#Pasdevague (1) Pour ceux qui aimeraient comprendre.

Cela vaut ce que ça vaut, à mes yeux c’est une très bonne synthèse, particulièrement pertinente. Une base de réflexion bien meilleure que ce qu’on lit et entend dans la plupart des médias (je n’aurais vraiment pas fait mieux, aurais abordé quelques angles morts au détriment d’autres aspects, et davantage développé les « entrées », plats et desserts 😉 qu’on trouve habituellement sur ce blog). Ce témoignage dit le réel, ce qui devient rare à l’heure de la post-vérité. Merci à cette collègue, qui m’autorisera je n’en doute pas à reproduire ici son excellent texte, resté trop confidentiel (je ne suis pas parvenu à la contacter pour lui en demander l’autorisation).

Pierre-André DIONNET 

 

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Source : http://www.neoprofs.org/t120738p50-ma-rponse-un-journaliste-de-slate-autour-de-pasdevague#4566621

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« Sur twitter, un journaliste de Slate m’a contactée pour avoir mon avis sur la perception du message de #PasdeVague et la réaction du gouvernement et de la population. J’ai écrit comme j’ai pu cet aprèm, c’est confus, et moins bien que ce que d’autres parmi nous auraient pu écrire, mais bon, voilà… […] »

1)     Quel est selon vous le but du mouvement #Pasdevague, et le message qu’il souhaite initialement véhiculer ? 
 

Le hashtag n’ayant pas été lancé par une personne ou un collectif en particulier qui aurait décrété « Unissons nos voix derrière ce #pasdevague », je ne pense pas qu’il y ait une volonté précise de créer quelque chose, ni de véhiculer un message collectif à l’origine. Cependant, comme fréquemment sur twitter, les personnes qui se sont senties concernées par le braquage en classe de l’enseignante de Créteil ont repris ce hashtag pour faire entendre leur voix, pour témoigner de leur réalité, qui fait écho à celle de cette collègue. Le Hashtag a simplement déverrouillé la parole des enseignants, qui se sentent de plus en plus ignorés et méprisés par les responsables politiques et leurs concitoyens.

 
2) On voit beaucoup de réponses sécuritaires apportés à vos interrogations, or, ce n’était vraiment pas le propos non ?
 

Derrière ce hashtag, aucun enseignant n’a en premier lieu demandé des solutions, ou appelé au débat. C’était simplement tout d’abord une façon d’exposer des multitudes de témoignages de la réalité vécue par de nombreux enseignants en France aujourd’hui, afin de donner une photographie juste, non biaisée par des statistiques ou la propagande ministérielle, de ce qu’est l’école, du primaire au lycée. Le hashtag #pasdevague n’est pas le hastag #Policealecole. C’est un hashtag qui dénonce la culture du silence imposé par l’Éducation Nationale à ses cadres de direction ou enseignants. On parle de l’Armée comme de la Grande Muette, mais l’Education Nationale n’est pas en reste dans la volonté de faire taire les voix qui s’élèvent, malgré une façade d’ouverture au débat. 

Il ne faut pas négliger non plus l’aspect cathartique de ce hashtag. Les enseignants ont vu dans ce mouvement de libération de la parole la possibilité de poser leur fardeau, d’exprimer leur fatigue, leur inquiétude, leur souffrance pour nombre d’entre eux. Paradoxalement, loin de noyer le message de chacun, cette vague de milliers de messages témoignant de l’expérience par les enseignants de la violence verbale ou physique, violence renforcée par le mépris de l’institution qui enjoint régulièrement à minimiser ou taire les faits, a permis à chaque enseignant victime de voir enfin sa situation exposée, et reconnue, par un simple tweet portant ce hashtag. La force de ce hashtag, c’est la masse incroyable de témoignages allant tous dans le même sens: personne, ni ministre, ni recteur, ni inspecteur, ni chef d’établissement, ni parent d’élève, personne ne peut maintenant dire que tout va bien et que le Ministère assume ses responsabilités. 

Le mépris à l’égard de la parole des enseignants de terrain et de leur expérience est tel qu’aujourd’hui, notre premier souci est simplement d’arriver à nous faire entendre, à voir notre réalité, nos difficultés, reconnues et non minimisées par notre Ministère et l’opinion publique.

