Violences envers les salariés de l’Education nationale : combien de victimes ? (12/1) « Pas de Vagues » / Un film de Teddy LUSSI-MODESTE avec François CIVIL et Shaïn BOUMEDINE (1) Passer à côté de l’essentiel ?

 

 

                      Que vaut vraiment le film Pas de Vagues de Teddy LUSSI-MODESTE, avec François CIVIL et Shaïn BOUMEDINE, qui sortira le 27 mars sur les écrans de cinéma ? Pour le moment on l’ignore. Mais 57 ans après la prestation de Jacques BREL dans Les Risques du Métier d’André CAYATTE, cette fiction dramatique inspirée de faits réels devrait contribuer à populariser l’expression « pas de vagues ».

#PasdeVague (ou #PasdeVagues), est cette formule issue du vaste mouvement de libération de la parole initié par les enseignants en octobre 2018 sur le réseau social X, qu’on appelait alors encore Twitter.

Libération de la parole face aux violences du quotidien, et surtout face aux Omertas, ces très violentes « lois du silence » entretenues par le personnel de direction comme par le personnel d’encadrement de l’institution scolaire, à chaque strate de la pyramique hiérarchique.

C’est la marche de l’histoire : depuis toujours on parvenait à tout cacher, ou à peu près, et depuis longtemps la Grande Muette n’était plus l’armée, mais… l’Ecole. Depuis longtemps on cachait tout. Mais dans ce domaine des violences faites aux enseignants, l’histoire est en marche, qui avance très lentement, mais qui avance ! Et qui avance grâce à une poignée de précurseurs et de lanceurs d’alerte. Et grâce aux réseaux sociaux, contre-points salutaires d’une industrie médiatique systématiquement focalisée sur d’autres sujets.

Face aux rumeurs, aux calomnies, et aux diffamations, Julien, professeur passionné et dévoué à son métier, risque fort de se retrouver rapidement isolé, lâché par ses collègues et enfoncé par sa hiérarchie. S’il n’existe aucun garde-fou efficace contre ces violences, n’est-ce pas parce que le pouvoir politique s’en accommode très bien, depuis 60 ans et plus ?

           Attendons d’avoir vu le film en son entier pour en juger sur pièces, mais il semble que Julien, le personnage central du drame, commette des maladresses de gestion de classe, ce qui n’est pas le cas de tous les enseignants violentés sur leur lieu de travail. A moins d’être assuré d’avoir une classe avec un bon état d’esprit, ou une classe bien en main depuis plusieurs mois, on évite, pour expliquer et commenter une figure de style d’un poème de Pierre de Ronsard, de complimenter la coiffure d’un élève. Or, un des aspects les plus intéressants du film pourrait être la façon dont le réalisateur a construit les personnages des collègues et des supérieurs hiérarchiques du professeur plongé dans la tourmente. Si l’enseignant est lâché – et pis ! – enfoncé et accablé par sa propre tutelle hiérarchique – ce qui est « habituel » et totalement minable en soi – Teddy LUSSI-MODESTE n’a peut-être pas fait du chef d’établissement un salaud aussi pervers que les Zoubinard qu’on subit pourtant réellement dans de nombreux collèges et lycées. Le film passerait alors peut-être à côté de l’essentiel, puisque le proviseur de William THIBAULT – un proviseur bien réel et toujours en poste en 2024… – lui, voulait avant tout s’en débarrasser, et qu’il a profité des mensonges de deux gosses pour le faire, comme il aurait pu user de n’importe quel autre prétexte. Voir, pour rappel, le récit de Jacques RISSO, ci-dessous :

https://faitestairecepetitprofbonsang.wordpress.com/2021/06/03/harcelement-hierarchique-le-grand-deni-de-leducation-nationale-28-le-proviseur-de-william-couvert-par-les-uns-et-par-les-autres-une-affaire-representative-de-milliers-dautres/

                                                                                                                Pierre-André DIONNET

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« Pas de Vagues », le film avec François Civil sur le harcèlement scolaire, dévoile sa bande-annonce 

Ci-dessous, article de Aaricia Silvestre, Le Huffington Post, 14 février 2024.
 

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Dans « Pas de vagues », François Civil joue un professeur de français accusé de harcèlement.© Fournis par Le Huffington Post
   
 

CINÉMA – Après avoir triomphé au box-office avec son rôle de d’Artagnan dans les deux volets des Trois Mousquetaires, François Civil est déjà de retour avec Pas de Vagues. Inspiré de faits réels, ce long-métrage de Teddy Lussi-Modeste qui sortira le 27 mars, a dévoilé sa bande-annonce ce mardi 13 février, comme vous pouvez le voir en tête d’article.

 

Dans le film, l’acteur de 34 ans incarne Julien, un professeur de français apprécié par ses élèves et dont l’existence est violemment bouleversée lorsqu’il se retrouve accusé de harcèlement par l’une d’entre elles. Confronté aux menaces de mort du frère aîné de l’adolescente et aux rumeurs propagées par les camarades de celle-ci, Julien se tourne alors vers ses pairs et sa hiérarchie, espérant trouver réconfort et soutien. Hélas, il se heurte à une politique assumée : « pas de vagues », soit la volonté de maintenir le calme et d’éviter tout scandale.

 

Inspiré par la vie du réalisateur

Pour son film, coécrit avec Audrey Diwan (L’Événement), Teddy Lussi-Modeste s’est profondément inspiré de sa propre expérience d’enseignant. Ayant lui-même été accusé à tort de harcèlement alors qu’il était professeur dans un collège d’Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, il a dû se battre afin de prouver son innocence.

 

« Mon film est un cri. Et ce cri porte en lui l’espoir. Il reste des hommes et des femmes qui sont passionnés par la transmission – moi-même, malgré les défis, je ne peux me résoudre à renoncer à mon rôle d’enseignant. Je suis trop reconnaissant envers l’école pour tout ce qu’elle m’a apporté », a-t-il expliqué au cours de la promotion du film. « Pour déconstruire les discours de haine qui traversent notre société, nous avons plus que jamais besoin que cette transmission entre les professeurs et les élèves se fasse. »

Outre François Civil, le casting du film comprend l’humoriste Fadily Camara, connue pour son rôle dans la série En Place sur Netflix ainsi que le comédien Shaïn Boumedine, vu dans Mektoub, My Love : Intermezzo.

   
 
 
 
 
 
  
 

 

 


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