadran-svrdlin/blog/150122/de-la-greve-de-lunite-syndicale-et-de-sa-pertinence

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En vérité le 13 janvier.

 

Le 13 janvier… Le 13 janvier ?
Les astres étaient bien alignés.
Parents d’élèves et salariés
De l’Ecole se soulevaient,
Pour les élèves, en vérité.

Le 13 janvier ? Le 13 janvier ?
On avait tous bien précisé
Ce qu’on voulait, ce qu’il fallait.
Les Stylos Rouges avaient bossé
Mieux que ceux dont c’est le « métier ».

La grève de ce 13 janvier ?
Syndiqués ou non syndiqués,
On savait bien quoi demander :
Du Respect. Qui se déclinait
Concrètement, là, dans les faits.

Faire grève ce 13 janvier ?
Mille raisons de protester !
Manifester, revendiquer,
Et tout bloquer, jusqu’à gagner !
Pour les élèves et pour de vrai.

La grève donc, du 13 janvier ?
Du jamais vu, en 20 années !
Ce mouvement inespéré
Allait enfin faire changer
Les conditions de nos métiers.

En premier lieu ? « Respect… Respect… »
« Il faut vraiment nous respecter
Et cesser de nous écoeurer. »
« Nous sommes bien trop méprisés. »
« Je n’en peux plus, je vais craquer… »

« On ne veut plus être exploités ! »
« Nous méritons d’être payés
Mieux que cela, en vérité ! »
« Le point d’indice est congelé ? »
« Pourquoi ces classes surchargées ? »

« Où est le sens de nos métiers ? »
« On est broyés. Broyés. Broyés… »
« L’AESH s’est suicidée
Et quatre collègues ont craqué
Dans mon lycée. Vous comprenez ? »

Le 13 janvier, en vérité ?
Une vraie grève, un grand succès !
Alors le soir on négociait…
Ils négociaient ; on attendait,
Confiants dans les hauts délégués.

Et là, t’as vraiment déconné…
T’as déconné, Vénétitay !
On s’était tous mobilisés,
Tu n’avais plus qu’à dérouler,
Le plus dur avait été fait !

T’as déconné, Vénétitay !
Car quand on ne sait pas négocier,
Qu’on cherche la célébrité,
Qu’on est là que pour se montrer…
On ne se dit pas « satisfait » !

Le 13 janvier, t’as tout cassé.
Les astres étaient bien alignés,
Mais un désastre a découlé
De ta grosse incapacité
A négocier. Calamité !

 

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