Nous n’appelons aucunement à faire venir la police, ou l’armée, dans nos établissements scolaires. Le problème dénoncé par #pasdevagues est la politique du regard détourné du Ministère, qui empêche évidemment de constater la réalité et l’ampleur des problèmes de l’école aujourd’hui. Et si on ne voit pas les problèmes, comment y apporter une solution? Pendant des années, l’institution a fermé les yeux sur les problèmes, en faisant porter la faute aux enseignants, alors qu’ils n’ont cessé d’attirer l’attention sur les dysfonctionnements, et de proposer des solutions. Maintenant, on arrive en bout de chaîne avec une école qui craque de tous côtés, des élèves et des enseignants qui souvent n’en peuvent plus, subissent la violence ou l’expriment, qui font ce qu’ils peuvent pour continuer tant bien que mal, et forcément, pour sauver les apparences, le Ministre veut frapper fort: il faut que tous voient qu’il agit. Peu importe s’il agit bien: il faut simplement que tous constatent qu’il réagit.

La réaction sécuritaire du Ministre et du gouvernement, c’est l’envoi d’un éléphant dans un magasin de porcelaine: elle est démesurée, inadaptée et dangereuse.

Les enseignants veulent qu’on fasse confiance à leur expertise professionnelle pour trouver des solutions. Ils n’ont pas besoin de voir les gros bras armés débarquer dans les classes. Ils veulent qu’on entende leur constat du terrain, pour anticiper les problèmes et trouver des solutions. Il ne faut plus que le Ministère se contente de réagir, quand il commence à être déjà trop tard.

 
 3) Est ce que vous vous sentez parfois, en vue des réponses, notamment de la hiérarchie et du ministère, déposséder de ce mouvement que vous avez lancé ? 
 

Comme d’habitude, les communicants du Ministère font leur travail. Et comme d’habitude, le Ministre tient un discours bien policé, bien propre, bien rassurant pour tous les parents de France. Mais concrètement, à part enfermer les élèves qui posent problème en établissements fermés et envoyer la police dans les établissements scolaires, à part former davantage les enseignants, ce qui d’ailleurs sous-entend une fois encore qu’ils sont fautifs et responsables de la situation, qu’a-t-il proposé? 

Rien. 

Rien de pédagogique, rien du point de vue de l’encadrement des élèves en matière de santé physique et psychologique, rien pour donner l’impression à chaque élève qu’il compte et qu’on peut l’aider à construire son avenir. Comment consacrer un temps de qualité à chaque élève quand on a 30 collégiens par classe, une infirmière scolaire  et une assistante sociale sur deux ou trois établissements, une conseillère d’orientation psychologue qui bientôt ne sera plus qu’un souvenir puisque le Ministère demande aux professeurs principaux de remplir leurs missions à très court terme? La médecine scolaire est moribonde, alors même que dans nos classes nous accueillons, au motif louable de l’inclusion scolaire, de plus en plus d’élèves en situation de handicap, que nous ne pouvons pas accompagner correctement dans leurs apprentissages, tout simplement parce que les établissements spécialisés et adaptés sont débordés, et en nombre insuffisant. Comment faire quand nos élèves ne savent pas lire et écrire correctement, en collège? Quand un élève ne sait pas communiquer avec des mots, il le fait avec ses poings. Quand il n’arrive pas à construire un discours d’opposition, il insulte et menace. La réponse à la violence scolaire, ce n’est pas la présence d’un policier. C’est offrir à chaque élève des conditions d’enseignement et d’encadrement psycho-médico-social optimales.

 

4) On parle beaucoup dans #Pasdevaguede l’importance du dialogue et de la communication, et surtout d’à quel point il manque aujourd’hui dans les établissements scolaires. Or, lorsqu’on voit les réponses de sourd de la hiérarchie et du ministère, est ce que cela vous confirme finalement encore plus ce sentiment, au lieu de crever l’abcès ?
 

