Des médias aveugles et silencieux ? (19) Quand Le Café pédagogique s’éveillera… (2) « L’éthique », la « déontologie » et les « principes » des chefs d’établissements scolaires : la bonne blague du jour, et le plus gros poisson du mois d’avril.

               

                     Ne jamais essentialiser, ne jamais généraliser, ne jamais faire d’amalgames. On ne met pas tout un groupe d’individus dans le même sac. Mais quand 34 chefs d’établissements scolaires publient en plein mois d’avril une tribune évoquant « éthique » « déontologie » et « principes » des personnels de direction, dans le média en ligne Le Café pédagogique, immédiatement relayée sur Mediapart, on rigole ! On rit de peur d’avoir à en pleurer (1).

Qu’on pense au chef d’établissement de William (2), à celui de Monsieur Michel RODRIGUEZ (3), ou à la Lettre de Direction n° 502 (4) publiée le 30 mars 2015 par l’écrasant, hégémonique, hyper puissant syndicat ultra majoritaire des chefs d’établissements, l’incontournable SNPDEN-UNSA, on se marre ! Invisibiliser systématiquement et réduire des milliers de situations d’une brutalité et d’une violence barbares, des délits patents de harcèlement moral, des cas de mobbing, de suicides provoqués, de violences et d’agressions sexuelles au fait que – citons ce bulletin syndical tout droit issu de « l’ancien monde » – « là un collègue a osé faire remarquer que ce serait bien d’être à l’heure ; ailleurs la connexion internet ne marche pas ou encore la direction refuse de « virer » les élèves « délinquants » sans les entendre », c’est d’un humour franchement cynique et d’un comique assez tordant. Quid des chefaillons criminels et des délinquants qui jamais n’ont été condamnés, et qui ne le seront jamais ? Soyons heureusement assurés qu’aucun d’entre eux n’a jamais été adhérent de cette structure syndicale à la réputation sans taches.

Certes, tous les « perdirs » ne sont pas des « perdirs pervers », loin s’en faut. Mais tous les perdirs pervers (5) n’ont-ils pas très longtemps été « protégés » par tous les perdirs (6) ? La corporation a-t-elle envisagé de commencer à faire un peu le ménage dans ses rangs, après les deux grands mouvements de libération de la parole et de prise de conscience, que sont #metoo et #PasdeVague ? Les bons connaisseurs de ces sujets affirment que non (7). Les Zoubinards criminels ou délinquants qui jouissent de leurs méfaits sans encore jamais avoir été inquiétés sont légion, et l’institution scolaire gagnerait à accélérer sa réforme et son évolution, en la matière. 

                                                                                                                      Pierre-André DIONNET

P.S. : force est de reconnaître aux 34 signataires de cette tribune, une certaine forme d’honnêteté et de courage. A priori, ces personnes semblent se situer à l’extrême opposé des Zoubinards et autres chefaillons de bas étage évoqués régulièrement sur ce blog. Respect à eux si – comme je le crois – c’est bien le cas. 😉

(1) Ce n’était pas son but, mais cette information a fait rire plus d’un salarié de l’École publique comme de l’École privée. Ils en ont – nous en avons- ri jaune, mais bien ri. Ils en ont ri jaune, ou se sont tordus au sol de douleur.

(2) Voir, par exemple cet article, ici :

Harcèlement hiérarchique : le grand Déni de l’Education Nationale (28) Le proviseur de William couvert par les uns et par les autres : une affaire représentative de milliers d’autres…

(3) Voir le blog de monsieur Michel RODRIGUEZ : https://blogs.mediapart.fr/michelrodriguez1/blog/091022/rentree-des-clashs

(4) Voir ce document du « monde d’avant » ici : https://omertaaurectorat.wordpress.com/category/spden/

(5) (6) Le terme « perdir » signifie : « personnel de direction » (proviseur, principal, adjoint, et dans une certaine mesure, parfois, directeur d’école, etc.). Pour être plus exact et au plus près de la réalité, non, tous les perdirs pervers n’ont pas été « protégés » par un système corporatiste archaïque ; régulièrement on a non pas « sacrifié » mais livré à la Justice l’un ou l’autre agresseur sexuel, ou pour le dire autrement, depuis le choc de Villemoison-sur-Orge en février 2016, l’institution scolaire ne fait (en principe) aucun obstacle d’aucune nature à la Justice en matière de pédophilie. En 2024, mettre hors d’état de nuire un principal de collège ayant violé une enseignante n’est plus totalement inenvisageable. Malheureusement, quant aux supérieurs hiérachique auteurs de harcelement moral caractérisé, combien ont été condamnés sinon zéro, jusque très récemment  ?

(7) Nous ne sommes qu’une poignée de lanceurs d’alerte à travailler sur ces questions en France, on nous compte sur les doigts d’une main. Ces derniers temps, des progrès ont été faits, les Omerta et l’impunité qui gangrènent l’institution scolaire commencent très lentement à reculer un peu. Mais nous sommes encore très, très, très loin du compte.  

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« Appliquer le Choc des savoirs ? Perte de sens et reniement de l’éthique pour 34 chef·fes d’établissement »

 

 
Ci-dessous, article de Mathilde GOANNEC, Médiapart, 12 avril 2024 :
 
 
 

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ÉDUCATION ET ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Le cri d’alarme de chefs d’établissement à Belloubet sur les groupes de niveau

Ils s’engagent, fait rare, en leur nom : plus d’une trentaine principaux de collèges de l’ouest de la France interpellent dans un texte commun la ministre de l’éducation, critiquant la mise en place des groupes de niveau, qu’ils estiment contraire à leur « déontologie ».   

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 les parents, les enseignant·es, c’est au tour des chef·fes d’établissement de sortir du bois. Dans une longue tribune publié  vendredi 5 avril dans le Café pédagogique, plus d’une trentaine de principaux et principales de collèges de Loire-Atlantique et de Vendée, certains syndiqués, d’autres non, font savoir à Nicole Belloubet leur opposition et leurs craintes quant à la mise en œuvre de la réforme des groupes de niveaux, pourtant défendue mordicus par le premier ministre Gabriel Attal lui même.


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