Malheureusement, les enseignants sont habitués à la langue de bois et à la surdité des ministres successifs…mais ils n’en peuvent plus. La réforme du collège imposée par Najat Vallaud-Belkacem a porté un coup violent à de nombreux enseignants, qui depuis ont vu leur matière devenir moribonde en termes d’horaires d’enseignement, et se sont retrouvés affectés sur 2 ou 3 établissements, mais le plus dur a été de voir que la parole des enseignants a totalement été méprisée par la Ministre elle-même. Quand un ministre dénigre la discipline que vous enseignez, quand un ministre rit à l’évocation du salaire des enseignants, comment se sentir respectés? Depuis, Jean-Michel Blanquer veut donner l’illusion qu’il écoute et soutient les enseignants. S’il le faisait vraiment, il cesserait de faire des annonces qui ne sont pas soutenues par des textes de lois. Il dit rétablir les sections bilangues et les options de langues anciennes, mais aucun texte de loi ne le fait concrètement avec des moyens alloués à ces enseignements. Tout reste toujours à la discrétion du chef d’établissement selon les moyens dont il dispose dans son établissement. Il dit interdire le téléphone portable au collège? Quelle bonne idée! Il l’était cependant déjà, et totalement. Mieux encore: le texte de loi qu’il a fait promulguer rend possible, si l’établissement l’autorise dans son règlement intérieur, l’utilisation du téléphone portable en classe ou dans n’importe quel espace du collège. La nouvelle loi est plus permissive que l’ancienne. Joli tour de passe-passe, bel exemple de communication-enfumage! Mais le Français lambda voit M. le Ministre comme celui qui remet l’école sur le droit chemin, alors tout va bien…
 
La majorité des enseignants n’en peut plus. Je ne vois pas comment ça ne pourrait pas craquer, à un moment ou un autre… le nombre de candidats aux concours de recrutement ne cesse de baisser, ce n’est pas pour rien. Les profs sont méprisés, payés au lance-pierre, après des études longues, vivent des situations difficiles, doivent s’adapter en permanence aux évolutions d’une société qui va mal, mettre en place des réformes délétères qui se succèdent à un rythme délirant, et le Ministère ne voit pas le problème. Il se contente de répéter qu’il nous fait confiance, à nous, les enseignants, parce qu’on aime notre métier. Oui, on l’aime, quand notre métier est d’enseigner, pas quand il consiste à surnager en ayant le sentiment de ne rien faire de bien pour les élèves toujours plus nombreux et toujours plus en difficulté qui sont face à nous, avec de moins en moins de temps pour cela.
 

Dans nos établissements, entre collègues, nous discutons. Et bien, en général. C’est ce qui nous permet de faire encore tourner la baraque, pour parler familièrement. Quand les personnels du pôle médico-psycho-social sont présents, on travaille aussi très bien avec eux. Avec les personnels de direction, c’est quitte ou double. La plupart font correctement leur travail et nous font confiance, on peut travailler en équipe avec eux. Mais certains, et malheureusement de plus en plus avec les nouveaux profils de recrutement des dernières années, gèrent les établissements comme des entreprises, et mettent des obstacles au bon fonctionnement des établissements. Ce sont ceux-là qui la plupart du temps ont les yeux sur leurs stats et la réputation de l’établissement, et taisent, ignorent les problèmes quand ils se produisent. Ceux-là rejettent la faute sur les enseignants, persistent à considérer que l’enseignant est responsable de tout ce que font les élèves, ce qui est méprisant pour les enseignants, et pour les élèves qui se voient finalement alors considérés comme des êtres dénués de volonté, de libre arbitre, et de réflexion. 

J’ai personnellement connu les deux profils de chef d’établissement. L’impact sur la vie des personnels et des élèves est considérable. Avec un chef qui assume ses responsabilités et assure la sécurité des personnels et des élèves, c’est tout l’établissement qui respire, qui met du coeur à l’ouvrage et accomplit de belles choses. Dans le cas contraire, les parents ne sont pas dupes, et c’est le privé qui bénéficie de vagues massives d’inscriptions d’élèves fuyant l’enseignement public. Le nombre d’enseignants en souffrance professionnelle est aussi bien plus important avec un chef d’établissement de ce genre. Cela va parfois jusqu’au harcèlement professionnel, situation qu’il est encore très difficile de faire reconnaître dans l’Éducation Nationale.

Je ne sais pas comment va évoluer le débat public initié par #pasdevague. J’aimerais croire que quelque chose va changer, va craquer, pour une évolution positive… mais malheureusement, après 16 ans de métier, je me prépare au résultat habituel: après de belles déclarations politiques médiatisées qui donneront l’impression que tout va changer, un statu quo qui évoluera ensuite vers une nouvelle détérioration de l’enseignement public en France.

 
 5) #Pasdevagueparlait beaucoup de l’omerta du silence, or, quand on voit les réponses proposé, on voit qu’une réponse n’est jamais cité : celle sur l’augmentation de moyens pour les professeurs et les établissement scolaires. N’y a-t-il pas aussi une omerta économique dans le milieu de l’éducation, à toujours refuser d’y investir ?

 

En regard du PIB de la France, il me semble que la part d’investissement dans l’éducation Nationale ne cesse de diminuer…je n’ai pas les chiffres exacts en tête, mais on voit bien au quotidien que les moyens baissent. L’Education Nationale recourt de plus en plus à des contractuels, payés moins chers que des titulaires, et les diverses dotations, notamment, horaires, sont contamment revues à la baisse. La réforme du collège, bien plus qu’un réforme idéologique ou pédagogique a été une réforme économique. Grâce à elle, avec les baisses d’horaires disciplinaires, un enseignant pouvait prendre en charge plus de classes, et c’est d’ailleurs ce qui a obligé de nombreux collègues à être affectés sur plusieurs établissements à la fois, ce qui est fatigant, et empêche de s’investir pleinement dans un établissement, ce qui a toujours un impact négatif sur les élèves en bout de chaîne.

Ce qui est clair, c’est que l’Etat veut se désengager de plus en plus de l’éducation. A terme, on aboutira à ce qui se passe en Grande-Bretagne, avec les résultats que l’on voit, une école à deux vitesses: ceux qui auront les moyens iront dans le privé, et les autres subiront une école publique moribonde.

Le Ministre met l’accent sur les classes de CP et CE1 dédoublées en REP et REP+. C’est bien. Mais le nombre des zones REP+ et REP a diminué, les critères d’identification de ces zones ayant été changés. Des zones REP il y a peu ont été déclassées, et ne bénéficient donc pas de ces dédoublements. De plus, les enseignants le savent bien, le dédoublement en CP et CE1 n’est pas suffisant. Il faudrait des effectifs réduits les années suivantes également. Les profils d’élèves à besoins spécifiques sont de plus en plus nombreux et variés dans nos classes. Aujourd’hui, on ne peut pas faire le même cours aux 30 élèves d’une classe, c’est impossible, sous peine d’échec total. Pour différencier, un effectif de 15 semble tout juste correct. Le Ministre dit vouloir mettre l’accent sur « lire, écrire et compter ». C’est bien. Il s’est intéressé aux CP et CE1, mais que fait-il pour les élèves de 3e qui ne savent toujours pas lire et compter correctement? Car oui, il y en a. De plus en plus, on voit des élèves qui ne savent même pas écrire correctement, et qui auraient besoin de rééducation graphique, même en fin de collège. Que fait-on pour eux? Ma foi, on les envoie en seconde générale, puisqu’il n’y a pas assez de place dans les filières professionnelles et que le redoublement a été, dans les faits, quasiment supprimé, et la décision d’orientation laissée aux parents. Le Ministère détruit à petit feu l’Education Nationale, et sacrifie l’avenir de milliers d’enfants chaque année sur l’autel de l’économie. Voilà le sentiment de beaucoup d’enseignants. Les enseignants sont prêts à beaucoup pour aider les élèves à préparer leur avenir, mais ils ne sont pas magiciens, et on n’a jamais évité un naufrage en écopant à la petite cuillère, même avec toute la bonne volonté du monde.

 
 
6) D’ailleurs, quand on voit les réponses apportés, est ce que vous constatez un décalage encore plus grand que ce que vous pensiez sur la vision de l’établissement scolaire et de l’éducation entre les professeurs et les « hauts placés » ? 
 

Oui, ces dernières années, le phénomène s’est accentué…mais je ne suis pas surprise par la réaction actuelle du Ministre. Elle est dans la droite ligne de tout ce qui a été fait par ce gouvernement. 

Ce qui s’accentue, c’est l’intégration par la société du discours « anti-profs ». Nous sommes vus comme des gens toujours en vacances, payés à refaire les mêmes cours du début de notre carrière à sa fin, agissant comme bon nous semble car nous avons la sécurité de l’emploi, et travaillant moins que ceux qui sont aux 35 heures car nous ne faisons que 18h de cours. La vérité, c’est que nous passons une bonne partie de nos vacances à travailler, que les réformes nous empêchent de refaire les mêmes cours, même si nous le voulions, qu’il y a de plus en plus de collègues précaires et qui sont sur plusieurs établissements, et que notre quantité de travail hebdomadaire est en moyenne de 42h53 pour un certifié, ainsi que l’a démontré récemment le SNES après enquête. 

Le pire? Tout le monde se croit légitime pour dire aux enseignants comment travailler car tout le monde a été élève. J’ai personnellement déjà été opérée, je me garderais bien de dire à un chirurgien comment faire son travail. Nous sommes des professionnels de l’enseignement, et tout aujourd’hui dans la société se passe comme si nous n’étions toujours que de simples élèves, adolescents passant leur temps à râler et à se plaindre de ne pas être entendus. Ce mépris, exprimé tant par de nombreux Français que par notre Ministre, quand il dit que nous devons être formés, et « professionnalisés », est insupportable. Nous sommes des professionnels. Nous avons fait de longues études, passé des concours difficiles, accompli un stage pour être titularisés et sommes chaque jour évalués dans notre travail. Si nous ne faisons pas notre travail sérieusement, croyez-moi, la sanction est immédiate: les élèves nous le font comprendre tout de suite. Et aucun de nous n’aime faire un mauvais cours.

Que les parents nous laissent faire notre travail, accompagnent même notre travail avec leur enfant, bref, nous fassent confiance, et l’école se portera bien mieux aussi.

 
 
7) Que pensez vous des diverses récupérations politiques autour de #Pasdevague? 
 

L’école est devenue un champ de bataille pour politiciens en soif de pouvoir, et ça me désole… On dit que l’école est sanctuarisée, mais si elle l’était vraiment, l’organe qui la gère ne devrait pas être aussi souvent soumis à des revirements politiques et surtout économiques. Les enfants, les élèves, l’école ont besoin de stabilité, de temps long pour se constuire et s’épanouir.

Pour ce qui est de la récupération par l’extrême droite, que dire? C’est affligeant de banalité et toujours aussi révoltant. Voir le RN accuser les élèves fauteurs de troubles en pointant leur origine supposée est d’une bassesse sans nom, et démontre une méconnaissance totale de la réalité. Un élève qui dérape, ou même qui se trouve à la frontière de la délinquance peut être de n’importe quelle nationalité, de n’importe quelle origine, de n’importe quelle religion. Il est tellement facile de jeter l’opprobre sur celui qui vient d’ailleurs et serait coupable de voler le pain et l’emploi d’un « descendant des Gaulois »… j’aimerais bien voir le RN et ses sympathisants féliciter tous nos élèves quand ils accomplissent de belles choses, font un beau parcours: ils seraient dans ce cas obligés de constater la diversité de nos élèves méritants. La richesse de l’école, c’est aussi celle de la diversité de ses élèves. C’est en tout cas une richesse à laquelle tous les enseignants que je connais tiennent, et qu’ils défendent. Personnellement, je suis fière de voir que la France offre la scolarité à tout enfant sur son territoire, sans se soucier de la légalité de sa présence dans notre pays. C’est dans l’échange avec l’autre que l’on se construit, non dans le rejet et l’accusation. 

 
 
 
8) Finalement, n’y -t-il pas une impression générale que votre message, votre cri, et vos attentes ont été entendus mais absolument pas compris ?

 

Je crois qu’on peut dire ça comme ça. 😉

 


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5 réflexions au sujet de « #Pasdevague (1) Pour ceux qui aimeraient comprendre. »

  1. Merci Pierre-André pour votre courageux travail d’information qui a anticipé #pasdevagues ! Continuez malgré les pressions de votre administration et de ces prétendus syndicalistes qui ont reçu l’agrégation sur liste d’aptitude !!! Les langues commencent à se délier et les harceleurs ont intérêt à raser les murs !!!

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